#2.13 FAREWELL
Smallville
© The Warner Bros Television & DC Comics
Smallville created by Alfred Gough & Miles Millar
Superman © DC Comics
Superman created by Jerry Siegel & Joe Shuster
Smallville et ses personnages ne m’appartiennent pas
Except the coyrights above, the entirety of the history
and its characters belong to me. I didn't touch any counterpart pecuniary for
carried out this writing. For any partial or total reproduction, please ask my
authorization.
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PART 2 : ONE MORE ANGEL
Love Shrine – Smallville – 2 jours plus tard –
7h23
Le ciel d’un noir d’encre, présent toute la
nuit durante, s’estompait tout doucement, sous l’effet du soleil naissant,
à l’horizon. Sa tpete sombre et envoutante, mélange de bleu dur et de noir
intarrissable, s’éclaira de plus en plus, de cette couleur rougeoyante, à la
frontiere du ciel et de la terre, provoquant un phénomène plutot magnifique.
Les étoiles blanches, brillantes, ici et là, ainsi que la lune luisante,
pleine depuis plusieurs jours, commençaient lentement à pâlir, à disparaître
à mesure que les premieres lueurs d’un soleil chaud apparaissaient à la base
du ciel, essayant au mieux de s’extirper de l’autre moitié du globe
terrestre, où la nuit commençait tout juste à faire valoir ses premiers détails.
Les trois premiers rayons, assez net du soleil rouge sang apparurent, déposant
avec une délicatesse surnaturelle leur étincelante lumière sur chacun des
champs de Smallville, séparant au loin, les hautes tour de la grande ville de
Metropolis, du bois épais de Smallville. La lumiere rouge, à une vitesse
ahurissante, se rapprochait lentement de la haute falaise rocheuse, surplombant,
en son centre, le bois ainsi que la petite bourgade de Smallville. La caméra,
en un plan accéleré, suivant les rayons du soleil, gravit tres rapidement
cette falaise, en tout juste quelques secondes avant d’émerger à son sommet.
La lumière reflétait désormais sur une silhouette massive, installée au bord
du ravin, immobile, jusqu’alors fondue à la perfection dans la pénombre
ambiante. Sans y prêter attention, les rayons solaires se posèrent sur pans du
jean délavé de la silhouette et continuerent ainsi de remonter, éclairant un
maillot de corps noir, à manches courtes, seillant. La caméra pivota sur le
coté, s’installant sur la droite de la silhouette. Elle leva un peu plus son
objectif et filma ainsi le visage jeune et fermé d’un jeune homme, ses
cheveux noirs broussailleux virevoltant sous l’effet d’un faible vent
raffraichissant. La lueur rougeatre du soleil levant reflétait dans ses yeux
d’un bleu clair magnifique. Il avait un regard froid et vide de toute
expression. Clark Kent, immobile au bord de cette falaise, ne quittait plus des
yeux l’horizon, où se dressaient les hautes tours de Metropolis.
Clark avait l’impression, même s’il savait que ce
ne pouvait être le cas, qu’il pourrait voir Leyana d’ici, la voir en danger
et qu’il pourrait intervenir. Il savait qu’elle se trouvait là-bas depuis
le moment où Lana était venue lui rendre visite à la ferme et qu’elle avait
discuté avec ses parents. Clark avait alors entendu distinctement Leyana parler
puis être interrompu par un homme, à la voix grave qui avait dit « Edge
n’est pas le genre de personne avec qui il faut joué au plus malin ». Clark
avait désormais cette certitude en tête : Edge était bel et bien le
responsable de l’enlèvement de Leyana. Il devait maintenant la sauver, il ne
pouvait en être autrement.
Jamais Clark ne s’était senti aussi mal. Leyana
avait été dans un désarroi total, devant ses propres yeux. Et lui, Kal-El,
n’avait pas été en mesure de lui en venir en aide alors qu’il avait réussi
à sauver des dizaines de vie jusqu’à maintenant. La seule vie qu’il avait
espérée par dessus tout sauver n’avait pas pu l’être. Et désormais,
celle qu’il aimait par dessus tout était en réel danger de mort ; sans lui,
elle ne survivrait certainement pas très longtemps. Cette situation, Clark ne
la supporterait surement pas éternellement. Il devait retrouver Leyana pour la
simple et bonne raison qu’il ne pourrait poursuivre sa vie, sa quête sans
elle. Son départ avait créé un véritable trou noir aspirant la moindre
sensation de bonheur. Sans elle, jamais plus il ne pourrait éprouver de
sentiment heureux. Sans elle, jamais plus il ne pourrait vivre normalement, il
ne pourrait jamais plus aimer, il ne pourrait pas survivre. Leyana était celle
qui représentait tout à ses yeux, celle en qui il pouvait avoir une totale
confiance, elle était son … âme-sœur.
La caméra recentra son plan sur le visage de Clark et,
dans un plan souple, vint se placer juste devant lui. Elle fixa son plan sur
l’œil gauche de Clark, d’un bleu transparent dans lequel reflétait chaque
nuance du soleil rouge s’élevant à l’horizon. L’objectif amplifia le
gros plan sur l’œil de Clark, jusqu’à ce qu’elle ne filme plus que sa rétine
claire. A cet instant, l’image s’illumina en fondu blanc, laissant place au
souvenir le plus cuisant de Clark, datant de tout juste deux jours plus tôt …
Un bruit de froissement se fit entendre face à lui,
Clark sentit bientôt une douleur fulgurante, qui lui était trop familère,
s’emparer de son nombril. Véhiculant de cet endroit vers le haut de son
corps, la douleur gagnait rapidement en intensité. Précautionneux, Clark lâcha
la main de Leyana et, de gestes peu sûrs et tremblant, remonta la marche
derriere lui, ainsi que la suivante. Alors, il vit la source de sa souffrance :
Leyana avait relevé sa main droite au niveau de son nombril et tenait étroitement
une roche de météorites granitée, parsemés en plusieurs endroits de cristaux
verts lumineux en la présence de Clark. Clark, le regard abasourdi, releva la tête
vers Leyana qui lui adressait un regard désolé, embué de larmes.
Clark : Leyana !
Clark s’appreta encore à reculer mais, ne
regardant pas derriere lui, heurta le haut du palier. Alors, dans un bruit
sourd, il tomba violemment sur le sol du palier en bois, sur le flanc droit.
Leyana, deux larmes coulant déjà sur ses joues, monta les marches les séparant
l’un de l’autre et, s’arretant aupres de Clark, s’accroupit sur la
marche. Clark sentit la douleur redoubler d’intensité, le forçant à se
recroqueviller en position fœtale.
Leyana : (détachant chaque mot) je … suis …
vraiment … désolée ! … mais je dois le faire, pour toi … pour nous …
Elle posa alors la roche sur le sol de la grange,
devant la tete de Clark, ses yeux bleus braqués sur la Kryptonite. Leyana se
releva alors et, s’approchant de Clark, se pencha vers lui. Alors, elle le
serra contre lui, posant sa tete contre son propre torse.
Leyana : (en larmes) pardonnes-moi …
Puis, résignée mais en larmes, Leyana se releva
et, tournant les talons, entreprit de descendre les marches, Clark la regardant
s’éloigner, proie à une douleur grandissante.
Clark : (voix faible) Leyana …
L’image s’illumina de nouveau de ce fondu blanc
caractéristique alors que Clark reprenait contact avec la réalité. Il
revoyait avec tous ses détails le soleil rond, rougeoyant, preque entierement
extirpé de l’horizon, s’élever dans le ciel de plus en plus claire.
Pourtant, le sentiment qu’il avait ressenti au moment du départ de Leyana était
encore bien présent en lui. Il savait ce que Leyana avait dû ressentir pour
utiliser de la Kryptonite contre lui. Elle connaissait l’effet ravageur de la
roche sur Clark et ce dernier savait combien elle avait dû prendre sur elle
pour en faire usage. Cet état de fait exprimait clairement la détresse dans
laquelle devait se trouver Leyana à ce moment précis. Clark ferait
l’impossible pour la sauver.
Peu à peu, une douce lumière blanche, gagnant peu à
peu en intensité, apparaissait contre Clark, partant de sa taille, à mi
hauteur donc, et se projetant vaillament sur le bas de son visage, bloquée par
la prestance de son menton. Clark, depuis qu’elle s’était réveillée,
sentait la douceur de cette lumiere envoutante augmenter, s’amplifier
doucement. Il savait ce qu’elle signifiait et d’où elle provenait.
Pourtant, il ne faisait pas un geste, laissant la douceur glisser lentement sur
sa peau doucement. Cette lumiere avait quelque chose d’apaisant, de réchauffant.
Il aimait bien trop cette sensation pour avoir la quelconque envie de
l’interrompre. Et subitement, son origine se révéla, malgré Clark. Un
objet, de forme ovale, dégageant pleinement son énergie, s’extirpa d’une
des poches avant du jean de Clark. S’élevant lentement dans les airs,
l’objet vint se figer à mi-hauteur, face à Clark. La lumiere blanche, mêlée
à une lueur bleuâtre superbe, reflétait sa pleine puissance sur le visage
doux et fermé de Clark, son regard exprimant pourtant toujours cette froideur
caractéristique. La caméra, cessant de filmer Clark et prenant un peu de
distance, s’interessant à l’objet de forme ovale, figée dans les airs,
face à Clark. Il s’agissait en fait de la clé ovale de Clark, ressemblant à
un galet. Trois spirales de symboles Kryptoniens, de petite tailles, etaient
inscrits dessus, d’une encre noire superbe. A la seule différence qu’en cet
instant, la clé s’était activée. Sa surface, d’ordinaire d’un blanc
laiteux magnifique était devenue presque transparente, d’un blanc
translucide. Seuls ses bords gardaient la couleur blanche habituelle. La lumiere
blanche provenait de ces bords, visiblement. Quant aux symboles, ils avaient
gardé leur couleur noire habituelle mais étrangement dégageaient une lueur
bleuatre superbe, de faible intensité. Clark savait ce qui allait se passer
avant même que cela n’arrive. Une voix de femme, douce et envoutante, se fit
entendre, résonnante, comme si elle ne parlait que dans la tête de Clark.
Clark connaissait tres bien cette voix, il esquissa un petit sourire instantané,
en reconnaissant sa mère biologique, Lara.
Lara : Kal-El … ton chagrin est grand, je le sens …
Clark se doutait que sa mère biologique se
manifesterait, en connaissant sa souffrance. Depuis qu’elle était revenue
dans sa vie, elle l’avait toujours fait. Et il en était vraiment heureux. Il
lui répondit alors d’une voix douce et attentionnée.
Clark : je ne peux vivre sans elle, c’est trop dur
…
Lara : (voix des plus attentionnées) mai je ne demande
rien de tel … tu es le seul à pouvoir déterminer ce qui est bien ou non pour
toi …
Clark prit quelques instants de réflexion. Jamais
il n’aurait pu entendre une telle phrase de la part de Jor-El, qui était le
mal en personne. Mais Lara, elle, était différente. Elle représentait presque
l’amour, tout le contraire de son père biologique. Apres quelques secondes de
silence, il répondit simplement :
Clark : Leyana représente tout ce qui est bon pour moi
…
Lara : dans ce cas, tu sais ce qu’il te reste à
faire …
Dès le moment où la voix maternelle de Lara s’éteignit,
la lumiere provenant de la clé ovale commença à s’estomper, tandis
qu’elle amorçait une lente chute vers la poche de Clark. Délicatement, elle
se fourra à l’intérieur tandis qu’au travers du tissus délavé, la lumière
blanche était toujours visible. Puis, subitement, elle disparut complètement.
A cet instant, une vibration se fit entendre à l’arriere du jean du jeune
Kent. Rapidement il sortit de la poche arriere de son jean son téléphone
portable, de couleur bleue, et l’amena à sa vue. Il posa ses yeux bleus sur
un cadran, sur le couvercle : le nom « Chloé SULLIVAN » apparaissait. Ravi, même
s’il ne le montrait pas, Clark ouvrit le clapet du téléphone te le porta à
son oreille alors que la brise du vent atteignait son paroxysme.
Clark : oui ?
???: c’est Chloé …
Clark ne dit pas un mot de plus. Il aurait aimé répondre
froidement à Chloé, comme une voix le tentait de le faire au plus profond de
lui mais résista. Il attendit, en silence, que Chloé ne daigne bien
poursuivre. Mais la phrase qu’elle rétorqua était loin d’être celle
qu’il attendait avec tant de ferveur.
Chloé : tu es sûr que ça va ?
Cette fois, le jeune Kent ne put s’empecher de rétorquer
sur un ton peu amical. Il avait expliqué la situation délicate dans laquelle
devait se trouver Leyana et il ne pouvait empecher sa froideur de se manifester
en un moment si crucial.
Clark : tu as ce que je t’ai demandé ?
En entendant Clark parler de cette manière, Chloé
ne put pas s’empecher de penser à cette part d’ombre, présente en Clark.
Elle avait peur de la voir gagner du terrain, bien trop rapidement. Faisant une
grimace qui ne se fit pas entendre au téléphone, elle répliqua :
Chloé : oui … une fois de plus j’ai été surprise
par ta perspicacité, je …
Clark : (cassant) Chloé ! … Leyana est là, quelque
part, à attendre mon aide ! Elle peut mourir dans la minute qui suit !
Chloé ne pouvait pas s’empecher de penser que les
deux personnalités présentes en Clark étaient vraiment étranges. Il lui
parlait d’une manière si froide que sa part d’ombre semblait avoir pris le
dessus mais ses inquiétudes vis-à-vis de Leyana montraient bien que sa part de
lumière était plus que présente. Que devait-elle penser ?
Chloé : mais comment peux-tu être sûr qu’elle est
en danger ?
Clark : (plus calme) je n’en suis pas sûr, je le
sais, c’est tout !
Décidément, l’assurance nouvelle de Clark était
vraiment remarquable. Lui qui il y a si peu de temps avait bien du mal à se
faire respecter en devenait maintenant presque charismatique.
Chloé : j’ai bien trouvé quelque chose de louche
mais …
Clark : Chloé !!
Chloé : il s’agit d’un point de rencontre assez
apprécié de Morgan Edge, depuis quelques temps.
Un nouveau silence s’installa pendant lequel Clark
semblait en train de s’impatienter. Pourtant il laissait Chloé reprendre la
parole. Elle accéléra le rythme de ses paroles, assez nettement :
Chloé : mais je ne vois toujours pas le rapport entre
Edge et Leyana !
Clark : comment s’appelle cet endroit ?
Chloé : (soupirant) « Illusion Warehouse ». Méfies-toi
c’est …
Clark : (l’interrompant de nouveau) c’est où ?
Chloé : sur le « Dark Quay » …
Dès le moment où les informations qu’il avait
besoin étaient en sa possession, Clark savait qu’il n’avait plus de temps
à perdre. Aussi, sans même prendre le temps de couper la communication, Clark
lâcha le téléphone portable qui amorça une chute vertigineuse. [SLOWING DOWN
– Lentement, tournoyant lentement sur lui même, le téléphone amorça la
descente vers le sol terreux de la clairiere, au bord de la falaise, tandis que
Clark tournait les talons. S’éloignant assez rapidement, malgré le
ralentissement des images, du téléphone, Clark fut bientôt dos tourné à lui
et regard fixé vers les broussailles un peu plus loin. – L’image redevint
un instant normal : Clark, dans un sillon de couleurs noires, pénétra dans les
vastes feuillages et, en un éclair, disparut de la falaise. Sous l’effet du
vent, les feuilles vacillèrent pendant quelques secondes – L’image redevint
ralentie : le téléphone n’était pas encore tombé sur le sol mais ne se
trouvait plus qu’à quelques centimètres de la terre poussiéreuse. Enfin,
elle le heurta, rebondissant plusieurs fois dessus avant de s’immobilisé,
l’écran pointé vers le sol. Une photo de Chloé apparaissait, avec son nom
dessus ainsi que les mots « On line ». – FIN]
Quelques instants plus tard, le bruit de vent caractéristique
se fit entendre, à l’intérieur d’une enceinte beaucoup plus vaste et fermée.
De forme rectangulaire, l’ossature métallique délimitait la superficie
d’un vaste entrepôt connu sous le nom de « Illusion Warehouse ». Propriété
depuis de nombreuses années de Morgan Edge, cet entrepot était, pas période,
assez soliticité. Pourtant, en cet instant, il était complètement vide. Pas
une machine, pas une palette, pas un ouvrier y était présent. Chose qui était
assez surprenante puisqu’à l’arrivée du jeune Kent, la grande porte métallique
en fermant l’accès, était grande ouverte. Il n’était pas de l’habitude
de Morgan Edge d’effectuer de telles erreurs. La mine sérieuse, fermée,
Clark balada son regard tout autour de lui, épousant à la perfection le sol
dur et froid, d’un gris sale, de ses yeux d’un bleu magnifique. Mais rien à
faire. Il était aussi désert que que le Sahara. Pourtant, Clark la savait très
bien. Même le désert du Sahara renfermait ses secrets. Il suffisait juste de
les chercher au bon endroit. Fixant son regard sur la paroi métallique du fond
de l’entrepot, Clark se concentra la plus possible. La rétine de ses yeux
sembla exprimer l’évasion de son esprit vers l’espace temps, s’échappant
de l’entrepot. A cet instant, la caméra se rapprocha de Clark et, d’une
rapidité remarquable, figea son plan sur l’oreille gauche de Clark. Toujours
de cette vélocité ultime, la caméra pénétra dans l’orifice auditif et,
longeant un petit tunnel creusé dans la peau, s’arreta face aux tympans du
jeune Kent : il battait anormalement. La vitesse du plan sembla alors atteindre
la vitesse du son : la caméra ressortit encore plus vite de l’oreille
qu’elle n’y était entrée, les couleurs impossibles à distinguer, et fixa
un moment le sol dur, s’en rapprochant. Le traversant enfin, elle pénétra
dans cette petite salle sombre, située en dessous de l’entrepot. Eclairée
par la seule lampe accrochée au plafond, elle était sale et froide, destinée
à une seule chose, tenir enfermée Leyana Iwo. Au fond, une civiere à
l’armature métallique était installée, un homùme massif, habillé d’un
costume noir, placée devant. La caméra se rapprocha rapidement de l’homme,
qui levait la main vers la civière. Toujours habillée de son jean délavé désormais
aussi sale que son long débardeur blanc, devenu grisatre, Leyana avait levé
des petits yeux fatigués, apeurés vers l’homme massif. Ses longs cheveux
noirs décoiffés amplifiait l’impression de peur dégagée par son visage. Un
cri étouffé s’échappait de sa bouche baillonnée. Elle se débattait autant
que possible mais les sangles la retenant prisonnière étaient trop serrés.
L’homme massif, le crane rasé, le bouc naissant, semblait furieux contre
elle. Sa main menaçante, il semblait vouloir la frapper, encore une fois.
Homme : tu vas la fermer oui ??? …
[SLOWING DOWN – Alors qu’il amorçait un geste
pour frapper Leyana, l’homme se figea sur place, ainsi que Leyana. L’image
ne bougeait que d’un millimètre toute les15 secondes environ, le
ralentissement était vraiment extraordinaire. La caméra, dans un nouveau
travelling accéléré étonnant, revint vers l’étage supérieur de l’entrepot
et s’interessa à Clark qui, lui, n’était pas figé sur place, loin de là.
En courant rapidement, il s’approcha, sans le savoir, de la trappe dissimulée
dans la poussière. Plus par instinct qu’autre chose, il s’accroupit à coté
et l’arracha violemment de ses gonds, avec une force inhumaine. N’y pretant
pas attention, il la lacha, l’envoyant violemment voler dans son dos. – L’ilmage
redevint un instant rapide : la trappe, tournoyant rapidement sur elle même,
traversa l’espace entre Clark et le mur métallique avant de le heurter
violemment – L’image redevint ralentie : alors que la paroi murale métallique
se pliait légèrement sous l’impacte de la trappe, cette derniere se
tordissait étrangement, telle un morceau de papier, avant de tomber lourdement
sur le sol.
Dans le même temps, Clark s’était glissé dans la
petite salle, se laissant tombé à l’intérieur. L’homme massif n’avait
bougé de tout juste deux millimètres et demeurait bien trop loin de Leyana
pour esperé la toucher. Fou de rage, Clark le rejoignit rapidement et, d’un
geste des plus violents, l’envoya se cogner bruyament contre le mur de gauche.
– FIN]. Alors que l’homme massif s’affalait sur le sol, évanoui, le crane
en sang, Clark dirigeait son regard bleu vers la civiere, face à lui. La
lumiere du soleil levant, entrant dans la salle et passant de chaque coté de
Clark, éclairait la silhouette sale, malade et fatiguée de Leyana, allongée
dessus. Pendant de longues secondes, il la regarda ainsi, le regard presque
humide, à l’idée de savoir ce qu’elle avait dû endurer. Son visage était
poussiéreux, ses yeux presque fermés. Deux longues meches de cheveux noirs
tombaient sur son visage maigre. Attiré par le bruit mat du choc du crane de
l’homme massif contre le mur, Leyana avait tourné la tête vers Clark, devant
la lumière. Mais, aveuglée par elle, elle ne pouvait distinguer cette
silhouette. Pourtant, Clark s’avança un peu plus et, de gestes rapides et
nets, arracha une à une chaque sangle, libérant Leyana qui le regardait,
n’en croyant pas ses yeux.
Leyana : (d’une voix des plus faible) Clark ? …
Mais celui-ci ne répondit pas tout de suite. Il se
rapprocha d’elle et l’aida à se relever, en s’asseyant. Puis, d’une
voix murmurant, lui dit à l’oreille :
Clark : chut …
Leyana n’en croyait vraiment pas ses yeux. Même
dans ses rêves les plus fous elle n’aurait jamais osé imaginer que Clark
parvienne à la retrouver. Pourtant, il était bel et bien là. S’abandonnant
à ses bras, elle le serra le plus fort possible et déposa sa tête sur son épaule
musclée, laissant les larmes couler à flot. Il était là, comme toujours, et
la sauvait d’une mort certaine. Clark la laissa ainsi pleurer, pendant de
longues secondes, avant de rétorquer :
Clark : tout est fini …
Pourtant, il savait bien que rien était fini. Tout
ne faisait que commencer. Edge n’allait pas abandonner ainsi, il le savait.
Leyana était certainement celle qui en savait le plus à son sujet. Il ne
lacherait rien. Mais maintenant, il était là.
Serrant doucement Leyana contre lui, d’une étreinte
réconfortante, alors qu’elle pleurait toutes les larmes de son corps, Clark
la prit délicatement dans ses bras. Doucement, elle resserra son étreinte
autour du cou du jeune Kent et laissa sa tete tomber contre son torse. Rassuré
de l’avoir aupres de lui, Clark tourna les talons et, lentement, vint se
placer sous le trou, dans le plafond, d’où s’échappait la lumiere du
soleil. Clark flechit les jambes et, usant de sa force surprenante, sauta à
l’étage supérieur, atterissant sur le sol, à coté du trou. Alors qu’il
se relevait, Clark entendit, tout autour de lui des cliquetis métalliques
auxquels il ne s’attendait pas. Le plus surpris du monde, Clark balada ses
yeux tout autour de lui et vit le spectacle le plus auquel il pouvait
s’attendre : une vingtaine d’hommes cagoulés, habillés tout de noir,
braquaient leur M-16 en direction de Clark, d’une maniere menaçante. Il
comprit ce qui allait se passer la seconde précédant l’acte : [SLOWING DOWN
– Rapidement, Clark se pencha vers le sol et, doucement, déposa le corps de
Leyana sur le sol. S’allongeant dessus, Clark la protégea au mieux de son
propre corps, le mettant en opposition avec les tirs du commando. Il entendit
alors, partir les balles des canons, par centaines, avant qu’elles n’entrent
en contact avec son corps. Créant un trou dans le tissu noir de son maillot de
corps, les balles s’aplatissaient systématiquement en entrant en contact avec
sa peau. Ainsi, ce furent pas plusieurs dizaines que les balles le frapperent en
même temps. Pourtant Clark ne ressentait rien. Il entendait juste les balles
sortir des canons puis tomber, dans un bruit métallique, sur le sol dur de l’entrepot.
– FIN] Apres de longues secondes, Clark put enfin comprendre que les chargeurs
étaient vides. Alors qu’il entendait les hommes recharger, il décida de se
relever, lentement. Malgré son maillot, troué partout dans son dos, le corps
de Clar demeurait intact. De nouveau debout, Clark se plaça devant l’un des
hommes cagoulés, qui venait de recharger. Il le regardait dans les yeux, d’un
regard froid et dur à faire palir l’homme le plus fort au monde. Clark
demeurait immobile, prêt à agir. Mais l’homme cagoulé fut le premier à le
faire : il braqua de nouveau son M-16 en direction de Clark et vida de nouveau
son chargeur. Les balles trouerent de nouveau le maillot de Clark mais ce
dernier, tandis que les balles rebondissaient contre son buste et ombaient sur
le sol dans un bruit métallique, ne cillait pas. Apres quelques secondes, un
cliquetis métallique retentit : le chargeur était vide. Clark ne se fit alors
pas prier : [SLOWING DOWN – Le regard crispé, Clark se pencha vers le sol, le
poing droit serré de toutes ses forces. Il fléchit les jambes et, donnant
toute la puissance de son bras, frappa le plus violemment possible le sol dur et
poussiéreux. A l’endroit de l’impact, un cratere circulaire régulier se
fora, s’élargissant peu à peu, au fil des secondes, telle une onde de choc.
L’onde, peu à peu, s’écartait de Clark, qui prit rapidement Leyana dans
les bras. Bientôt, elle fut arrivée à hauteur du cercle d’hommes cagoulés
qui, sous son effet, tomberent comme des quilles au sol, heurtant de plein fouet
le sol. – FIN] Le visage toujours fermé, malgré ce qu’il venait de faire,
Clark, Leyana dans ses bras, se releva lentement, au milieu des corps éparpillés,
de nombreux étant évanouis.
La caméra changea alors d’angle de vue, filmant
d’un des coins de l’entrepot, baigné d’ombres. L’image était devenue
grise, une icône représentant une batterie et la date imprimés dans un coin
de l’écran : quelqu’un filmait la scene depuis le début. Apres quelque
secondes, Clark, debout au milieu des corps, disparut en supervitesse, Leyana
dans ses bras. Dans un sillon de couleur noires, il tourna au coin de l’entrepot.
Le cameraman baissa l’objectif et la véritable caméra se tourna vers lui, ou
plutot elle. Chloé Sullivan avait filmé toute la scene.
[GENERIQUE]
Manoir
des Luthor – Smallville - 8h13
Installée en plein milieu d’un des nombreux
couloirs parcourant le manoir ancestral de la famille Luthor, la caméra, adossée
au mur, dans son dos, ne quittait plus des yeux ce magnifique vitrail, encré
dans le mur, face à elle. Aussi haut que le mur – c’est à dire 4 ou cinq mètres
– le vitrail étaient composé de centaines de morceaux de verre, de toutes
les couleurs, dessinant, de manière assez abstraite, une image, légèrement
difforme. En l’analysant de plus pres, on avait l’impression qu’il
s’agissait d’un trône royal, de couleur noire. Et dessus, un homme, assez
grand, vêtu tout de rouge était assis. Une petite couronne, grossiere, de
couleur argent, était posé sur son crâne chauve. Ce vitrail, résultat des
hallucinations d’un artiste un peu fou, était resté ici, depuis de
nombreuses aénnées. En effet, lorsque ce vitrail avait été créé, sous les
ordres de Lionel Luthor, l’homme avait prédit que l’homme présent dans les
couleurs atteindrait les sommets. Cet homme serait le fruit de la descendance de
la famille Luthor et atteindrait cet état le jour de l’avènement d’un
autre homme, « l’homme d’acier ». Intrigué par cette histoire, Lionel
Luthor avait insisté pour installer ce vitrail dans son manoir.
La lumière du soleil, qui se hissait lentement vers
son zénith, passait au travers, réchauffant l’espace du couloir, tres vaste.
Sous son effet, les couleurs vives impregnaient chacun des murs. Soudain, sur la
droite, alors que des voix assez fortes se faisaient entendre, plus fortes de
secondes en secondes, des bruits de pas commencèrent à résonner, lorsque deux
personnes surgirent dans le couloir. Intriguée, la caméra se tourna vers la
droite et filma ces deux personnes. La première, Lex Luthor, était habillé
d’un pantalon de costume noir et d’une chemise noire, elle aussi, dont les
deux premiers boutons étaient ouverts. Son crane luisant était aussi dépourvu
de cheveux que ses magnifiques chaussures de luxe. Il avançait si vite que
l’autre homme, la trentaine, vêtu d’un costume gris et d’une chemise
bordeau, peinait à le suivre. Ses cheveux bruns étaient coiffés en
broussailles, dans lesquels les branches de ses lunettes de soleil étaient encrées.
Visiblement, de par l’expression tendue de son visage, l’homme n’était
pas du tout d’accord avec Lex. Pourtant, celui-ci persistait dans son point de
vue. Il marchait toujours aussi vite, parlant à l’homme qui le suivait.
Lex : je ne veux pas le savoir, Professeur …
Lex continua d’avancer et à cet instant précis,
la caméra quitta le mur et se plaça en plein centre. Filmant Lex, qui arrivait
rapidement, la caméra commença à reculer, ne le lachant pas des yeux. Le bout
du couloir n’allait certainement pas tarder à arriver. Lex, le regard dur et
sérieux, poursuivit sur sa lancée.
Lex : je veux des résulats, vous comprenez ? … Des
… résultats !
Mais l’air courroucé de l’homme, dans son dos,
montrait bien qu’il ne comptait pas en rester là. La caméra était arrivée
au bout du couloir et, s’adossant à lui, s’arreta, regardant Lex arriver
face à elle. Il tourna alors sur sa gauche, se dirigeant vers le nouveau
couloir. Le Professeur le suivait toujours de tres pres. Sur leur droite, se
trouvaient deux portes en bois massif, fermant l’accès au bureau de Lex.
Celui-ci se déporta vers elles au moment où le professeur lui répliquait,
d’une manière assez répulsive.
Professeur : mais il me faut plus de temps !
Alors que Lex s’appretait à poser ses mains sur
les poignées, il se figea sur place, ahuri par cette phrase. Le cœur battant,
il se retourna vers le Professeur qui savait qu’il venait de faire une grosse
erreur. Il fit la moue, attendant le chatiment. Lex avança d’un pas vers lui
et lui adressa un regard des plus froids, d’une durceur implaccable.
Lex : le Temps … c’est précisément ce qu’il
manqua à Julian … je ne vois pas pourquoi je vous accorderai un tel prvilège
alors que lui même ne peut en bénéficier …
Le Professeur comprit enfin ce que le terme «
regard insoutenable », employé par ses collègues, signifiait. Lex venait de
le regarder d’une manière qu’il était impossible de soutenir. Il baissa
les yeux, alors que Lex le fusillait de ses rétines bleutées. Puis, furieux,
il se retourna vers les portes, qu’il ouvrit rapidement.
Lex : (alors qu’il entre dans son bureau) débrouillez-vous
!
Lex avança alors de tout juste quelques pas avant
que son regard ne se porte sur les deux fauteuils de cuir, installés devant son
bureau de verre, à la disposition des invités. Sur celui de droite, un crâne
pourvu de longs cheveux noirs soyeux était visible. En entendant la voix de
Lex, la silhouette fit tourner le fauteuil de façon à apercevoir les nouveaux
venus : Lana Lang, habillée d’un chemisier noir, vêtu au dessus d’un débardeur
blanc l’attendait. En la reconnaissant, Lex esquissa un léger sourire. Mais
aucune surprise ne se manifesta. Il continua d’avancer, se dirigeant vers son
bureau. Il s’adressa d’une voix forte, sans répliques, au Professeur.
Lex : revenez-me voir quand ce problème sera régler !
Le Professeur comprit que la discussion était
close. Déçu, il tourna les talons et sortit du bureau par où il était venu.
De son côté, Lex contourna le bureau, passant à côté de Lana, et alla
s’installer confortablement dans son fauteuil en cuir noir, derriere son
bureau. Apres s’être confortablement abandonné aux profondeurs du cuir, Lex
entremela les doigts de ses mains et adressa un regard radieux à Lana.
Pourtant, aucune chaleur ne s’en dégageait. Sans autre préambule, il lança
:
Lex : alors, comment s’est passé ton retour ?
Lana remarqua alors une chose, qu’elle n’avait
pas remarqué lors des nombreuses visites que Lex lui avait rendu, pendant son séjour
en France : Lex avait énormément changé, lui aussi. Il n’était plus du
tout le même. Un froid implaccable l’enveloppait. Pourtant, Lana essaya de ne
pas trop y penser. Baissant un instant les yeux, elle répondit :
Lana : mieux que je ne le pensais … personne ne
semble m’en vouloir.
Lex : même pas Clark ?
La façon dont Lex prononça cette phrase fit froid
dans le dos à Lana. Mais elle ne le manifesta pas outre mesure.
Lana : en fait, mon retour ne semble pas le toucher
plus que ça … il a beaucoup changé …
Lex : (souriant d’une maniere machiavélique) tu
n’as pas idée.
Cette fois, Lana ne put faire comme si de rien était.
Lex semblait en vouloir à un point étonnant à Clark. Pourtant, à son départ,
ils étaient les meilleurs amis du monde. Clark avait-il fait quelque chose qui
aurait nui à Lex ?
Lana : tu as l’air de lui en vouloir ?
Lex : j’ai juste appris des choses sur lui que
j’aurais préférées apprendre de sa propre bouche …
Ces propos faisaient peur à Lana. Qu’est ce que
Lex avait pu apprendre sur Clark qui le fasse ainsi changer d’opinion ?
Avait-il découvert le secret de Clark ?
Lana : (intriguée) des choses ? Quelles choses ?
Lex : (souriant) des choses que tu sais déjà Lana …
La jeune femme comprit qu’il n’en dirait pas plus.
Cependant, le mystère demeurait entier. Lana ne savait toujours pas ce que Lex
avait découvert à propos de Clark. Lex changea de sujet.
Lex : tu t’adaptes bien à ton changement ?
Lana : (faisant la grimace) j’essaie … mais ce
n’est pas facile …
Lex : tu as changé d’avis ?
Lana : non ce n’est pas ça mais les sentiments sont
moins présents à plusieurs kilomètres …
Lex, même s’il donnait l’impression de la
comprendre, ne comprenait aucunement les dires de Lana. La seule façon, à ses
yeux, de rester lucide était de se séparer d’une quelconque émotion.
Lex : tu voulais me parler du Talon ?
Les yeux de Lana exprimerent alors une profonde
surprise. Les seules personnes à être courant de son envie de le vendre étaient
Stefany Fener et elle même. Personne ne le savait. Lex l’aurait-il espionné
où Lex possederait-il des pouvoirs similaires à ceux de Clark ?
Lana : (soupçonneuse) comment tu … ?
Lex : (souriant) j’y suis passé hier … Stefany
m’a parlée de votre conversation …
Lana esquissa un sourire de soulagement. Pendant un
moment, elle avait cru à ce que tout le monde disait sur les Luthor.
Lex : alors, que souhaites-tu en faire ?
Lana : j’aurais aimé le vendre mais qu’il reste le
même … tu crois que c’est possible ?
Lex : si tu trouves un acheteur d’accord avec ce
principe …
La surprise de Lana ne put se dissimuler. En effet,
elle pensait que Lex s’occuperait des négociations, après tout l’expert en
affaires c’était lui. La confiance qu’il lui portait créait en fait un
nouveau soucis pour Lana
Lana : je te demande pardon ? … Pourquoi tu ne t’
en occupes pas ?
Lex : je ne suis qu’un actionnaire, prioritaire
certes, mais actionnaire seulement. La responsable du projet c’est toi …
c’est donc à toi de trouver un repreneur …
Lana fit alors la moue. Elle avait déjà tant de
choses à faire et à penser. Baissant les yeux, Lana fit de nouveau silence. Ce
moment calme dura seulement quelques secondes avant qu’une troisième voix,
murmurante, ne se fasse entendre.
???: Lana …
Légèrement surprise, Lana releva la tête par réflexe
vers Lex. Mais ce ne pouvait pas être lui, la voix était trop douce, voilée.
Lana : oui ?
Lex : quoi ?
Lana : tu m’as parlée ?
Lex : (souriant) non, je n’ai rien dit …
Pourtat Lana était sûre d’avoir entendu la voix.
Le cœur battant, elle tendit un peu plus l’oreille, sous les yeux radieux de
Lex. Et enfin, elle se fit à nouveau entendre, semblable à un râle mystérieux
…
??: élue parmi les tiens, tu sauras le guider …
Cette fois, plus aucun doute, la voix avait été
claire et nette. Lana se retourna, pour vérifier que Lex et elle étaient bien
seuls. Et c’était le cas. Elle reporta son attention sur Lex. Il demeurait
immobile et souriant, comme si l’attitude de Lana était prévisible. Alors,
d’une voix enjouée, il dit :
Lex : Lana … entendrais-tu des voix ?
Cette réplique destabilisa Lana. Lex faisait-il
l’innocent ou les avait-ilo entendues ? Etait-ce le fruit du hasard ou Lex
cachait-il son jeu ?
Lana : (peu sure d’elle) non … (souriant) non !
Ferme
des Kent – Smallville – 8h14
Tandis que les premieres lueurs d’un nouveau
soleil envahissait un à un chaque centimetre carré du domaine des Kent, un
silence quasi total se faisait entendre. Pas un bruit de mécanique, pas un
bruit de pas, pas un éclat de voix venait briser la pleinitude. Aucune machine
agricole n’était sortie de la grange que ce soit le tracteur rouge de
Jonathan ou le pick-up familiale lui aussi de couleur rouge. Personne n’était
présent autour de la grange. Seules quelques vaches, à la chaire abondante, se
trouvaient dans le vaste champs, derrière la grange des Kent. Leur tête
massive penchée vers le sol herbeux, elles broutaient la végétation avec régal,
de ce ruminement régulier et ancestral.
En cette matinée déjà bien entamée, il était assez
étonnant de ne pas apercevoir Jonathan travailler dehors, que ce soit dans les
champs ou dans son établi, sous la grange. Pourtant la raison était simple,
bien qu’assez grave. Le patriarche de la famille n’était pas gravement
malade, heureusement pour lui. Quoique, personnellement, il aurait peut être préféré
que ce soit le cas. En fait, la raison qui le poussait à ne pas travailler en
cette matinée, tenait en deux mots : Clark KENT.
En effet, l’attitude de son fils, depuis quelques
jours, lui faisait très peur. Jamais il ne l’avait vu agir ainsi. Depuis la
disparition mystérieuse de la jeune Leyana Iwo, Clark passait le plus claire de
son temps à l’extérieur de la Ferme. Il ne prenait même pas la peine
d’expliquer les raisons de son absence. Si bien que Jonathan et Martha ne
savaient pas ce qu’il faisait, pendant ces longues heures passées ils ne
savaient où. Il ne rentrait à la Ferme que pour se restaurer et se reposer.
Plusieurs ses parents adoptifs avaient eu envie d’aborder le sujet. Mais dès
qu’ils avaient croisé son regard dur et froid, ils y avaient renoncé. Son
comportement était si étrange que Jonathan et Martha venaient à se demander
si Jor-El n’avait pas finalement réussi à conquérir Clark et à le faire
devenir le tyran qu’il avait toujours souhaité.
Pourtant, malgré cette frustration continuelle, Martha
et Jonathan n’en avaient jusqu’alors jamais parlé. Cependant, en cette
matinée, l’urgence avait forcée les mots. Assise sur une chaise en bois,
autour de la table de cuisine ronde, Martha, dos à la fenetre, observait intensément
son mari, de ce regard exprimant peur et inquiétude. Debout de l’autre coté
de la table, Jonathan semblait si inquiet qu’il ne cessait de bouger. Il
regardait par instants sa femme, faisant des gestes des bras qui exprimaient
explicitement ses inquiétudes. Le ton de sa voix, assez puissant, montrait lui
aussi que ses inquiétudes étaient grandes.
Jonathan : mais tu ne peux pas faire comme si de rien
était, Martha … Il n’est plus le même …
Martha en avait bien conscience. Son attitude,
encore amplifiée ces derniers jours, le démontrait bien. Mais elle avait peur
d’accepter l’inévitable.
Martha : (désolée) c’est de Clark que l’on parle
… il reste notre fils !
Subitement, Jonathan s’immobilisa, suite aux
paroles de sa femme. Les pensées qui émergeaient dans son cerveau provoquaient
en lui des sueurs froides. Il n’osait pas le dire. Pourtant, c’était là la
pure vérité. Il adressa alors à Martha un regard hautement désolé et
affreusement sincère.
Jonathan : parfois, je me poses la question …
L’affirmation de Jonathan était effroyable.
Cependant, ce qui effraya Martha ne furent pas les mots eux même mais la compréhension
qu’ils engendraient en elle. Martha était entierement d’accord avec lui. Néanmoins,
elle préféra garder cette sombre pensée au plus profond d’elle même.
Martha : qu’est ce que tu veux dire ?
Jonathan baissa un instant les yeux, se concentrant
malgré lui sur ce qu’il s’apprêtait à dire. Jusqu’alors, il avait gardé
ces révélations pour lui. Mais il semblait plus que temps d’en faire part à
sa femme. Il releva les yeux et plongea son regard bleu dans celui de Martha.
Jonathan : depuis plusieurs jours, j’ai beaucoup réfléchi
à cette légende Kawache à laquelle il porte un tel interêt …
Martha appréhendait la suite avec les plus grandes
peurs. Que Jonathan avait-il découvert de nouveau à propos de cette légende
si proche de la vie de leur fils ? Avait-il eu une révélation sur ce qui
attendrait Clark ?
Jonathan : … selon lui, Naman devra combattre un
ennemi mortel du nom de Saguis, afin de préserver la paix sur la planète.
Jusqu’alors, nous avons toujours pensé que cet ennemi était matériel … On
a d’abord pensé à Lionel, puis Lex … Mais imagines que cet ennemi ne soit
pas réel, qu’il soit spirituel …
Martha ne comprenait pas où Jonathan voulait en
venir. Son regard exprimait une concentration totale. Martha ne quittait pas ses
levres des yeux.
Jonathan : … imagines que cet ennemi soit présent en
Clark. Depuis que nous connaissons l’existence de la Kryptonite rouge, nous
savons que la personnalité de Clark et de Kal-El sont bien distinctes, l’une
vouée au bien, l’autre au mal …
Martha commençait à comprendre. Exprimant cette
soudaine compréhension, elle leva les sourcils et adressa un regard lumineux à
son mari.
Martha : tu veux dire que … Kal-El serait … Saguis
… ?
Jonathan fit lentement oui de la tête, ravi que sa
femme ait compris sa supposition.
Jonathan : je pense en tous cas que c’est ce que Lara
voulait nous faire comprendre, le jour de l’apparition de la marque de l’Espoir
…
Martha se rappelait précisément ce moment. Pendant
que Clark était parti rendre visite à Virgil Swann, à New York, un spectre était
apparu devant la grange, devant le symbole. Cette forme lumineuse s’était
faite appelée « Lara » et avait essayé de leur expliqué ses plans.
Cependant, malgré ces révélations étonnantes,
Martha ne voyait toujours pas le rapport avec la situation actuelle.
Martha : (fronçant de nouveau les sourcils) mais quel
rapport avec l’attitude de Clark ?
Jonathan : (sérieux) tu ne le trouves pas … différent
en ce moment ?
Martha : si, mais c’est tout à fait normal. Celle
qu’il aime plus que tout a disparu …
Un léger rictus apparut sur le visage de Jonathan. Il
savait pertinement que les dates ne correspondaient pas. Le comportement de
Clark avait changé bien avant la disparition de Leyana.
Jonathan : je ne pense pas que ce soit les seules
raisons …
Soudain, il releva la manche de sa chemise à
carreau, à son bras droit et montra, au dessus de la table, son avant-bras.
Trois spirales de caractères Kryptoniens y étaient inscrits, à l’encre
bleue nuit.
Jonathan : tu vois la marque y est de plus en plus
nette … signe que Jor-El se fait de plus en plus puissant … (il releva la
tete vers Martha) Martha … il faudra agir vite avant que …
Mais Jonathan ne put terminer sa phrase. En effet,
à la seconde où Jonathan allait révéler la raison qui devaient les pousser
à agir, un violent vent, provenant de derriere le petit muret s’engouffra
dans la cuisine. Sous son effet, la porte de cuisine cogna violemment le mur,
tandis qu’un sillon de couleur noire passait derriere Jonathan, arpentait un
court instant le corridor et tournait à droite, dans le salon. Voyant le regard
sérieux de Martha, Jonathan comprit instantanément. Tandis que sa femme
faisait racler sa chaise, se levant, Jonathan baissa sa manche et la reboutonna.
Martha avait contourné la table et pénétrait dans le corridor. Il la suivit
et tourna, à sa suite, sur la droite, entrant dans le salon. Tous deux posèrent
alors leur regard sur une silhouette courbée, massive, penchée sur le divan,
sur leur gauche. Son dos musclé visible au travers des trous de son maillot
noir, Clark déposait délicatement Leyana dessus. Elle semblait endormie. Puis,
tout aussi majestueusement, le jeuen Kent se redressa, tournant toujours le dos
à ses parents. Effarée par l’état du T-shirt, Martha ne put s’empecher de
s’adresser à lui.
Martha : Clark ! … qu’est ce que … ?
Mais Clark ne répondit pas tout de suite. La tête
haute, il se retourna vers ses parents, restant devant le divan. Les parents de
Clark furent une fois de plus refroidi par son regard.
Clark : (voix dure et calme) un comité d’accueil
m’attendait
Martha : regardes l’état de ton T-shirt, tu as …
Clark : (commençant à avancer) je n’ai rien …
Ainsi, il arriva bientôt au bout du divan et
contourna le fauteuil qui était installé perpendiculairement à lui. Il le
contourna et, sans un regard vers ses parents, passa entre eux, les bousculant
tres légèrement. Arrivé dans le corridor :
Clark : appelez Johnson, elle doit osculter Leyana …
A cet instant, alors qu’il était en plein milieu
du corridor, Clark, d’un geste vif, déchira son maillot noir en deux, de ses
deux bras musclés et le laissa tomber sur le sol. Il tourna alors à droite et
commença à gravir les marches de l’escalier.
Jonathan : (outré) Clark !
Mais le jeune Kent était déjà quasiment rendu à
l’étage. Martha tourna un visage courroucé vers son mari. Il avait vraiment
raison, Clark n’était plus le même.
LuthorCorp
– Metropolis – 8h16
Le destin … Ce mot hantait Lex depuis son plus
jeune âge. Son père, le réputé Lionel Luthor, ne cessait de lui répéter
qu’un avenir colossal l’attendait. Mais l’insouciance du jeune Alexander
Luthor lui dissimulait les prémices d’un tel destin. Pourtant, depuis
quelques mois, il avait réussi à traduire les signes et savait désormais
qu’il était l’une des deux personnes concernées par une légende Kawache.
Selon cette légende, deux hommes lutteraient pour la paix sur le monde. L’un
serait la personnification du bien, l’autre du mal. Mais qui de Naman ou de
Saguis habiterait le corps de Lex ? Il n’en savait encore rien. Pourtant son
intime conviction était de penser qu’il serait ce Naman. L’autre personne
concernée par la légende, Lex la connaissait pour avoir été son ami. «
Etait » : car désormais, ce terme ne semblait pas convenir. Cet homme assez spécial
se prénommait Clark Kent. Depuis leur étrange rencontre, Lex s’était
toujours douté qu’il dissimulait un secret inimaginable. Et pour cause, tout
comme Lex, il était promis à un destin colossal. Plusieurs fois, Lex s’était
plongé dans une réflexion intense dans laquelle il réfléchissait à leurs
points commun. Le premier était évident : ils étaient tous les deux liés à
la légende. Mais Lex était loin d’imaginer tout ce qui leur était commun.
En effet, tous deux avaient eu un père tyrannique, Lionel était celui de Lex
et Jor-El celui de Clark. Ces deux pères avaient voulu un avenir colossal pour
leur fils, dans lequel ils devraient dominer le monde. La seule différence était
leur manière de le faire : Lex le ferait par l’argent, la manipulation et le
pouvoir tandis que Clark le ferait grâce à ses étonnants pouvoirs. Même
l’amitié qui avait lié pendant un temps les deux jeunes hommes semblait
surnaturelle. Une question pourtant perdurait : les deux hommes
s’allieraient-ils pour gouverner la Terre ou se livreraient-ils à une lutte
acharnée pour assurer leur suprématie ? L’avenir … Qui n’aurait pas rêvé
de pouvoir en déceler les méandres ? Personne ne pouvait y arriver, même le médium
le plus pointu. Cet état de fait rendait donc les choses beaucoup plus
incertaines. Ce destin attendait-il les deux jeunes hommes ? D’autant que la légende,
prophétisée il y a longtemps, n’annonçait pas deux destins aussi semblables
…
Fixée face à la baie vitrée de la tour « LuthorCorp
», la caméra filmaitla vitre donnant sur le grand bureau du PDG de la firme
multinationale. Etrangement, l’horizon ensoleillée, derriere la caméra, se
reflétait dans la vitre, sans qu’on puisse voir au travers. Mais rapidement,
le plan, dans un travelling vers l’avant, s’en rapprocha, voyant de plus en
plus pres le reflet. Bientôt, alors que la caméra ne se trouvait plus qu’à
quelques centimètres seulement de la paroi, une silhouette apparut, semblant se
trouver à l’intérieur du bureau. Et, tandis que la silhouette devenait de
plus en plus nette, la caméra se rapprocha de la vitre avant de passer au
travers, assez surnaturellement. A cet instant, les bruits provenant de la
ville, au bas de la tour cessèrent d’être audible. Un calme quasi total règnait
ici-bas, tout juste rompu par une douce musique aux magnifiques nuances,
provenant d’une chaîne hi-fi à la pointe de la technologie installée sur
une étagère en métal, sur le mur de droite. La silhouette présente dans le
bureau n’était autre que Lex Luthor lui même. Habillé des mêmes vêtements
que lors de son entretien avec Lana Lang, un peu plus tôt, Lex se trouvait
devant son bureau en bois, immobile. Un casque de télécommunications à la
pointe de la technologie, de couleur gris métallisé, était accroché à son
visage, reliant son oreille gauche au milieu de sa joue. Son regard bleu
brillant étrangement, malgré le noir pur qu’ils dissimulaient, Lex avait un
large sourire, comme si sa conversation le ravissait. Pourtant, aux vus des
dires de son interlocuteurs, cela était loin de se passer au mieux. Au
contraire, l’homme, qui semblait assez âgé, était presque outré par les
paroles du jeune Luthor. Mais cela le ravissait. Fixant la baie vitrée, de
l’autre côté de son bureau, Lex décida de poursuivre sur le voie de
l’exaspération de son « ami » et l’interpela en disant :
Lex : je croyais pourtant que la clairvoyance était un
attribut naturel de la gente Britannique …
Lex savait quel effet aurait une telle réplique sur
son interlocuteur, et il en profitait. Tout comme son défunt père, le jeune
Luthor avait appris à se libérer de tous sentiments et à se servir de ceux de
ses concurrents en les mettant hors d’eux. Une fois encore, le stratagème
fonctionna.
???: ne jouez pas au plus malin avec moi, Lex. Nous
connaissons tous les deux les raisons de votre interêt
Le sourire de Lex s’accentua encore davantage.
L’homme n’aurait pas pu répondre mieux. La conversation se déroulait
exactement comme Lex l’avait prévu.
Lex : mais je n’ai jamais nié une telle chose, Sir
Austin …
Cette fois, l’exaspération du dénommé Sir
Austin sembla atteindre son paroxysme. Lorsqu’il reprit la parole, le ton de
sa voix exprimait un total sentiment de surprise effarée.
Sir Austin : le fil de notre conversation prouve
pourtant le contraire …
Lex continua de sourire, ne répondant pas immédiatement.
Radieux, il contourna son bureau et se dirigea vers la baie vitrée, devant
laquelle il s’arrêta. Puis, fixant ses yeux bleus sur l’horizon, où l’on
voyait Smallville, il reprit, d’un air aimable :
Lex : je crois que nous ne nous sommes pas compris,
voyez vous ?
La réaction de Sir Austin fut à peu de choses près
ce que Lex avait prévu. Armé d’un rire dénué de joie, l’homme reprit
d’une voix outrée.
Sir Austin : oh si Lex, je vous ai parfaitement compris
… Ces labaratoires de Guizeh vous interessent plus que tout au monde, et je
sais pourquoi !
Le sourire de Lex s’accentua encore, ravi :
Lex : mais qui ne le serait pas ? … Voyez ce qui est
étudié !
A cet instant, deux bips sonores, assez longs, se
firent entendre, provenant du bureau de Lex, dans son dos. Surpris alors que son
interlocuteur prenait le temps de répondre, Lex se retourna, posant son regard
sur l’écran plat de son ordinateur, installé sur le bureau. Une petite fenêtre
bleutée était apparue, comportant le message suivant : « You received a new
Visio-Email ». Intrigué, Lex s’avança vers son bureau alors que Sir Austin
répondait enfin.
Sir Austin : raison de plus que je ne les vendes pas !
Lex s’installa dans son confortable fauteuil en
cuir noir de directeur et l’avança de façon à se rapprocher de
l’ordinateur. Il posa sa main sur la souris laser et cliqua sur le message «
You received a new Visio-Email ». Aussitôt, une nouvelle fenetre apparut, dans
laquelle était visible la liste des derniers Visio-Email reçus apparaissait.
Parmi les noms, ceux de Helen Luthor, Ian Nash ou Chloé Sullivan attiraient
l’œil. Pourtant à cet instant, le nom en gras – celui de l’émetteur du
nouvel email – n’était pas l’un de ceux-là. Il s’agissait de « Lucas
LUTHOR », le demi-frère de Lex. Lex, écoutant sans vraiment le faire la
conversation qu’il avait avec Sir Austin, répliqua, d’un ton poli :
Lex : dommage, j’avais espéré que l’on trouve un
terrain d’entente diplomatique …
Pourtant, malgré le ton utilisé, Sir Austin
analysa cela comme un affront. Avant que l’homme ne réplique, Lex cliqua sur
le nom de « Lucas Luthor » et ouvrit le nouvel email. Le texte apparut.
Sir Austin: serait-ce une menace ?
Lex lut le message, rapidement, absorbé par ce
qu’il disait, en répondait à Sir Austin. Le message disait :
« Salut Lex,
J’ai deux bonnes nouvelles à t’annoncer.
La première, la transaction entre la AustinCorp et
notre société a bien été effectuée, comme prévu. Tu transmetteras mes
amitiés à Sir Austin.
La deuxieme, je pense que la vidéo jointe te fera
plaisir. « Phoenix » est reveillé.
Ton frère »
Lex : non, je dirais plutôt un conseil permettant de
vous éviter un cuisant revers …
Lex posa son regard sur la vidéo qui était jointe
portant le nom de « Wake of Phoenix ». Sir Austin rit une nouvelle fois de ce
rire sans joie, plus pour se moquer de Lex qu’autre chose.
Sir Austin : Lex, je vous rappelle quand même que les
écrits sont la possession de ma société …
Lex : (double-cliquant sur le lien menant à la vidéo)
en êtes-vous sûr ?
Un doute horrible s’insinuait en Sir Austin. Alors
qu’il entamait des recherches pour vérifier ses dires, Lex, de son côté,
vit le lecteur de vidéos démarrer, sur son écran.
La vidéo était tournée par une caméra de
surveillance accrochée en hauteur, dans un coin de l’immense pièce. Ladite
salle, très grande, de par sa blancheur éblouissante et les coussins couvrant
ses murs faisait penser aux chambres des hôpitaux psychiatriques. Pourtant, ce
ne pouvait pas en être une, elle était bien trop grande. Au fond de cette
salle, le dénommé « Phoenix » était installé. Adossé au mur, il était
assis sur le sol dur et blanc. Ses jambes pliées et ses mains posées sur ses
genoux, il avait le regard braqué au sol. « Phoenix » ne devait pas avoir
plus de dix ans. Il était vêtu d’un pantalon en toile blanche et d’un
maillot de la même consistance, semblable à ceux des hôpitaux. Il avait des
cheveux blonds broussailleux qui lui donnait un air branché. Et enfin assez
lentement, il releva la tête vers la caméra. Ses yeux d’un bleu clair étonnament
brillant faisaient froids dans le dos. Une froideur implaccable s’en dégageait,
chose assez surprenante pour un jeune garçon de son âge. Cette fois, plus
aucun doute possible : « Phoenix » était le portrait craché de Josh Servant,
à l’époque où il était lui même sorti de son incubateur. Faute de pouvoir
retrouver l’original, les frères Luthor avait créé un clone de Josh. Le
regard braqué sur la caméra de surveillance « Phoenix » ne la lachait plus
des yeux. Et soudain, une vague de lumiere rouge baigna dans les yeux clairs du
jeune homme. L’instant suivant, de bribe de chaleur de la même couleur
quitterent ses yeux et vinrent frapper la caméra. L’image laissa alors place
à de la neige numérique. La vidéo s’interrompit, sous le sourire extatique
de Lex.
Sir Austin avait visiblement vérifié les dires de Lex
et était effaré de la puissance de Lex.
Sir Austin : comment avez-vous fait ?
Lex releva la tête de son écran, regardant le fond
de son bureau.
Lex : la fidélité est une vertue que vous feriez bien
d’enseigner à vos employés, Sir Austin …
Lex, même s’il savait depuis le début que la
transaction se ferait, se ravissait d’avoir une fois de plus atteint son
objectif. Rien ne lui résistait, jamais.
Sir Austin reprit la parole, la voix brisée par la
deception. La famille Luthor s’était une fois de plus joué de lui.
Sir Austin : si j’accepte, je voudrais une totale
collaboration de la part de la LuthorCorp. Nous sommes d’accord ?
Les dernieres nuances du « Requiem » de Mozart se
firent alors entendre alors que Lex se ravissait d’être devenu celui que son
père avait toujours cru qu’il ne deviendrait jamais.
Lex : nous sommes d’accord.
Ferme
des Kent – Smallville – 8h39
Plus les jours avançaient et plus les parents de
Clark avaient peur de voir leur fils devenir ce tyran que, pour l’instant, ils
ne voyaient que dans leurs pires cauchemards. Que se passerait-il si ce Kal-El
maléfique prenait pleine possession du corps de Clark et leur enleverait leur
fils ? Bien sûr, Jonathan ne resterait pas sans rien faire mais ses capacités
demeureraient assez limités. Tout d’abord, Clark était bien plus fort que
lui et ne possédait qu’une faiblesse : la Kryptonite. Et deuxieme point,
Jor-El était depuis toujours l’instigateur de l’avènement d’une destinée
tyrannique pour Clark. Hors, pour assurer Jonathan de le garder aupres de lui
jusque là, les deux pères de Clark avait passé un pacte. Et Jonathan savait
très bien ce qu’il se passerait s’il rompait ce pacte … C’est pourquoi
ils continuaient de vivre avec cette hantise de voir leur fils changer en un
Kal-El detestable. En attendant ce jour fatidique, les parents adoptifs de Clark
devraient trouver une solution.
Le silence présent avant l’arrivée de Clark dans la
maison avait quelque peu baissé en intensité. En effet, les parents de Clark
n’étaient plus les seules personnes présentes dans la maison. Clark avait
ramené Leyana et le Docteur Johnson, qui était responsable des soins de Leyana
depuis son arrivée à Smallville, était arrivée comme prévue. Désormais,
ces cinq personnes se trouvaient dans le petit salon des Kent. Leyana n’avait
pas bougé depuis que Clark l’avait déposée dans le canapé. Martha lui
avait juste amenée une couverture pour lui tenir chaud. Pour que Johnson puisse
l’osculter au mieux, Leyana s’était assise en tailleur dans le divan, la
couverture couvrant ses jambes. Elle avait toujours le visage sale mais semblait
moins éprouvée. Elle avait également refait son chignon, ne laissant que deux
longues mèches de cheveux noirs tomber sur son visage. La rétine brune de ses
yeux magnifiques, en amande, ne quittait plus le Docteur Johnson, devant elle.
Il s’agissait d’une femme, la trentaine, à l’ossature un peu ronde. Son
teint de peau foncé mettait en valeur des yeux d’un noir intarissable qui
dissimulaient une gentillesse éperdue. Ses longs cheveux noirs, lisses,
tombaient sur ses épaules massives. Elle était habillée d’un chemisier noir
et d’un pantalon seillant. Un appareil médical servant à écouter le cœur
était accroché à ses oreilles. Un peu à l’écart, Jonathan était assis
dans le fauteuil, installé perpendiculairement au divan, vers l’entrée.
Martha, quant à elle, était assis sur l’accoudoir droit du fauteuil, tous
deux le regard absorbé par la scene. Et Clark, lui, était complètement à
l’écart. Il restait dans l’encadrement de la porte, son épaule gauche collée
à l’embrasure de la porte. Ses cheveux toujours coiffés en broussaille et
son regard toujours aussi froid, Clark s’était pourtant changé : il avait
gardé le même jean grisé mais revêtu un maillot de corps rouge. Les bras
croisés, il ne quittait pas Johnson des yeux, appréhendant son analyse, comme
chacun dans la salle.
Et enfin, apres avoir retiré l’appareil médical de
ses oreilles et l’avoir posé autour de son cou, le Docteur Johnson se releva,
se tournant vers la famille Kent. Elle leur adressa un sourire réconfortant,
elle aussi ravie de l’état de Leyana.
Johnson : quoi qu’il se soit passé dans cet entrepôt,
Leyana n’en a pas trop souffert … elle est encore un peu déshydratée, mais
dans quelques jours tout sera revenu à la normale …
A l’entente de cette phrase, les parents de Clark
esquisserent un large sourire, même Jonathan qui n’avait pourtant pas été
très en accord avec la décision de Clark de ramener Leyana. Johnson se
retourna, armé de ce même sourire, vers Leyana qui, même encore affaiblie,
lui adressa un sourire.
Johnson : apres quelques bons repas de Madame Kent,
tout ira pour le mieux …
Clark, qui se faisait le plus discret, ne put s’empecher
d’esquisser un très léger sourire, ravi que ses « exploits » n’ait pas
été vains. Il avait réussi à ramener Leyana aupres de lui et ainsi à
combler le trou noir. Pourtant, son bonheur ne pouvait pas être total. Le
Docteur Johnson se tourna de nouveau vers les Kent mais dévia son regard vers
Clark, légèrement en retrait. Ayant compris que le docteur allait s’adresser
à lui, Clark lui adressa un regard captif, bien que très froid.
Johnson : une fois de plus, votre volonté a fait des
miracles, Clark …
Bien que gêné qu’on le prenne pour un ange tombé
du ciel, Clark esquissa un sembla de sourire, plus par politesse qu’autre
chose. Mais cela ne modifia en rien le comportement du docteur, elle etait
rayonnante de bonheur.
Johnson se retourna alors vers le divan et ôta son
appareil médical de son cou, le rangeant dans son sac, sur le divan. Alors,
toujours aussi radieuse, elle se pencha vers Leyana et la serra maternellement
dans ses bras.
Johnson : (étreignant Leyana) prends bien soin de toi,
ma chérie …
Pendant cette tendre étreinte, Leyana ferma les
yeux, ravie de la situation dans laquelle elle se trouvait. Elle était entourée
de gens qu’ils l’aimaient pour qui elle était.
Johnson la relacha, prit sa veste et son sac sur le
divan et se redressa, regardant toujours Leyana.
Johnson : je crois que tu as trouvé la meilleure
famille au monde …
Apres un échange de regards brillants, Johnson se
tourna vers la famille Kent et vit Martha se relever de l’accoudoir avant que
Jonathan n’en fasse autant.
Martha : (heureuse) venez, on va vous raccompagner …
Le Docteur acquiesça d’un signe de tête et
suivit Martha qui contournait le fauteuil. Jonathan la laissa passer, par
galanterie, puis prit sa suite. Les voyant arriver, Clark recula vers le
corridor et laissa ainsi passer sa mère avant que Johnson ne passe, lui
souriant. Il répondit doucement à son sourire et laissa son père passer. Il
les regarda ainsi se diriger vers la porte d’entrée de la cuisine, avant de pénétrer
de nouveau dans le salon, demeurant dans l’encadrement de la porte, comme
quelques minutes avant. A la différence pres que Leyana, cette fois, le
regardait intensément, d’un regard radieux. Comme ensorcelée par une félicité
ahurissante, Leyana leva sa main droite en hauteur, invitant Clark à la
rejoindre. Ce dernier, malgré le bonheur qui véhiculait en lui, ne parvenait
pas à esquisser un vrai sourire. Néanmoins, baissant les yeux, il contourna le
fauteuil et rejoignit Leyana dans le divan, s’asseyant à ses cotés. Enfin,
il sentit la main de la jeune fille se rapprocher de la sienne et ses doigts
fins s’entremeler dans les siens, dans une attitude chaleureuse. Clark releva
enfin les yeux vers elle : son regard brun exprimait un bonheur tenant de l’ecstase.
La rétine brune de ses yeux brillait intensément, accordé à ce sourire
ravageur. Ses yeux en amande, marque de ses origines eurasiennes, exprimait une
sensation de bonheur que Clark ne lui avait jamais connue. Pourtant, il savait
que cela ne durerait pas.
L’échange de regards dura ainsi un long moment. Le
sourire comme figé sur ses lèvres, Leyana ne pouvait pas détacher son regard
de ces yeux d’un bleu magnifique qu’elle avait cru ne plus jamais revoir.
Jamais plus elle ne quitterait, il était celui qu’elle avait toujours cherché
sans jamais le trouver. Elle se rappelait ce manque incommensurable qu’il
avait créé, lors de son absence. Jamais plus elle ne voulait ressentir cette
sensation.
Leyana : (caressant le dos de la main de Clark) j’ai
une chance incroyable de t’avoir …
Ces paroles, si sincères, toucherent Clark au plus
profond de son âme. Leyana avait trouvé les mots justes pour permettre au
bonheur enfoui sous cette culpabilité de renaître. Mais cela n’était pas
suffisant. Les traits de Kal-El, tirant le visage de Clark semblerent disparaître
instantanément. Il adressa à Leyana un regard touché et sensible que l’on
ne lui avait pas vu depuis longtemps.
Clark : pas autant que moi … j’ai eu si peur de te
perdre …
Leyana en était consciente. Pendant de très
longues heures elle s’était faite à l’idée qu’elle ne le reverrait plus
jamais. Rien qu’en repensant à ces heures sombres, elle sentait le rythme de
son cœur augmenter ostensiblement. Mais le sourire ne mit pas de temps à
reprendre le dessus. L’image de Clark, surgissant devant la lumière, dans la
salle au sous-sol de l’entrepôt avait pris la place de ces obscures
souvenirs.
Leyana : je le sais … mais une fois de plus, tu as
accompli un véritable miracle …
Cette phrase fit horriblement mal à Clark. Leyana,
tout comme Johnson, le voyait comme le messie, quelqu’un capable de sauver
n’importe qui du moment qu’il le voulait. Mais lui savait que ce n’était
pas le cas. Baissant les yeux et la tête, Clark répliqua, d’un ton déçu :
Clark : je ne suis pas le sauveur que tu penses …
Mais cela n’amenuisa en rien le sourire radieux de
Leyana. Regardant toujours Clark dans les yeux bien que lui ne la regardait
plus, Leyana répondit simplement :
Leyana : je crois ce que je vois …
Décidément, cette discussion prenait un tournant
qui ne plaisait vraiment pas à Clark. Allait-il réussir à lui annoncer la
nouvelle. Il fit une moue carcatéristique, en extirpant de lui le moindre signe
de bonheur, sans le faire expres. Alors, sans relever les yeux, il reprit la
parole d’une voix assez peu assurée.
Clark : je n’ai pu sauvée qu’une vie,
aujourd’hui … une autre a été sacrifiée par ma faute, par ma simple
volonté …
Le sourire de Leyana s’amenuisa un peu, suite aux
paroles assez surprenante de son petit ami. La premiere vie qu’il avait sauvée,
Leyana savait de qui il s’agissait. C’était elle même. Mais qui etait
cette vie qu’il avait sacrifiée ? Et pourquoi par sa faute ?
Leyana : je ne comprends pas …
Clark savait qu’il lui faudrait donner des
explications mais il avait peine à les extirper de sa gorge. Le regard toujours
baissé, il fixait de ses yeux de plus en plus rougis, le divan. Enfin, comme
pour faire face à ses ennuis, il releva la tête vers Leyana ; cette dernière
put constater alors qu’il était au bord des larmes. Elle ne comprenait pas
son attitude, pourquoi ces larmes ? Pourquoi cette attitude au bord du desespoir
? Une expression d’incompréhension tira les traits de son visage avant
qu’elle ne reprenne.
Leyana : Clark … qu’est ce que tu as ?
Alors que ses yeux devenaient affreusement brillant,
Clark essaya avec une difficulté éperdue de fixer toujours Leyana dans les
yeux, il avait si honte de lui. Et enfin, il reprit la parole, une voix
tremblante :
Clark : (brisé) je … je ne …
Les mots semblaient ne pas pouvoir sortir de sa
bouche. Pourtant, il le fallait.
Clark : je … je n’ai pas pu sauver ta mère …
Clark voyait les premiers prémices d’une scène
qui s’était déroulée sous ses yeux quelques semaines plus tôt. A l’époque,
Leyana avait pleuré en faisant croire à la mort de ses parents. Clark avait
esperé ne plus revivre cette scène. Mais c’était peine perdue. Les yeux de
Leyana devinrent à leur tour brillant, des larmes emergeant.
Leyana : où est-elle ?
Telle était la question qui hantait Clark depuis
plusieurs minutes. Il vit une grosse larme perlait au coin de l’œil droit de
Leyana puis rouler lentement, majestueusement le long de sa joue bronzée
d’une douceur sublime. Lorsqu’elle arriva au coin de la bouche de la jeune
femme, Clark, desemparé, se décida à répondre, de cette voix chevrottante :
Clark : elle … elle est … morte …
L’effet fut immédiat. Leyana eut un haut-le-corps
et deux grosses nouvelles larmes perlerent à ses yeux avant de rouleur plus
rapidement le long de son visage. Clark sentit l’ étreinte sur sa main
s’amplifier nettement alors qu’elle prenait conscience de ce que cela
signifiait. Lachant la main du jeune Kent, Leyana plongea dans ses bras, fermant
les yeux, les larmes coulant à flot, le serrant fort contre elle. Elle se mit
alors à pleurer toutes les larmes de son corps alors que, hésitant, Clark
finit par la serrer fort contre lui, lui aussi rongé par le desarroi.
Clark : je suis … désolé …
Cimetière
– Smallville – 9h48
[I don’t wanna Know – MARIO WINNANS]
Plusieurs avaient dû s’écouler pendant
lesquelles Clark avait serré Leyana contre lui, dans le but de la réconforter.
Mais rien n’y faisait. Sa mère était morte et hormis la famille Kent, Leyana
n’avait plus personne. Son père, victime du même syndrôme qu’elle,
n’avait pas eu la chance de faire la connaissance de Clark et avait trouvé la
mort apres un long coma, quelques années plus tôt.
Finalement, apres de longues minutes et que Clark lui
ait affirmé qu’il avait tout fait lui même, grâce à ses pouvoirs, pour
l’enterrer convenablement, Leyana avait souhaité se rendre au cimetière. Il
lui avait paru étrange que Clark, même grâce à ses pouvoirs, si surprenants
soient-ils, ait pu enterrer sa mère. Il fallait un emplacement, une pierre
tombale, les moyens de la graver et le corps du mort. Pourtant, Leyana ne put
que constater l’étendue de l’attention de Clark, en se retrouvant quelques
minutes plus tard, face à la pierre tombale de sa mère.
L’ambiance des mauvais jours envahissait chaque
centimètre carré du cimetière. On ressentait bien que quelque chose
d’abominable s’était passé. Une sensation de perpetuel malheur envahissait
les lieux. Bien sûr, le fait que les lieux soient un cimetière y était pour
quelque chose mais cela n’empechait pas qu’une des nuances ici présente
n’avait rien avoir avec le cimetière. Tout au fond du cimetière, au milieu
d’une allée magnifique, terreuse, bordée par des galets luisants, quatres
personnes, toutes habillées de noirs, regardaient une même tombe. Légèrement
en retrait, les deux plus âgés aidaient seulement moralement les deux se
trouvant devant. Celle de gauche était une femme, la quarantaine, au cheveux
roux mi-courts, habillée d’un tailleur noir : Martha Kent. Elle tenait étroitement
la main gauche de son mari, Jonathan Kent, sur sa droite. L’homme était
habillé d’un pantalon de costume noir et d’une légère chemise blanche,
visible sous sa veste de costume noir. Leur regards étaient braqués, empli
d’une compassion impossible à mesurer, sur les deux jeunes personnes devant
eux. Celle de gauche était leur fils Clark Kent, à la carrurer
impressionnante. Il était vêtu d’un pantalon de costume noir et d’une légère
chemise en soie noire, légèrement ouverte. Il tenait étroitement la fine main
de Leyana, toute tremblante, le visage ruisselant de larmes, sur sa droite. La
jeune Iwo était habillé d’un pantalon noir seillant et d’un débardeur
noir, quelque peu visible sous le chemisier noir légèrement ouvert, revêtu
par dessus. Ses longs cheveux noirs avaient été relevé en un chignon serré,
au dessus de sa tête. Son mascara, noir, avait légèrement coulé, en raison
des trop fréquentes larmes qui coulaient régulierement le long de son visage
bronzé. Clark ne supportait pas cette impuissance qui le rongeait de l’intérieur.
Celle qu’il aimait plus que tout au monde était elle même rongé par le
malheur mais il ne pouvait qu’essayer de la réconforter, en attendant que le
temps fasse le reste.
Soudain, Jonathan détacha son regard du dos de Leyana,
comprenant enfin que leur présence aux cotés de Clark et Leyana n’était
plus utile. Il tourna alors la tête vers Martha et lui adressa un tout petit
sourire. Y répondant par le même geste discret, Martha lui fit comprendre
qu’elle était complètement d’accord avec lui. Aussi, sans un mot à Clark,
Martha se tourna vers sa gauche et, entrainant Jonathan par la main, s’éloigna
des deux tourtereaux, Jonathan lui emboitant le pas, aussi lentement que sa
femme.
A cet instant, la caméra se rapprocha de Clark et
Leyana, l’un à coté de l’autre, presque collés l’un à l’autre. A coté
de Clark, plus musclé, Leyana apparaissait comme un ange habillé de noir,
tremblottant, pleurant le plus discretement possible. Sa silhouette de
mannequin, comparé à celle de sur-homme de Clark, lui donnait une impression
de fragilité étonnante. La caméra avança à leur hauteur et filma enfin
cette pierre tombale, fabriquée par Clark : d’un noir luisant, elle était
constituée d’une plaque assez épaisse posée au sol et d’un dossier, au
fond, gravé des inscriptions suivantes, en blanc :
« Adriana IWO
1972 – 2005
Quand la mère unique devient l’ange gardien »
Leyana ne pouvait pas lâcher des yeux cette phrase.
Elle était si belle. Clark avait une fois de plus réussi à la surprendre bien
que pour une fois, elle aurait préféré qu’il n’ait jamais à le faire.
Elle sentait cette tristesse, mêlée à une fureur plus forte de minutes en
minutes lui brulait le corps. Cette sensation allait devoir s’extirper de son
corps, elle ne pouvait plus la supporter. Deux nouvelles larmes, brillantes,
perlerent au coin de ses yeux. Une premiere roula le long de sa joue, déroulant
son humidité sur sa peau déjà luisante. Arrivée au coin de la bouche de
Leyana, elle éclata et une goutte tomba sur le sol. Clark sentit sa main
trembler un peu plus, au moment où elle prenait la parole, d’une voix brisée
et chevrottante :
Leyana : maman …
Mais elle ne put poursuivre. Une nouvelle vague de
pleurs l’avait envahie, accompagnée de deux nouvelles larmes. Ses yeux,
brillants, embués, les extirperent violement, humidifiant un peu plus son
visage.
Leyana : je … je …
Cette fois, Clark n’aurait pu prévoir la réaction.
Subitement, Leyana lacha la main de Clark et se précipita sur la tombe, sous le
regard surpris de Clark. Alors, elle plongea sur le dossier de la tombe et,
redoublant de larmes, se mettant à genoux, se mit à taper violemment, de
toutes ses forces, sur le dessus du dossier. Elle ne sentait plus la douleur
tellement son chagrin était grand. Elle voulait juste faire sortir sa fureur.
Leyana : (tout en tapant) tu m’as abandonné !!!
Elle répéta cette phrase encore deux fois, tapant
violemment sur le dossier de ses poings fermés, les larmes coulant maintenant
à flots. Mais cela ne servait à rien. Les pleurs revinrent au galot, sous
l’attitude impuissante de Clark. Il la vit alors ralentir l’effort assez
rapidement, jusqu’à ne donner qu’un coup, prise d’une véritable crise de
larmes, fermant les yeux.
Leyana : (pleurant intensément) tu … m’as …
aban-donné !!
A cet instant, pleurant bruyamment, Leyana posa ses
deux bras sur le haut du dossier, comme si elle le prenait dans ses bras et posa
sa tête dessus, pleurant toutes les larmes de son corps. Desemparé, Clark
s’approcha alors lentement, marchant sur la pierre tombale. Majestueusement,
il s’accroupit derriere elle et d’une voix la plus douce possible, accordé
à un regard le plus attentionné possible, s’adressa à elle :
Leyana : tu ne dois pas lui en vouloir, elle n’y est
pour rien …
Aussi subitement, Leyana se retourna vers Clark et
plongea dans ses bras, manquant de peu de le faire chavirer. Surpris et proie à
une tristesse grandissante, Clark la serra le plus chaleureusement possible dans
ses bras ; Leyana pleurant bruyament contre son torse.
Clark : le seul responsable, c’est Edge …
Mais Leyana ne semblait plus écouter ses paroles.
La seule chose qui l’importait était de pleurer toutes ce qu’elle pouvait
pleurer.
Clark : (fixant son regard sur la tombe d’Adriana
Iwo) il paiera … je te le promets …
Manoir
du Professeur Virgil SWANN – New York – 10h02
Comment le Professeur Virgil Swann, lors de sa
rencontre avec l’énigmatique Jor-El, de Krypton, aurait pu imaginer que sa
vie, par la suite, prendrait un tel tournant. Dès lors qu’il s’était épris
d’amitié pour le Kryptonien, il s’était construit un avenir des plus étonnant.
Il allait participer à construire le destin du dernier fils de Krypton, étant
également celui de Jor-El, se nommant Kal-El. Son destin était simple : sauver
le monde. Une tâche des plus ardues que Swann devrait lui faciliter. Mais avant
de confier un tel fardeau à son ami, Jor-el avait fait attention de lui exposer
tous les éléments, même les plus dangereux. Ainsi, Jor-El en était venu au
sujet du Sauveur, véritable danger pour Kal-El. Mais Swann n’en avait rien à
faire. Il était déterminé à venir en aide en Jor-El, sachant que sa planète
allait exploser.
Pourtant, le Professeur n’aurait jamais cru qu’un
tel danger attendait le fils de Krypton. Lors de sa rencontre, plus
qu’inattendue, avec le « Sauveur », Swann s’était rendu compte de ce
qu’était véritablement le mal en personne. Cet « homme », vêtu d’une
toge rouge vif, possédait des pouvoirs incroyables. Jamais Swann n’aurait pu
penser que tant de pouvoirs, si puissants, pouvaient être présents dans une même
entité. Pourtant, c’était vraiment le cas. Clark Kent alias Kal-El, allait
devoir faire face à lui avant même d’atteindre la
totalité de ses pouvoirs. Il lui faudrait faire preuve d’une force immense.
La caméra filmait l’étendue d’un long couloir
d’une longueur interminable, assez retreint mais pourvu d’un plafond assez
haut. Provenant des lampes circulaires, incorporées au plafond bombé, une
lueur bleuâtre enveloppait chaque paroi d’une blancheur éclatante le
constituant. Sur le sol, lui aussi légèrement bombé, comportait d’autres
lampes incorporées mais d’où s’échappait une leur noirâtre assez étrange.
Mais, se mêlant à la lumiere bleuâtre du plafond, elle constituait une aura
sombre assez ensorcelante. Un deuxième couloir, beaucoup plus petit, s’étendait
sur la gauche de la caméra, perpendiculairement au premier. L’objectif, logé
dans l’angle des deux couloirs, filmait celui face à elle, le plus long. Il
était entierement vide et envahi d’une quiétude imperturbable. Aucun élément
ne venait troubler la virginité des parois murales, aucun élément, hormis les
lampes, ne constituaient le plafond ou le sol luisant. La consistance des lieux
était au moins aussi mystérieuse que la personnalité secrète de Virgil Swann.
Et soudain, jaillissant d’une porte coulissante jusqu’alors invisible dans
le mur de droite, une silhouette féminine pénétra dans le long couloir.
Portant un ordinateur portable bleu, fermé, la jeune femme, la quarantaine,
avait de longs cheveux roux qui tombaient sur ses épaules minces. Le teint
blafard, elle était vêtue d’une veste de tailleur noir et d’un pantalon
seillant de la même couleur. Le bruit de ses talons résonnait affreusement
dans la longueur du couloir, alors qu’elle ne quittait pas des yeux
l’ordinateur, son couvercle frappé du logo « Hewlett Packard ». Elle
n’arrivait pas à croire à ce qu’elle venait de découvrir. Jusqu’alors,
le Professeur Swann s’était assuré à ce que cela n’arrive pas. Mais ses
efforts s’étaient révélés vains. Enfin, le cœur battant, elle tourna sur
sa droite et pénétra dans le deuxième couloir, beaucoup plus court, lui aussi
baigné de cette aura sombre des plus mystiques. Un peu plus loin, une double
porte d’un noir des plus sombres, luisant étrangement fermait le passage.
Aucune poignée n’y était présente. Seule une barre en fer de couleur argent
traversait les deux portes en large, formant un symbole étrange, constitué de
deux barres et deux points, à leur extrémité, sur la gauche. Mais le femme
aux cheveux roux ne se préoccupait pas de cette porte. Elle savait comment
l’ouvrir. La façon dont « il » avait réussi à lire ces symboles était
beaucoup plus mystérieuse. Il n’avait pas pu apprendre tout seul. Quelqu’un
avait dû les lui apprendre ? Mais qui ? Qui aurait été assez fou pour le
faire ? Il était personnellement concerné par la prophétie et ne devait pas réunir
les éléments lui même. Ou alors avait-il réussi à entrer en contact avec le
« Savoir » ? Cette seule pensée horrifiait la femme aux cheveux roux. Enfin,
elle s’arreta juste devant la double porte. Alors, elle se tourna vers le mur
de droite, vierge du moindre élément. Alors, elle passa rapidement sa main
droite, à mi-hauteur, devant le mur. Aussitôt, bien qu’assez étrangement,
une plaque noire coulissa, révélant un boitier électronique, de couleur
blanche, en dessous. Il était constitué d’un œil de verre, servant à
analyser la rétine oculaire. A coté, un cadran à cristaux liquide était
vierge, teintée d’une couleur dorée. Se penchant légèrement, la jeune
femme posa son œil droit contre l’œil de verre ; un laser bleu analysa son
œil vert avant que les mots « Dr Bridgette CROSBY - ACCEPTED»
n’apparaissent. Alors, sur la double porte noire, la barre bascula vers la
droite avant qu’elle ne s’ouvrent lentement, une lumière blanche aveuglante
s’échappant de la nouvelle salle. La dénommée Bridgette Crosby, tenant
toujours fermement l’ordinateur portable, entra dans la lumière, les traits
âgés de son visage, inondés de lumière. Elle marcha sur trois pas, avant de
s’immobiler, lorsque ses yeux furent habitués à la lumière. Une énième
fois ébahie par ce qu’elle voyait, comme à chaque fois qu’elle pénétrait
dans cette salle, le Docteur crosby identifia, un à un, chaque élément de
l’étrange salle. De forme bullaire, la salle était très restreinte. Ses
murs, bombés, étaient immaculés de blanc, une étrange lumière blanche
s’en dégageant, telle une lumière celeste des plus mystérieuses. Seuls,
d’étranges symboles Kryptoniens de couleur dorée apparaissaient dessus, sur
le plafond, le sol et les murs, en spirales parfaites. A l’instar de ceux de
la grotte Kawache, ils tournoyaient légèrement sur eux même, d’une façon
majestueuse. L’aura se dégageant du phénomène donnait l’impression
d’appartenir à un autre monde, détaché de la Terre. Comme si cette salle se
trouvait dans une autre dimension, sur une autre planète …
Et enfin, elle posa les yeux sur l’élément central,
celui qui l’interessait. Le Professeur Swann, assis sur son fauteuil roulant
à la pointe de la technologie semblait en pleine méditation. Les yeux fermés,
il avait un sourire radieux sur les lèvres. Mais le plus attrayant n’était
autre que ce qui se trouvait sur sa tête. Chaque fois, Crosby ne pouvait que
rester en adoration devant ce phénomène. Il s’agissait d’une couronne en
plastique de couleur blanche, à l’instar de la salle, qui était posée sur
sa tête. Deux barres, de la même couleur et de la même consistance, partait
de la couronne et s’arretaient au milieu des joues du milliardaire, comme si
elles rentraient dans sa cavité buccale. Partant de cette même couronne,
plusieurs électrodes blanches, reliés par des fils, flottaient étrangement à
quelques millimètres du crâne de Swann. De ce phénomène se dégageait une
aura de lumière dorée éclatante. Néanmoins, ayant entendu le Docteur Crosby
entrer, Swann rouvrit les yeux et perdit son sourire.
Swann : Bridgette ? … qu’est ce que vous faites là
?
L’étrange sourire ravi qui était apparu sur le
visage du Docteur en observant la salle disparut instantanément. L’expression
grave présente auparavant étira à nouveau les traits âgés de son visage :
Crosby : un message est arrivé, pour vous …
Swann était légèrement déçu d’être dérangé
pour un simple message.
Swann : j’ai déjà demandé à ne pas être dérangé
quand je suis ici.
Mais la gravité sur le visage de Crosby
s’accentua encore, intensifiant la puissance de son regard verdoyant.
Crosby : c’est très important, Professeur !
Swann commençait réellement à avoir peur. Jamais
Bridgette Crosby ne l’avait dérangé quand cela ne s’y prêtait pas.
Swann : de quoi s’agit-il ?
Crosby : (le plus gravement possible) c’est Lex …
il sait les lire.
L’expression sur le visage de Crosby se repercuta
dans ses moindres détails sur celui de Swann. Lui même savait ce que cela
entrainerait. Si Lex savait lire le Kryptonien, cela changerait beaucoup trop de
choses.
Il referma les yeux, ne souriant pas. A cet instant, obéissant
à ses pensées, la couronne rétracta les barres, accrochées aux joues de
Swann et les electrodes, qui cesserent d’emettre l’aura dorée. Puis,
lentement, la couronne s’éleva dans les airs, avant de se figer au dessus de
la tête de Swann. A cet instant, il fit avancer son fauteuil jusqu’au Docteur
Crosby et lui demanda l’ordinateur portable. Aussi, il l’ouvrit et vit
apparaître sur l’écran le lecteur de vidéos. A l’aide du clavier tactile,
Swann cliqua sur l’icône « Play ». Une vidéo démarra.
La silhouette de Lex Luthor, habillé d’une chemise
noire, apparut, assis dans un fauteuil de cuir noir, devant une baie vitrée.
Visiblement, la caméra filmait à partir d’une caméra intégrée à
l’ordinateur présent sur le bureau de Lex, à la LuthorCorp. Bientôt, il se
mit à parler.
Lex : Professeur Swann, nos noms ne nous sommes pas
inconnus. C’est pourquoi j’en viendrais directement au fait. Si comme j’en
suis sûr vous savez lire les symboles suivants, nous pourrons nous entendre …
Alors, dans un fondu de couleurs pâles, la
silhouette de Lex disparut au profit d’un fond d’écran d’une blancheur
aussi éclatante que celle des murs entourant Swann et Crosby. Puis, lentement,
d’une écriture ronde et magnifique, plusieurs symboles Kryptoniens de couleur
dorée apparurent, majestueusement. Ils signifiaient :
« Vous connaissez ce Kal-El, Professeur, je le sais
… »
Crosby ne s’était pas trompé, Lex savait bel et
bien lire le langage de Krypton. Le fondu de couleurs pâle refit surface et la
silhouette radieuse de Lex réapparut.
Lex : comme vous le voyez, moi aussi j’ai eu vent de
la destinée de Kal-El … Je crois qu’une rencontre pourrait être riche en révélations,
je peux vous l’assurer …
Et l’image laissa place au noir complet, tout
comme le noir qui envahissait l’esprit déjà si apeuré de Swann. Lex,
l’une des deux personnes concernées par la Prophétie, savait lire le langage
de Krypton et connaissait des éléments de la destinée de Kal-El. La mission
de Swann s’avérait plus compliquée que prévue.
Le
Talon – Smallville – Trois jours plus tard – 11h03
Trois jours. Trois jours avaient passés depuis que
Clark avait ramenée Leyana à Smallville et lui avait appris la mort de sa mère.
Pendant les deux premiers jours, Leyana n’avait cessé de pleurer, dans les
bras de Clark. Jamais il n’avait vu la jeune femme dans cet état. Un désarroi
impressionnant s’était emparé d’elle, comme si toute la tristesse du
peuple terrien s’était donné rendez-vous dans son cœur meurtri. Clark
detestait cette situation, ses pouvoirs ne lui étaient d’aucune utilité. Il
ne pouvait que la serrer contre lui et essayer, à grand peine, de la réconforter.
Mais cela semblait vraiment très difficile. Indéniablement, il devait laisser
le temps agir à sa place. Cette impuissance le rongeait de l’intérieur, tel
un puissant venin.
Pourtant, le troisième jour, Leyana semblait reprendre
subitement contrôle de ses émotions comme si, durant la nuit, un ange, peut
etre du nom d’Adriana, était venu lui rendre visite et l’avait rassuré.
Lorsqu’il l’avait vue au petit matin, Clark n’en revenait pas. Elle avait
retrouvé son sourire radieux et son regard brillant de bonheur. Son désarroi,
même s’il demeurait présent, était enfoui au plus profond d’elle même.
Elle voulait à nouveau profiter de celui qui l’avait sauvé elle, une fois de
plus et lui avait offert une nouvelle vie, heureuse. Clark méritait le bonheur
et dès cet instant, tous deux ne se quitteraient plus. Ainsi, ils avaient passés
cette troisième journée blottis l’un contre l’autre, à l’instar des
deux jours précédents. A la différence prêt que Leyana ne pleurait plus
contre son torse mais était devenu radieuse. Clark, bien que toujours attristé,
retrouvait enfin ce sourire charmeur qui lui était propre mais qu’il avait
perdu pendant la courte absence de Leyana. A la fin de cette journée, il avait
même eu le courage de proposer à Leyana de rencontrer Lana, son premier amour.
Et, le surprenant, Leyana avait accepté sans discuter.
Aussi, le jour suivant, les deux tourtereaux allaient
à l’encontre de Lana. La caméra, basée dans le ciel ensoleillé de
Smallville, plongea soudainement vers la rue principale, traversant la petite
bourgade dans toute sa longueur. Assez large, elle était bordée de larges
trottoirs goudronnés, arpentés par de nombreux habitants de la capitale des Météorites.
Se dressant de chaque coté de la rue, inondant d’ombre les fameux trottoirs,
les principales boutiques s’élevaient vers le ciel, d’une façon assez
respectueuse. Parmi eux, il était aisé de reconnaître l’Antiquité, la
boulangerie et le réputé café du « TALON ». Son imposante banniere en PVC
blanc avancée vers la rue inondait d’une pénombre un peu plus importante le
trottoir se trouvant en dessous. En grosses lettres rouges lumineuses, une
publicité vantant les mérites des Capuccinos du café apparaissaient sur la
devanture blanche. En dessous, le flot de passants contournait régulièrement
une pancarte, posé à coté de la paroi vitrée du TALON, indiquant les prix
des boissons chaudes vendues à l’intérieur. Ayant attérie sur le trottoir,
la caméra se tourna vers la gauche, filmant le trottoir s’étendant dans
cette direction. On pouvait voir de nombreux passants, lycéens vêtus de la
veste des « Crows » ou femmes âgées vêtues élégamment, marchant
tranquillement le long de la rue, s’arretant par instant devant une vitrine.
Parmi eux, en plein centre, deux silhouette apparaissaient nettement, marchant
main dans la main. Sur la droite, on pouvait reconnaître celle de Clark Kent,
habillé d’un jean grisé et d’un maillot de corps noir, moulant son torse
musclé et mettant en valeur ses biceps. Ses cheveux épais d’un noir de jaie
était une fois de plus coiffés en broussaille, mettant en valeur la clarté
angélique de ses yeux bleus. Il tenait tendrement la main fine de Leyana,
marchant à ses côtés, sur sa droite. Elle même était vêtu d’un jean délavé
mettant en valeur sa silhouette de mannequin. Un long débardeur blanc tombait
sur ses cuisses, d’un tissu assez léger. Ses longs cheveux noirs, luisant légèrement,
soyeux, tombaient de chaque coté de son visage doux et bronzé, mettant en
valeur la sublimité de ses yeux d’un brun sombre, brillant étrangement et le
collier en or, ornée d’une pierre ovale turquoise, accroché à son cou à découvert.
Pourtant, en contraste avec le visage rayonnant de bonheur de Clark, celui de
Leyana exprimait une inquiétude assez marquée. Aucun sourire n’était présent
sur les jeunes traits de son visage. Cette inquiétude se manifestait
d’ailleurs dans la discussion qu’elle avait avec son jeune petit ami. Arrivé
quasiment à hauteur de la porte vitrée d’entrée du Talon, Clark se figea
sur place, forçant Leyana à en faire de même. Esquissant une expression des
plus sérieuses, Clark la contourna, tous deux arrêtés, et se plaça face à
la jeune femme. Aussi, avançant d’un pas, il plongea chaque nuance de son
regard bienveillant dans celui, brun, inquiet, de Leyana. Resserrant un peu plus
tendrement son étreinte sur la main de la jeune Iwo, Clark essaya une nouvelle
fois de la rassurer.
Clark : vous allez vous adorer …
Pourtant, Leyana ne semblait pas en être persuadée.
Son visage d’ange se tira en une expression des plus sérieuses et inquiètes.
Leyana : (engagée) mais comment peux-tu en être aussi
sûr ?
Clark bougeait légèrement ses doigts contre la
paume de Leyana, afin d’essayer de la mettre le plus à l’aise possible. Un
sourire empli de bonheur éclaira son visage au moment où ses yeux brillaient
intensément, à la lueur du soleil. Il était certain de ce qu’il allait
avancer. Aussi certain qu’il savait qu’il etait fou d’amour de Leyana.
Clark : je le sais … vous êtes faites pour vous
entendre …
La sincérité de Clark toucha Leyana au plus
profond de son âme, comme toujours, il avait su trouver les mots. Baissant un
peu la voix, il reprit la parole, caressant toujours la peau douce et bronzée
de la main de Leyana.
Pourtant, elle ressentait toujours cette certaine peur.
Lana avait été le grand amour de Clark. Comment savoir si elle allait être à
sa hauteur ? Comment savoir si Lana allait l’accepter ? Comment savoir si elle
allaient s’entendre ?
Leyana : (des plus sincères) mais j’ai peur, Clark !
Clark se rapprocha alors au plus près possible de
Leyana. Alors, il amena son visage près de celui de Leyana, amplifiant
l’emprise de son regard sur celui de sa petit amie. Puis, dans une attitude
des plus tendres, il colla délicatement son front contre celui de la jeune
femme, plongeant son regard dans le sien. Lorsque la voix de Clark se fut à
nouveau entendre, elle était devenue tres douce, voilée :
Clark : tu n’as pas avoir peur …
Il sentait Leyana trembler contre lui. Bien sur,
elle avait raison d’avoir peur, il le comprenait bien. Lana avait beaucoup
compté pour lui, il en avait beaucoup parlé à Leyana. Mais celle qu’il
aimait plus que tout se trouvait face à lui, tenait sa propre main en cet
instant.
Leyana sentait le souffle chaud de Clark contre sa
bouche, son doux regard bienveillant dans le sien. Ses lèvres si prêt, il
l’envahissait d’une douceur incommensurable, ensorcelante.
Clark : je t’aime pour ce que tu es … Lana en fera
de même …
Clark porta alors un regard au comble de la douceur
sur Leyana qui sentit, sous son effet, ses peurs fondre littéralement. Clark, décollant
légère son front de celui de la jeune Iwo, déposa doucement ses lèvres
humidifiées sur celles de Leyana, pulpeuses, l’embrassant tendrement, délicatement,
déversant tout son amour sur ces lèvres parfaites. Leyana lui rendit son
baiser, lui en donna un deuxième que lui même lui rendit, avant qu’un ultime
troisième ne suive. A cet instant, Clark décolla précautionneusement ses lèvres
de celles de Leyana, qui rouvrait les yeux apres avoir gouté à l’ecstase.
Son visage toujours très prêt de celui de Leyana,
Clark s’adressa une derniere fois d’elle, d’une voix la plus douce qu’on
puisse imaginer.
Clark : et puis je suis là …
Cette derniere phrase était inutile aux yeux de
Leyana. L’attitude précédente de Clark avait suffie à la rassurer. Ou tout
du moins, le mieux qu’elle aurait pu espérer. Souriant d’un air radieux,
Clark lui donna un dernier baiser qu’elle lui rendit, avant de lui tourner le
dos, serrant étroitement sa main.
Entrainant Leyana, lentement, par la main, Clark
s’approcha de la pancarte, posée sur le sol, la contourna et tourna sur sa
droite, tout de suite après, s’approchant de la porte vitrée servant
d’entrée au Talon. Il referma sa main libre sur la rambard en fer doré,
servant de poignée à la porte et tira la porte vers lui. Souriant à sa
bien-aimée, il s’effaça, la laissant passer, tenant toujours sa main gauche.
Leyana entra, ne lâchant pas Clark et, radieuse, le regarda se rapprocher
d’elle. Leyana, tete tournée vers Clark, derriere elle, regarda son amour se
rapprocher d’elle et, serrant toujours étroitement sa main, se plaça
derriere elle, entourant sa taille de ses deux mains. Ne resistant pas à l’envoutement
de son parfum exquis, Clark déposa un tendre baiser dans son cou avant de se
placer sur la droite de la jeune femme, tous deux arretés à l’entrée du café,
en plein centre de l’allée centrale.
Une ambiance chaleureuse, conviviale, envoutante règnait
dans la salle. Des voix veloutées se faisaient entendre des nombreuses tables
rondes autour desquelles les clients discutaient, sirotant leur boisson. Une
ambiance agitée règnait. Le Talon était bondé, comme toujours en plein après-midi.
Clark, toujours armé d’un sourire radieux, serrant la main de Leyana, balada
son regard tout autour de la salle, à la recherche de Lana. Il vit ainsi trois
serveuses, mais aucune d’elle ne ressemblaient de pres ou de loin à Lana.
Aussi, Clark s’avança lentement dans l’allée, entrainant délicatement
Leyana, vers le comptoir, au fond. Apres quelques secondes, il s’arreta devant
celui-ci, Leyana se serrant contre lui. Derriere le comptoir, il vit la
silhoutte de mince d’une jeune serveuse accroupie, le dos tourné à eux. Elle
était vêtue d’un jean seillant et d’un tablier vert, attaché par un nœud
dans son dos. Ses courts cheveux blonds étaient coiffés de façon étrange
mais élégante, Clark la reconnut. Il s’agissait de la petite amie de Josh
Servant, Stefany Fener.
Clark : Stefany …
Interpelée dans le rangement qu’elle effectuait
dans le placard du bas, Stefany, toujours accroupie, se retourna vers les
nouveaux arrivant, souriant. Reconnaissant Clark et Leyana, elle accentua son
sourire.
Stefany : hey, Clark ! Ca va ?
Clark: (alors que Stefany se releve et s’approche
d’eux, radieuse) oui, ça va, merci ... (fronçant les sourcils) Lana n’est
pas là ?
Stefany : (plus sérieuse) euh si, elle doit être dans
la réserve je pense … tu veux que j’aille la chercher ?
Clark : oui s’il te plait ?
Stefany : (souriante) je reviens …
Armé d’un sourire magnifique, Stefany les quitta
et longea le comptoir vers sa gauche. Elle le contourna et revint vers Clark et
Leyana. Passant derriere eux, en direction de la réserve, elle leur glissa ces
quelques mots à voix basse :
Stefany : (grimaçante) elle est un peu à cran …
Clark esquissa un sourire en voyant l’expression
du visage de la jeune serveuse. Puis, il la vit disparaître derriere la porte
ballante de la reserve, sur le mur sur leur gauche, un peu plus loin.
Clark sentait à nouveau la main de Leyana trembler, légèrement.
Le visage de la jeune femme s’était à nouveau crispé d’inquiétude.
Leyana avait baissé la tete vers le sol, absorbée par ses pensées. Réconfortant,
Clark se rapprocha d’elle et la prit dans ses bras.
Clark : ne t’inquietes pas, tout va bien se passer
…
Dans la réserve, Stefany venait d’interpeler
Lana, aupres du mur de droite. Elle venait de se retourner et, la mine surprise
et renfrognée, faisait face à Stefany.
Stefany : … il veut te voir.
Lana : (renfrognée) Clark ? Pourquoi ?
Stefany : (levant les yeux au plafond) ça j’en sais
rien … il est avec Leyana, il veut sûrement te la présenter …
A cet instant, Stefany se retourna, avançant vers
la porte de la réserve qui continuait de se balancer.
Stefany : (poussant la porte) je lui dis que tu arrives
…
Lana poussa un profond soupir. Comme si elle
n’avait pas assez de soucis comme ça aujourd’hui ! Evidemment, il avait
fallu que Clark choisisse ce jour pour lui présenter Leyana. Elle sentit son cœur
accélerer alors qu’elle posait son regard sur la porte ballante. Par l’entrebaillement
lent, Lana put voir Clark s’écarter de Leyana alors que Stefany s’arretait
à côté d’eux pour leur dire certainement que Lana arrivait. Elle vit ma
mine fermée de Leyana, de loin. Clark porta sa main à la sienne et entremela
ses doigts dans les siens. Même apres tant de semaines et un nouvel amour, Lana
avait toujours autant de difficultés à l’accepter.
Prenant son courage à deux mains, elle avança vers la
porte et, levant les yeux au plafond, la poussa. Se forçant à sourire, elle
s’approcha de Clark, au comptoir, Leyana la vit arriver.
Lana : (souriante) tu voulais me parler ?
Interpelé, Clark se retourna et s’écarta du
comptoir, découvrant Leyana, derriere lui. Lana constata que Clark lui serrait
tendrement la main, caressant délicatement le dos de la main de Leyana de son
pouce.
Clark : (souriant) oui … je voulais te présenter
Leyana …
Pour la première fois, Lana dévia son regard du
visage de Clark et le porta sur celui de Leyana. Sa première réaction fut de
constater la beauté de son visage : son teint bronzé allait à la perfection
avec ses cheveux d’un noir de jais. Et ces yeux ! Elle avait quelque chose
d’ensorcelant dans le regard, une étrange lueur qui attirait, captivait même
l’attention. Lana comprenait pourquoi Clark s’était épris d’elle.
Puis, apres avoir échangé un long regard avec Leyana,
Lana comprit une chose essentielle : Leyana était l’élue du cœur de Clark,
tout comme Kelhan était celui du sien. Même si une sensation douloureuse
s’emparait d’elle en voyant leurs mains liées, elle devait se faire à
l’idée qu’elle, Lana, en était responsable.
Aussi, apres quelques secondes, Lana esquissa un large
sourire et s’adressa à Leyana d’une voix enjouée sincerement ravie.
Lana : enchantée de faire ta connaissance …
Cette seule phrase suffit à éradiquer les peurs
habitants Leyana jusqu’alors. Lana n’avait acceptée, finalement … Clark
avait eu raison.
Lana poursuivit.
Lana : (radieuse) … Clark m’a tellement parlé de
toi …
Le visage de Leyana s’éclaira alors. Le plus beau
sourire qu’on puisse imaginer traversa son jeune visage d’ange, un regard
radieux se plongeant dans les nuances brunes des yeux de Lana.
Leyana : j’te retourne le compliment !
Ravie, Lana dévia à nouveau son regard vers Clark
et lui sourit, d’un air faussement ironique.
Lana : il a fait ça !
Clark : fais pas l’innocence, tu le sais très bien
…
L’atmosphère tendue au début de la rencontre était
devenue paisible et plaisante désormais. Les rires et les sourires suivirent
alors que Clark et Lana évoquaient certains de leurs souvenirs les moins
intimes. Leyana prenait connaissance d’une partie de la vie de Clark que
jusqu’alors elle ne connaissait pas.
Redevant soudain plus sérieux, Clark reprit la parole,
plongeant son regard dans celui de Lana qui, décelant ses nuances, redevint
elle aussi plus sérieuse.
Clark : tu as revu Lex depuis ton retour ?
Lana : oui, j’ai été le voir il y a trois jours …
Lana se remémora cet entretien : la froideur et la
distance de Lex, son sourire radieux étrangement refroidissant et … la voix
de femme. Pourtant, Lana, voyant Clark si heureux, préfera ne pas parler de la
voix. Cependant, son inquiétude envers Lex Luthor, ami de Clark et de Lana,
devait être évoquée.
Lana : … mais je l’ai trouvé très étrange … il
était beaucoup plus froid que lors de ces visites en France .
Lana se rendit alors compte qu’elle venait de révéler
quelque chose à Clark. Une expression mêlant surprise et sérieux apparut sur
son visage.
Clark : tu veux dire qu’il est venu te voir en France
?
Lana : (ne comprenant pas) il ne t’a rien dit ?
Clark fit non de la tête, les sourcils froncés, la
mine renfrognée. Quelques mois plus tot, cela l’aurait surpris de la part de
Lex. Mais maintenant …
Lana : tu vois, c’est ça que je veux dire ! Lex
cache beaucoup de choses, de plus en plus. Il commence à me faire peur, tu sais
…
Clark : (baissant les yeux) tu n’es pas la seule à
qui il commence à faire peur …
Sensible au fait que l’amitié entre Clark et Lex
se dégrade, Leyana caressa à son tour le dos de la main de Clark, dans une
attitude réconfortante. Elle savait combien cette dégradation touchait Clark.
Tendrement, Clark releva les yeux vers elle et lui sourit, d’un air de
remerciement. Puis, il dévia les yeux vers Lana, à qui il adressa un regard à
la fois dur et sérieux, que Lana soutint sans mal. Cependant, elle fut frappée
par le sérieux de Clark.
Clark : méfies-toi de lui, Lana … Lex ressemble de
plus en plus à son père …
Se souvenant d’une des raisons de sa venue, Clark
plongea sa main libre dans la poche arriere de son jean. Mais ne trouvant pas
l’objet qu’il esperait y trouver, il fronça les sourcils. Sous les yeux
surpris de Lana et Leyana, il lâcha la main de cette derniere et fouilla une à
une chacune des poches de son jean grisé.
Leyana : tu cherches quelque chose ?
Clark : (sourcils froncés, cherchant) oui … la clé
USB !
Leyana : (souriante) tu l’as laissée sur le tableau
de bord !
Soudain, Clark tourna la tête vers Leyana, surpris.
Clark : tu es sure ?
Leyana esquissa un petit sourire amusé, se
souvenant de ce petit objet longiligne métallique posé à coté de son propre
sac.
Leyana : (amusée) certaine …
Clark esquissa à son tour un curieux sourire.
Clark : il faut absolument que tu la donnes à Lex …
je reviens …
Clark se pencha furtivement vers Leyana et déposa
un doux baiser sur ses lèvres, sous les yeux de Lana. Puis, d’un pas rapide,
il tourna les talons et s’engagea dans l’allée centrale.
Lana : (amusée) je vois qu’il a gardé ses habitudes
…
Leyana : et pas les meilleures …
Lana : (faussement sérieuse) il est toujours aussi
ponctuel ?
Leyana : (riant) toujours …
Alors que les deux jeunes femmes se mettaient à
rire, la caméra les quitta à son tour et s’engagea, tout comme Clark, dans
l’allée centrale. Rapidement, elle s’avança vers la porte vitrée et passa
au travers, surnaturellement. Elle pénétra alors sur le trottoir, au dehors,
une ambiance bruyante s’élevant. Juste devant elle, entre deux voitures
stationnées au bord du trottoir, Clark regardait à gauche et à droite de la
rue, avant de traverser. Voyant les véhicules assez éloignés, il s’engagea,
la caméra le suivit. Et subitement, il se figea sur place. Une lueur verdatre
impressionnante venait de s’emparer de lui, telle une aura angélique. La
lueur gagnait peu à peu en intensité alors que Clark se penchait vers
l’avant, immobile, rompu par la douleur immense qui s’emparait de lui. Il
avait l’impression que son cœur s’était arreté de battre et qu’une
force invisible lui déchirait la membrane cardiaque, etirant son muscle
cardiaque de toute part. Jamais, même en présence de Kryptonite, il n’avait
ressenti une telle douleur. Un klaxon se faisait entendre, de plus en plus
proche, de la droite. Lentement, Clark tourna la tête dans cette direction. Le
semi-remorque n’était qu’à trois mètres, il allait le renverser, c’était
inévitable …
Et soudain, il sentit une force étonnante entourer le
haut de son torse et l’emporter hors de danger, rapidement, vers le trottoir
d’en face, le plaquant contre le goudron. Essoufflé, Clark sentait néanmoins
son sauveur allongé sur lui. La douleur avait disparu, semblait penser Clark.
Elle était partie aussi vite qu’elle n’était arrivée. L’homme allongé
sur lui se releva et retourna Clark sur le dos. Clark vit alors le ciel bleu et,
au dessus de sa tête, un visage bronzé aux cheveux noirs coupés courts, penché
vers lui, visiblement inquiet. La lueur verte avait disparue.
???: ça va ?
Clark prit quelques secondes avant de répondre.
Cette douleur avait été si intense qu’elle semblait avoir laissé des
traces. Il n’arrivait pas à reprendre son souffle et surtout avait peine à
comprendre ce qui s’était passé. Son cerveau se remettait lentement en
route. Cet homme, qu’il ne connaissait pas, avait dû l’attirer vers le
trottoir et le plaquer contre le bitume. Lui, ne semblait pas essoufflé.
Clark : (répondant, l’esprit ailleurs) oui … je
crois …
Clark vit alors un sourire traverser le visage bronzé
de l’inconnu, il était rassuré visiblement. A cet instant, il tendit une
main à Clark.
???: attendez, je vais vous aider à vous relever …
Clark, hésitant, finit par serrer la main de son
sauveur. Il sentit une force impressionnante l’étreindre et l’aider à se
relever, sans difficultés apparentes. Clark put constater alors qu’il était
entouré de cinq passants assez inquiets. L’homme qui l’avait sauvé avait
une carrure semblable à la sienne et était vêtu d’un maillot de corps noir,
lui aussi.
???: vous avez eu une sacrée chance … ?
L’homme avait laissé sa phrase en suspend,
attendant visiblement une réponse de la part de Clark. Mais ce dernier, absorbé
par sa perplexité face aux étranges faits, se contenta pendant de longues
secondes d’essayer d’élucider les mysteres du regard noir du jeune homme,
âgé certainement d’une vingtaine d’années, face à lui.
Clark : (souriant enfin) Clark … Clark Kent.
Un sourire radieux apparut sur le visage de son
sauveur.
???: (répondant poliment) Kelhan Ender …
Clark ne put s’empecher de laisser une expression
abasourdie traverser son visage angélique. Clark venait de se faire sauver par
le nouveau petit ami de Lana. Drôle de rencontre.
Appartement
de Kelhan ENDER – Metropolis – 15h08
Décidément, les dernières 72 heures avaient été
riches en rebondissements. Après un entretien assez étrange avec son ami Lex
Luthor et l’entente de cette voix des plus étranges, Lana avait fait la
connaissance de Leyana, cette jeune femme qui semblait avoir réussi à percer
la carapace si épaisse de Clark Kent. Même elle, Lana Lang, qui était
pourtant si proche de lui à une époque, n’avait pas pu y parvenir. Comment
Leyana avait-elle pu y arriver ? Lana aurait tant aimé avoir une réponse à
cette question. Cependant, d’autres questions, beaucoup plus importantes, nécessitaient
une réponse plus rapide. La première qui avait chagrinée Lana et dès son
retour avait été de s’apercevoir que personne, même pas Clark, ne lui en
voulait d’être partie si subitement. Chloé, Pete, les Kent, Stefany,
personne ne lui avait fait de remarque désobligeante. C’était pire encore :
ils faisaient comme si de rien était, comme s’ils avaient oublié toute leur
rancœur envers elle et ce qu’elle avait fait. Lana trouvait cela très étrange,
surtout de la part de Clark. Mais après tout, c’était peut être mieux
ainsi.
Mais la question qui semblait la plus troublante,
hormis cette étrange voix, demeurait cette période qui avait précédée le départ
de Lana. En effet, elle préservait que des souvenirs flous, comme si elle ne
les avait pas vraiment vécus. Elle ne se souvenait d’aucunes des raisons qui
l’avaient poussé à revenir aux Etats-Unis. Que s’était-il passé durant
ces deux dernières semaines qui avaient précédées son retour ? Lana avait un
trou de mémoire, tout juste comblé par des fragments de mémoire qui lui
semblait bien trop flous. Retrouverait-elle la mémoire ? Elle l’esperait du
plus profond de son cœur.
Et cette voix, douce et cristalline, qui s’était élevée
dans le manoir des Luthor, à qui appartenait-elle ? S’adressait-elle à Lana
? Si c’était vraiment le cas, pourquoi s’être adressée à elle
maintenant, à son retour et non durant son séjour en France ? La dernière
fois qu’elle en avait entendue une semblable, Jor-El, le père biologique de
Clark, l’avait amenée aux grottes Kawache et lui avait révélé le secret de
son fils. Cette révélation avait alors amorcée leur descente aux enfers, une
chute qu’ils ne parvinrent plus à remonter. Que se passerait-il si cette fois
encore la voix était liée au destin de Clark ? Qu’est ce que Jor-El
attendrait d’elle ?
La caméra, flottant dans les airs à deux dizaines de
mètres d’une large avenue, très passagère, au bas, faisait face à l’une
de ces nombreuses immenses tours de verre et d’acier propres à la cité
urbaine de Metropolis. Constituée d’une ossature métallique se fondant à la
perfection entre les milliers de plaques de verre, planes et luisante, elle
renfermait des dizaines d’appartements modernes habités par les citadins de
la grande Metropole. Dans la paroi miroitée se reflétait le ciel ensoleillé,
dans le dos de la caméra. Ainsi, l’horizon bleutée, parsemée de fins
cumulus blanc, était parfaitement visible, d’une façon assez sublime. Et
soudain, la caméra, en un travelling rapide vers l’avant, fondit vers la
paroi en cristaux liquides et heurta la paroi. A cet instant, l’image se
brouilla en un fondu de couleur sombre, au moment où la caméra quittait les
airs de Metropolis et pénétrait à l’intérieur de la grande tour
majestueuse. Ainsi, lorsque l’image redevint visible, elle filmait l’étroit
espace d’une cage d’ascenseur, envahie d’une lumière bleutée. Constituée
de parois métalliques, la cage d’ascenseur était éclairée par de faibles
lampes circulaires incorporées au plafond bas, bleu dur, de l’ascenseur.
Lentement, délicatement, l’ascenseur montait vers les étages supérieurs. En
plein centre, immobile, la silhouette mince de Lana attendait, impatiemment.
Toujoues habillée d’un jean délavé et d’un débardeur noir, Lana avait néanmoins
revêtu une veste en daim beige, la capuche ornée d’une fourrure marron
sublime. Ses longs cheveux d’un noir de jais rombaient de chaque coté de son
visage, mettant en valeur ses yeux d’une couleur noisette ensorcelante. D’un
air impatient, elle avait croisé ses bras et levé sa tête vers le dessus des
portes d’acier. A cet endroit, un cadran réctiligne de couleur noir affichait
les étages, défilant. Ainsi, toutes les trois secondes, un numéro en lettres
oranges rondes apparaissait. Le numéro « 12 » apparut. L’expression du
visage de Lana était sérieuse, dure. Bien qu’elle regardait le cadran, elle
ne parvenait pas à se détacher de ses sombres pensées. La vente du Talon, son
trou de mémoire, la rencontre avec Leyana, Lex de plus en plus machiavélique,
la voix … Elle n’allait certainement pas tardé à saturer … Le numéro «
13 » apparut … Jamais elle n’aurait pensé que son retour entrainerait tant
de soucis … Le numéro « 14 » apparut … Elle ne se rappelait pas que sa
vie était aussi compliquée avant son départ … Le numéro « 15 » apparut
et un bip sonore, assez aigu, se fit entendre. Dans le même temps, les portes
en acier s’ouvrirent, lentement, dans un frottement sourd et entrèrent
chacune dans leur mur métallique, l’une vers la gauche l’autre vers la
droite. Néanmoins, absorbée par ses pensées, Lana resta de longues secondes
immobile, n’ayant pas remarqué qu’elle était arrivée. Puis, fermant les
yeux, en signe de reprise de contact avec la réalité, elle baissa la tete vers
les portes et avança vers le couloir. Très grand, lui aussi était très
sombre. Son plafond, ses murs et son sol étaient d’une teinture noire
luisante. Au plafond bombé vers le haut, de nombreuses lampes circulaires étaient
incorporées, à la manière de celles de l’ascenseur et éclairaient le
couloir de leur faible lueur pâle. Tout au fond du couloir, une large baie vitrée,
prenant la largeur du couloir, laissait la chaleur solaire pénétrer dans la
tour. Donnant vue sur la ville, elle permettait à l’aura du soleil de
s’afficher sur le sol, de la base de la baie jusqu’à cinq mètres sur le
sol. De chaque coté du couloir, dans les murs noirs luisants, de nombreuses
portes blanches étaient encrées, frappés d’un numéro doré métallique à
trois chiffres.
Apres avoir marché sur plusieurs pas, Lana se tourna
vers le mur de gauche et s’avança face à la porte blanche portant le numéro
« 152 ». A nouveau immobile, elle frappa trois coups contre la porte. Les
premières nuances d’une musique se faisaient entendre provenant de derriere
cette porte. Lana attendit ainsi, le visage fermé, pendant quelques secondes.
Et enfin, tirée par le propriétaire, la porte s’ouvrit. A cet instant, la
silhouette massive de Kelhan Ender apparut. Toujours habillé d’un jean grisé
et d’un maillot à manches courts noir, Kelhan arborait un large sourire,
reconnaissant sa petite amie. Il portait à son poignet droit et petit tatouage
noir caché par le bracelet noir, en lacet, qu’il portait à ce même poignet.
Son regard noir exprimait un bonheur immense, à la vue de Lana. Envoutée par
ce regard, Lana esquissa enfin un petit sourire.
Kelhan : (d’une voix enjouée) salut …
Lana avança alors vers lui et, entremelant les
doigts de sa main droite dans ceux de la main gauche de Kelhan, Lana déposa le
plus délicatement du monde ses lèvres sur celles de Kelhan. Ainsi, ils échangèrent
trois tendres baisers, une douceur les envahissant mutuellement. Puis, tout
aussi doucement, Lana écarta son visage de celui de Kelhan et entra dans le
corridor, tenant toujours la main de son petit ami. Il referma alors la porte,
doucement. La musique se faisait un peu plus forte, elle semblait provenir de la
salle, à droite et rythmée au son du hip-hop. Souriant à Lana, Kelhan tourna
sur ses talons et entraina Lana par la main dans le salon, sur sa droite, d’où
venait la musique. Sans un mot, Lana le suivit et pénétra ainsi dans un long
salon.
Baigné par la lueur du soleil passant au travers des
portes vitrées, sur la gauche, donnant accès à un large balcon, la salle
tendait sur le bleu, d’une manière assez moderne. Pres de ces portes vitrées,
une table ronde, de couleur argentée, était entourée de deux chaise en métal,
couvertes de coussins bleus à l’aspect confortable. Sur la droite, pres du
mur de droite, une petite table en verre de salon, ovale, supportait deux
magazines, un de football Américain et l’autre de Télé et un bocal en verre
magnifique, couverts d’inscriptions étranges. Sur la gauche de la table,
contre le mur, un grand divan en cuir noir était installé, à l’aspect des
plus confortables. En plein centre, un ordinateur portable était posé, ouvert.
Kelhan semblait travailler dessus, avant l’arrivée de Lana. Sur la droite de
la table de salon, contre l’autre mur faisant face au divan, un grand meuble
de télévision comportait du matériel audio-visuel, enfermé derrière les
portes vitrées. Ainsi, apparaissait un grand écran plasma, un lecteur DVD tres
plat et une chaine hi-fi à la pointe de la technologie. Sur le cadran rouge défilait
en lettres noirs le titre de la chanson et son interprete :
« I like that – HOUSTON ».
Lachant la main de Lana, Kelhan la laissa pres de la
table de salon et s’approcha de la chaine, dans son dos. Tandis que le jeune
homme baissait le son et changeait de chanson, Lana ôta sa veste et la posa délicatement
sur l’accoudoir pres d’elle, le plus pres du balcon. Bientôt, les premières
nuances de la chanson « Locked up », interprêtée par AKON. Lana avait relevé
la tête vers le mur, derrière le divan et s’attardait à la contemplation
d’un tableau blanc frappé de symboles tribales de couleur noire.
Souriant radieusement, Kelhan avança vers Lana et, se
collant contre son dos, entremêla les doigts de ses deux mains dans ceux de
Lana, tendrement. Alors, tandis que Lana esquissait un large sourire, Kelhan déposa
un tendre baiser dans le cou d’une douceur angélique de la jeune femme. Puis,
d’une voix douce, il lui glissa ces quelques mots dans l’oreille droite.
Kelhan : assieds-toi …
Souriant d’un air ouvertement moqueur, Lana baissa
les yeux vers le divan, fixant du regard l’ordinateur portable posé, ouvert,
dessus.
Lana : j’aurais bien voulu …
Lana avait laissé la phrase en suspend expres.
Kelhan avait compris l’allusion et, souriant, tenant toujours la main droite
de Lana, la contourna et saisit l’ordinateur portable qu’il posa sur la
table de salon, derriere lui. Puis, toujours aussi radieux, il se retourna vers
Lana sur sa gauche.
Kelhan : satisfaite Princesse ?
L’expression radieuse du visage de Lana atteint
alors son paroxysme au moment où elle faisait face à son petit ami et lui lâchait
la main pour entourer ses deux bras autour de son cou. Se rapprochant au plus près
de son visage, elle lui glissa ces mots, d’une voix douce et voilée :
Lana : presque …
Alors, ne resistant pas à la tentation, Kelhan déposa
de nouveau ses lèvres sur celles de Lana et l’embrassa tendrement, deversant
tout son amour sur ses lèvres. Les baisers durerent un long moment, Lana étreignant
amoureusement Kelhan dans ses bras. Puis, rassasiée, Lana s’écarta de son
visage. Kelhan se pencha vers le divan et s’assit dedans, confortablement,
avant d’inviter Lana à en faire autant. Ainsi, elle vint s’installer à la
gauche de Kelhan se serrant contre son flanc, posant sa tête sur son épaule.
Puis, de plus en plus radieuse, elle chercha la main de Kelhan, sur le divan,
qu’elle finit par trouver.
Devenant plus sérieux, le jeune homme reprit la
parole.
Kelhan : tu as trouvé un acheteur ?
Lana : non pas encore …
Les sombres pensées de Lana revenaient au galot.
Son sourire s’amenuisa. Elle repensait à ces entretiens infructueux et cette
possible impossibilité de le conserver intacte.
Lana : mais Lex m’a donné ses parts.
Une expression de surprise traversa le visage bronzé
de Kelhan, surpris d’un tel acte de la part d’un Luthor.
Kelhan : quoi ?
Lana : (faisant la moue) j’ai été aussi surprise
que toi … apparemment ce serait pour me donner la totale maîtrise de la vente
…
Kelhan sembla pourtant se rendre compte qu’elle
n’en était pas persuadée.
Kelhan : tu m’as pas l’air convaincue !
Lana : c’est juste que j’ai peur de ne pas arriver
à le vendre !
Kelhan : en même temps, ça m’étonne pas de lui ! Dès
qu’un Luthor sent les problèmes, il les élimine !
Lana : Lex n’est pas comme ça !
Kelhan avait senti l’air de reproche sur lequel
Lana, bien que toujours assez douce, s’était adressée à lui. Il connaissait
son amitié avec le jeune Luthor et il ne voulait surtout pas lui faire du tort.
Mais Lana de son côté n’était même pas certaine
de ses propres paroles. Lex avait tellement changé en quelques mois seulement.
Comme l’avait dit Clark, il ressemblait de plus en plus à son père.
Kelhan reprit la parole, sentant le besoin de se
justifier. Son sourire était réapparu, ravageur, alors qu’il se décolla de
dossier du divan et se pencha vers Lana, sur sa gauche.
Kelhan : mais peut être aurez-vous le talent de me
faire changer d’avis, Miss Lang ?
Ensorcelée par le sourire envoutant et le regard
brillant de Kelhan, Lana esquissa un large sourire. Alors, Kelhan se pencha vers
Lana et prit à nouveau possession de ses lèvres. Puis, lentement, délicatement,
il aida Lana à s’allonger sur le dos et s’allongea lui même, doucement,
sur Lana. L’embrassant avec de plus en plus de passion, il passa délicatement
sa main libre sous le débardeur léger de Lana, posant cette main sur son flanc
droit tendrement doux. Lentement, il remontait sa main vers le haut du flanc de
Lana, avec une délicatesse somptueuse. Lana sentait tout son amour, dans ses
baisers, sa main remontait encore …
??: la lumière évincera tes pires craintes …
La voix de femme, douce et cristalline, interrompit
soudainement Lana. Elle força Kelhan à s’interrompre et à se relever légèrement,
écartant son visage du sien. Tous deux la mine renfrognée, même si les
raisons divergeaient, se regardaient droit dans les yeux.
Lana : (inquiète) quoi ?
Kelhan : (ne comprenant pas) je n’ai rien dit
Lana : (voix dure) je t’ai entendu !
Abasourdi, Kelhan ne put empecher un petit rire de
s’échapper de sa gorge, certain que Lana se moquait de lui.
Kelhan : (riant) non je t’assure … (Souriant de
plus belle) dis-moi, tu n’aurais pas ramener discrètement Jeanne D’arc dans
tes valises ?
Lana esquissa un rire nerveux. Pourtant, la voix
s’était faite plus forte, pressante. L’échéance était proche.
Ferme
des Kent – Smallville – 21h38
Clark, debout devant la grande fenetre restée
grande ouverte de la grange couleur pourpre de ses parents, observait, le regard
brillant de bonheur, l’horizon magnifique présente aux confins de l’étendue
champêtre. Immobile à quelques mètres de la paroi boisée, pres de laquelle
le Telescope était installé, il serrait contre lui Leyana, elle aussi
immobile. Se trouvant juste devant Clark, Leyana avait collé son dos contre le
corps de Clark alors que le jeune Kent avait enroulé ses bras musclés autour
du cou mince de la jeune femme. Alors qu’un léger vent soufflait dans leur
cheveux, le soleil rougeoyant était sur le point de disparaître au loin,
illuminant de ses dernieres lueurs rouges les champs alentour. Dans une attitude
attendrie, Leyana avait posé ses propres bras sur ceux de Clark, entremelant
l’une de ses mains dans une de celles de Clark. Une bourrasque un peu plus
puissante souleva soudain les épais cheveux d’un noir de jais de Clark,
amplifiant un peu plus le bonheur présent sur son jeune visage.
La froideur autrefois présente sur son visage avait
disparue. Aujourd’hui, une brillance extreme illuminait ses yeux d’un bleu
clair envoutant. Son sourire, bien que léger, exprimait à la perfection ce
bonheur qui le submergeait. La seule présence de Leyana, blottie contre lui,
lui suffisait. Sa douceur, amplifiée par l’étreinte, lui procurait une
sensation de bonheur comme il en avait rarement connu. Il ne quittait pas des
yeux l’horizon de plus en plus sombre, son visage collé contre celui de
Leyana. Alors que le ciel se teintait peu à peu d’un noir d’encre, l’aura
rougeatre du soleil couchant était toujours présente à la limite de la terre
et du ciel. Peu lumineuses, les premières étoiles, ainsi que la pâle pleine
lune, commençaient déjà à apparaître, pour le plus grand plaisir du jeune
couple.
Leyana, elle, semblait pourtant moins « victime » de
ce bonheur incommensurable. Malgré le petit sourire traversant son visage, ses
yeux bruns exprimaient une douleur intérieure toujours présente, une déchirure
qui ne se refermerait peut être jamais, un désarroi que même l’homme
d’acier ne pourrait annihiler. Edge lui avait arraché le dernier membre de sa
famille et ça, rien ni personne ne pourrait le combler. Une brillance assez
soudaine commençait déjà à remplir ses yeux sombres magnifiques.
Depuis quelques minutes, Clark la sentait même
trembler contre son propre corps. Touché, il quitta le ciel des yeux et
descendit les yeux vers le corps de la jeune Iwo. Puisque se trouvant devant
lui, il ne parvenait pas à apercevoir les yeux brillants de nouvelles larmes de
la jeune femme. Cependant, ses tremblements ne passaient pas inaperçus. La
première pensée qui lui vint à l’esprit fut celle du vent soufflant contre
eux. « Peut etre avait-elle froid » pensa-t-il. Aussi, il lui posa cette
question, d’une voix douce et touchante d’attention :
Clark : (glissant les mots à son oreille droite) tu
veux qu’on rentre ?
Malgré les larmes qui perlaient au coin de ses
yeux, la jeune Leyana parla d’une voix assurée, comme elle en avait
l’habitude.
Leyana : (se blottissant un peu plus contre Clark) non,
je suis si bien ici …
Etrange, pensa Clark. Leyana se sentait bien à
cette place, elle n’avait pas froid. Que pouvait être la raison de tels
tremblements ? Instinctivement, la réponse apparut dans l’esprit de Clark. Il
se demanda même comment il avait pu ne pas y penser plus tôt. Une fois de
plus, Leyana repensait à sa défunte mère et sentait un désarroi
incontrolable s’emparer de tout son être. Il entendit un renifflement de sa
part et comprit qu’il avait vu juste. Doucement, une larme se déversa de l’œil
droit de la jeune femme, extremement brillant et commença à rouler le long de
sa joue bronzée très douce.
Elle reniffla une deuxième fois, sentant ce malheur la
submerger de nouveau et, ne pouvant plus rester silencieuse, s’adressa à
Clark d’une voix brisée, cette fois.
Leyana : j’aurais tant aimé qu’elle soit ici, ce
soir …
Une deuxième larme coula le long de son autre joue,
humidifiant sa peau d’une douceur dont seul un ange pouvait bénéficier. Une
fois de plus, Clark ressentait cette impuissance invivable qui le rongeait
depuis qu’il avait appris à Leyana que sa mère était morte. Malgré l’étendue
enormissime de ses pouvoirs, lui, Kal-El, dernier fils de Krypton, ne pourrait
pas aider la seule personne qu’il voulait aider plus que tout au monde.
Pourtant, il possédait un autre pouvoir décerné par ses parents adoptifs.
Celui de la parole guérisseuse …
Clark : (de la voix la plus douce possible) elle sera
toujours auprès de toi, tant que tu penseras à elle …
Leyana esquissa un large sourire, une troisième
larme coulant le long de son visage brillant. Tout comme Jonathan et Martha
Kent, Clark savait toujours trouver les mots adéquates pour guérir une
blessure sentimentale, aussi profonde soit elle.
Resserrant la main de Clark dans la sienne, Leyana
rapprocha encore un peu plus son visage contre celui de Clark, ressentant le
besoin de le sentir contre elle.
Leyana : toi tu as une chance incroyable …
Cette phrase arrivait assez soudainement et Clark ne
la comprenait pas vraiment. Hormis le fait de l’avoir elle, Leyana Iwo, aupres
de lui, il ne voyait pas quelle chance pouvait l’envelopper. Il avait perdu
ses parents étant bébé et avait le poids d’une destinée colossale sur les
épaules.
Leyana poursuivit sa phrases, Clark l’écoutant le
plus attentivement possible …
Leyana : … tu as perdu tes parents biologiques pour
en retrouver deux encore plus exceptionnels … (baissant la voix) j’aimerais
tant avoir ta chance …
Une nouvelle déborda de l’œil brun, luisant, de
Leyana et se mit à rouler le long de sa joue déjà parcourue par de nombreuses
ligne de larmes. Clark ne pouvait pas lui laisser dire une chose pareille.
Lorsqu’il avait repris la parole, sa voix était devenue si attentionnée que
seul le son de sa voix aurait suffi à apaiser la peine de Leyana. Mais alliée
aux mots, cette voix possédait un pouvoir ahurissant.
Clark : mais tu l’as ! Mes parents te considerent
comme leur propre fille ! Tu fais à jamais partie de la famille !
Cette fois, ce furent deux larmes qui coulerent,
presque en même temps, de chaque coté du visage de Leyana alors qu’un
nouveau renifflement se faisait entendre. Ayant besoin de sentir le regard bleu
apaisant de Clark, Leyana se décolla de son corps et l’obligea à lui farce,
l’horizon désormais sombre sur la droite de la jeune femme. Clark se
rapprocha alors au plus pres possible de Leyana et prit son visage humide dans
ses deux mains, plongeant chaque nuance de son regard bleu pénétrant dans
celui brillant de Leyana. Clark, arborant un sourire radieux, dit les mots qui
suffirent à Leyana pour laisser deux nouvelles larmes couler sur son visage ;
à la différence que cette fois il s’agissait de larmes de bonheur.
Clark : (souriant, insistant sur chaque mot) je
t’aime, Leyana …
Clark vit alors, au milieu de ces nombreuses larmes,
un sourire radieux apparaître, reconnaissant. Clark la rendait heureuse comme
jamais, il était véritablement la personne la plus exceptionnelle qu’elle
eut jamais rencontrée.
Leyana : merci, c’est gentil !
Clark : (accentuant son sourire) non, c’est la réalité
!
Alors, sous le sourire devenu ravageur de Leyana,
Clark se pencha vers son visage et déposa doucement ses lèvres sur celles
humides de la jeune femme. Ainsi, serrant toujours son visage dans ses mains,
Clark l’embrassa pendant de longues secondes, sentant les baisers langoureux
de la jeune femme sur ses lèvres.
A cet instant, la caméra changea d’angle et commença
à filmer la scene de l’extérieur de la grange, à plusieurs dizaines de mètres.
L’écran s’était teinté de couleur grisé, aucune couleur primaire présent
dessus. En plein centre, un cercle traversé d’une ligne verticale était présent,
tel un viseur. Le plan, légèrement tremblottant, encadrait la fenetre de la
grange, de quelques part dans l’étendue champetre et avait posé le viseur
sur le couple. Bougeant toujours légèrement, le plan fit un zoom progressif se
centrant sur le couple, au centre de la fenetre. Puis, lorsque le visage des
deux jeunes gens fut arrivé en gros plan, le viseur se dirigea vers le visage
humide et bronzé de Leyana, sur la gauche, Clark continuant de l’embrasser.
Alors, le responsable de la caméra immobilisa son plan et retint son souffle.
La caméra changea à nouveau d’angle, les couleurs
de l’images redevenues originelles. Le plan était centré sur la gachette
d’un fusil de sniper d’un noir luisant. Un doigts couvert par un gant en
cuir était posé sur la gachette, prêt à faire feu. [SLOWING DOWN –
Lentement, l’homme pressa la gachette. Aussitôt, un coup de feu partit du
canon, silencieusement en raison du tube métallique installé au bout et une
balle pointue, de couleur dorée, en fut ejectée. Bientôt, dans son sillage,
un sillon d’onde puissante tracerent sa trajectoire, alors qu’elle se
dirigeait tres rapidement vers la grange.
Dans la grange, le bruit n’était pas resté sans réaction.
La caméra s’était rapproché de Clark et en un travelling ultra-rapide,
entra dans l’oreille gauche de Clark, filmant subitement les tympans de Clark,
battant plus rapidement qu’à leur habitude : il avait entendu la balle
partir. Aussi, tandis que Leyana était figé sur place, ses lèvres demeurant
en position de baiser, Clark se décolla d’elle et, pivotant sur sa gauche,
s’approcha au plus pres de la fenetre. Le visage renfrogné, il s’arreta à
coté du télescope alors que la balle était arrivée à mi-chemin. Clark fronça
les sourcils : la pupille noire de ses yeux s’élargit, lui permettant de
voire d’une façon amplifiée.
Ainsi, il put voir la balle, au loin , créer son
sillon de rapidité. Il ferma les yeux et, alors que la balle n’était plus
qu’à trois metres de lui, Clark leva sa main droite et brandit sa main en
avant, pres à recueillir la balle. Enfin, elle entra en contact avec la paume
de sa main et s’applatit à l’intérieur – FIN] A l’autre bout du
champs, derriere une barriere en bois, le Tireur avait observé la scene
abasourdi. Il avait vu la balle disparaître aussi soudainement que Clark. Seule
Leyana demeurait dans la grange. Il repositionna son œil sur la lunette, prêt
à tirer une deuxieme balle. Mais, à cet instant, un violent coup de vent s’éleva
de derriere lui et souffla dans ses vetements noirs. Rapidement, il se sentit
s’élever étrangement dans les airs et une force surhumaine briser son
poignet, tenant l’arme à feu, le forçant à lacher le fusil. La surprenante
force, lui enleva la cagoule noire couvrant son visage et le serra contre lui,
l’obligeant à lui tourner le dos. Un bras musculeux, à nu, l’étreignit
avec force, l’étranglant avec une force inimaginable. Clark, dans son dos,
avait laissé les traits de Kal-El refaire surface. La froideur de son regard était
revenue dans toute son intensité, son visage exprimant une fureur des plus
intenses.
Clark : qui t’as engagé ?
Malgré cette force qui semblait sur le point de lui
arracher le cou, le Tireur était déterminé à ne rien dire. Son patron le
tuerait pour une telle réaction.
Clark : tu es catholique ?
Tireur : (en train de s’étouffer) je vois pas en
quoi ça te regardes !!
Clark : (sourire machiavélique, resserrant son étreinte)
j’ai les moyens de t’envoyer rencontrer celui que tu consideres comme ton
Dieu !! … Si tu veux pas que ce soit le cas, réponds !
Clark resserra à nouveau son étreinte. Il sentait
les battements du cœur de son ennemi accélerer, sa chaleur augmenter :
symptomes d’une mort tres proche.
Tireur : (devenu bleu) Mo … Morgan Edge !!
Des plus furieux, Clark desserra son étreinte et
envoya l’homme briser la barriere du champs, en l’effleurant simplement.
Jamais une telle rage n’avait pu être visible dans ses yeux bleus.
Daily
Planet – Metropolis – Le lendemain – 11h24
La caméra, filmant au travers des yeux d’une
tiers personne gravissait les larges marches d’un escalier montant, emplie
d’une certaine pénombre légèrement évincée par la faible lueurs de lampes
fixées au plafond boisé d’un marron clair tendant sur le luxe. Les marches,
assez grandes pour permettre à une personne montant et une personne descendant
de se croiser sans peine, étaient elles aussi recouvertes d’une couleur
marron claire et brillait d’une luisance mettant en valeurs la propreté des
lieux. Le regard levé vers le haut de l’escalier, la caméra voyait déjà
arriver l’ultime étage de cette tour, au sol parqué de la même couleur. A
mi distance, le plafond peu haut assombrissant les marches s’interrompait,
laissant la possibilité à toute la puissance lumineuse de la salle à l’étage
d’éclairer les marches. Ainsi, la caméra, avant d’arriver au sommet,
croisa une jeune femme métisse, environ 25 ans, habillée d’un tailleur bleu
et d’un chemisier blanc. Le regard noir malveillant, elle avait laissé ses
longs cheveux d’un noir de jais tomber sur ses épaules et tenait dans ses
mains douces et minces une feuille de papier. En croisant la caméra, la jeune
femme ne releva même pas les yeux. La caméra continuait de gravir les marches.
Arrivée à cinq marches de la fin, sentant la lumière solaire réchauffer ses
minces épaules bronzées à nu, elle croisa un autre journaliste, un jeune
homme, la trentaine, habillé d’un costume noir et d’une chemise blanche. Il
avait de courts cheveux noirs coiffés à plat et un regard verdoyant des plus
magnifiques. En croisant la caméra, il étira ses minces lèvres en un sourire
magnifique. Montant toujours les marches, la caméra se retourna et le regarda
descendre, lui adressant un petit sourire. Et enfin, posant le pied sur le sol
parqué, elle pénétra enfin dans la salle située à l’étage le plus élevé
de la tour du « DAILY PLANET ».
Se tournant sur sa gauche, la salle dirigée vers cette
direction, la caméra s’immobilisa, entendant le brouhaha significatif mêlant
cliquetis de clavier et voix intelligibles pénétrer dans ses tympans. La
salle, baignée par la lumière solaire pénétrant par la baie vitrée sur la
droite, était assez grande pour contenir une dizaine de bureau en bois beige.
Ces bureaux, collés l’un l’autre par paire, formaient deux espaces bien
distincts séparés par une petite allée centrale, parcourue régulièrement
par les journalistes attitrés du Daily Planet en costume ou tailleur. A chaque
bureau, minimum un journaliste était installé, pianotant sur un ordinateur
portable à la pointe de la technologie. Tout au fond de la salle, derriere une
vitre et une porte en bois frappée d’un écriteau doré se trouvait le petit
bureau du rédacteur en chef, Perry White. Souriant en pensant à ce que devait
endurer sa cousine, la caméra tourna sur sa gauche, contournant la rambard en
bois de l’escalier et longea les premiers bureaux vers la gauche, en direction
de l’allée centrale. Les bureaux étaient ainsi constitué : sur chaque
bureau individuel était installé un ordinateur portable, ouvert ou fermé, en
marche ou non et un pot contenant des stylos. Un petit bloc-note était posé à
côté. Et sur chacun d’eux, vers le centre, un écriteau de forme pointu, en
fer doré, était frappé du nom du journaliste en lettres capitales noires.
Sachant où elle allait, la caméra s’arrêta face à
l’allée centrale et tourna alors sur sa droite, l’arpentant enfin. Une fois
de plus, elle sentait des regards, masculins très certainement, se poser sur
chacune des parties de son corps. De cette démarche assurée, la caméra avança
le long de l’allée, voyant plusieurs bureaux défiler avant de s’arrêter
rapidement sur l’un d’entre eux, sur sa droite. L’un des deux bureaux
accolés était vide. Néanmoins, la journaliste du nom de « Chloé SULLIVAN »,
inscrit sur l’écriteau doré, ne devait pas s’être absenté de puis très
longtemps. Son ordinateur demeurait ouvert et l’article en cours était affiché
sur l’écran. Le titre, « Mal-bouffe chez GOOD APPETITE » en disait long sur
le contenu. Mais visiblement, Chloé n’avait pas terminé ses écrits et avait
même dû s’arrêter en plein milieu d’une phrase, signe d’un départ précipité.
Plusieurs feuilles remplis de rapports et de chiffres jonchaient le bureau, de
parts en parts, un crayon de papier posé en travers. De l’autre coté de ce
bureau, assis au sien propre, accolé à celui de Chloé, un autre jeune homme
était installé. Son bureau était beaucoup mieux rangé. Seule une feuille était
posée sur la table de travail et aucun crayon n’était sorti du pot. Son
ordinateur était ouvert mais visiblement lui aussi était en stand-by. Le co-équipier
de Chloé, la vingtaine, ses cheveux noirs coiffés en broussaille, avait mis
des oreillettes dans ses oreilles et grâce à son lecteur MP3 rouge posé à côté
de son ordinateur, il écoutait une musique assez forte.
La caméra, assez interessée et pressée, s’approcha
du bureau de Chloé et essaya d’attirer l’attention du jeune homme qui
semblait littéralement absorbé par sa musique. Fixant ses yeux sur l’écriteau
en fer doré, elle s’adressa à lui :
???: hey … heu … (lisant l’écriteau) Jimmy !
Mais aucune réaction n’était visible, ce qui,
d’un autre côté, était prévisible. Renfrogné et vexé, la jeune femme se
rapprocha encore un peu plus et se pencha vers lui, lui adressant un regard
assassin. Et, d’une voix plus forte et sévère, reprit :
???: oh, eh !! Tu redescends !?
Lentement, le jeune homme avait levé les yeux, plus
par instinct qu’autre chose vers la jeune femme. Il n’avait pas senti de présence.
Aussi, lorsqu’il croisa son regard assassin, une fois de plus, il perdit toute
possession de ses moyens. De gestes tremblants, il ôta ses écouteurs, qui tombèrent
sur le sol. Il s’empressa de les ramasser et releva les yeux vers elle. Jamais
il n’avait croisé une si jolie créature. Elle devait être la descendante
d’un ange, il ne pouvait en être autrement. Bien qu’il aurait préféré
que ce ne soit pas le cas, il s’adressa à elle d’une voix légèrement hésitante.
Jimmy : euh … oui ! Quoi ?
La jeune femme était légèrement énervée mais le
fait d’avoir réussi à capter son attention la calmait un peu. Elle reprit,
d’une voix toujours assez dure et énervée.
???: c’est toi le co-équipier de Chloé ?
Jimmy avait un mal fou à soutenir son regard. Ses
yeux bruns exprimaient une telle assurance, elle avait vraiment un charisme étonnant.
Après quelques secondes, s’efforçant de la regarder droit dans les yeux,
Jimmy lui répondit de cette même voix hésitante.
Jimmy : oui … euh … pourquoi ?
???: tu saurais pas où elle est passée par le plus
grand des hasards ?
Instinctivement, Jimmy baissa les yeux. Il s’en
voulut immédiatement. S’il voulait se montrer rassuré, jamais il n’aurait
dû agir ainsi.
Jimmy : si, je crois qu’elle est dans le bureau de
Perry, enfin (baissant la voix) je crois …
D’un geste rapide, la jeune femme tourna la tête
sur sa gauche et posa son regard sur la vitre, au fond. En effet, même malgré
la distance, elle parvenait à reconnaître sa cousin, habillée d’un
chemisier pourpre, de dos. Visiblement, elle faisait face à Perry, assis derrière
son propre bureau. Leur discussion semblait assez intense. La jeune femme
comprit qu’il lui faudrait attendre.
???: (reportant son regard sur le bureau de Chloé,
soupirant) je vois …
Rongé par l’exaspération, elle se laissa tomber
dans le fauteuil en cuir noir de Chloé et s’avança vers son bureau, sous les
yeux surpris mais toujours en ecstase de Jimmy. Sans un mot, il la regarda poser
son regard sur chacun des éléments. Puis, voyant qu’il n’y avait pas
grand-chose d’interessant dans l’espace de Choé, elle s’approcha de son
ordinateur, prenant possession de sa souris. Cliquant sur l’icône « Réduire
», elle ferma la page de l’article présent sur l’écran. Aussitôt, elle
vit apparaître un autre dossier, ressemblant un rapport. Le titre était assez
éloquent : « Lionel LUTHOR : mort ou enterré trop tôt ? ». La jeune femme,
vivant sous le même toit que Chloé, la trouvait assez étrange depuis son
arrivée. Si elle enquêtait sur la mort de Lionel Luthor, cela se comprenait
tout à fait. Des mots comme « ADN incomplet » ou « Explosion restée
inexpliquée » lui sautèrent aux yeux. Visiblement, Chloé tenait le scoop du
siècle.
Et soudain, son attention fut détourner par une lumière
vive, provenant d’un appareil posé à côté de l’ordinateur. Il
s’agissait de téléphone portable de Chloé. Sur le clapet fermé, l’écran
s’illuminait de lumière turquoise, par intermittence, sans faire de bruit.
Attirée, la jeune femme lâcha l’ordinateur et prit le téléphone, sous les
yeux de Jimmy, qui n’en revenait pas d’une telle audace. La jeune femme lut
alors le nom de l’appelant : « Unknown Numero ». Jimmy se demandait si elle
allait répondre, elle n’aurait certainement pas le courage. Pourtant, pour en
être sûr, il l’interpela.
Jimmy : tu ne devrais pas faire ça !
Choquée par le toupet de ce jeune homme à
l’assurance plus que fragile, la jeune femme leva les yeux vers lui, lui
adressant un nouveau regard dur.
???: (voix veloutée) tu n’as rien d’autre à faire
?
Blessé par le regard de la jeune femme, Jimmy ne
put que baisser les yeux vers son bureau et saisir sa souris. Après tout, elle
n’avait pas tout à fait tort.
De son côté, la cousine de Chloé ouvrit le clapet et
téléphone, prenant l’appel et porta le combiné à son visage. A cet
instant, elle prit la parole d’une voix enjouée et souriante.
???: téléphone de Chloé Sullivan j’écoute !
L’interlocuteur de la jeune femme, quelques peu
surpris par de tels propos, se demanda s’il avait vraiment composé le bon numéro.
Jamais Chloé ne se serait adressé à lui ainsi. La voix masculine assez étonnée
de Clark se fit entendre.
Clark : Chloé ?!
La jeune femme resta sans mot, baissant les yeux légèrement,
un sourire amusé sur les lèvres
???: (insistant sur le mot suivant) euh … non !
Clark était vraiment surpris. Il avait pourtant
selectionné le numéro de Chloé dans son répertoire. Il décolla le portable
de son oreille et vérifia : le numéro affiché était bien celui de Chloé.
Clark : c’est qui alors ?
???: (toujours très amusée) pas Chloé !
Malgré l’amusement dont semblait jouir son
interlocutrice, Clark, lui, sentait une colère de plus en plus intense
s’emparer de lui. Il n’avait ni le temps ni l’envie de rire.
Clark : où est Chloé ?
???: (radieuse) pas au téléphone !
Clark : mais vous êtes qui ?
???: tu voudrais pas mon numéro non plus ?!
Clark n’en revenait pas qu’une telle personne
puisse exister. Il avait beau insister, rien à faire. Cette personne, qu’il
ne connaissait pas qui plus est, refusait tout net de lui passer Chloé.
La jeune femme, de son côté, commençait à trouver
la situation très amusante. En plus, ce jeune homme avait une voix superbe.
Clark reprit la parole, d’une voix soupirante et
exasperée.
Clark : (levant les yeux au plafond) pourrais-je parler
à Chloé Sullivan, s’il vous plait ?
Le sourire déjà enjoué de la jeune femme atteint
alors son paroxysme. Elle avait réussi à le mener à la baguette, quelque
chose qui était devenu un de ses passe-temps préférés.
???: tu vois quand tu veux !
Elle etira son bras au dessus du bureau de Chloé et
saisit le bloc-note posé dessus ainsi que le crayon resté sur les feuilles
jonchantes.
???: c’est de la part de qui ?
Clark : (soupirant de plus belle) Clark Kent !
???: sans soupirer ce serait parfait !
La jeune femme, radieuse, ecrivit en lettres rondes
et élégantes le nom « Clark » puis, les sourcils froncés, regarda Jimmy.
Elle s’adressa à lui d’une voix ironiquement sérieuse et basse.
???: hey, Jimmy ! …
Il releva la tête, assez surpris de la voir
l’interpeller de nouveau.
???: comment ça s’écrit « Kent » ?
Clark : (haussant la voix) K-E-N-T !!
???: (écrivant « Kent » à côté de « Clark ») ça
va !!
En dessous, elle écrivit également les deux mots
« has called » afin que Chloé comprenne pourquoi elle avait inscrit le nom de
jeune Kent.
Souriant encore plus radieusement qu’auparavant, elle
releva les yeux au dessus de la tête de Jimmy et s’adressa de nouveau à
Clark d’une voix haute et intelligible affreusement sérieuse.
???: bien, c’est noté !
Clark : (abasourdi) noté ?
???: (telle une évidence) bah ouais ! Je lui dirais
que tu as appelé !
Clark sentit alors sa fureur remonter à la surface
et exploser avec la puissance de dix bombes H.
Clark : mais je veux pas lui laisser un mot, je veux
lui parler ! Et tout de suite !!
Toujours souriante, la jeune femme tourna sa tête
vers la gauche, regardant à nouveau en direction du bureau de Perry. Chloé
semblait ne avoir fini. Elle avançait vers la porte du bureau et l’ouvrait
…
???: (regardant Chloé sortir) oui mais tu sais, Clark,
on ne peut pas avoir tout ce qu’on veut dans la vie !
Soudain, rappelée par Perry, Chloé se figea sur le
seuil de la porte, se retournant vers son patron. Il lui dit un dernier mot,
sous les yeux de la cousine de Chloé. Puis, souriante, Chloé revint en
direction de son bureau.
Clark : (énervé) elle est là, oui ou non ?
???: (regardant Chloé approcher, qui l’avait vue à
son bureau) hum … difficile à dire …
Clark : (furieux) je vois … je rappellerais …
Et Clark raccrocha. Chloé s’approcha de son
bureau, à la fois surprise de la venue de sa cousine et du fait qu’elle soit
au téléphone. Elle s’arrêta à coté du bureau tandis que la jeune femme
refermait le clapet du téléphone et le reposait.
Chloé : (s’adressant à la jeune femme) Loïs ?! …
c’est avec mon portable que tu téléphonais ?
Loïs : (toujours radieuse) ouais ! Un certain (elle
regarda le post-il) Clark Kent voulais te parler !
Chloé : (renfrognée) ah …
Loïs : (interessée) il est beau mec ?
Chloé : (prise de court) euh … (souriant) ouais ça
va !
Loïs : interessant !
Baissant les yeux, Chloé posa son regard sur l’écran
de son ordinateur. Avec stupeur et peur, elle vit que Loïs était tombé sur le
dossier « Lionel LUTHOR », censé resté secret. Néanmoins, elle préféra
faire comme si de rien était, en esperant qu’il ne soit pas trop tard. Il se
retourna vers Loïs, qui souriait toujours aussi intensément.
Chloé : (surprise) je peux savoir ce qui te fais tant
sourire ?
Loïs : (de plus en plus heureuse) c’est ce Clark …
je me suis un peu amuser avec lui !
Chloé : (comprenant) je vois …
Enfin, la caméra s’extirpa du corps de Loïs et
la filma de l’extérieur, installée confortablement dans le fauteuil de sa
cousine. La silhouette mince et bronzée, elle était vêtu d’un jean délavé
seillant, à taille basse, entouré d’une ceinture bleu nuit « fashion ». Un
débardeur rouge moulant couvrait le haut de son corps, hormis son nombril décaché,
un piercing visible. A son poignet droit, un bracelet noir était accroché,
rajoutant au style « cool » de la jeune femme. Ses longs cheveux bruns clairs
tombaient, ondulant, sur ses épaules nues, bronzées. Elle avait un regard brun
brillant de malice allant à la perfection avec son sourire ravageur.
Sans le savoir, Clark avait rencontré la femme qui lui
était destinée depuis la nuit des temps.
Ferme
des Kent – Smallville - 18h21
Alors que les lueurs du soleil éclairaient toujours
son loft, au premier étage de la grange de ses parents, le jeune Kent sentait
pourtant la chaleur de ses rayons s’amenuiser, de minutes en minutes,
contrairement à ce besoin devenu perpétuel de révéler son secret à Leyana.
Elle connaissait certains de ses pouvoirs et pourtant n’avait connaissance que
de la partie visible de l’iceberg. Chose qui était destinée à ne pas durer.
Si une personne, une seule au monde, avait le droit de savoir tout de lui, c’était
bien elle.
Assis sur le bord de son canapé, penché vers
l’avant, Clark ne quittait plus des yeux cet objet tenu entre ses mains,
depuis de longues minutes déjà : la clé ovale. De cette forme, elle
ressemblait à un petit galet de couleur blanchâtre, frappé de cinq spirales
de petits caractères Kryptoniens, peints de couleur noire. Seulement en en sa
possession depuis un an, cette clé s’était révélé pourtant un des éléments
essentiels menant à sa destinée. Elle lui avait permis de guérir Lana, lors
de son coma, l’année passée. Elle avait permis de rester en contact avec sa
mère biologique, morte dans l’explosion de Krypton et depuis peu, il savait
qu’elle avait une autre fonction, et non des moindres.
Malgré le temps qui passait relativement rapidement,
il ne parvenait à détacher ses yeux de l’objet. Il était vraiment
fascinant, mystérieux. Quels autres miracles pouvait-il encore réaliser ?
Peu à peu, des pas martelant le sol en bois des
marches, sur la gauche de Clark, l’interrompirent dans sa contemplation éperdue
: quelqu’un montait. Emergeant de ses pensées si sérieuses, Clark, de sa
main droite, posa délicatement et surtout très discrètement, la clé ovale
sur le divan, contre lui, sur sa droite. Il tourna alors la tête vers
l’escalier et vit la silhouette de Leyana apparaître sur le dernier palier,
la tête levée vers lui. Une fois de plus, elle était magnifique, habillée
d’un pantalon blanc seillant, mettant sa silhouette en valeur et d’un long débardeur
d’un bleu ciel sublime allant à la perfection avec son pantalon claire. Un
fin collier en or était attaché à son cou, son pendentif oval de couleur
turquoise tombant vers son décolleté. Ses longs cheveux d’un noir de jais,
très lisses, tombaient de chaque coté de son visage bronzé, mettant en valeur
ses yeux noisette brillant de bonheur. Elle arborait un sourire heureux,
regardant Clark qui, lui, paraissait tendu. Reconnaissant Leyana, il se força
à sourire.
Tandis que Clark déviait son regard pour poser les
yeux droit devant lui, sur l’étagère, Leyana monta les trois dernières
marches de l’escalier et s’approcha du canapé. Délicatement, elle
s’installa à la gauche de Clark et se blottit contre lui, posant sa tête sur
l’épaule massive du jeune homme, couverte d’un maillot noir de corps. Des
plus radieuses, Leyana fit glisser sa main droite jusqu’à Clark, longeant sa
cuisse, à la recherche de sa main. Enfin, la trouvant, elle entremêla ses
doigts dans ceux de son petit ami. L’étreinte dura ainsi de longues secondes,
pendant lesquelles Leyana demeura silencieuse, regardant dans la même direction
que Clark, l’air des plus heureuses. Pourtant, Clark, lui, semblait très
tendu. Leyana le sentait. Finalement, elle s’écarta un peu de Clark et tourna
la tête dans sa direction, le regardant avec un mélange de tendresse et
d’inquiétude.
Leyana : tu es sûr que ça va ?
Clark ne détourna même pas la tête. Continuant de
fixer droit devant lui d’un air absent, il répondit, apres quelques secondes
de silence.
Clark : oui …
Pourtant, Leyana sentait bien que ça n’allait
pas. Il était préoccupé, aucun doute possible. Elle commença à caresser le
dos de sa main, de son pouce, dans une attitude réconfortante.
Leyana : Clark, je voulais te dire, pour hier plus
souriante encore) tu m’as …
Mais Clark ne la laissa pas terminé. C’était le
moment, il était temps. D’un geste rapide, il prit la clé ovale de sa main
droite et, la montrant clairement à Leyana, tourna la tête dans sa direction.
Une expression des plus sérieuses parcourait son visage.
Clark : (montrant la clé) tu connais cet objet ?
Des plus surprises, Leyana regarda néanmoins
l’objet. Sans détacher son regard de la clé, elle répondit, simplement :
Leyana : oui, je l’ai déjà vu mais …
Clark : tu sais à quoi il sert ?
Leyana releva les yeux vers Clark, ne comprenant
vraiment pas où il voulait en venir.
Leyana : non …
Assez subitement, Clark se leva du canapé et,
serrant la clé dans sa main droite, fit face à Leyana, lui souriant. Il lui
tendit alors la main gauche :
Clark : viens, je vais te montrer …
Bien que hésitante, Leyana comprenait que cela
tenait beaucoup à Clark. Elle ne savait pas ce qu’était cet objet des plus
étranges mais a priori, elle n’allait pas tarder à le savoir.
Malgré le rythme de son cœur qui avait ostensiblement
acceléré, Leyana prit la main de Clark et se releva. La suite, elle n’aurait
pas pu la prévoir plus. Rapidement, il la prit dans ses bras, lui adressant un
sourire radieux.
Clark : (amusé) ça ira plus vite …
Et alors qu’elle regardait Clark dans les yeux,
Leyana vit les couleurs autour d’eux devenir indescriptibles : Clark
l’emmenait en supervitesse vers un endroit resté inconnu …
Mystic
Wood – Granville – 18h24
Tout juste quatre minutes plus tard, le même bruit
caractéristique d’un vent s’élevant de nulle part se fit à nouveau
entendre, dans un espace néanmoins beaucoup plus réduit que celui qu’avaient
quittés Clark et Leyana, à Smallville. Il s’agissait d’un long tunnel
rugueux, très sombre, visiblement creusé dans une des nombreuses montagnes à
basse altitude présente au milieu de bois de Granville, proche de l’université
Kawache dirigée par le père de Kaliya, Joseph Willowbrook. Ses paoirs sombres
formaient de petites vaguelettes comme si une force surnaturelle avait creusé
le tunnel de son entrée jusqu’au fond. Du sol au plafond, en passant par les
murs arrondis sur les côtés, chaque paroi était recouverte de milliers
d’inscriptions Kryptonniennes, de petite taille, assombrissant un peu plus les
lieux. Et tout au fond, une vingtaine de mètres après l’entrée, une impasse
apparaissait. Mais une impasse qui aurait pu fasciné n’importe quel être
vivant sur Terre, à commencer par Clark Kent.
Délicatement, il déposa Leyana sur le sol qui se
redressa rapidement, reprenant son souffle, abasourdie mais heureuse. Serrant
toujours la clé ovale dans sa main droite, Clark la regarda souffler ainsi,
deux fois de suite, le regard effaré.
Leyana : ouahou ! C’est …
Clark : (souriant) raffraichissant !
Leyana : (lissant ses vêtements) c’est pas le mot
que j’aurais utilisé mais ça s’en rapproche …
Ravi de voir que cette expérience ravissait Leyana
et enhardi par cela, Clark se tourna enfin vers l’impasse, de plus en plus
souriant. Intrigué, Leyana en fit de même. Il ne fallut que quelques secondes
pour que son expression enthousiaste ne laisse place à une mine effarée.
Face se trouvait une des parois les plus édifiantes
qu’il ait jamais été donner de contempler : constitué d’un alliage d’un
blanc pur éblouissant, la paroi était légèrement creusé vers le fond du
tunnel, d’une forme arrondie parfaite. Le peu de lumière, provenant de
l’extérieur du tunnel, qui parvenait jusqu’au fond du tunnel luisait étrangement
sur le métal sans éblouir l’œil. En plein centre, un magnifique symbole était
inscrit, d’une encre bleutée magnfique, reflétant étrangement, de haut en
bas, de ce reflet argenté assez étrange. Mais hormis cet étrange symbole,
représentant le « DESTIN », aucune inscription n’était présente, aucun
serrure permettant de la traverser. Leyana commençait à se demander pourquoi
Clark l’avait amenée ici.
Leyana : (plus sérieuse) Clark … où sommes-nous ?
Lui aussi était devenu plus sérieux. Ce qu’il
s’apprêtait à faire, jamais il ne l’avait fait. Et selon les propres dires
de Lara, sa mère biologique, aucun « humain » ne devait y entrer. Mais Leyana
n’était pas n’importe quel humain, elle était l’élue de son cœur.
Clark : (fixant la paroi) nous sommes en plein cœur du
Bois de Granville …
Bien qu’il avait répondu à la question de sa
bien aimée, il n’avait pas ôté ses doutes. Quel était cette paroi étrange
? Ce symbole, semblable à ceux de l’objet oval qu’il tenait, avait-il un
lien avec lui ? Elle n’allait pas tardé à avoir les réponses.
Leyana : (regardant Clark) pourquoi m’as-tu amenée
ici ?
Clark : (continuant de fixer la paroi) pour te montrer
d’où je viens …
Le rythme cardiaque de Leyana s’emballa alors.
Elle comprenait mieux maintenant le sérieux dont faisait preuve Clark. Il
allait faire ce qu’il n’avait avec personne auparavant : s’ouvrir complètement.
Lentement, il amena sa main droite vers la paroi,
relevant sa main, à plat, vers le milieu de son torse, la clé ovale, ses
inscriptions dirigées vers le plafond, posée à plat dans sa paume. Il
attendit ainsi de longues secondes, sachant que le moment arriverait lorsque
chacune de ses pensées serait dirigées vers le pouvoir de Krypton. Et enfin,
la clé s’activa.
Sa consistance pâle jusqu’alors impénétrable,
commença à pâlir légèrement, devenant translucide, hormis sur les bords.
Bientôt, Clark put voir le sol au travers, bien que demeurant assez flou. Une
lueur bleuâtre enveloppa enfin la clé au moment où les spirales de symboles
s’illuminaient, devenant d’un bleu magnifique. Ils se mirent en fin à
bouger, légèrement, avant que les spirales ne se mettent à bouger, en
cercles, s’entrecroisant. Leyana n’en revenait pas, jamais elle ne se serait
doutée qu’une telle chose était possible.
Sentant qu’elle en avait besoin, Clark amena sa main
gauche vers la sienne et entremêla ses doigts dans les siens, tendrement. Elle
tourna la tête vers lui, le regardant d’un air inquiet. Mais le regard
tendrement rassurant qu’il lui adressa la rassura. La clé s’éleva
doucement dans les airs, au dessus de sa main et se figea à quelques centimètres
au dessus. Toujours si lentement, la clé bascula, dirigeant les inscriptions
vers le torse de Clark. Le symbole du « DESTIN » sur la paroi s’illumina à
son tour, devenant d’un bleu aussi sublime que les inscriptions. Les deux
lueurs bleuâtres envahissaient tout l’espace de l’étroit tunnel, un léger
vent, provenant de nulle part, soulevant les légers cheveux de Clark et Leyana.
Et soudain, un puissante lumière bleue explosa, silencieusement en plein centre
de la paroi, à l’endroit où était peinte la marque du « DESTIN ». A cet
instant, le symbole disparut et partant du centre très précis de la paroi, une
douce onde de lumière s’élargit, creusant délicatement une serrure ovale
dans la paroi, d’une forme lisse parfaite. A cet instant, tandis que Clark
caressait le dos de la main de Leyana, la clé alla s’encrer doucement dans sa
serrure, ses symboles devenant de plus en plus lumineux. Une nouvelle onde de
lumière bleue quitta la clé et s’élargit mais cette fois jusqu’aux bords
de la parois. Sous son effet, de grandes spirales de symboles Kryptoniens
apparurent, entourant la clé et assombrissant la paroi d’un blanc superbe.
Bien qu’immobiles, de par leur luminosité, les symboles semblaient bouger.
C’est à cet instant qu’une puissante lumière blanche, aveuglante,
enveloppa Clark et Leyana et les transporta vers la salle d’ordinaire reservée
au dernier fils de Krypton.
Leyana sentit une sensation de bonheur assez étonnante
l’envahir, recouvrir tout son corps. Même son amour pour Clark, qui était
pourtant étourdissant, ne lui procurait jamais cette sensation. Elle avait
l’impression de voler, entre les nuages, elle pouvait presque sentir le vent
souffler dans ses cheveux, cette sensation était si extatique que Leyana aurait
voulu qu’elle ne s’arrete jamais. Pourtant …
Elle sentit ses pieds retomber sur le sol et sut
qu’il était temps de rouvrir les yeux. A son étonnement le plus perplexe,
elle constata qu’ils avaient changé de salle. Clark était toujours sur sa
droite, lui tenait toujours la main et tout comme elle était envouté par cette
salle qu’il connaissait pourtant très bien, maintenant. De forme bullaire,
elle semblait constituée du même alliage d’un blanc pur que celui du tunnel
précédent. Seulement, elle était encore plus étonnante. Au plafond bombé
vers le haut apparaissaient des dizaines de petites spirales de symboles
Kryptoniens peints d’une couleur or magnfique. Sur le sol, le symbole «
DESTIN » était lui aussi peint de cette couleur or. Mais le plus étrange
demeurait sans nul doute les murs. Face à Clark et Leyana, une cavité était
présente dans le mur, de forme triangulaire et visiblement adéquate pour y
introduire un objet de forme pyramidale. Partant du sommet de la cavité, une
ligne de couleur bleu faisait le tour de la cavité et l’entourait en une
succession de lignes à angles presque perpendiculaire, terminant son chemin
dans le symbole de l’ « Espoir » peint en bleu, au dessus. Leyana se rendit
rapidement compte que ce n’était pas la seule cavité. A écart égal se
trouvaient deux autres cavités semblables, l’une entourée d’une ligne
rouge et surplombée du symbole du « Savoir » peint en rouge et la deuxième
entourée d’une ligne jaune et surmontée du symbole du « Diaphane ».
Tout comme Leyana, Clark ne cessait d’observer les
cavités, comme attiré, tel un aimant, par elles.
Leyana : (se tournant vers Clark) quelle est cette
salle ?
Clark : (radieux) mon havre de solitude … un endroit
où je peux me retrouver et me couper du monde …
Mais Leyana se doutait bien que ce devait pas être
son seul rôle. Clark en connaissait d’autres des lieux tranquilles et vu la
façon dont ils étaient entrés, elle se doutait que son rôle devait être
bien plus important.
Clark : (poursuivant) … mais en fait c’est bien
plus que ça. Cette salle sert de transition entre ma simple vie terrienne et la
destinée colossale qui m’attend …
Leyana n’avait pas compris un traître de ce
qu’il venait de dire.
Leyana : ta vie terrienne ? Je ne comprends pas …
Clark esquissa un léger sourire. Il se doutait bien
que de simples mots ne suffiraient pas. C’était cette raison qui l’avait
poussé à l’amener dans ce lieu.
Clark : ne t’inquietes pas, tu vas comprendre …
Et enfin, Clark adressa un regard à sa bien-aimée,
lui accordant un sourire tendre, rassurant. Alors, resserrant sa main dans celle
de Leyana, Clark leva leur deux bras vers le plafond avant de lever sa tête.
Alors, d’une voix haute, le sourire aux lèvres, Clark dit ces mots,
s’adressant visiblement à une troisième personne.
Clark : je suis Kal-El, dernier fils de Krypton …
Aussitôt, les spirales de symboles ainsi que le
symbole du « Destin » s’illuminerent d’or. Le regard de Clark devint plus
sérieux tandis qu’il se concentrait sur ces pensées présentes en lui et
soigneusement gardés jusqu’alors : ses origines. Aussitôt, obéissant aux
pensées de son maître, la salle s’assombrit, chacune de ses parois d’un
blanc pur devenant peu à peu d’un noir d’encre inébranlable. Seules les
spirales de symboles, au plafond, continuaient de luire. Même le symbole du «
Destin », au sol, avait disparu. Leyana, son cœur battant à tout rompre,
amplifia l’emprise qu’elle avait sur la main de Clark.
Clark : (tournant un regard attentionné vers elle)
n’aie pas peur … je suis là !
Peu à peu, des petites lumières, par centaines de
milliers, apparurent sur le sol et les murs noirs de la salle, telles des étoiles.
Leyana se rendit bientôt compte qu’elle avait vu juste : il s’agissait bien
d’étoiles. Une grosse sphère bleu ciel, couverte de brume blanche apparut,
des plaque marrons l’obscurcissant en plusieurs endroits. Au départ assez
volumineuse, la sphere semblait s’éloigner. Leyana crut comprendre.
Leyana : (effarée) c’est … La Terre ?
La regardant d’un œil radieux, Clark acquiesça
d’un signe de tête. Leyana reporta son attention sur La Terre. Elle était déjà
très loin. Mars ne tarda pas à apparaître, rouge sang, ainsi que Neptune et
enfin Jupiter et ses satellites. Et toutes ces planetes, formant le système
solaire, s’éloignaient encore. Le soleil, concentration lumineuse de la
galaxie apparut, sublime, des irruptions s’échappant par instant. Le
travelling accéléra s’écartant de cette partie du système solaire. Alors,
la salle fit un demi-tour sur elle même et se figea, bien à l’écart des
autres planètes. Elle en filmait une nouvelle, d’une taille relativement égale
à la Terre. Seulement, sa consistance n’étaient pas bleu ciel mais d’un
blanc aussi clair que l’était la salle, auparavant.
Le sourire radieux de Clark atteint son paroxysme, en
la contemplant, une énième fois.
Clark : tu voulais savoir d’où je venais … eh bien
je viens de là … Krypton …
Leyana, bien que la contemplation de cette planète
magnifique la ravissait, ne put s’empecher de tourner la tête vers Clark, lui
adressant un regard des plus abasourdis.
Leyana : (n’en revenant pas) tu veux dire que … euh
… tu …
Clark : (finissant sa phrase, souriant) … que je suis
un extraterrestre, oui !
Clark plongea chacune des nuances de son regard bleu
dans celui abasourdi à souhait de Leyana. Il sentit le rythme de son cœur accélérer.
Le moment qu’il avait tant redouté était enfin arrivé. L’amour allait-il
être plus fort que la nature ? Leyana allait-elle le décevoir ? Les quelques
secondes qui séparèrent la phrase de Clark de la réponse de Leyana semblèrent
durer infiniment. Jamais Clark n’avait tant attendu.
Leyana détourna la tête, toujours abasourdie, le
visage figé. Et enfin, un sourire amusé traversa son visage jeune et bronzé.
Leyana : (amusé) voilà qui explique bien des choses
!! …
Clark avait peur d’entendre la suite. Avait-il
fait une erreur, une de plus ? Leyana l’avait-elle trompé ?
Leyana : (tournant la tête vers Clark, radieuse) …
alors comme ça, je suis tombée folle amoureuse de E.T. ?!
Toute la tension retomba enfin, Clark souffla
discretement. Leyana ne lui faisait pas mentir, elle était la personne la plus
exceptionnelle. Il caressa le dos de sa main amoureusement et concentra de
nouveau ses pensées sur la planète de Krypton. Apres un échange de regards élogieusement
amoureux, Clark et Leyana porterent leur regard sur la planète. Le travelling
reprit : la caméra pénétra dans l’atmosphere de Krypton et, en à une
vitesse ahurissante, traversa une épaisse couche de nuage blanc formant
l’atmosphère de la planète. Lorsque la brume nuageuse eut disparue, un ciel
rougeâtre, mêlé de orangé apparut, couvrant toute la planète. La caméra
plongea rapidement vers le sol et redressa sa course alors qu’elle votait
dangereusement la surface plane et peu agitée d’un océan bleu se rapprocher.
Lentement, elle redressa sa course (Leyana resserra la main de Clark) et
continua son travelling vers l’avant, survolant l’eau à tout juste quelques
millimètres, la frôlant littéralement. Au loin apparaissaient les premiers
contours d’une haute ville à l’architecture d’un blanc pur et d’une
modernité avancée. La caméra accentua encore sa vitesse, voyant la ville,
immense, s’agrandit ostensiblement. L’architecture blanche avançait sur la
mer, plane, comme flottant dessus. Arrivé au bord de l’eau et à la limite de
la cité, Alehi, la caméra remonta vers les cieux et se figea à plusieurs
metres au dessus de l’eau, filmant la haute et immense cité tout de blanc.
Entre les hautes tours blanches et les batisses plus petites, de formes ovales,
grouillaient des habitants habillés en toge blanche, semblable à celle de la défunte
Kaliya, certain leur visage couvert d’un large capuchon. Clark était radieux,
sa ville natale était si magnifique. Pourtant, à tout moment il s’attendait
au pire. Leyana avait également un visage radieux. Et c’est à ce moment que
la catastrophe arriva. Une immense vague de feu, mêlant poussière et feu
envahit toute la planète et la ville, assechant même l’immensité aquatique.
Apeuré, Leyana se blotti contre Clark, qui la serra pendant quelques secondes.
Elle avait presque sentie la chaleur horrible.
Enfin, elle s’écarta de lui et s’aperçut que le
noir était réapparu.
Leyana : que s’est il passé ?
Clark : (désolé) tu viens de voir la raison de ma
venue sur Terre …
Leyana s’écarta un peu plus de Clark, lui tenant
toujours la main. D’un air effaré et surprise, elle s’adressa à lui le
plus sérieusement possible.
Leyana : ta planète a … explosé ?
Clark fit oui de la tête. Le moment était venu de
révéler tout ce qui avait attrait avec son avenir. Si Leyana était présente
aupres de lui, elle devait tout savoir, absolument tout.
Clark : mais une prophétie avait annoncé sa
destruction bien avant ma naissance … Cette prophétie annonçait le départ
du dernier, frappé du « Destin » vers une contrée lointaine où le peuple de
la Troisième planète le prendrait pour le « Dieu Sauveur » …
Clark marqua une pause. Il savait bien que cela
devait paraître étonnant. Il traduisit :
Clark : mes parents m’ont envoyé ici pour sauver la
Terre des griffes du mal …
Aussitôt, la salle, reliées aux pensées de Clark,
fit apparaître une nouvelle scene, un souvenir de Krypton.
Le jeune Kal-El, drappé dans un vêtement jaune, était
installé dans son vaisseau mêre, un nombre impressionnant de symboles visible
à l’intérieur. Jor-El et Lara, ses parents biologiques, habillés
respectivement de rouge et de bleu, se tenaient la main, devant le vaisseau,
avant son départ.
Lara : mais comment être sûr qu’ils l’aiment ?
Jor-El : aie confiance en ce peuple …
Jor-El plaça la clé octogonale dans la serrure adéquate.
Les trois symboles, gravés dessus, s’illuminèrent d’une lumière jaune.
Alors, au moment où, dans un entrecroisement de métal, le vaisseau se
refermait sur Kal-El, Jor-El dit ces derniers mots :
Jor-El : Adieu, Kal-El …
Le noir reprit place dans la salle. Clark en avait
fini avec les souvenirs les moins flous présents dans son esprit. La salle
redevint doucement blanche, éclatante, alors que Leyana ressentait le besoin de
lui poser cette question.
Leyana : tes parents sont morts dans l’explosion de
Krypton ?
Clark : oui … et pour faire honneur à leur mémoire,
je dois accomplir ma destinée. Et cette salle …
Clark lâcha pour la première fois la main de
Leyana, s’approchant de la cavité marqué du symbole de l’ « Espoir ».
Regardant Leyana et tournant le dos à la cavité, Clark continua sa phrase,
d’un air heureux.
Clark : … cette salle doit me permettre d’atteindre
un Temple dans lequel est renfermé tout le savoir de Krypton … Mais ce savoir
ne me sera accessible que lorsque j’aurais réuni trois cristaux : celui de
l’ « Espoir », celui du « Savoir » et celui du « Diaphane » …
Leyana : je ne comprends pas …
Clark : regardes …
Clark releva sa main droite au niveau de son torse,
ouvrant la main. Peu apres, une vive lumière bleue apparut, faisant apparaître
un nouvel objet. De forme pyramidale, de couleur noire, il était frappé du
symbole de l’ « Espoir », de couleur argent, sur l’une des faces. Clark,
s’écartant, s’approcha de la cavité portant le symbole de l’ « Espoir
» et positionna sa main juste en dessous. Le cristal, sentant la présence de
son orifice, s’illumina d’une lueur bleue, telle une aura et, comme s’il
était constituée de polyester, s’éleva au dessus de la main de Clark.
Ainsi, sans un geste, le cristal pénétra dans la cavité et s’y encra, le
symbole de l’ « Espoir » visible dans la paroi. A cet instant, la paroi
noire du Cristal devint translucide, se teintant d’un noir plus claire et le
symbole argenté de l’ « Espoir » s’illumina d’une lueur bleue.
Leyana , une fois de plus, n’en revenait pas.
Clark : une fois les trois cristaux réunis, je
pourrais enfin le faire …
Leyana : faire quoi ?
Clark : (radieux) renaître …
Grottes
Kawache – Smallville – 18h26
Sa main refermée sur une mince lampe torche, légèrement
humide en raison de la moiteur des mains de la jeune fille, Lana avançait le
long de cet éternel couloir, envahi d’une pénombre imposante, imposée dans
l’un des nombreux tunnels constituant les Grottes amérindiennes en possession
de la LuthorCorp. Le son de ses pas résonnant clairement dans les hauteurs
rocheuses, indescriptibles, Lana avait braqué le faisceau lumineux, restreint,
de sa lampe vers la paroi, sur sa droite. Tracée à l’aide de craies de différentes
couleurs, de nombreux pictogrammes indiens apparaissaient, retraçant le
quotidien de la tribu ancestrale du Professeur Willowbrook. Tournant en longue
courbe sur la gauche, ce couloir la menait à la salle qui l’interessait très
précisément, à savoir celle de la légende de Naman.
Lana n’était venue que très peu de fois dans ces
grottes et avait espéré ne plus avoir à y revenir. La première fois, Jor-El
lui avait transmis le secret de Clark. La deuxième fois, le père biologique de
Clark avait obligé la jeune femme à quitter définitivement Clark. Pourtant,
elle devait se rendre dans ces grottes, une force invisible, indescriptible,
l’avait obligée à le faire. Cette voix, cristalline, douce, une voix de mère
attendrie, se faisait plus forte. Lana ne l’avait plus entendue depuis son
arrivée en ces lieux ; signe qu’elle avait fait le bon choix. Le bon choix
pour que la voix cesse, mais était-ce le bon choix pour son futur. Lana
repensait à cette voix. Elle ne la connaissait pas, pourtant elle lui semblait
si familière. Etait-elle liée à Clark et sa destinée ? Lana en était
quasiment certaine. Etait-elle liée à son amnésie de deux semaines précédant
son retour à Smallville ? Rien était moins sûr.
Mais soudain, alors que Lana apercevait déjà au loin
l’entrée de la salle de la légende de Naman, une vive lumière la stoppa
nette, captivée par elle. Provenant du couloir perpendiculaire à celui dans
lequel Lana circulait, il était envahie d’une lumière blanche si puissante
que même de l’extérieur du couloir, il était impossible de voir au travers.
Elle créait une brume si épaisse que rien n’aurait pu permettre de voir au
travers. Lana se tourna complètement vers le couloir et avança dans la lumière,
à l’aveuglette, sa main droite tenant la lampe torche tombant le long de son
flanc. Un léger vent s’éleva de nulle part, soufflant du fond du couloir
d’où provenait la lumière et souleva légèrement les longs cheveux d’un
noir de jais de Lana. Fascinée par la lueur, d’un blanc d’une pureté
parfaite, Lana avança ainsi, jusqu’à arriver à trois mètres de ce qui
semblait être le bout du tunnel.
A cet instant, alors que Lana s’immobilisait sur
place, la lumière s’estompa quasiment totalement. Seul en plein centre de la
paroi, un symbole Kryptonien demeurait lumineux. Représentant le « Destin »,
ses rainures, encrées dans la roches, regorgeaient d’une lueur envoutante,
reflétant sur le visage jeune de Lana.
Enfin, la voix s’éleva, résonnante, aussi belle que
lors de son intervention dans le manoir de Lex et dans l’appartement de
Kelhan.
???: n’aie pas peur, Lana …
La voix avait raison pourtant. Au moment où la lumière
était apparue, si puissante, envahissant tout le couloir, le rythme de son cœur
s’était nettement amplifié et ne cessait de battre à un rythme effréné.
Etrangement, pourtant, Lana ne s’interessait pas que
ça à la voix. Ce qui l’intriguait le plus était ce symbole, qu’elle
connaissait très bien, pour avoir hanter chacun de ses rêves pendant de
nombreux mois.
Lana : (murmurant, pour elle même) « Destin » …
A cet instant, la lumière se stabilisa, continuant
d’illuminer la paroi et le visage interessé de Lana. Malgré son cœur
battant, Lana éprouvait une sensation de douceur grandissante, comme si elle se
sentait enfin à sa place. La voix reprit.
???: te rappelles les raisons qui m’ont poussées à
te ramener dans ces grottes Lana ?
Mais Lana ne se préoccupa même pas de ce que la
voix avait dit. Cette femme, parce qu’il ne pouvait s’agir que d’une
femme, semblait connaître Lana et l’avoir déjà rencontrée encore une fois.
Elles semblaient même se connaître très bien. Cependant, malgré le sentiment
de familiarité que Lana éprouvait à son égard, elle ne se souvenait pas
d’elle.
Lana : (fronçant les sourcils) qui êtes-vous ?
Quelques secondes passèrent pendant lesquelles seul
le souffle du vent, caressant le visage de Lana, se fit entendre.
???: tu ne te souviens vraiment pas de moi ? …
Lana ne répondit pas. Elle n’aurait pas pu répondre
non, étrangement. Elle connaissait cette voix mais ne pouvait mettre un nom
dessus. Cela avait-il un lien avec son amnésie ?
???: … Le Sauveur a vraiment bien fait son travail
… Je suis Lara, la mère biologique de Clark …
Lana : (ne comprenant pas) les parents biologiques de
Clark sont morts.
Lara : je suis la réincarnation de sa volonté, un
esprit si tu préfères … Te souviens-tu au moins des raisons qui t’ont
ramenées aupres de mon fils ?
Après quelques secondes pendant lesquelles Lana
comprit que l’oubli devait avoir été commis par quelqu’un, elle répondit
finalement :
Lana : non …
Le problème s’avérait plus sérieux que prévu.
Lana concentra un peu plus son attention sur le symbole du « destin »,
brillant, devant elle, sur la roche.
Après quelques longues secondes d’un nouveau silence
des plus lourds, Lara reprit la parole de cette même voix magnifique.
Lara : Lana, tu es la gardienne du sceau du « Savoir
» …
Cette fois Lana prenait pleinement conscience du
trou béant qui fragmentait sa mémoire. Elle ne comprenait pas un traitre mot
de ce que disait la dénommée Lara. Reliée aux pensées de la jeune Lang, Lara
précisa ses propos :
Lara : suite à la destruction de Krypton, le savoir de
la planète a été enfermé dans un temple, établi à l’éfigie de mon fils,
Kal-El … Pour y accéder, trois cristaux doivent être réunis : celui de l’
« Espoir », celui du « savoir » et celui du « Diaphane ». A ces trois
cristaux correspondent trois gardiens, formant la TRIADE, qui permettront à
Kal-El d’accomplir son destin … tu fais partie de ces trois gardiens …
Même si Lana y voyait un peu plus claire, elle
avait vraiment peine à le croire. Comment trois personnes, élues parmi tout un
peuple, pouvaient réussir à permettre à Clark, être exceptionnel,
d’accomplir un destin que lui même ne connaissait pas. Lana baissa les yeux,
en signe d’incompréhension.
Lana : je ne comprends pas …
Lara : (voix maternelle, attentionnée) je sais Lana
… Le Sauveur a tellement pénétré ton esprit qu’il en a endommagé
certaines fonctions … Il a, entre autres, effacé la partie de ta mémoire
concernant ton destin …
Lara entreprit alors quelque chose qui n’était
pas sans risque mais qui devait être tenté : faire resurgir les souvenirs de
Lana.
Aussitôt, Lana entendit un cri strident s’élever,
comme résonnant dans sa boite crannienne. Sentant ses tympans s’enflammer,
Lana se pencha vers l’avant, le visage crispé par la douleur, et porta ses
mains à ses oreilles, esperant que ce bruit s’interrompe le plus rapidement
possible. Au sol, une vive lumière jaune apparut, s’élevant dans les airs.
Le cri s’interrompit aussi subitement qu’il était apparu. Lana, le regard
braqué vers le sol, décolla ses mains de ses oreilles et observa, les yeux
abasourdis, la clé octogonale, son métal brillant d’une lumière jaune
intense, s’élever délicatement dans les airs. Lana se redressa en même
temps que la clé s’élevait, replaçant ses bras le long de son corps. La caméra
aperçu alors du sang, coulant le long de ses doigts fins. En effet, le cris
strident, bien que bref, avait fait couler un fin liquide rouge de ses oreilles
: du sang.
La clé s’éleva jusqu’à mi-hauteur et se plaça
parallèlement à la paroi, les symboles gravés dessus dirigés vers Lana. A
cet instant, en un éclair, elle jaillit sur la paroi, s’enclenchant dans une
serrure qui était apparue au moment où la clé entrait en contact avec la
roche. Le symbole du « Destin », sur la paroi, disparut, et illumina la clé,
en plein centre, tandis que les trois symboles de la clé – l’Espoir, le
Savoir et le Diaphane – disparaissaient dans un éclair de lumière blanche.
La clé continuait de briller de la lumière jaune, sous le regard ahuri de
Lana, ses rétines noisette brillant de stupéfaction.
Et enfin, un grondement assourdissant se fit entendre.
Une rainure se creusa dans la roche, tel un tremblement de terre et grava une
ligne verticale partant du bas de la clé jusqu’à la base du sol poussiéreux.
Deux autres lignes creusèrent la roche en diagonales, reliant les bords de la
clé lumineuses aux coins supérieurs du tunnel. Le grondement se fit encore
plus puissant, assourdissant. Lana recula d’un pas, de plus en plus effrayée,
au moment où le pan de paroi supérieur remontait vers le haut, emmenant la clé
lumineuse , vers le plafond tandis que deux autres pans de mur, en dessous de la
clé, rentraient dans le sol. A cet instant, jaillissant de l’entrée
nouvellement dissimulée, une lumière d’une blancheur pure apparut,
illuminant à nouveau les lieux de sa clarté magique.
La voix de Lara se fit à nouveau entendre alors que le
vent s’était amplifié. Les longs cheveux de Lana flottaient littéralement
dans son dos.
Lara : les réponses se trouvent dans cette lumière,
Lana … A toi de savoir si tu les veux vraiment …
Lana sentait la douceur de la lumière sur son corps
et à l’intérieur. Toutes les réponses à ses questions étaient dans cette
lumière. Elle pourrait savoir ce qui s’était passé pendant son amnésie, le
rôle qu’elle jouerait dans la destinée de Clark, qui était ce Sauveur, peut
être même en quoi consistait la destinée de Clark ?
Après maintes hésitations, l’esprit de Lana fit son
choix. A cet instant, à plusieurs reprises, Lana sentit une partie de son corps
être aspirée par la lumière et revenir, sous des hurlements déchirants de la
part de la jeune fille. La souffrance était vraiment intense. Chaque parcelle
de son corps la brulait. Elle sentit son bras droit partir puis revenir. Puis
tout le haut de son corps, il revint. Tout le bas de son corps, il revint …
Et enfin, Lana fut entierement aspirée par la lumière,
son corps disparaissant en particules dans la lumières d’une pureté
parfaite, ses hurlements devenant vaguement lointains.
A cet instant, le grondement assourdissant se fit à
nouveau entendre. Les pans de murs reprirent place, bouchant à nouveau l’entrée.
La lumière disparut alors que le mur rocheux était réapparu, la clé toujours
insérée dans la paroi. Elle ne brillait plus.
Tout comme Ian Link, qui avait disparu derriere ce mur
quelques semaines auparavant apres s’etre envolé en plein Metropolis, Lana
embrassait son role dans la destinée du jeune Kal-El, dernier fils de Krypton.
Ferme
des KENT – Smallville – 19h09
Le visage rayonnant de bonheur, les yeux bleus
claires pétillant de malice, un sourire comme figé en travers de son jeune
visage, Clark Kent, seul, montait les quelques marches du perron blanc de la
maison de ses parents, menant à une porte, elle aussi pâle, seul accès à la
cuisine de la famille. Clark n’avait pas le souvenir de s’être jamais senti
aussi bien. Il avait ses deux parents auprès de lui ainsi que celle pour qui il
éprouvait un amour incommensurable, indescriptible, aucun superlatif n’était
assez puissant pour parvenir à l’exprimer. Pour couronner le tout, l’esprit
de Jor-El, son père biologique, semblait avoir perdu tout espoir de le voir
embrassé sa destinée. Aujourd’hui, plus rien ne semblait pouvoir entraver le
bonheur du jeune héros. Il avait tout ce qu’un homme pouvait espérer. La
seule chose qui amenuisait un peu sa sensation de félicité perpétuelle était
cette anxiété continuelle de voir chacun de ses éléments constituant ce
bien-être disparaître. Mais il préférait ne pas y penser.
Il tourna la poignée en fer doré de la porte et la
poussa, afin de pénétrer dans la cuisine chaleureuse de la maison. Ainsi, il
passa le seuil de la porte et se retourna vers la porte, la refermant. Il tourna
de nouveau les talons, avançant le long du petit muret, sur sa gauche. Devant
lui, légèrement sur la gauche, se trouvait le petit corridor menant à
l’escalier, emmenant lui même à l’étage. Etrangement, surtout à cette
heure, un silence total régnait dans la maison. « Bizarre » pensa Clark.
Lentement, le visage un peu plus anxieux, il longea le muret et s’approcha de
l’entrée du corridor, chacune des nuances de son regard bleuté dirigé vers
lui. Soudain, provenant de la gauche, un léger bruit étouffé se fit entendre.
Instinctivement, Clark tourna la tête dans cette direction, continuant de
marcher de ce pas d’une lenteur extrême. Mais bientôt il s’interrompit,
immobile, le regard abasourdi, le cœur battant à tout rompre. Une expression
ahurie traversa son jeune visage. Toute sensation de bonheur avait disparue.
Cette anxiété minime mais perpétuelle qu’il ressentait depuis le retour de
Leyana se manifestait devant ses yeux. Sur la gauche, contre le mur du fond,
Martha et Jonathan étaient baillonnés et attachés par une solide corde l’un
à l’autre. Adossés l’un contre l’autre, ils étaient assis sur le sol
dur et avaient dirigé un visage tiré par la peur vers Clark. Visiblement, ils
essayaient de transmettre un message à Clark mais à cause du baillon, leurs
paroles devenaient incompréhensibles.
Sur la gauche du couple prisonnier était installée,
contre le mur, elle aussi baillonnée et ligotée, Leyana Iwo. Le visage humide,
par de récentes larmes, la mine macabre, elle fixait Clark sans un mit, comme
si ce moment, elle l’attendait, bien malgré elle, depuis très longtemps. A
gauche de Leyana, pres de la fenetre et à droite du couple, deux hommes de
mains, massifs, habillés de costumes noirs, celui de gauche noir, le crane rasé
et celui de droite blanc, cheveux blonds coupés courts, braquaient un uzi en
direction du couple et de Leyana. La vue de cela horrifiait Clark. Il devait
intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Et au moment où il allait le faire,
une voix provenant de la table de cuisine, désormais sur sa gauche,
l’interpella, l’arretant dans son geste. Il s’agissait d’une voix
d’homme, assez âgé, qu’il ne connaissait que trop bien.
??: Kal ! … On attendait plus que toi …
Aussitôt, même s’il savait à qui appartenait
cette voix, Clark tourna la tête dans cette direction. Aussi, il reconnut la
silhouette familière de Morgan Edge, assis sur une chaise en bois, entre la
table ronde et la fenetre de cuisine. Le regard radieux braqué sur Clark, il
avait liés ses mains sur son ventre, couvert d’une chemise en soie bleue. Sur
la table, devant lui, une petite boite métallique, de couleur pourpre et frappée
d’un symbole tribal noir était posée. A coté d’elle, se trouvait un
boitier plat, de petite taille, semblable à une telle commande. De forme ovale,
de couleur turquoise et sa surface vaguée, elle ne comportait que deux boutons
plats, en plein centre : un rouge et un noir.
Clark savait que s’il devait intervenir, il devait le
faire très vite. Même avec sa vitesse, il serait délicat de sortir Leyana et
ses parents avant que ses ennemis ne réagissent. Edge le savait, c’était
certainement pour cela qu’il les avait tous attachés. Et puis il y avait
cette boite, posée devant Edge. Clark redoutait son contenu. Mais il devait
agir.
Aussi, après quelques secondes d’hésitations, il
s’avança d’un pas vers ses parents et Leyana, s’appretant à agir en
supervitesse. Aussitôt, il entendit les uzis cliqueter vaillament, d’un air
menaçant, avant qu’une sensation familière de brulure, envahissant son système
sanguin ne se fasse ressentir. Clark se figea sur place, sentant cette douleur
s’accroitre au fil des secondes. Immobile, il baissa les yeux vers son avant
bras droit, à nu, sous son maillot rouge de corps. Sa peau s’atrophiait, se
rapprochant du muscle, devenant plus pâle. Ainsi, des veines verdatres
apparurent. Surpris, il détourna la tête vers Edge.
Edge : on se calme jeune homme …
A cet instant, le plan se figea sur la silhouette de
Clark, légèrement recroquevillé sur lui même et le regard braqué vers Edge.
La caméra effectua alors un lent travelling vers l’arrière, laissant alors
apparaître la table de cuisine, sur la droite, Edge assis autour. Elle continua
ainsi de reculer vers le coin de la cuisine, à coté duquel Leyana était
assise. La caméra s’éleva légèrement dans les airs et s’encra dans le
coin du mur, à la base du plafond. A ce moment, chacun des éléments de la
scene était visible : les prisonniers surveillés par les hommes de main de
Edge, Clark endolori et Edge, autour de la table. L’image devint sépia, étrangement,
faisant disparaître toutes les vrais couleurs. L’image était devenue fixe.
La caméra reprit alors son travelling vers l’arrière, de cette même
lenteur. Ainsi, elle se détacha de l’écran plat d’un ordinateur portable
installé à l’intérieur d’une limousine aux vitres teintées, garée dans
l’allée de la Ferme. Envahie d’une pénombre intense, l’habitacle arrière
n’était éclairée que par la simple lumière dégagée par l’écran.
Devant lui, deux personnes assistaient à la scene, le regard braqué sur l’écran,
assis sur la baquette arrière : Lex LUTHOR, habillé d’un pantalon et d’une
veste de costume noir et d’une chemise noir et Chloé SULLIVAN, habillé
d’un pantalon de tailleur blanc et d’un chemisier noir. Pourtant,
l’expression de leur visage etait loin d’être semblable. Celui de Lex
exprimait le bonheur inébranlable alors que Chloé semblait anxieuse, inquiete
même.
La caméra fit un nouveau travelling, mais vers
l’avant cette fois, et pénétra dans l’écran de l’ordinateur. Elle
revint ainsi dans la cuisine.
Edge venait d’ouvrir la boite couleur pourpre, révélant
son contenu. A l’intérieur, une petite pierre verdoyante brillait d’une
lueur éclatante. Le visage radieux, Edge sortit l’objet. Il s’agissait en
fait d’une chevallière en or, ornée d’une pierre vraisemblablement
constituée de Kryptonite verte. Edge porta la bague à sa main droite et
l’enfila à son auriculaire. Les traits de son visage tirés par la douleur,
Clark observait Edge faire. Il s’agissait certainement d’une copie de celle
qu’il avait prêté à Dean Wound, le jour où il lui avait demandé de vérifier
si ces pierres avaient un effet sur Josh Servant.
Edge : (souriant, regardant Clark) je me suis toujours
demandé pourquoi ces pierres te faisaient tant mal … j’ai longtemps espéré
que Leyana m’apporterait cette réponse …
Il tourna la tête vers la jeune femme qui le
toisait du regard, visiblement dégoutée par cette vue. Le visage de Edge cessa
d’être souriant, il exprimait une haine immense.
Edge : mais elle ne l’a jamais fait …
Edge la regarda encore pendant de longues secondes,
sans baisser l’intensité de son regard. Elle le répugnait peut etre autant
que lui même la répugnait.
Enfin, Edge détourna la tête et reporta son attention
vers Clark, qui semblait souffrir le martyre. Son bonheur refit surface, aussi
palpable qu’auparavant. Faisant racler sa chaise sur le sol tandis que Clark
se courbait de douleur, le visage brisé, Edge se leva de sa chaise et,
lentement, passa entre le muret et la table. Ainsi, il rejoignit Clark qui, au
contact de plus en plus proche de la roche verte, sentait ses forces le quitter
et sa conscience s’amenuiser. Dans cet optique, rayonnant, Edge vint se placer
à la gauche de Clark et, d’un air ironiquement amical, entoura son bras droit
autour du cou de Clark, dans une attitude faussement amicale. Il plaqua alors
son poing, fermé, contre la joue de Clark. Aussitôt, il sentit une chaleur
cuisante lui bruler les veines, en dessous de la peau de sa joue. La douleur était
vraiment horrible, elle tiraillait chacune des fibres de son corps. Jamais la
Kryptonite ne lui avait tant fait mal. Edge, lui, était radieux.
Edge : vivifiante cette sensation, n’est ce pas ? …
J’ai pensé que tu aimerais le mélange météorite/zinc …
Clark comprenait donc pourquoi la bague lui faisait
tant mal. Edge avait expérimenté un nouveau poison qui était ravageur. Edge
resserra un peu plus son étreinte, alors que Clark espérait qu’il s’éloigne
le plus possible de lui. Il sentait sa respiration se saccader de plus en plus,
comme si son système respiratoire avait de plus en plus de mal à assimiler
l’air.
Et enfin, assez étonnement, Edge retira son bras de
Clark et s’écarta de lui, lui faisant face. A cet instant, tout le bonheur
traversant le visage de Edge disparut, seule une profonde colère demeurait. Il
se redressa au mieux et serra un peu plus encore son poing droit, orné de la
roche lumineuse. Clark ne vit alors pas le geste venir. Edge lui donna un
violent uppercut au menton, de son poing droit, le faisant tomber lourdement au
sol, dans un bruit mat des plus assourdissant. La chute si violente fut
accompagnée de cris étouffés, provenant des prisonniers. Le sourire radieux
de Edge réapparut, lorsqu’il vit Clark allongé en position fœtale, sur le
sol, le visage en sang, la respiration difficile. Clark sentait toute force
l’abandonnait. Seul un filet de sang coulait de sa bouche, lentement, commençant
un lent chemin vers la base de son cou. Il bougea légèrement, de seulement
quelques millimètres, rampant sur le sol. La mort avait peut être choisie son
élu de la journée. Edge, tripotant la chevalière de son autre main, se détourna
de Clark et se mit à observer ses parents, en marchant vers eux.
Edge : j’ai été très contrarié de te voir, une
fois de plus, interférer dans mes affaires …
Edge arriva en face de Jonathan et Martha et
contourna la mère de Clark. Alors lui faisant face, il s’accroupit et la
regarda droit dans les yeux. Malgré la peur qui la tiraillait de toutes parts,
Martha essaya au mieux de soutenir son regard, le sien étant affreusement
brillant.
Edge : (s’adressant à Clark) … ces petites
interventions deviennent pénibles à la longue …
Malgré son état de faiblesse, Clark avait entendu
Edge s’éloigner vers ses parents et devinait qu’il devait les toiser.
Bougeant très légèrement et dans un geste desespéré, il se retourna sur le
dos et tourna la tete vers les prisonniers. Il aperçut alors Edge, faisant face
à sa mère. Le rythme cardiaque de Clark accéléra nettement. Utilisant ses
dernières ressources, toujours annihilés par l’uppercut, Clark s’adressa
à lui, d’une voix des plus faibles, brisée par la douleur :
Clark : laisses-les … tranquilles …
Bien que surpris par la resistance du jeune Kent,
Edge n’en laissa rien paraître. Il esquissa un petit sourire et se releva,
demeurant face à Martha.
Edge : j’aimerais bien, Kal … mais comprends-moi,
les affaires sont les affaires …
Baissant un instant les yeux, accentuant ainsi son
machiavélisme, Edge se décala de Martha et la contourna de nouveau. Il s’écarta
des prisonniers, revenant légèrement vers Clark, avant de s’arrêter, à
mi-distance entre le jeune Kent et les prisonniers de Edge. Il se retourna vers
Leyana, un sourire aux lèvres, la regardant d’un air envieux.
Edge : (Leyana le toisant du regard) … elle sait des
choses sur toi, Kal, je le sais … des choses que je veux connaître à mon
tour …
Leyana et Edge échangèrent un regard mêlant
fureur et dégoût, pendant de longues secondes. Puis, accentuant de nouveau son
sourire exaspérant, Edge se retourna finalement vers Clark. Il le vit de
nouveau bouger. Décidément, sa résistance était vraiment étonnante. Edge, même
s’il ne le montrait pas, ressentait une inquiétude grandissante. Et si Clark
parvenait à lutter contre la météorite ? Edge perdrait alors sa seule
assurance contre lui. Edge marcha de nouveau afin de revenir face à Clark. Il
s’accroupit, le regardant avec ecstase et méfiance, alors que Clark se
retournait sur le côté, cherchant Edge du regard. Son front était devenu
moite, son teint pâle. Malgré ses efforts, Clark semblait bien mal en point.
Plus les minutes avançaient et plus ses veines ressortaient, devenues vertes
foncées désormais.
Clark : (voix basse et faible) elle ne … te … dira
rien …
Prenant un air faussement désolé, Edge baissa les
yeux, ses traits exprimant ce même sentiment inventé de toutes pièces.
Edge : non je le sais … elle ne me sert plus à rien
maintenant que tu as perverti son cœur …
Edge regarda de nouveau Clark bouger. Il ne cessait
de passer du position allongé sur le côté à une position allongé sur le
dos. Il semblait avoir très chaud, ses forces lui manquaient. « Pourvu que
cela dure » pensa Edge.
Emergeant de ses pensées, le baron du crime de
Metropolis releva les yeux droit devant lui, redevenant plus enjoué. Il se
releva à nouveau.
Edge : et puis tu sais, je ne suis pas le seul à
m’interesser à toi …
Pour la première fois depuis que Clark avait pénétré
dans cette cuisine, la pensée de fuir le plus loin possible avec ses parents et
Leyana quitta son esprit. Depuis la mort de Lionel Luthor dans ce laboratoire,
Clark avait longtemps pensé pouvoir être tranquille. Puis était arrivé cet
étrange personnage du « Sauveur ». Etait-ce de lui que parlait Edge ? Clark,
bougeant toujours légèrement, amplifia son attention.
Edge : je sais de sources sûres qu’un commando vous
est tombé dessus, à la sortie de l’entrepôt …
L’exaspération de Clark refit surface. Une fois
de plus, Edge se moquait de lui. Bien que faible, Clark lui répliqua d’une
voix assez forte, ne délaissant pas pour autant sa faiblesse énorme.
Clark : ne fais pas l’innocent, c’est toi qui nous
l’a envoyé …
Continuant de bouger beaucoup, Edge se retourna,
tournant le dos à Clark. Il plaça ses mains dans ses poches de pantalon. La
douleur en Clark diminua légèrement. Il put reprendre un peu ses esprits. Il
se retourna sur le dos et releva légèrement la tête, voyant Edge le dos tourné.
Edge : au risque de te décevoir, ce n’était pas le
cas … Mais je me doutes de qui il s’agit …
A l’extérieur de la maison, dans la limousine de
Lex Luthor, un doute planait.
Lex : (moins souriant) ne me déçois pas, Morgan …
Au grand desespoir de Clark, Edge enleva les mains
de ses poches et se retourna vers Clark. La douleur réapparut dans toute son
ampleur. Edge vit alors avec stupeur la tête de Clark retomber bruyament contre
le sol. Il comprit qu’il n’était pas passé loin de la catastrophe. Le
doute fut visible pendant quelques secondes sur son visage. Clark bougea de
nouveau et se remit dans une position proche de la position fœtale.
Clark : (à nouveau très faible) qu’attends-tu de
moi ?
Edge tourna la tête vers sa gauche et s’adressa
à l’homme de main armé, posté à coté de Leyana.
Edge : (à l’homme de main) amènes-la !!
Acquiesçant d’un signe de tête, l’homme rangea
son arme dans la poche intérieure de sa veste noire et se baissa vers Leyana.
Il agrippa alors les liens violemment et tira la jeune femme vers Edge et Clark.
Il la positionna entre eux deux. Puis, ayant effectué sa tâche, il s’écarta,
demeurant à coté de Edge.
Edge : (regard dur braqué sur Clark) je veux te donner
une leçon … te punir pour ton incessante insolence …
Clark sentait que quelque chose d’horrible
n’allait pas tarder à se passer. S’il devait agir, il devrait le faire très
vite. Sinon, peut etre s’en voudrait-il toute sa vie.
Edge : (affreusement radieux) voilà ce que je te
proposes … on va faire comme dans ces reality-shows à succès : tu votes pour
déterminer qui va mourir …
Même en connaissant Edge, Clark n’en revenait pas
qu’il ait mis sur place un tel dilemme. Comment pouvait-il lui demander de
choisir entre l’élue de son cœur et ses parents ? Un choix comme celui-ci était
impossible. Personne n’avait le droit de le lui imposer.
De nouveau, Edge se rapprocha de Clark. L’échéance
approchant, Edge savait qu’il prenait de très grands risques. Mais il avait
envie de tester le grand « Kal ». Il contourna Leyana, qui regardait Clark,
face à elle, les yeux embués de larmes et se plaça à sa droite. De nouveau,
il s’accroupit, au plus près du jeune Kent. Clark s’efforça de tourner la
tête vers lui. La douleur, bien qu’aussi présente, était ramenée au second
rang. Seuls les douloureux battements de son cœur étaient perceptibles. Il
avait l’impression que son muscle cardiaque était sur le point d’imploser.
Il releva un peu plus la tête et fixa Edge d’un regard si glacial que même
Lex lui même aurait tressailli. Edge ferma un instant les yeux.
Clark : t’es complètement cinglé !!
Edge esquissa un curieux petit sourire.
Edge : merci … personnellement, je te conseille
Leyana : elle t’a quand même trahi …
Clark resta plongé dans le regard horrible de cet
homme, si fou. Comment pouvait-il avoir l’audace de lui dire cela ?
Edge : je précise quand même, que je me suis occupé
de trouver un autre moyen pour découvrir tes secrets … une personne se
faisant appeler « Le Sauveur » m’a beaucoup aidé …
Clark avait vraiment peur désormais. Non seulement
Edge et Le Sauveur, sûrement deux des pires ennemis de Clark, semblaient s’être
associés mais maintenant que Leyana ne lui servait plus à rien, il n’avait
plus de raison de la garder en vie. Edge avait-il prévu un coup fourré ?
Son visage crispé par la rage et le dégoût, Clark se
pencha légèrement vers Edge et lui cracha violemment au visage. Le sourire du
criminel disparut instantanément. Lentement, baissant les yeux, Edge essuya le
cracha de sa main, la pierre verte toujours lumineuse.
Edge : comme tu veux …
Edge se redressa majestueusement et se tourna, sur
sa gauche, vers l’homme de main présent à ses côtés. Il lui fit un signe
de tête vers la table ronde, derrière lui, lui donnant un nouvel ordre.
Comprenant, l’homme acquiesça et s’approcha de la table. Il prit le boitier
couleur turquoise et revint vers Edge. Il tendit l’espèce de télécommande
à son patron, qui s’en saisit. Celui-ci, toujours souriant, attarda son
attention sur le regard de Clark.
Edge : (montrant la télécommande) sais-tu à quoi
sert cette télécommande ?
Le sang battant à ses tempes, des plus anxieux,
Clark fit non de la tête. Cette réaction raviva l’extase ressentie par Edge.
Edge : elle joue le rôle d’ « ange de la mort »
… (montrant le bouton rouge et le bouton noir, au centre de la télécommande)
quand je presserai un de ces deux boutons, soit Leyana, soit tes deux parents
mourront instantanément …
Le rythme cardiaque de Clark atteint alors son
paroxysme. Edge, lui, semblait au comble du bonheur.
Edge : roulements de tambour …
La douleur en Clark, étrangement, semblait
diminuer, en même temps que le rythme de son cœur augmenter. Il sentait que
quelque chose, au plus profond de lui, n’attendait qu’une chose : le moment
propice avant de le submerger. Il n’aurait su dire ce qu’était cette
sensation, liée à un noir obscure, mais elle était si puissante qu’elle
parvenait à réduire peu à peu l’effet de la Kryptonite. Que se passerait-il
si elle devenait incontrolable ?
Clark posa son regard sur la main droit de Edge, orné
de la chevallière. Il amena son index sur le bouton rouge, le positionnant au
dessus.
[SLOWING DOWN – Le bout de l’index de Edge se posa
délicatement sur le haut du bouton. Clark, le regard apeuré et brillant posé
sur ce doigt, essayait de se relever mais c’était si dur. Il était partagé
entre l’envie de laisser cette part d’ombre agir et annihiler les effets de
le Kryptonite et la peur de ses conséquences. Ainsi, il vit la pression de Edge
s’intensifier, son sourire devenant insupportable. Alors, Clark laissa place
à une partie de l’ombre. Il sentit une présence s’emparer de son corps,
amenuisant les effets de la météorites. Il put ainsi se redresser et se mettre
à genoux, face à Leyana, Edge à côté. Il croisa enfin le regard brun,
magnifiquement envoutant de la jeune femme. Il brillait de mille feux, d’une
lueur étonnante en raison de ses récentes larmes. Clark crut déceler le
desespoir dans ces rétines. Clark n’aurait su dire s’il savait qui allait
mourir, il aurait aimé savoir s’il reverrait le regard de Leyana. Il dévia
son regard sur sa gauche et aperçut de nouveau la télécommande. Edge avait
enfoncé le bouton.
La caméra changea de plan, suite à un fondu de
couleur tirant sur le blanc. Elle pénétra alors à l’intérieur de
l’organisme d’une des trois personnes menacées de mort. Alors, flottant au
dessus du flot sanguin présent dans une veine, elle s’accrocha à un globule
rouge, pris dans le flux et, emportée par lui, suivit le chemin. Ils arrivèrent
bientôt à un endroit vaste. La caméra reprit de l’altitude, s’extirpant
des vaisseaux sanguins et filma la scene de hauteur. En bas, deux flots de sang,
inverses, allaient ou sortaient d’un muscle à la vague forme de cœur, de
couleur rouge et battant rapidement : il s’agissait du muscle cardiaque.
Toutes les secondes, il battait, régulièrement, son rythme accélérant
nettement depuis quelques secondes. En raison de ces battements, un bruit sourd
se faisait entendre, enfermé par l’épiderme, au dessus de la caméra.
Celle-ci plongea de nouveau et se fixa sur un globule rouge pris dans le flot
sanguin. Elle allait pénétré dans le muscle cardiaque. Ainsi, après un
rapide transit, la caméra pénétra à l’intérieur du muscle, assez sombre,
où se mêlait sang oxygéné et sang usagé. La caméra prit de nouveau de
l’altitude, analysant les lieux. Le même bruit sourd, propre aux battements
cardiaques, se faisait entendre. A la différence prêt qu’il était cette
fois accompagné d’un bip sonore assez aigu, étranger à l’anatomie
humaine. En effet, fixé sur la fine paroi musculaire, une puce électronique était
collée. Sur le dessus, une petite diode rouge s’illuminait par intermittence,
environ toutes les trois secondes. Mais au moment où Edge avait enfoncé le
bouton rouge, a puce s’était activée. La lumière rouge accéléra
rapidement jusqu’à devenir permanente. La caméra filma à nouveau le muscle
cardiaque de l’extérieur. Le bip sonore, devenu assourdissant, devint continu
et à cet instant, une impulsion réduisit le muscle à néant, faisant jaillir
du sang dans tous les coins. Le cœur avait implosé.
Un nouveau fondu de couleurs blanches fit basculer le
plan de l’intérieur de l’anatomie à la cuisine.
La caméra s’attarda alors sur Clark, son visage
clair fixé sur Leyana, n’osant pas regardé ailleurs. A son grand desarroi,
Clark vit le regard de la jeune femme se figer droit devant elle, toute
expression s’évaporant de ses rétines. Elle devint soudainement toute raide
et, le corps dénué de toute vie, tomba vers l’avant, sur Clark. Dépité,
envahi d’un sentiment qu’il ne pouvait mesurer, ni comprendre, Clark la
rattrappa, la laissant se blottir contre lui. La tête de la jeune femme tomba,
lasse, sur son épaule avant de se cogner contre la tête de Clark – FIN]
Clark avait l’impression de se trouver dans une autre dimension. Il aurait
voulu que cette scene n’était qu’un horrible cauchemar. Il aurait aimé
pouvoir se dire qu’il allait se réveiller, se lever et voir Leyana dans la
cuisine, toute souriante. Malheureusement, ce n’était qu’un rêve. Leyana
était morte. Sentant Leyana, dépourvue de vie, contre lui, Clark sentit sa
rage, sa haine, sa furie se réveiller, se mêlant à cette part d’ombre
contre laquelle il luttait depuis de longues minutes. Désormais, plus rien du
jeune Clark Kent ne demeurait dans ce corps. Il déposa délicatement Leyana sur
le sol, sur sa gauche, sous le regard effaré de Edge. Il releva alors la tête,
le visage aussi fermé que possible. Son regard des plus dur, d’une glace
pouvant faire pâlir celle de l’antarctique, Clark fixa Edge. La douleur liée
à la Kryptonite avait complètement disparue. Seule demeurait en lui cette
haine folle, incommensurable, qui devait se manifester. Lentement, il se releva
et fit face à Edge. Désormais, le baron du crime ne faisait plus face à Clark
Kent, mais à Kal-El, sa part d’ombre. Apeuré par ce regard des plus froids
et durs, Edge recula de deux pas, brandissant son poing droit fermé sur la
bague. Il essaya d’en donner un violent coup à Clark/Kal-El, en avançant.
[SLOWING DOWN – Le poing de Edge avança vers
Clark/Kal-El mais ce dernier le saisit à la vitesse du son, créant un sillon
de vitesse derrière son geste. Il serra intensément le poing de Edge dans le
sien – FIN] Clark serra le plus fort possible le poing de Edge, lui brisant
les phalanges. Effaré, l’homme de main, à côté, sortit son uzi et le
brandit vers Clark.
[SLOWING DOWN – Alors que Clark boyait la main de
Edge, sous ses hurlements douloureux, l’homme tirait de nombreuses balles sur
le flanc de Clark. Néanmoins, malgré le fait que les balles rebondissaient
contre son corps, juste des trous apparaissaient sur le T-Shirt noir. Enfin, la
bague vola en éclats, la pierre verte explosant en fragments – FIN] Edge
hurlait mais Clark ne bougeait pas, il demeurait froid, impassible, le visage
fermé. Son regard bleu, dur, braqué sur la main devenue bleue de Edge, il le
regardait tomber à genoux, tel un serviteur. L’homme, à côté, continuait
de tirer. Sur la gauche, Jonathan et Martha n’en revenaient pas.
Alors, toujours de cette manière nonchalante, Clark lâcha
la main de Edge, devenue bleue, chacun de ses os ayant été broyés. Celui-ci
crut, naïvement, que son supplice était terminé. Mais cela n’était qu’un
avant-gout. Clark porta alors sa main droite sur le dessus du crâne de Edge et
l’attrappa violemment. Le serrant d’une force qui, même pour Clark, était
étonnante, le jeune Kryptonien souleva Edge du sol, à quelques centimètres.
[SLOWING DOWN – Quelques secondes, interminables pour
Edge, passerent ainsi, leur deux regards plongés l’un dans l’autre. Jamais
Edge n’avait vu un regard si froid et dénué d’expression. Il ne
contenaitpas plus de chaleur que celui de Leyana. Et, subitement, d’un coup de
poignet de manière ultra-rapide, il tordit le coup du baron du crime, vers
l’arrière. Le craquement caractéristique se fit entendre, au moment où,
dans une torsion étonnante, le crane de Edge touchait ses omoplates, un sillon
de vitesse se formant derriere sa tete. Elle revint ensuite à sa place,
ballante sur l’épaule droite. Une fois de plus, Clark/Kal-El demeurait
immobile, impassible, glacial. Nonchalemment, il balança Edge à l’autre bout
de la salle – FIN]. Le corps de Edge heurta violemment le meuble en bois, en
dessous de la fenetre, au coin du muret. Dans un bruit de craquement horrible,
le cadavre de Edge tomba sur le sol, aussi dépourvu de vie que celui de Leyana.
Tel un cadavre ambulant, Clark tourna lentement la tête
sur sa gauche, vers l’homme de main de Edge qui, depuis quelques secondes,
avait arrêté de tirer sur lui, comprenant que cela ne lui faisait pas plus
d’effet qu’une brise de vent matinal. Tel un robot, Clark se tourna
completement vers lui et le saisit au niveau du cou, l’étreignant avec force.
Pourtant, une légère lueur semblait encore briller dans les nuances bleues de
son regard. Il envoya juste l’homme voler contre son collègue, un peu plus
loin, sur la droite. Tous deux heurtèrent violemment le mur, sur la droite et
tombèrent, sous le coup d’un choc des plus assourdissants, sur le sol. Le
calme revint alors subitement. Plus un bruit ne se faisait entendre, plus un cri
étouffé, plus une respiration. Clark/Kal-El, immobile au centre de la salle,
regarda tout autour de lui, le desastreux spectacle. Sur la gauche, prêt du
muret, gisait le cadavre de Morgan Edge. Il regarda face à lui : Martha et
Jonathan l’observaient, atterrés, toujours liés et baillonnés. Sur leur
droite se trouvaient, évanouis, les deux hommes de mains de Edge. Clark tourna
enfin les yeux sur sa droite, baissant la tete. Leyana, inerte, était allongée
à ses pieds. La caméra changea de plan et filma Clark/Kal-EL dans son
ensemble, immobile, au milieu de la salle.
Alors que son regard d’un bleu claire presque
diaphane exprimait cette même froideur insatiable, un huit lumineux, d’un
bleu ciel envoutant, apparaissait de plus en plus nettement au centre du haut de
son torse. Plus les secondes passaient et plus il se faisait visible. Il donnait
l’impression de briller sous le maillot, peut etre à même la peau de
Clark/Kal-El. Peu à peu, certaines parties du 8 disparurent, d’autres
restant. Malgré tout, le 8 devenait de plus en plus pâle. Avant qu’il ne
disparaisse complètement, un S ressemblant presque à un 8 fut visible.
Et enfin, la lumière disparut, au moment où la présence
de Kal-El s’amenuisait. Le visage de Clark devint à nouveau assez expressif.
Son regard se remplit de larmes, devenant très brillant. Toute sa détresse,
multipliée au centuple, le submergea. Son visage se brisant en une vague
incontrolable de larmes, Clark se laissa tomber à genoux, lourdement, sur le
sol, Leyana à ses côtés. Il venait de perdre sa seule raison de vivre. Un
vide béant, tel un trou noir, venait d’être créé pour peut etre ne jamais
se refermer.
Dans la limousine, Lex et Chloé avaient assistés à
la scene depuis le début. Néanmoins, leurs impressions divergeaient beaucoup.
Chloé était vraiment attristée et n’aurait jamais voulu d’un tel scénario.
Pourtant, Lex, sur sa droite, observait l’écran avec un ravissement vraiment
terrifiant. Chloé tourna discretement la tête vers lui et le regarda, tout
sourire, refermer l’écran de l’ordinateur portable. Puis, majestueusement,
il s’installa confortablement dans le fond de la banquette.
Lex : parfait … le projet « Naman » va enfin
pouvoir débuter … John … direction Metropolis, les membres nous attendent
…
John : bien Monsieur Luthor …
Et le dénommé John alluma le contact, délicatement.
Chloé, toujours assez discretement, continua d’observer Lex. Elle n’en
revenait pas qu’un homme puisse ressentir un tel bien-être de la mort de deux
autres personnes et de la détresse d’une personne qu’il avait compté parmi
ses amis. Lex avait très largement dépassé son défunt père. Il avait pris
la voie qui le mènerait très certainement vers le mal absolu. Et Chloé, elle,
commençait à se demander si elle n’avait pas fait une erreur de jugement.
Grottes
Kawache – Smallville – Deux jours plus tard – 20h23
L’obscurité envahissait ce court tunnel, creusé
dans la roche, d’une manière assez étrange. Ses parois, très rugueuses,
formaient des vaguelettes. Tout au fond, une impasse rocheuse bouchait l’accès
à la lumière dans laquelle était entrée Lana Lang, deux jours plus tôt.
Depuis sa disparition à l’intérieur, Lana n’était pas revenue. La clé
octogonale était restée encrée dans la serrure creusée dans la roche. Ces
trois symboles, gravés sur les bords du métal, avaient cessés de
s’illuminer au moment où la paroi s’était refermée. Les trois fissures,
creusés pour ouvrir la paroi étaient encore visible, contrairement à la dernière
fois où la paroi s’était ouverte. En effet, quand Ian Link avait disparu
dans cette lumière, les rainures avaient disparus. Un retour du jeune homme était-i
programmé ? Seul le destin saurait le dire.
Et soudain, un sifflement strident, suraigu, s’éleva,
comme provenant de nulle part. Au même moment, la clé octogonale, au centre de
la paroi, s’illumina vivement d’une lumière dorée éblouissante.
Visiblement, la paroi allait se rouvrir. Et en effet, quelques secondes plus
tard, les trois fissures furent gorgées de lumière dorée et un grondement
assourdissant se fit entendre. Les trois pans de mur se séparèrent de nouveau
: celui du haut entra dans le plafond, emmenant la clé avec elle tandis que les
deux autres pans de murs descendaient vers le sol ; la lumière aveuglante,
d’une dorure magnifique, éblouissait de nouveau la totalité du tunnel,
jaillissant même dans le couloir adjacent, au fond. Aveuglée par la lumière,
ne pouvant plus rien n’y voir, la caméra, restant devant la puissante lumière,
lui tourna le dos, se décalant tout juste sur sa droite. Elle attendit ainsi,
filmant l’autre bout du tunnel, le couloir adjacent visible. Elle sentait le
vent puissant, raffraichissant, souffler dans son dos alors que le sifflement
strident de la clé devenait de moins en moins audible.
A l’instant qui semblait le moins propice, apparut la
silhouette pour laquelle la paroi s’était rouverte. Devenue floue en raison
de la lumière, aveuglante, dans son dos, la silhouette était difficilement
reconnaissable. Elle était très flous et les seuls contours de sa silhouette
ne suffisaient pas à l’identifier. Elle avança sur quelques pas, ses pieds
nus martelant délicatement le sol, avant de s’arreter un peu plus loin. A cet
instant, la lumière dorée commença tout doucement à baisser pour une simple
et bonne raison : la paroi, dans un bruit devenu de plus en plus sourd, se
refermait délicatement. Néanmoins, la caméra ne s’occupait que de la
silhouette de dos. En raison de la lumière s’amenuisant, elle devenait peu à
peu identifiable. La personne devait faire dans les 1m70. Elle était pieds nus
et portait une longue et large toge de couleur blanc cassé. Elle semblait
former de larges manches et un capuchon, de la même couleur, recouvrait son
visage, dissimulé par l’ombre. Mais de toutes façons, ayant le dos tourné,
le visage de ce nouvel arrivant n’aurait pas pu être identifié. Dans le dos
de cette personne, sur le tissus blanc de la toge, était inscrit en rouge, sur
l’omoplate droit, le symbole Kryptonien représentant le « Savoir ». La lumière
jaune disparut complètement du dos du gardien du « Savoir » alors que la
paroi s’était complètement refermée. La roche avait repris place dans les
rainures creusées dans la paroi et la clé, toujours brillant de cette lueur
dorée, s’extirpa de la serrure. Dans un craquement rocheux, la pierre reprit
place dans la serrure et le symbole représentant le « Destin », se redessina
à l’encre blanche à sa place. La clé, lentement, majestueusement, vint se
poser dans la main droite, tendue, visible sous la large manche de la toge, du
gardien du « Savoir ».
Intriguée, la caméra décida de passer devant ce
membre, faisant partie de la TRIADE. Ainsi, elle la contourna par la droite et,
effectuant un travelling vers l’arrière, la filma dans son ensemble. Le
gardien demeurait immobile, la main refermée sur la clé.
LA toge recouvrait tout son corps, tel un grand drap.
Le large capuchon, produisant une ombre épaisse, dissimulait son visage. Un
collier de couleur métallique, assez fin, faisait pendre un triangle de métal,
gravé du symbole rouge du « Savoir ».
Enfin, apres de nombreuses secondes d’attente, la
personne porta ses douces et fines mains aux bords de sa capuche, le faisant
tomber sur sa nuque. Elle révéla alors un visage jeune, légèrement bronzé.
Ses longs cheveux d’un noir de jais tombaient de chaque coté de son visage,
mettant en valeur ses yeux noisette. Pourtant, elle avait l’air plus mûre.
Lana Lang avait embrassé son destin.
Ferme
des KENT – Smallville – Le lendemain - 22h08
La caméra, placée à l’intérieur du loft de
Clark Kent, à l’étage de la grange, observait le ciel étoilé au travers de
la large fenetre restée grande ouverte. Le ciel sombre, couvert d’une couche
nuageuse des plus sombres, avait laissé place à un ciel d’un noir d’encre,
lui aussi couvert de nuages sombres. La contemplation des étoiles en devenait
très hasardeuse. Pourtant, cela n’enlevait rien à son charme. Lentement, la
caméra commença à effectuer un lent travelling vers l’arrière, s’écartant
de cette fenêtre. Ainsi, apparut la silhouette féminine de Lana Lang. Habillée
d’un pantalon de tissu blanc seillant et d’un long débardeur rouge vif, la
jeune femme avait laissé ses longs cheveux noirs soyeux tomber sur ses épaules.
Ses mains, croisés sur son ventre, accentuaient son attitude tendue. Depuis la
veille où Lana était ressortie de la paroi lumineuse, elle se posait beaucoup
de questions. Cette « croisade » lui avait redonné la mémoire et elle se
rappelait très exactement ce dont lui avait parlé Lara. Deux semaines après
son départ de Smallville, vers la France, Lana s’était retrouvé, après
qu’une aura lumineuse l’ait enveloppé, dans ce monde parallèle, envahi de
blanc dans lequel Lana s’était retrouvé deux jours avant aujourd’hui. Là,
Lara lui avait peint un tatouage représentant le « Savoir » sur l’omoplate
droite et lui avait transmis un savoir, celui de Lara. Grâce à cela, Lana
devait guider Clark vers les cristaux et l’aider à embrasser sa destinée.
Mais ce fait n’était que l’infime partie du rôle de Lana. Elle faisait
partie des trois gardiens de la Prophétie, ces trois élus terriens qui
permettraient à Clark d’accéder au savoir de Krypton.
Pourtant, tant de questions demeuraient. Lana avait
besoin de parler à Clark, de faire le point. C’était la raison de sa venue
ici. Elle savait qu’il ne devait pas être en état de parler de sa destinée
mais elle en avait vraiment parler.
Lana emergea enfin de ses sombres pensées. Elle savait
tant de choses, désormais. Pourtant, les liaisons devaient être faites. Elle
ne savait pas quoi correspondait à quoi. Un bruit sourd, provenant de son dos,
d’une manière régulière, l’interpella. Elle connaissait ce bruit, pour
l’avoir si souvent entendu du temps où elle sortait avec Clark. La mine sérieuse,
Lana se retourna donc et posa son regard à l’autre bout de la pièce sombre,
vers l’escalier de bois. Le bruit, celui de pas montant l’escalier,
s’interrompit subitement. Le nouvel arrivant s’était figé sur place, à
hauteur de l’ultime palier, fixant Lana froidement, pres de la fenetre, à côté
du telescope. Désormais, un collier de couleur métallisée était visible
autour du cou de Lana. Néanmoins, en raison du décolleté haut du débardeur
rouge vif, le pendentif demeurait invisible. Clark et Lana échangèrent un long
regard, appuyé, bien que très différent. Lana regardait Clark d’un air
compatissant, exprimant toute son amitié à son égard. Elle voulait lui
montrer sa compassion et son envie d’aider le jeune Clark. Pourtant, ce
dernier n’était pas en état d’accepter la moindre compassion. Habillé
d’un jean grisé et d’un maillot noir à manches courtes, Clark ne s’était
pas coiffé, ce qui lui donnait un air de mauvais garçon, accentué par son
regard froid et dur, glacé par la couleur claire de ses yeux. Ce regard, Lana
l’avait connue, à son retour. Mais depuis le retour de Leyana, Clark s’en
était désaisi. Pourtant, en cet instant, il était revenu dans toute son
intensité. Lana avait utilisé tout son charme, la glace enveloppant Clark était
incassable.
Sans un mot, baissant les yeux, Clark gravit les dernières
marches de l’escalier et posa son pied sur le parquet du loft. Sans un regard
à Lana, l’ignorant totalement, Clark s’approcha du canapé, sur sa droite
et se laissa tomber dedans, las. Lana n’en revenait pas. Jamais Clark ne
l’avait ignoré de la sorte. La personne qui le maîtrisait n’avait plus
rien à voir avec le Clark Kent qu’elle avait connu. Clark, confortablement
installé, posa son regard sur l’étagère, face à lui, à quelques mètres.
Lana le regarda un long moment, ahurie mais desemparée. Puis, ressentant le
besoin de la faire, elle quitta la fenetre et s’approcha du canapé, au bord
duquel elle s’assit à son tour, à la droite de Clark.
Pendant de longues secondes, silencieuses,
interminables, Lana observa Clark, son visage fermé, dur. Mais le jeune Kent ne
déniait pas accorder un regard à celle qui avait autant compté à ses yeux.
Il évitait son regard brun soigneusement, comme s’il avait peur d’y voir
quelque chose qui le romperait littéralement. Lana continua quand même de le
regarder, longtemps, avant de se décider à prendre la parole, d’une voix
douce et attentionnée.
Lana : Clark …
Mais même après l’appel de son nom, Clark ne dévia
pas son regard vers Lana, à sa droite. Le seul geste qu’il effectua fut un
discret cillement, montrant qu’il sentait la présence de Lana et écoutait
ses paroles. Il continuait pourtant de fixer l’étagère froidement. Lana
poursuivit. Après tout, s’il l’écoutait, peut etre comprendrait il.
Lana : si je peux faire quoi que ce soit, dis-le moi
…
Cette phrase résonna dans la tête de Clark tel un
douloureux échos. S’il était vraiment une phrase que Lana aurait dû éviter,
c’était bien celle-là. Enfin, Clark tourna la tête sur sa gauche et plongea
son regard dans celui de Lana. Mais la jeune femme comprit immédiatement que le
jeune fermier n’était plus vraiment le même. Ses rétines bleues exprimaient
une froideur extrême, aucun sentiment ne semblaient vivre derrière. Il était
devenu aussi froid que les glaciers d’Antarctique. Lana s’efforça pourtant
de demeurer la plus compatissante possible.
Clark : non, tu ne peux rien faire pour moi !
Ces mots dits, Clark adressa à Lana le regard le
plus sûr et le plus dur possible. Vraiment, Lana ne le reconnaissait pas. Il
n’était plus du tout le même.
Lana : Clark, je sais ce que tu ressens …
Lana regretta bien vite d’avoir prononcé ces
nouveaux mots. Visiblement, la colère de Clark n’était qu’endormie. Mais
ce sommeil était vraiment très léger et son cœur menaçait d’exploser à
tout moment.
Clark : (le plus sechement du monde) non tu ne sais pas
!!
Lana ne fut cette fois pas destabilisée. Clark
l’avait blessée au plus profond d’elle même, comment n’avait-il pas pu
s’en rappeler ? Lana devint à son tour très dure.
Lana : oh si je le sais, Clark !! … j’ai perdu ma mère
!
Le regard de Clark devint soudain moins dur. Il
venait d’avoir un flash étrange dans sa tête. Comme si la froideur de Lana
avait révélé quelque chose en lui, désépaississant la brume envahissant son
esprit. Il baissa les yeux, redevenant un peu plus compatissant.
Lana : … tu as l’impression que tout, autour de
toi, s’est effondré … tu as l’impression que tout est de ta faute, que le
noir envahira toutes tes pensées, que tu ne connaîtras plus jamais le bonheur
et que rien ni personne ne pourra plus jamais de rendre heureux …
Clark était abasourdi. Lana lui donnait
l’impression d’avoir lu dans son cœur et d’en avoir ressorti ses
sentiments, détaillé le plus précisément possible. Un sourire réconfortant
traversa le visage de Lana, alors qu’elle adressait un regard tendre à Clark.
Elle amena sa main vers lui et la serra chaleureusement.
Lana : mais tu as tort. J’ai été à nouveau
heureuse, grâce à toi notament … et tu le seras aussi, il ne peut en être
autrement …
Lentement, Clark releva les yeux vers Lana et la
regarda fixement. Lana le reconnaissait enfin, derrière cette froideur métallique.
Un petit reste de Clark Kent demeurait derrière cet homme d’acier.
Lana : tu as été là quand j’ai eu besoin de toi et
… je serais là si tu as besoin de moi …
Lana appuya un peu plus son regard dans celui de
Clark. Elle sentait que ses paroles avaient su trouver la blessure de Clark. Ses
sentiments refaisaient lentement surface derrière ses rétines bleutées. Il
esquissa un semblant de sourire, ce qui entraina un sourire radieux de Lana.
Alors, tendrement, Lana se pencha vers lui et, serrant toujours la main de
Clark, déposa un doux baiser sur sa joue. Cette attitude valut à Clark de
ressentir pour la première fois depuis la mort de Leyana une chaleur heureuse,
en lui, réchauffant la froideur de son état d’âme.
Puis, ravie d’avoir aidé son ami de long temps, Lana
lui lâcha la main et se leva. Elle repartait sans les réponses dont elle avait
besoin mais au moins, son ami si cher se sentait mieux.
Du moins, c’était ce qu’elle pensait. Tournant les
talons, Lana se dirigea vers l’escalier, l’esprit léger. A cet instant, la
voix de Clark se fit à nouveau entendre. Mais pas la voix douce du jeune
fermier, celle dure et métallique de cet homme d’acier qui la hantait tant.
Clark : Lana … tu peux me dire pourquoi tu portes
l’Amulette du « Savoir » ?
Entendant ses paroles, Lana se figea subitement sur
place, regardant le sol. Le rythme de son cœur augmenta ostensiblement,
douloureusement même. Comment pouvait-il savoir ? Lara lui avait assuré que
Clark n’avait connaissance que des trois cristaux. Comment pouvait-il être au
courant ? Et surtout, comment avait-il pu identifier l’Amulette, dissimulée ?
Lana se retourna vers Clark et l’observa, très inquiète.
Lana : comment tu … ?
La froideur avait repris place sur le visage jeune
de Clark. Il reprit la parole, la regardant le plus froidement possible.
Clark : comme je sais ? … je suis Kal-El, cette
Amulette me concerne directement …
Clark semblait donc en connaître plus long que prévu.
La mission de Lana s’avérait plus difficile que prévue.
Clark se leva du divan et vint faire face à Lana, qui
fut impressionnée par sa prestance.
Clark : comment l’as-tu eue ?
Lana hésita un long instant. Plus les secondes défilaient
et plus le rythme de son cœur augmentait. Puis, d’une voix hésitante,
baissant les yeux, elle répliqua :
Lana : c’est t… Râo …
Jamais Clark ne se serait attendu à une telle réponse.
Comment Râo, Dieu mystique du bien de Krypton pouvait avoir été en relation
avec Lana. Son existence n’avait même pas été prouvée. La mythologie
Egyptienne, qui le nommait Râ, en était la preuve.
Clark : (toujours aussi froid) Râo est un mythe, il
n’existe pas …
Lana : détrompes-toi, Clark … Il a existé … Il
est l’un des deux créateurs de Krypton, avec Sethi, dieu des Ténèbres …
Et il est également le père fondateur de ta lignée …
Quand bien même cela était vrai, comment Lana
pouvait le savoir ?
Clark : comment sais-tu tout ça ?
Lana : (baissant la tête) parce que c’est mon rôle
…
Clark : ne me dis pas que …
Clark marqua une pause. Pendant ce court instant,
Kal-El avait laissé sa place à Clark Kent. Son amour eternel pour Lana était
le plus fort.
Clark : … tu es le Gardien du « Savoir » ?
Lana fit oui de la tête. Clark sentit alors le
rythme cardiaque de son propre cœur augmenter douloureusement.
Clark : (regard apeuré) non … c’est impossible !
Lana : tout comme toi, mon destin était tracé depuis
la nuit des temps !
La froideur présente en Clark atteint alors son
paroxysme. Jamais il n’accepterait une telle chose. Lana était l’une des
seules personnes qui n’avaient pas trop souffert de sa destinée. Il etait déterminée
à ce que cela reste ainsi.
Clark : donnes-moi l’amulette !
Lana fut à la fois surprise et choquée de la réaction
de Clark. Tout comme elle, il devait savoir que seul le Gardien du Savoir
pouvait posséder l’amulette.
Lana : je ne peux pas, Clark.
Clark : Lana, donnes-moi cette amulette !
Lana : tu sais aussi bien que moi que je ne peux pas
… (elle recula d’un pas) je suis désolée mais mon destin est de t’aider
…
La fureur de Clark explosa alors soudainement.
Kal-El se révéla sous toute sa haine.
Clark : (hurlant) j’ai déjà perdu Leyana, je ne te
perdrais pas toi non plus !!
Lana recula d’un nouveau pas, fixant Clark droit
dans les yeux. Jamais Lana n’avait paru si déterminée.
Clark : (plus calme) bien, si tu vois les choses ainsi
!
[SLOWING DOWN – Clark avança en supervitesse de
trois pas, créant un sillon de vitesse noire dans son dos et fit ainsi face à
Lana. Lana ferma alors les yeux, délicatement. Aussitôt, le pendentif sortit
de sous son débardeur et se posa dessus, brillant d’une couleur rouge
intense. Seul le symbole du « SAVOIR », gravé en son centre, brillait d’une
lueur blanche éclatante. Clark avança sa main vers l’amulette mais au moment
où sa main arriva à environ cinq centimètres de Lana, un champs de force,
constitué de lumière rouge, apparut, l’empechant d’aller plus loin.
L’Amulette semblait en être l’origine. Pourtant, en se concentrant, suite
à un effort surhumain, Clark parvint à traverser le champs, très lentement
et, le visage crispé par l’effort, amena sa main à l’amulette. Mais dès
l’instant où le bout de ses doigts frôla l’Amulette métallique, il fut
ejecter vers l’arrière, violemment. Il se sentit glisser sur le sol de bois
et une sensation étrange de douceur enveloppa la totalité de son corps.
L’Amulette agissait à nouveau sur lui : tout autour de lui, une brume
nuageuse d’une blancheur éclatante défilait, de chaque côté de lui, à une
vitesse ahurissante. Et devant lui, penché vers lui, un grand homme en toge
blanche le fixait, un large capuchon blanche couvrant son visage. Malgré la
force du vent soufflant de tous côtés, Clark entendait sa voix, familière.
Râo : tu ne peux pas lutter contre ta destinée,
Kal-El … tu dois retrouver le Savoir de Krypton …
Clark : (lentement) si Lana doit payer le prix de sa
vie, il en est hors de question … au diable Krypton … - FIN]
Cimetière
– Smallville – Le lendemain – 10h12
[MAD WORLD – Nicolas Sarkis]
4 Jours étaient passés depuis la mort de Leyana,
dans la cuisine. 4 jours interminables pour la famille Kent. Cette mrot avait été
aussi subite que tragique. Leyana était considérée depuis longtemps comme
leur propre fille, une fille qu’ils n’avaient jamais pu avoir. Sa perte s’était
révélée aussi douloureuse que s’il s’était agi de Clark lui même. Un
sentiment de douleur immense, impossible à mesurer, qui se retrouvait dans
chaque cœur habitant Smallville.
Le propre d’une petite ville avait toujours été la
circulation des plus rapides de l’information. Mais, selon un théorème des
plus étrange, plus sa gravité est intense, plus l’information circule vite.
Autant dire que pour la mort d’une jeune fille si appréciée que Leyana,
l’information n’avait mise qu’une journée à faire le tour de la ville.
Et heureusement pour la famille Kent, le résumé de la soirée qui avait voyagé
était assez « réel ». Selon les ragots, le baron du crime de Metropolis –
Morgan Edge - s’était rendu à la ferme des Kent avec deux hommes de main.
Visiblement, Leyana avait eu un passé des plus sombres à Metropolis et avait
été en collaboration avec Edge, avant de fuir à Smallville. Mais lorsqu’il
avait appris que Leyana y vivait, Edge s’était rendu à Smallville et s’était
fait justice lui même. Il avait electrocuter Leyana et avait essayé de s’en
prendre à Clark. N’ayant pas d’autre choix, Jonathan Kent s’était jeté
sur lui et lui avait brisé la nuque, accidentellement.
Mais au fond, peu importait aux habitants de Smallville
le passé de la jeune Leyana. Pendant de longues semaines, ils l’avaient
cotoyer et savaient combien elle était devenue gentille, adorable même. Ce
n’était pas seulement la famille Kent qui était désemparé mais toute la
bourgade du Kansas.
Mais cette sensation de déchirure unanime n’était
rien comparée au sentiment d’injustice, de vide perpétuel que ressentait
depuis, de manière continuelle, Clark Kent. Depuis toujours il se sentait
victime d’un fardeau beaucoup trop grand pour lui mais en cette période, c’était
pire que tout. Jamais il n’avait ressenti un tel amour pour une personne,
chaque seconde passée avec Leyana l’emportait au paradis. Il suffisait d’un
regard, d’une caresse, d’un sourire pour que chacun de ses soucis ne
disparaissent. Leyana avait ce don inexplicable de lui ôter la moindre pensée
sombre. Tout devenait à chaque fois plus simple. Chaque obstacle, aussi robuste
soit-il, devenait aussi simple qu’une petite marche. Jusqu’au moment où
Edge l’avait arrachée à Clark. Désormais, la moindre marche devenait un
obstacle insurmontable. Comme le lui avait si bien expliquer Lana, Clark avait
l’impression que tout autour de lui s’effondrait. Cette souffrance, le
tiraillant en tous points, à toute heure, en tous lieux semblait vouée à
durer eternellement. Clark ne pensait pas qu’un jour pourrait revenir où il
se sentirait à nouveau « heureux ». Pourtant, il devait reprendre une vie
plus ou moins normale. Même si cela s’avérait horriblement difficile. En
attendant cette douloureuse transition, il lui faudrait faire face à la
douleur.
Le ciel si sombre, couvert de nuages si sombrement gris
qu’ils en étaient noirs, s’était finalement crevé. Quelques éclaires
avaient commencés à sillonner le ciel noir, portant une ombre intarissable sur
le sol et une pluie diluvienne s’était mise à marteler le sol depuis
quelques minutes, à la fin de cérémonie d’enterrement de Leyana. Les
quelques personnes présentes parmi lesquelles Le Docteur Johnson, Jonathan,
Martha, Jonathan, Lana et Clark s’étaient dispersés. En tout juste quelques
minutes, seuls demeurèrent quatre personnes auprès de la tombe de Leyana.
Arpentant une fine allée, irréelle, entre les tombes,
la caméra, flottant au dessus du sol délicatement, avança lentement vers une
autre allée, perpendiculaire, pavée de galets magnifiques. Au bord de cette
allée, face à une tombe noire, le groupe de ces quatre personne était arrêté.
Deux d’entre elle, alignés l’un à coté de l’autre, étaient légèrement
en retrait. Les deux autres, serrés l’un contre l’autre, faisaient face à
la tombe en marbre noir. La caméra avança encore un peu plus et s’arrêta
devant les deux silhouettes les plus proches de la tombe. Pivotant, elle fixa
son plan sur la pierre tombale.
Légèrement luisante et ruisselante d’eau, la pierre
était frappée, sur son dossier, des caractères suivants gravés
magnifiquement dans la roche, d’une couleur grise sublime :
« Leyana IWO
19 July 1986
13 February 2005
She’ll stay ever an angel »
Aucune autre phrase n’aurait pu exprimer mieux le
sentiment de Clark. Malgré les quelques erreurs qu’avait commises Leyana,
elle demeurait, dans son cœur un « Ange », à « jamais ». Leyana
deviendrait un ange de plus, protégeant Clark du ciel, il en était sûr. La
caméra pivota sur elle même et se tourna vers les deux silhouettes, derrière
elle, observant la tombe. Sur la gauche, se trouvait Clark Kent habillé d’un
jean délavé et d’une chemise noire légère. Le visage fermé, dur, froid,
Clark laissait l’eau de pluie ruisseler sur son visage, ses épais cheveux
noirs trempés. Sa main droite, libre, était fermée et serrait fort son poing.
Un brasier des plus intense flambait en lui, menaçant d’éclater à tous
moments. A sa gauche se trouvait Martha Kent, habillé d’un pantalon de
tailleur noir, d’un chemisier noir et d’une veste de tailleur également
noirs. Ses longs cheveux roux étaient également mouillés et elle observait également
attentivement la tombe de Leyana, attristée.
Puis, lentement, la mère de Clark tourna la tête vers
son fils, d’une manière délicate. Après l’avoir observé pendant de
longues secondes, interminables, affreusement douloureuses, Martha s’adressa
à lui d’une voix douce, basse et veloutée :
Martha : Clark …
Mais le jeune homme ne cilla même pas. Il semblait
ailleurs. Rien en lui ne semblait vivant. Le moindre sentiment semblait refoulé.
Ses yeux bleus, fixés sur la tombe, étaient dénués de la moindre expression.
L’eau coulait à flot régulier le long de son visage jeune, brillant. Rien
n’aurait pu le faire bouger. Il était aussi immobile que la pierre de la
tombe.
Martha : (attendrissant) … viens, il est temps …
Mais il était indéniable que Clark était
ailleurs. Martha aurait pu le secouer de toutes ses forces que Clark n’aurait
pas bouger beaucoup plus. La froideur de son regard était impassible, rien ne
le ferait changer d’avis. Lentement, désemparée, Martha se retourna,
observant les deux autres personnes, derrière eux, légèrement sur leur
gauche. Jonathan, habillé de la même manière que Clark, tout de noir, était
placé à la gauche de Lana, habillée de la même manière que Martha. Tous
deux observaient Clark intensément attristés. Mais personne ne pouvait
l’aider. Seul le temps agirait sur sa souffrance. En croisant le regard désemparé
de sa femme, Jonathan ferma les yeux et lui adressa un tendre sourire, lui
faisant comprendre qu’il était tant de partir. Martha acquiesça à son tour
d’un cillement des yeux avant de se retourner vers Clark. Elle caressa
tendrement le dos de la main de Clark, espérant un regard de sa part. Mais
vraiment, Clark était aspiré par la contemplation de la tombe. Son regard
semblait hypnotisé. Aussi, déçue, sentant toujours l’eau ruisselée sur son
visage, Martha s’éloigna, lui lachant la main. Lentement, elle se rapproche
de Jonathan. Arrivée à hauteur de Lana, Martha se retourna une ultime fois et
regarda Clark, immobile, impassible, face à la tombe. Des plus tristes, Martha
prit la main de son mari et s’éloigna vers la sortie du cimetière, le long
de l’allée dallée, laissant Clark seul, Lana légèrement en retrait.
[SLOWING DOWN – Alors que Martha et Jonathan s’éloignaient
lentement, Lana, demeurée immobile à l’écart de Clark, l’observait. Il
n’avait pas bougé d’un millimètre. Cette situation attristait Lana au plus
profond de son cœur. Son désarroi n’avait pas été aussi fort depuis des
années, depuis la chute de météorites. Elle qui avait espéré ne plus jamais
ressentir cette souffrance, elle la voyait survenir de nouveau. Elle aurait tant
aimé pouvoir venir en aide à Clark, mais l’impuissance l’en empêchait. La
distance qui les séparait était à la fois physique et psychologique. Lana
aurait eu beau tout essayé, rien n’aurait servi. Aussi, le cœur meurtri,
Lana tourna à son tour les talons et prit la même direction que Martha et
Jonathan. La musique devint plus forte. Au moment où Lana tournait les talons,
Clark, dans son dos, laissait le chagrin, le désarroi s’emparer de lui et le
courage l’abandonner. Alors que deux larmes coulaient le long de son visage
humide, se mêlant à l’eau, Clark se laissa tomber lourdement, sur le sol
dur, à genoux, aux pieds de la tombe – Plan sur Lana dos tourné et Clark en
arrière plan, tombant à genoux – Alors que la musique était devenue très
forte, Lana se retourna lentement et observa Clark, à genoux sur le sol. Elle
prit alors pleinement conscience que toutes les forces et le courage avaient
quittés Clark. Pour la première fois depuis que Lana le connaissait, Clark
semblait se laisser abattre et abandonner la bataille. Il n’avait plus les
forces de lutte. A genoux face à la tombe, les larmes coulant, Clark était
brisé par la souffrance et le chagrin. Rien ni personne ne parviendrait à le
sauver. Clark était seul.
- FIN -
2.13 ONE MORE ANGEL [Farewell – PART 2] / ©
Lanaluv – Mai 2005