#2.12 FAREWELL

 

Smallville © The Warner Bros Television & DC Comics
Smallville created by Alfred Gough & Miles Millar
Superman © DC Comics
Superman created by Jerry Siegel & Joe Shuster
Smallville et ses personnages ne m’appartiennent pas

Except the coyrights above, the entirety of the history and its characters belong to me. I didn't touch any counterpart pecuniary for carried out this writing. For any partial or total reproduction, please ask my authorization.

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PART 1 : INFERNAL SPIRAL

Les Quais – Métropolis – Le lendemain – 19h23

Au loin, au ras de l’eau, dont la surface bletée demeurait plane, les dernière lueurs d’un soleil couchant disparaissaient, leur couleur rougeatre magnifique se mêlant au bleu sublime de l’eau. Le léger vent soufflant à la suface aquatique formait de tout juste perceptobles vaguelettes. Le calme qui resultait d’un tel paysage était envoutant, ensorcelant même. Le paradis n’aurait pas pu être plus beau. La quiétude d’un autre monde enveloppait la surface, tel les profondeurs d’un immense océan, proie à un silence total. La caméra, en un plan accéléré étonnant, tourna sur ses talons afin de filmer le décor, présent dans son dos. Ainsi apparurent les longs quais de la métropole phare de tout le Kansas : Métropolis. Bordé d’une longue et étroite route goudronnée, les quais s’alignaient sur plusieurs kilomètres, au bord de cette mer magnifique. Le long de ces quais, nombre de bateaux, chalutiers ou simples barques, étaient attachés, par de lourdes et imposantes chaines, entourées autour de poupes en acier. Sous l’effet de vagues, presque imperceptibles, les embarcations bougeaient légèrement, allant ainsi à droite et à gauche, à la guise du vent. Le calme intense, présent à plusieurs kilomètres, au large, semblait appartenir à un autre monde, bien différent de celui des quais. De l’autre coté de l’étroite rue, une foret d’entrepots, de tailles et de formes tres différentes, s’étendait, sur plusieurs metres de largeurs et tout le long des quais. Nombre d’entre eux étaient fermé, à cette heures. Néanmoins, quelques-uns parmi eux gardaient une activité intense. Leurs grandes portes d’acier grandes ouvertes, elle manifestait cette activité de divers manières. Ainsi, provoquant un vacarme assourdissant, un trans-palette, son girophare orange lumineux, sortit d’un des entrepots les plus vastes et déposa, à coté de tours de palettes, une nouvelle hauteur de bois. Puis, ayant effectué son travail, la machine revint à l’intérieur de l’entrepot, passant sous une banniere indiquant en grosses lettres noires « ILLUSION WAREHOUSE ». La banniere, constituée de la même consistance d’acier que l’armature de l’entrepot, indiquait en fait le nom de cet entrepot réputé, ici, à Métropolis et que chaque industriel connaissait, au moins de nom. En effet, il n’était pas rare d’etre obligé de faire transiter des marchandises par cet entrepot plutot que par un autre. Chaque chef d’entrprise aurait aimé connaître les raisons d’une telle obligation pourtant les réponses n’arrivaient jamais à destination. Une force invisible semblait agir pour effectuer ce transit. La caméra, plongeant au ras du sol, bétonné, entra à son tour dans l’entrepot, qui paraissait encore plus impressionnant vu de l’intérieur. D’une longueur de pres d’un Kilomètre, il était également assez large. Son armature en acier était pourvu d’un toit en verre, de forme pointue, par lequel passait, jadis, les chauds rayons du soleil. Dans tout l’espace de l’entrepot, de longues allées de palettes étaient alignées, formant ainsi de hauts couloirs de bois, faiblement éclairés, le long desquels les transpalettes s’aventuraient, leur girophare lumineux. Le trans-palette qui venait d’entrer dans l’entrepot fila jusqu’au fond de l’allée, en face. La caméra, quant à elle, bifurca sur la gauche et longea l’allée, jusqu’au coin de l’entrepot. Des cris d’hommes, hurlant des conseils ou des ordres, pour les plus influents, se faisaient entendre, ici et là. Arrivé au coin de l’entrepot, sombre et propre, la caméra tourna sur sa gauche, arpentant ce nouveau couloir, haut et faiblement éclairé. Au loin, un trans-palette, transportant une hauteur de huit palette, avançait en direction de la caméra, à allure lente, mais sûrement. Le choc etait inévitable, la caméra restait dans la même position, le trans-palette n’avait aucune possibilité de tourner … Et enfin, arrivé à hauteur de l’appareil, la caméra fit une embardée sur sa droite et, se penchant, réussit à passer de travers entre le petit espace séparant le trans-palette de la paroi de bois formée par les tours de palettes. Puis, redressant son plan, la caméra reprit son travelling rapide vers l’avant, se rapprochant bientôt du fond de l’entrepot, visible par l’obscurité qui y régnait. Ainsi arrivé, elle s’éleva alors lentement dans les airs jusqu’à se trouver à trois ou quatre mètres de hauteurs, filmant au bas, de maniere verticale, le sol dur et poussiereux de l’entrepot. Fixant ainsi son plan pendant de longues secondes, la camera plongea ensuite vers le sol, à une vitesse hallucinante. Aussi, elle traversa le sol, passant au travers, ne rencontrant aucun autre obstacle. Elle venait en fait de pénétrer dans une autre salle, au sous-sol, visiblement oubliée par le temps. D’une taille des plus restreinte, elle devait être inconnue des ouvriers travaillant au-dessus. L’habitacle de cette étrange pièce faisait penser qu’elle avait dû etre là avant la création de l’« ILLUSION WAREHOUSE », qui était bati de façon moderne. La salle, quant à elle, avait un aspect grisatre et sale, envahie d’une pénombre quasi-totale. Le seul élément qui éclaircissait les lieux était une petite ampoule, à faible puissance, accrochée au plafond bas, en pierre froide, par un cordon court plastifié. La faible lueur jaunatre permettait néanmoins de sonder les lieux, envahie d’une poussiere impressionnante : elle n’était pas vide. Sous la lumiere, un homme, de couleur nlanche, à l’impressionnante carrure, était assis sur une antique chaise en bois d’ébène, placée au centre de la salle. Habillé d’un costume noir italien, d’une chemise blanche et d’une cravate noire, sa place était assez curieuse. Ses cheveux rasés et sa barbe inexistante lui donnaient l’aspect d’un videur, qui n’aurait aucune raison de se trouver dans un tel lieu. Une petite valise, en acier, était posée, verticalement, sur le sol dur de la salle, à droite de la chaise. Tenant dans ses mains le journal du jour du « Daily Planet », l’homme avait croisé une de ses jambes sur l’autre, restée à terre. Son regard allant de droite à gauche sur un article, au centre du journal, il demeurait impassible, ses rétines noires se baladant de gauche à droite, lisant une à une chaque ligne de l’article en question. L’impassabilité de l’homme était étrange, déroutante même. Quel était la raison de sa présence ici ? Qu’attendait-il ? Surtout que sa seule présence ne pouvait pas être responsable de tous les bruits se faisant entendre, résonnant, dans la salle. Régulirerement, un bruit surprenant de froissement de tissu se faisait entendre, plus aigu au fil du temps. En tendant l’oreille, il paraissait même ne pas être le seul bruit de la salle. Soudain, alors qu’il était arrivé quasiment à la fin de l’article, l’homme massif esquissa un large sourire, ravi de ce que disait l’article. Enfin, parlant aux murs visiblement, il éleva la voix :

Homme : cette Chloé Sullivan a tout compris à la vie … « Manger ou être mangé […] la loi du plus fort » … dommage que tu n’aie pas appliquer ce théorème …

Cette fois il n’y avait plus aucun doute : l’homme n’était pas seul. Ainsi, en un nouveau plan accéléré, la caméra arreta de filmer l’homme de devant et, passant derriere son dos, éleva son plan au dessus de sa tête, afin d’identifier ce qui se trouvait au fond. Ainsi, une forme floue apparut : asses longue, prenant toute la largeur de la salle mais assez basse. Cela ne ressemblait pas à un corps, c’était trop haut. Pourtant, quelque chose ou quelqu’un, remuait légèrement à mi hauteur. Malheureusement, en raison de la pénombre intarrissable règnant, il demeurait impossible d’identifier de quoi il s’agissait. L’homme massif tourna la page du journal, lentement, provoquant un bruit de papier assourdissant, dans le calme alentour. Reportant son attention au journal, ne le quittant pas des yeux, l’homme ouvrit une nouvelle fois la bouche, sans détacher ses yeux des colonnes du « Daily Planet ».

Homme : du calme Chérie … tu vas pas t’envoler tu sais ?

L’article qui suivait, parlant de l’exposition au Luthor Museum ne semblait pas interesser l’homme massif. Ainsi, il tourna une nouvelle fois, de façon bruyante, la page. Le calme revint rapidement, ponctué néanmoins par de bruits de froissement de tisssu et de hurlement étouffé : quelqu’un devait être retenu prisonnier. Quand soudain, un bip aigu, long, se fit entendre. Légèrement surpris, l’homme quitta le journal des yeux et posa son regard sur le cadran de sa montre en acier, à son poignet droit. Le contour brillait d’une lueur vert fluo, indiquant qu’il était temps pour l’homme de faire ce qu’il savait. Ainsi, regardant fixement la montre, l’homme esquissa un large sourire.

L’homme : c’est l’heure !

Ainsi, apres avoir observé pendant de longues secondes sa montre luxueuse, l’homme se leva et, pliant son journal, le posa sur le sol, à gauche de la chaise. Il prit aors la malette en acier, à droite de la chaise et la posa sur la chaise, horizontalement. Ouvrant les clapet, sur le coté, il l’ouvrit completement. Ainsi, il révéla un habitacle en PVC noir, dans lequel étaient rangé dans leur compartiment respectifs : une sereingue en verre et trois flacons, en verre également. Ils contenaient un étrange liquide rougeatre transparent. L’homme sortit la sereingue ainsi que la flacon rangé le plus à gauche de l’habitacle. Les deux objets dans les mains, il referma la malette. Il posa ensuite la sereingue de verre sur le couvercle de malette et s’affaira autour du flacon. Lentement, alors que les hurlements étouffés s’amplifiaient, l’homme dévissa le couvercle du flacon et le laissa tomber sur le sol, sur lequel il roula. Il reprit ensuite la sereingue et, lentement, injecta le liquide rougeatre dedans. Une fois le transfert effectué, il lacha le flacon qui se brisa en morceaux sur le sol dur. Le regard fixé sur l’aiguille, l’homme laissa un filet du liquide sortir de la sereingue. Puis, levant la main vers le plafond, il tordit le cordon plastifié de l’ampoule de façon à diriger la lumiere vers le fond de la salle. Des cet instant, l’origine des hurlement apparut : une longue civiere à l’armature d’acier était installé au fond de la salle. Dessus, était installé une jeune fille habillée d’un jean délavé et d’un débardeur blanc à la coupe longue. A son cou était accroché un collier en or magnifique, au pendentif d’un vert magnifique. Ses longs cheveux noirs étaient attachés en un chignon légerement défait, une longue mèche tombant sur son visage. Ses pieds et ses mains étaient attachés par des sangles à la civiere. Lentement, la sereingue à la main, l’homme s’approcha d’elle, jusqu’à se trouver aux cotés d’elle. La bouche baillonée, le regard apeurée, Leyana Leon se demandait ce qui allait encore lui arriver. L’homme leva encore un peu plus la sereingue, la regardant d’un regard emerveillé. Il aimait tant cette situation, se trouvait maitre des jeux. Leyana, quant à elle, hurlait le plus fort possible et essayait de se débattre, en vain.

Homme : tu m’excuseras ma jolie, mais j’en ai marre de t’entendre gémir à longueur de temps !

Ainsi, il amorça un geste vers elle. Leyana essaya de se débattre mais cela ne servait à rien, l’aiguille se rapprochait dangeureusement de son cou. Ainsi, il la planta doucement dans la chaire, avant d’appuyer sur le pignon de la sereingue. Des cet instant, Leyana cessa de bouger, son regard figé. Son corps arreta de bouger, seul son souffle demeura, un souffle ralenti, comme le rythme de son cœur. Alorsun lueur rougeatre teinta la retine de ses yeux, alors que son esprit s’en allait ailleurs.

~GENERIQUE~

 

Railway Station – Smallville – Le matin même – 9h26

Un soleil pâle mais claire s’élevait tout doucement au dessus de la petite bourgade au doux nom de Smallville . Le ciel, d’un bleu pastel magnifique, n’acceptait en cette nouvelle journée aucun nuages, que ce soit un simple cumulus blanc ou une toute autre brume nuageuse. Seul l’astre solaire, brillant, avait sa place au milieu de cette étendue bleutée. Malgré la température, peu élevée, présente à Smallville, une attitude toute particuliere, propre à la petite cité règnait. Comme à son habitude, et bien que le nombre d’habitants y soit plutot restreint, une activité assez intense était toujours de mise au centre-ville, épicentre de la campagne alentour. Ainsi, chaque jour, que ce soit l’apres-midi ou le matin, des dizaines de campagnards s’affairaient au centre de Smallville, se mêlant parmi les citadins mêmes. Une activité qui n’était pas sans rappeler celle de la métropole voisine, Métropolis. Même si l’affluence n’était relativement pas la même, l’activité était assez semblable. Elle se faisait doublement sentir à l’un des points d’arrivage à la petite bourgade : la gare ferroviaire.
Filmant jusqu’alors le ciel claire et froid, présent au dessus de la ville, la caméra plongea soudainement vers le sol, filmant une imposante batisse de verre. Haute de plusieurs metres mais pourtant plus longue que haute, la gare était pourvue d’un toit en V dans sa totalité vitrée. Les faibles rayons du soleil, passant au travers, réchauffait l’atmosphere intense règnant à l’intérieur de la gare. A plusieurs metres en dessous, peu visible à cause du flou provoqué par la vitre, une foule de personne, ressemblant à s’y méprendre à une immense fourmillere, remuait en tous sens, à une vitesse ahurissante. Pourtant, le plan ne s’y attarda pas. Elle plongea dans cet endroit, situé à l’arriere de la batisse, à découvert. Ainsi apparut deux voies de chemin de ferre, parallèles, installées derriere, séparant ainsi la grande gare et un autre batiment, lui aussi à l’aspect moderne, identique à la gare. Au bord du quai, du coté de la gare, un long train, métallique, s’étendait de tout son long, immobile. Chacune de ses portes fermées, il laissait un flux continu de passagers pénétrer à l’intérieur, trainant péniblement une lourde valise derriere eux. Sur le quai, à la sortie du grand batiment de verre, une flot encore plus impressionnant se pressait, en tous sens, constitué de dizaines de voyageurs plus pressés les uns que les autres. Majoritairement de mauvaise humeur, aucun d’entre eux ne semblait preter attention aux autres passagers, n’ayant qu’une seule idée en tête : ne pas rater le train. Ainsi, jaillissant des portes coulissantes en verre, du hall de la gare, des dizaines de personne sortaient en furie, s’affairant à entrer dans le train, dont les fenetres offraient une vue envieuse dans les habitacles à l’aspect antique. La caméra, toujours en suspend au dessus des rails, continua de filmer ainsi la salle, immobile. Plus les minutes passaient et plus le flux de passagers augmentait, le brouhaha augmentant également en proportion. Si cela continuait comme cela, le train serait plein avant même que la moitié des passagers ne soient entrés. Et subitement, un autre bruit, de freins ferrailleux, se fit entendre, à l’une des entrées ferroviaires de la gare. Bientôt, dans un bruit assourdissant, un deuxieme train, identique au premier, vint s’immbiliser de l’autre coté du quai, parallèlement au premier. Dans un dernier bruit de ferraille horrible, il s’arreta, face au quai, lui aussi surpeuplé de passagers, attendant ce train précisément. Les portes des compartiments s’ouvrirent subitement, simultanément et le brouhaha reprit de plus belle, jusqu’alors couvert par l’arrivée assourdissante du train. Apres quelques secondes de « calme » relatif, la clameur revint encore plus forte. Une nouveau flot de voyageurs quitta le deuxieme train, chacun d’eux sortant des compartiments, tirant ou tenant leurs valises. Leur attitude était néanmoins plus tranquille que celle de ceux qui voulaient entrer dans le train. Le sourire aux levres, l’attitude zen, ils ne se pressaient pas de sortir et de rentrer dans le hall de la gare. Alors que la foule des passagers partant et revenant se mêla peu à peu, le flot de voyageurs devint encore plus floue : la comparaison avec une fourmillère géante était cette fois inévitable. Et soudainement, la caméra plongea vers le quai, ayant visiblement repéré quelque chose, ou quelqu’un. Ainsi, elle s’approcha lentement du quai, ou plutot de la foule s’y affairant, allant soit vers la gare soit vers le train. Progressivement, le plan se resserra sur la foule, en plein centre, la personne qui l’interessait ressortait étrangement parmi la foule. Plantée au milieu d’une foule mouvementée, cette personne, elle, demeurait figée sur place, enfin paisible. Son sac de voyage, des plus imposants, posé à l’épaule droite, elle avait laissé son bras le long de la lanniere, ses fins doigts refermés élicatement dessus. Immobile, habillée d’un jean délavé et d’une veste beige ornée d’une capuche bordée de foururre, la jeune femme n’avait pu s’empecher de lever la tête vers la devanture du batiment de verre. Ses longs cheveux noirs, légèrement mêlés, d’une façon qui paraissait fashion, tombaient sur ses deux épaules, le long de son visage sublime, légèrement bronzé. La prunelle de ses yeux d’un marron noisette envoutant ne pouvait se détacher du mot « SMALLVILLE », suivi deceux de « RAILWEY STATION ». A cet instant, un large sourire était apparu sur ses magnifiques lèvres, parfaites, découvrant alors deux rangées de dents blanches affirmant de plus belle la perfection de ses traits. Le souvenir de son départ, un peu plus de six mois plus tôt, lui revenait en mémoire. Ce moment, si difficile à vivre, ne s’était pas fait sans larmes. Elle se rappelait chacune des raisons qui l’avaient poussé à partir et de l’état dans lequel elle était avant de rejoindre la France. Six mois, plus tard, elle revenait heureuse comme elle ne l’avait jamais été avec une satisfaction toute particuliere : elle avait repris le contrôle de sa vie. Son avenir, si flou six mois plus tard, était devenu on ne peut plus claire. Elle savait qui elle était et ce qu’elle voulait devenir. Aucun doute, so voyager au pays de Léonard De Vinci avait été révélateur. La caméra alors vers la jeune femme et, filmant du ras du sol, admira, contempla même le visage mur et radieux de la jeune femme : Lana Lang était de retour à Smallville.

 

Ferme des Kent – Smallville – 10h12

Le calme le plus total règnait dans la grange de la famille Kent, comme sur l’ensemble du domaine de la famille. En effet, Jonathan, d’ordinaire occupé à faire tourner la Ferme, avait dû quitter Smallville pour se rendre à Métropolis. Selon ses dires, une affaire entre un de ses amis et le défunt Lionel Luthor demandait ses services. Ainsi, il serait absent toute la journée. Clark, son fils, toujours occupé à chercher des éléments concernant sa destinée, était lui aussi absent, comme souvent depuis quelques temps. Seul membre de la famille Kent demeurant : Martha Kent. En l’absence de ses deux « Hommes », elle devait s’occuper de faire le maximum, ce qui n’était pas peu dire, elle se rendait finalement compte des taches que devaient accomplir son mari, chaque jour de sa vie. Ainsi, une révélation venait à elle : comment réussissait-il à toujours tout terminer avant la fin de la journée ? C’était réellement inhumain. Apres avoir donné de l’eau aux vaches, Martha était rentrée dans la cour avec le dernier seau vide. Alors, elle se dirigea, d’une mine rapide mais fatiguée, vers la vaste grange en bois rouge, un peu plus loin sur sa gauche. Ainsi, apres quelques secondes, elle pénétra à l’intérieur, au rez-de-chaussée, le seau à la main. Pénétrant dans la douce atmosphere ombrée de la grange, le visage fatigué, la mère adoptive de Clark fila ainsi jusqu’à l’établi de Jonathan, au fond, à droite. Le bruit de ses pas rythmé par la résonnance, elle s’arreta alors devant et y déposa le seau en plastique rouge. Puis, sachant ce qui l’attendait à la maison, elle tourna les talons, la tete déjà levée vers la sortie de la grange. Quand soudain, l’oreille aux aguets, elle se figea sur place : un leger bruit de froissement de tissu avait attirée son attention, venant du loft de Clark, à l’étage. Au premier abord, elle crut avoir révé. Puis, le même bruit, plus accentué, se fit entendre. Qui pouvait bien se trouver là-haut ? Clark et Jonathan étaient partis … Intriguée, Martha s’approcha de l’escalier de ois, un peu plus loin et tournant sur sa gauche, posa son pied sur la premiere marche. D’une allure avide d’en savoir plus, Martha gravit ainsi une à une chaque marche de l’escalier, jusqu’à arriver au palier, un peu plus haut. Tournant sur sa droite, elle franchit les dernieres marches, dirigeant son regard bienveillant vers le loft. En voyant ce qu’il se passait, elle ne termina même pas de monter les marches, c’était si surprenant. A droite, devant le canapé, la silhouette angélique de Leyana, habillée d’un long débardeur blanc et d’un jean délavé, ses longs cheveux noirs relevés en un chignon, s’affairait à ranger des affaires dans un imposant sac de voyage. Etant donnée la vitesse dont elle était eprise, la jeune fille devait être des plus pressées de quitter les lieux. Surprise, Martha ne put s’empecher de laisser cette phrase franchir ses levres, bien malgré elle :

Martha : Leyana … où vas-tu ?

La surprise de Leyana fut telle qu’elle crut qu’elle allait avoir une attaque cardiaque. Le rythme de son cœur s’était soudainement emballé au moment où Martha s’était adressé. Plus par reflexe qu’autre chose, n’ayant pas reconnue la voix, Leyana se retourna vers sa belle-mère et la regarda tout d’abord d’un air apeuré. Puis, reconnaissant les traits bienveillants du visage de Martha, bien qu’en cet instant toute sa bienveillance avait disparue, Leyana esquissaa un sourire de soulagement, qui ne dura pourtant qu’un court moment. L’instant suivant, Leyana avai retrouvé toute la tension qui la tiraillait de haut en bas et s’était retourné vers ses affaires. Recommençant à les plier à la va-vite avant de les fourrer dans son sac de voyage, la jeune femme répondit néanmoins à Martha, d’une voix déçue :

Leyana : je quittes Smallville !

L’effarement de Martha gagna de nouveaux échelons. Elle s’était imaginé que, brouillée avec Clark, Leyana avait décidé de quitter la maison pour quelques temps, attendant que les choses reviennent à la normale. Mais quitter Smallville. Elle gravit les dernieres marches de l’escalier et, posant le pied sur le sol du loft, avança d’un pas, avant de reprendre la parole, abasourdie :

Martha : tu quittes Smallville ??

Leyana, bien que touchée par la deception de Martha, continua de plier ses vêtements et de les ranger le plus rapidement posssible dans le sac de voyage.

Leyana : oui … avant qu’il ne soit trop tard …

Décidément, plus la conversation avançait et moins Martha ne comprenait ce qui se passait ; ce qui n’était pas du tout de son gout. Que s’était-il passé pour que Leyana decide de tout quitter si subitement ? Quel bouleversement avait changé la donne ? Elle devait comprendre, il le fallait à tout prix. Elle avança d’un nouveau et, d’une voix toute aussi suspicieuse, reprit la parole, n’abandonnant pas :

Martha : mais pourquoi ?

Cette fois, Leyana arreta ce qu’elle était en train de faire. Se redressant un peu, fixant la paroi murale en bois, face à elle, répondit d’une voix desemparée.

Leyana : ce serait trop long à vous expliquer … disons que je le fais dans l’interet de tous ?

Immédiatement, la phrase inéluctable apparut, tel un réflexe :

Martha : dans celui de Clark également ?

Martha n’avait jamais voulu faire souffrir Leyana, elle avait toujours éprouvée une grade affection pour elle. Mais elle voyait déjà la souffrance que cela infligerait à Clark lorsqu’il apprendrait qu’elle était partie. Il avait déjà vécu cela six mois plus tot, elle ne voulait vraiment que cette situation recommence. Leyana, de son coté, continua de fixer un long moment la paroi murale, avant de reprendre, d’une voix plus douce :

Leyana : je le fais surtout dans son interet …

Martha esquissa une expression de compréhension, que Leyana ne vit pourtant pas, puisqu’elle lui tournait le dos. Elle comprenait parfaitement la souffrance qui devait hanter Leyana, ce qu’elle devait endurer en le quittant. Visiblement cette décision ne venait pas de son cœur, mais s’imposait. Pourtant, Martha ne pouvait s’empecher de penser que Leyana ne réagissait jamais comme cela d’habitude, en fuyant les problemes.

Martha : qu’est ce qui t’arrive Leyana ? … Depuis quelques temps, tu n’es plus la même !

Cette fois, la jeune femme ne s’interrompit pas et, continuant de ranger de nouvelles affaires dans son sac, répondit à Martha, d’une voix légèrement frustrée :

Leyana : c’est juste que je ne supportes plus cette vie, j’ai tellement honte de moi … tout n’est que mensonge !

Martha avança d’un nouveau pas, elle ne se trouvait plus quà trois mètres de Leyana, elle pouvait presque voir son visage. Une répugnance impressionnante pouvait se lire sur les jeunes traitts de son visage. A la vue de cela, Martha ne put s’empecher de lui rétorquer :

Martha : non, tu sais que c’est faux !

La réaction de Leyana fut imprévisible : brusquement, elle se retourna pour la premiere fois vers Martha, la fixant d’un regard profondément déçu, éhonté même. Lorsque leurs regards se croiserent, Martha prit pleinement conscience de la douleur qui traversait Leyana : ses yeux brillaient d’une étrange lueur.

Leyana : oh Martha, si vous saviez qui je suis ! J’ai honte que vous m’ayez consideré comme votre fille, je ne mérite pas ça !
Martha : Leyana, je ne peux pas te laisser dire cela !
Leyana : mais c’est la stricte vérité ! Je ne suis pas cet ange que vous croyez voir en moi, loin de là !

Leyana semblait avoir laisser échapper tout ce ressentiment qui la minait de l’intérieur depuis de longues semaines, peut etre même de longs mois. Elle baissa alors le regard au sol, le visage meurtri d’une profonde deception. Elle semblat ne pas supporter le regard de Martha, comme si elle ne l’avait pas mérité. Puis, lentement, elle se retourna et revint vers son sac, ouvert, et ses affaires, posées à coté. Ainsi, dans un silence des plus lourds, elle se remit à plier et ranger les vetements. Martha, le regard effaré mais triste, l’observa un long moment faire, en silence, ne sachant que dire. Leyana l’estimait beaucoup visiblement, beaucoup plus qu’elle ne l’avait pensé. Désormais, elle en avait même honte, pour une raison qu’elle ignorait, pour une raison qui était peut etre la même que celle de son départ. Un léger renifflement, provenant de Leyana, brisa le silence alors que Leyana rangeait ses dernieres affaires dans son sac. Martha, elle aussi, sentait les larmes monter à ses yeux, elle était vraiment triste de savoir que celle qu’elle considerait comme sa fille allait disparaître de sa vie. Prenant sur elle et d’une voix la plus douce et attentionnée possible, Martha reprit la parole, dans un souffle :

Martha : tu en as parlé à Clark ?

Leyana avait tres bien entendu la phrase de Martha mais elle ne répondit pas tout de suite. Elle plia les dernieres affaires posées sur le divan puis, rompant le silence quasi-total de la grange, tout juste ponctué de renifflements, elle ferma la fermeture éclaire de son sac de voyage. Alors, elle le mit à son épaule droite et se retourna vers Martha qui, le visage grave, la regarda faire. Aussi, elle aperçut un visage humide et triste, profondément arnaché à une douleur incommensurable. Leyana avança de deux pas, se trouvant alors à un mètre de Martha. La mere de Clark reprit, comprenant combien il devait etre difficile pour Leyana d’aborder le sujet. Mais elle devait savoir.

Martha : (voix basse) tu comptes lui dire au revoir ?

Leyana, jusqu’alors le regard braqué sur le sol, remonta lentement la tete vers Martha, la regardant dans les yeux, dans un effort surhumain.

Leyana : non, c’est au dessus de mes forces … il serait capable de me faire changer d’avis … mais cette éventualité n’est pas envisageable …

Martha acquiesça d’un discret abaissement des paupiere, accordé au petit abaissement de tete. Même si elle savait que Clark regretterait au plus haut point cette décision, Martha comprenait tres bien ce qu’elle devait ressentir. Néanmoins, elle reprit la parole d’une maniere encore plus douce, délicate.

Martha : tu sais , il a le droit de savoir.

Leyana fit oui de la tete alors qu’une nouvelle larme coulait lentemet le long de sa joue douce et pulpeuse.

Leyana : je sais …

Face à Martha, Leyana baissa une nouvelle fois la tete. Dans le même temps, elle plongea la main dans une des poches arrieres de son jean grisé et en ressortit un objet rectangulaire, de couleur noire, transparent. Elle le tendit à Martha, qui l’identifia du regard : il s’agissait d’une cassette de camescope.

Leyana : (le regard pénétrant) vous pourrez lui donner ceci ?

Sans un regard à Leyana, Martha prit la cassette et l’observa un instant.

Leyana : il comprendra … du moins, je l’espere …

Apres avoir contemplé pendant de nouvelles longues secondes l’enregistrement, Martha releva finalement la tete, observant Leyana d’un air compatissant. Elle savait ce qui avait dû en couter à Leyana de tourner ce film, pour Clark mais elle gardait un infime espoir que cela pourrait etre beaucou mieux, s’il savait.

Martha: tu devrais lui donner toi-même …
Leyana : je ne veux prendre aucun risque …

Martha comprit alors qu’elle ne pourrait plus la faire changer d’avis. Leyana était décidée à partir et avait tout prévu pour éviter tout contact avec Clark, la cassette en était la preuve vivante. Elle regarda une derniere fois les yeux brillants, magnifiques de la jeune Leon et esquissa un timide sourire. Peu lui importait qui était réellement Leyana, dans son cœur elle resterait toujours son enfant de cœur.

Leyana : je n’oublierais jamais ce que vous vez fait pour moi, Martha …

Martha ne put plsu s’en empecher. Elle avança de deux pas vers Leyana et l’entoura de ses deux bras, autour de son cou, dans une étreinte maternelle la plus chaleureuse possible. Leyana, posant sa tete sur l’épaule de la jeune femme, fondit alors en larmes, posant ses mains dans le dos de Martha. Elle comprenait enfin le sens que voualit donner aux mots « etreinte vivifiante » que Clark répétait sans cesse. L’étreinte de Martha avat un pouvoir étrange. Elle faisait l’effet d’un aiment, comme si Martha aurait aspirée la souffrance de Leyana. Toutes deux souriantes désormais, elle demeurerent l’une contre l’autre, toutes deux les yeux brillant.

Martha : tu feras toujours partie de la famille … qui que tu sois …
Leyana : merci …

Elle n’en revenait pas de ce qu’elle venait d’entendre. Malgré ce que Leyana était en train de faire, elle allait faire souffrir son fils atrocement, Martha ne lui en voulait pas. Elle demeurait si gentille et bienveillante qu’au premier regard. Enfin, elle lacha Martha et, s’écartant d’elle, lui adressa un dernier sourire armé de ses yeux brillants. Martha lui serra une derniere fois la main, alors que Leyana hissait un peu plus son sac à l’épaule. Puis, apres un dernier regard, elle quitta Martha, la contournant, avant de se diriger en direction des marches. Se retournant, la main serrée sur la cassette, Martha la regarda s’approcher des marches puis disparaître, au tournant. Lentement, Martha rejoignit à son tour l’escalier, s’arretant au premier palier, pres de la rambard, le regard dirigé vers le bas : Leyana, son sac à l’épaule, sortait de la grange.

 

Daily Planet – Métropolis – 10h21

Lex Luthor.
Cette personne, pourtant connue de toute le monde, à travers chaque continent de la planète demeurait pourtant celui le moins connu du monde. Fils du défunt Lionel Luthor, Lex avait hérité ainsi à sa mort de l’empire LuthorCorp. Tout le monde à l’époque le prenait pour un fils de riche, exilé à Smallville pour son insolence et son incapcité à suivre les traces de son père. Personne dans le monde des affaires ne le croyaient à cette période capable de diriger le monstre du business qu’était à l’époque la LuthorCorp. Même si, quelques mois avant la mort de Lionel, cette suprématie avait un peu perdu de sa valeur. Chacun voyait en l’arrivée de Lex aux commandes de la multinationale le meilleur moyen d’en finir avec la tyrannie des Luthor. Mais c’était sans compter sur le digne successeur de Lionel qu’était Lex. Cette erreur de voyance avait valu le plus gros bide du business. Lex savait tout cela, et pendant les premieres semaines avait encouragé cela. Ainsi, le moment venu, faisant preuve d’un esprit manipulateur au moins à la hauteur de son pere, il avait réussi à acheter des parts, dans les autres entreprises que Lionel n’avait jamais pu entrevoir en reves. Il avait aussi réussi à acheter nombre des laboratoires pharmaceutiques de Métropolis et s’attaquait désormais au marché mondial. Non seulement la LuthorCorp s’était refait une réputation mais elle en ressortait même plus forte que jamais. Depuis sa création, jamais la multinationale n’avait été aussi présente, dans tous les domaines. Apres 9 mois à sa tête, Lex était devenu le nouveau maitre des affaires et s’était fait une réputation aussi impressionnante que celle de son père, sa froideur était respecté, faisait même peur. L’apprentissage que Lionel avait inculqué, à chaque minute de sa vie, à son fils, avait finalement porté ses fruits : Lex était devenu son digne successeur. Il allait même pouvoir faire aboutir ce projet, laissé en suspend à l’heure de sa mort : révéler le secret de Clark KENT au grand jour. Cela n’était plus qu’une question de temps. Grâce à l’aide précieuse de Chloé Sullivan notament, il allait enfin savoir ce qui se tramait dans les origines de Clark, son « ami ».
La caméra, fixée à mis hauteur, dans le ciel de Métropolis, filmait cette immense tour de verre, face à elle. Constituée d’une armature d’acier puissante et de parois vitrées superbes, la tour du Daily Planet s’élevait magistralement au centre-ville, devant celle de la LuthorCorp, visible, derriere elle. Le ciel, desormais un peu nuageux, malgré le soleil chaud toujours visible, refletait sur cette paroi vitrée, magnifique. A deux ou trois metres de la tour, la camera restait figée, ainsi, face à elle, ne pretant attention aucune autre chose. Et soudain, relevant son obectif, la camera observa, contempla même le globe terrestre, de couleur or, fixée au sommet de la tour. Enveloppée d’une ceinture dorée, le globe, tournoyant lentement sur lui même portait, en lettres dorées plus foncées, les mots « The Daily Planet ». L’observation de ce sommet, intriguant, donnait une sensation étrange, comme le temps qui s’écoule, lentement, paisiblement. Le contraste avec le role de cette tour était assez impressionnant. Rien, en son for intérieur, n’avait de paisible. C’était même tout le contraire. Quittant enfin des yeux le globe tournoyant, la caméra baissa légèrement son objectif vers la baie vitrée, magnifique, à l’ultime étage de la tour. Alors, dans un lent travelling en avant, elle s’avança vers elle, le ciel se reflétant dedans de moins en moins visible. La salle de rédaction se trouvant derriere la vitre, elle, devenait de plus en plus net. Ainsi, comme une évidence, la caméra traversa la vitre, dans une action douce et délicate et pénétra dans l’immense salle de rédaction du Daily Planet. Le calme et le silence si paisibles présent à l’extérieur, dans le ciel de Métropolis n’avaient plus leur place en cet endroit. D’une couleur à dominante marron claire, d’un plafond assez haut, vaillament éclairée, la salle était proie à un bruit continu abrutissant. Elle était constituée ainsi : une allée, parquée, partageait la salle en deux, en sn centre, d’un coté à l’autre, menant d’un grand escalier en bois, descendant vers l’étage inférieur à un bureau, de l’autre coté. D’s deux coté de cette allée, une dizaine de bureau, en bois d’ébènes, étaient installés. Installés par deux, l’un en face de l’autres, ils étaient la propriété des différents journalistes responsables des chroniques du journal. Soit assis à leur bureau, sur lequel était posé un écriteau en fer dorée, portant leur nom en lettre noirs, ils tapaient sur ordinateur hi-tech leur prochain article, soit étaient absents et recueillaient des informations sur le terrain. On voyait également nombre d’entre eux, habillé en costume pour les hommes et en tailleur pour les femmes, circuler d’une allure pressée entre les différents bureaux, discutant par instant avec un collègue. S’interessant à une journaliste, métisse aux longs cheveux lisses noirs, habillé d’un tailleur noir, un dossier dans les mains, le regard braqué dessus qui se levait de son bureau, pres de l’allée, la caméra quitta son plan aérien et la suivit. Le nez toujours dans ses papiers, la jeune femme suivit l’allée parquée, connaissant parfaitement le chemin. Ainsi, arrivé au bout de celle-ci, elle tourna à gauche, longeant la longue rambard en bois pres de l’escalier. Un peu plus loin, contre le mur du fond, pres de la photocopieuse, un jeune homme, la vingtaine, les cheveux noirs, courts, coiffés à plat, s’affairaient à poser des feuilles dessus et à les photocopier. Jeune stagiaire au journal, il passait le plus claire de ses journées à cela. Mais, trop timide pour dire le moindre mot, il se laissait faire. Revenant pour la énième fois vers la photocopieuse, une pile de feuille dans les mains, il s’en approchait, au moment où la jeune métisse, passant pres de lui, s’adressa à lui.


Aline : depeche-toi Jimmy, j’ai pas que ça à faire !

Le dénommé Jimmy n’avait pas entendu la jeune femme arriver et, effrayé, suite à des gestes trop peu sure, il laissa tomber la pile de feuilles glisser de ses mains, malgré sa tentative desesperée de les récuperer. La jeune femme, soupirant, tourna sur sa droite et commença à descendre l’escalier en bois, assez large, vers le bas plus ombrée en raison du plafond. Plusieurs journalistes montaient à sa rencontre, à sa gauche dont le premier, agé d’un cinquantaine d’années, seul. Le regard bienveillant, habillé d’un pantalon de costume gris et d’une chemise noire, l’homme, en la croisant, esquissa un léger sourire, la voyant arriver à sa hauteur.

Aline : Bonjour Perry !

Le dénommé Perry White, redacteur en chef du journal depuis maintenant trois mois, lui répondit d’une voix calme, posée :

Perry : Bonjour Aline

Perry, les mains dans les poches, son regard bleu, ridé assez apaisé, gravit les dernieres marches, lentement. Arrivé au sommet, ayant posé son premier pied sur le sol parqué de la salle de redaction, fronça légèrement les sourcils, voyant le jeune Jimmy, pres de la photocopieuse, affairé à ramasser ses feuilles. Compatissant, Perry s’approcha de lui, et s’arreta à coté de lui, le regardant d’un air bienveillant.

Perry : Jimmy …

Interpelé par cette voix gentille, le jeune Jimmy s’arreta de ramasser les feuilles et releva la tete vers son patron , lui adressant un regard apeuré, stressé. Reconnaissant les traits ridés de Perry, debout devant lui, le jeune homme, inconsciemment, amplifia le tremblement de son corps. Préférant reprendre le rangement de ses feuilles afin de masquer au mieux son malaise, Jimmy attendit la suite. Ne pretant pas attention à l’attitude de Jimmy, Perry continua sa phrase …

Perry : … tu as vu Chloé Sullivan ?

Jimmy, d’une voix quelque peu tremblottante, le regard toujours braqué sur les feuilles, sur le sol, s’empressa de répondre, le plus clairement possible.

Jimmy : oui Monsieur White … euh … elle est dans votre bureau (baissant un peu la voix) … enfin je crois …

Cette attitude pretait plutot à sourire. Bien que Perry avait pris l’habitude de ne pas le manifester pour ne pas destabiliser un peu plus son stagiaire, cette fois il ne put s’en empecher.

Perry : (souriant) merci Jimmy …

Puis, laissant Jimmy à ses papiers, Perry tourna les talons, se dirigeant vers l’allée menant à son bureau. Un sourire aux levres, les yeux levés vers le ciel, il s’y engagea, l’esprit ailleurs. Alors, d’une voix basse, adressée à lui même, il dit :

Perry : rappelles-moi de ne plus embaucher de « OLSEN » …

Puis, soupirant, Perry revint quelque peu à lui, dirigeant son regard sur cette porte en bois d’ébène, au fond, portant un écriteau en or, orné de lettres noires : « Perry WHITE – Redacteur en chef ». Reprenant son sérieux petit à petit, bien que conservant un sourire accentué, Perry posa sa main sur la poignée ronde de la porte et, la faisant tourner sur un demi-tour, l’ouvrit rapidement. Ainsi, quittant le brouhaha de la salle de redaction, il entra dans un petit bureau, tres éclairé : le sien. Baignée par la lueur du soleil passant au travers de la baie vitrée, au fond, une agréable ambiance de bonne humeur l’enveloppait. Sur la droite, pres de la baie vitrée, un imposant bureau en bois d’ébène était installé, sur lequel une foule de feuilles gisaient, en pagaille. Derriere lui, un fauteuil en cuir attendait Perry alors que deux autres fauteuils, devant, étaient reservés aux invités ; l’un d’eux, celui de gauche, était occupé : Chloé Sullivan, habillée d’un pantalon et d’une veste de tailleur noire, et d’un chemiser blanc, coiffée d’une coupe plate magnifique, avait tournée la tête vers Perry des que la porte s’était ouverte. Son doux regard noisette posé sur le sourire de Perry, elle esquissa un léger sourire que son patron, ravi de la voir, lui rendit. Perry referma la porte derriere lui et, enlevant sa veste beige, s’adressa à elle :

Perry : (tourné vers le porte-manteau, accroché derriere la porte) je suis enfin à toi, Chloé … Pardonnes mon retard …

Chloé, élargissant un peu plus son sourire, observa Perry qui, une fois sa veste enlevée, alla s’asseoir derriere son bureau, dans son confortable fauteuil en cuir noir. S’installant le mieux possible, une fois immobile, il leva son regard vers Chloé, face à lui, qui le regardait avidement. Elle attendait avec impatience la suite de la discussion.

Perry : bien Chloé … de quoi voulais-tu me parler ?

Le sourire de Chloé, toujours aprement visible, devint pourtant plus sérieux. Son regard brun plongé dans celui, tres clair, de Perry, elle reprit :

Chloé : du projet dont je vous avais fait part avant de weekend.

Le souvenir de leur discussion, avant le dernier weekend, revint clairement en tête de Perry. Il se rappelait cette folie que lui avait demandée Chloé. Il ne se serait jamais imaginé qu’elle veuille faire une telle chose, à son âge. Perry, faisant une curieuse moue de deception, reprit la parole :

Perry : ah oui … tu n’as toujours pas laisser tomber ?

Le serieux de Chloé atteint son paroxysme. Son regard brun envoutant ne quittait pas Perry des yeux, elle semblait captiver par la conversation. Lorsqu’elle reprit la parole, son charisme était tel qu’une autre personne, beaucoup plus mur et plus agé, semblait l’habiter :

Chloé : avec ou sans votre accord, je ferais cet article … apres à vous de voir si vous préferez voir un tel article paraître dans un minable journal de lycéens ou au grand jour d’une édition nationale …

Bien sur une telle eventualité faisait réver Perry. Quel redacteur en chef n’en reverait pas ? Un tel sujet assurerait la suprématie du journal, même parmi les inconditionnels de l’Inquisitor, leur éternel rival. Mais un tel article n’était pas sans risques, loin de là. Perry connaissait ce domaine pour y avoir mis lui même les pieds. L’enquete qu’il avait mener dans cette famille, qui pour lui était tordu, lui avait valu le fait d’etre mis à l’écart jusqu’à l’intervention de Lex Luthor.

Perry : (plus serieux) je comprends qu’une telle enquete puisse te motiver, je le comprends mieux que quiconque … mais il faut que tu saches que tu risques de t’aventurer dans des eaux dangereuses …
Chloé : (souriante) je suis bonne nageuse

Perry prit soudainement peur. Chloé ne semblait pas réaliser ce qu’elle etait sur le point de faire. Rares étaient les enquetes qui comportaient tant de dangers.

Perry : je suis sérieux Chloé … crois moi tu risques d’etre en grand danger !
Chloé : (à nouveau sérieuse) je n’ai pas peur du danger !

Même s’il n’en laissa rien paraître, Perry était réellement surpris. Une aura de charisme jaillissait de Chloé d’une façon assez impressionnante. Ce qu’il avait au premier abord pris pour une inconscience innée n’était en fait peut etre qu’une assurance étonnante, pour un si jeune age. De toute sa vie de journaliste, jamais Perry n’avait rencontrée une telle personne. Chloé savait où elle allait et ce qu’elle voulait. Pourtant une question brulait ses levres, parmi tant d’autres :

Perry : qu’est ce qui te fais penser que cette enquete est si importante ?
Chloé : vous n’aimeriez pas connaître les véritables circonstances de la mort de Lionel Luthor ?
Perry : bien sur que si … mais je ne vois pas ce qu’une banale explosion de laboratoire t’amene à penser à un meurtre …
Chloé : (baissant les yeux) j’ai mes raisons, croyez-moi …

Perry aurait tant en savoir plus. Visiblement, Chloé connaissait des éléments sur la mort de l’homme anciennement le plus influents au monde que personne d’autre ne connaissait. Peut etre connaissait-elle le nom de celui qui l’avait tué. Il esperait tant, au fond de lui même, que l’article de Chloé aboutisse. Pourtant, quelques peurs subsistaient. Apres tout, Chloé n’était qu’une jeune femme :

Perry : je veux te mettre une derniere fois en garde : deterrer des fantomes n’est jamais sans danger … Surtout quand il s’agit de celui de Lionel Luthor.
Chloé : (souriante) le danger est un peu mon compagnon de route … Je m’en accomode tres bien …

A la suite de cette phrase ponctuée d’humour, Perry comprit que rien ni personne ne pourrait faire changer Chloé d’avis. Elle était déterminée, consciente des dangers, de ce qu’elle risquait de trouver. Elle était certainement plus mur que la plupart des jeunes de son age. Perry, qui ne la connaissait pourtant que depuis tres peu de temps, portait en elle une confiance éperdue. Esquissant un sourire bienveillant, il lui fit comprendre qu’elle avait son accord et que si l’enquete aboutissait, l’article serait publié en premiere page du Daily Planet. Chloé esquissa à son tour un large sourire. Puis, s’enfonçant un peu plus dans les profondeurs du cuir de son fauteuil, Perry s’adressa de nouveau à la jeune Sullivan, d’un ton plus enjoué :

Perry : j’attends toujours des nouvelles de Loïs !

Le sourire de Chloé devint plus amusé, elle savait ce que Loïs faisait en ce moment :

Chloé : (ironiquement) elle est tres occupée en ce moment …
Perry : (souriant puis, plus serieux) elle travaille toujours dans ce fast-food, sur Luthor Plaza ?
Chloé : toujours !
Perry : elle n’a pas sa place là-bas !
Chloé : son patron est tout à fait d’accord avec vous !

Tous deux amusée par la derniere remarque de Chloé, esquisserent un large sourire. Chloése rappelait avec précision ce soir où Loïs, rentrant du travail, avait vociferer pendant trente longues minutes à propos de son « abruti de patron ». Selon elle, il ne savait pas comment il fallait agir avec les clients. Selon elle, l’hypocrisie etait une affabulation. Ce qui n’était du tout du gout du patron du fast-food. Perry, quant à lui, imagina le calvaire que devait certainement endurer ce pauvre patron. Connaissant le tempérament de feu de la jeune femme, il n’imaginait pas qu’on puisse arriver à ne serait-ce que limiter son franc-parler : quand elle avait quelque chose à dire, elle le disait. Peu lui importait les réactions ou encore les conséquences, bonnes ou négatives. Reprenant un peu son sérieux, Perry releva les yeux vers Chloé, qui souriait toujours beaucoup :

Perry : il y aura toujours une place pour elle, ici … avec un tempérament comme le sien, je suis sûr qu’elle ferait une journaliste hors paire …

Sur ce point, Chloé préférait rester neutre. Bien sur, Loïs avait un don pour découvrir les moindres secrets d’une personne, elle faisait toujours tout pour les connaître. Mais tout comme sa cousine, elle avait également un don indéniable pour s’attirer des ennuis. Posant les yeux sur le bureau de bois de Perry, Chloé fixa son regard sur une feuille blanche, sur le dessus sur laquelle, apparaissant en gras, un 8 était plus visible que les autres caractères.

Perry : (à nouveau amusé) je me rappelle d’une fois, à Granville, elle …

Mais Chloé n’était déjà plus à l’écoute des paroles de son patron. Des le moment où le regard brun de Chloé s’était posé sur le numéro, bien en évidence, son esprit n’avait alors plus pu s’en détacher. Tous les éléments se trouvant autour d’elle étaient devenus si futiles. Seul ce numéro importait, rien n’avait plus d’importance. Soudain, le bureau en bois d’ébène disparut de la piece ainsi que Perry, assis derriere, dans son fauteuil en cuir noir. Chacun des éléments entourant le bureau – la baie vitrée, les quelques bureaux, les feuilles sur le bureau de Perry – disparurent, ne laissant plus que ce 8, bleuissant, en plein centre, sur un fond d’une blancheur éclatante, aveuglante même. Peu à peu, la taille du chiffre augmenta, jusqu’à devenir assez imposant. A cet instant, sur ce fond blanc lumineux blanc, un cadre pentagonale, de la même couleur d’un noir bleuté, se dessina autour du 8. L’étrange phénomène terminé, le symbole retrecit et se plaça un peu sur la gauche. A cet instant, la lumiere bleuatre réapparut et, rapidement, dessina deux batons verticaux, parallèles l’un à l’autre, ce lui de droite legerement courbé sur son coté gauche. Au dessus de ses deux barres, deux points apparurent, comme si une plume de stylo avait appuyé fortement sur la lumiere, y impregnant son encre sombre. Tout comme l’avait fait le premier symbole, le pictogramme rétrecit et sa plaça sur la gauche, à la droite du premier. L’écriture reprit : cette fois, lentement, majestueusement, un cercle se traça avant que, une fois achevée, une ligne, partant de l’intérieur du cercle, n’apparaisse, horizontalement, allant vers la droite du cercle, en sortant. L’écriture s’interrompit une nouvelle fois, le dessin rétrécit, tous comme les précédents. Alors, il se plaça à la droite du précédent avant qu’une derniere fois, le phénomène ne reprit. Cette fois, la lumiere bleutée dessina un carré, ainsi qu’un point au dessus de lui et, en dessous, un autre point surmonté d’une petite ligne verticale. Le symbole rétrécit et se plaça àa la droite du troisieme symbole. Des cet instant, la caméra sembla prendre du recul et filma les quatres symboles, aligné les uns aux autres, frappés sur un sol blanc éclatant. Puis, dans un nouveau plan accéléré, la caméra atterit sur le sol, filmant autour d’elle. Cette fois, regardant tout autour d’elle, dans un plan circulaire, la caméra sembla filmer au travers des yeux de la personne présente dans cette étrange salle octogonale, aux parois d’une blancheur éclatante. Chloé connaissait cette salle, elle le savait. Elle l’avait vu dans sa premiere vision, lors de son traitement « MEMORIA » à l’Institut Sommerholt. C’était dans cette salle que Clark, accompagné de Pete, l’avait retrouvé, suite à la chute de météorites. Pourtant, en cet instant, elle était impeccablement propre et lumineuse. La caméra se figea : faisant face à une des huit parois murales, la caméra ne pouvait quitter des yeux cette fine fente, à mi-hauteur. Lentement, magistralement, comme captivée par sa contemplation, la caméra s’en approcha. Puis y faisant face, elle filma une main fine, féminine, s’en approcher, une fine carte magnétique, frappé d’un étrange symbole arabe, de couleur rouge, serrée entre ses doigts. La jeune femme, impatiente, l’introduisit dans la fente, dans laquelle elle demeura. Un nouveau phénomène, assez surprenant se produisit alors, peu à peu, la fente, inscrite dans la paroi parfaite, face à la caméra, commença à monter, ainsi que le plafond. Bientôt, la base du mur, au niveau du sol, apparut au niveau des yeux de la caméra. C’est à ce moment qu’elle se rendit compte de ce qui se passait : une plateforme l’emmenait dans une salle au sous-sol. Alors, baignée d’une pénombre peu épaisse, elle tourna sur ses talons, afin d’identifier la nouvelle salle. Assez restreinte, de taille circulaire, elle semblait n’avoir pour seul role que de renfermer cet ordinateur, au centre de la salle, éclairée par une lumiere, au plafond. Posé sur un pilonne cylindrique, l’écran semblait attendre Chloé. Lentement, trop lentement à son gout, elle avança lentement vers lui, elle voulait connaître son role. Que renfermait-il ? Pourquoi etait-il si bien caché ? Chloé le connaissait, elle le savait … elle n’était plus qu’à cinq mètres de lui, elle devait savoir, c’était inévitable …
Perry : Chloé ? … Chloé, tu m’entends ?

Perry, dans son bureau, qui venait de s’interrompre, fixait Chloé d’un regard apeuré, se demandant à quoi elle pouvait penser pour etre si pensive. Chloé reprit subitement contact avec la réalité. Elle releva un regard abasourdi vers Perry, qui la regardait avec un regard mêlant peur et surprise.

Perry : Chloé … tu es sure que tu vas bien ?
Chloé : (se forçant à sourire) oui … j’étais perdue dans mes pensées !

 

Route Nationale 16 – Smallville – 10h56

Going under by EVANESCENCE

Dès l’ultimatum lancé par Morgan Edge, la veille, Leyana avait cru voir cette solution s’imposer à elle : fuir Smallville et Clark Kent. Pour le protéger de ce démon qu’était Edge, Leyana pensait que c’était là la seule solution. Même si elle devait en souffrir, une souffrance incommensurable, Leyana devait le faire, pour éviter à Clark de tres gros ennuis. Elle savait tres bien ce qui se tramait derriere les recherches de Morgan Edge sur le jeune homme. Elle savait également de quoi était capable de Clark, des prodiges qu’il pouvait réaliser. En dehors du fait qu’elle devait protéger Clark pour tout ce qu’il avait fait pour elle, et son amour envers lui, Leyana ne pouvait pas sacrifier la vie de millions de personnes au profit de son propre bonheur. Si elle restait aux cotés de Clark, même en lui révélant la vérité, Leyana sacrifierait la vie de millions de personnes que Clark sauverait dans un avenir pas si éloigné que ça. Bien sûr, cette décision était déchirante, jamais Leyana n’en aurait une si difficile à prendre. La séparation avec Martha Kent, à la grange, avait déjà été si dure à supporter, celle avec Clark aurait été invivable. Lus elle y pensait et plus elle pensait avoir pris la bonne décision. Clark connaitrait la vérité à son sujet et les raisons de son départ et elle éviterait de le revoir. Son sac de voyage posé sur la banquette arriere, le visage humide, la mine rongée par le chagrin, Leyana, au volant de sa citadine blanche, quittait le centre-ville de Smallville, arpentant la longue route nationale, bordée des plaines à perte de vue, de chaque coté, cette même route menant à Métropolis, visible, au loin. Pourtant, le regard planté sur la route, droit devant elle, Leyana ne pouvait détacher ses pensées des souvenirs qu’elle gardait de cette ville. Véritablement, son passé à Métropolis et son présent à Smallville représentaient deux tranches de sa vie bien distinctes. Lors de son adolescence dans la jungle urbaine, la jeune femme avait cumulé les erreurs, sentimentales et autres alors qu’à Smallville, ce qui ressemblait au début à un sursis, elle s’était faite une nouvelle vie. En entrant dans la famille des Kent, elle s’était trouvé ce qui lui avait toujours manqué. Bien évidemment, la mère de Leyana était toujours vivante mais son père, mort il y a longtemps, lui manquait énormément. Elle avait retrouvé en Jonathan Kent cette affection paternelle qui lui manquait tant. Elle s’était également trouvé des amis en la personne de Pete et Donia, de Chloé et des autres camarades de sa classe. Il ne fallait bien sur pas oublier Josh et Stefany, pour qui elle éprouvait une affection eperdue. Leyana avait pris la bonne décision … Au loin, à plusieurs dizaines de mètres, la pancarte de « SMALLVILLE » était déjà visible. Leyana avait pris la bonne décision pourtant une gene persistait. Elle savait parfaitement ce que cela signifiait, elle savait bien ce que c’était. Les souvenirs, insatiables, revenaient sans cesse un mémoire, augmentant la brillance de ses yeux. Alors qu’elle essuyait ses larmes d’un revers de manche, les images devenaient de plus en plus claires : « Tous deux assis sur l’herbe de cette falaise, en plein bois de Smallville, Clark et Leyana, paisibles, observaient le ciel étoilé, au dessus d’eux. Clark avait entouré pour la premiere fois ses bras autour de Leyana et la serrait chaleureusement contre lui, leurs visages collés l’un contre l’autre … » une nouvelle larme perla au coin de l’œil de Leyana, roulant lentement sur sa joue douce … « Leyana venait d’apprendre la mort des Leon, la veille et venait de se lever, le matin suivant. Essayant de s’échapper sans faire de bruits, dans la grange de Clark, elle fut interrompue par Clark. Elle revint vers lui et, serrant sa main, vint au plus pres …

Clark : je ne le fais pas par pitié ...

… Alors, Clark s’était penché pour la premiere fois vers elle et l’avait tendrement embrassé … Dans une chambre secrete, à l’hopital de Smallville, au sous-sol, Clark avait retiré un échantillon de sang de son bras et l’injectait dans celui de Leyana. Quasiment aussitôt, Leyana se réveilla … ». Une nouvelle larme, sur l’autre joue de Leyana coula lentement. Elle passait, en voiture, à coté de la pancarte, à droite « SMALLVILLE – Capitale des météorites – Bye bye ». Leyana quittait cette ville qui lui avait tant apporté de bonheur. La souffrance devenait impossible à supporter. Leyana s’en voulait tant de quitter Clark sans le revoir. Surtout qu’ils ne s’étaient plus reparlé depuos l’incident « Atlantis ». Leyana aurait tant voulu le revoir, une derniere fois … La voix de Martha, résonnant dans sa tete comme s’il s’était agi de sa conscience, s’éleva :

Martha : tu devrais lui donner toi même …

Leyana n’en pouvait plus. Au loin, un croisement apparaissait. Une pancarte, sur le bord de la route, à droite, indiquait « METROPOLIS – 52 MILES ». Cette fois, toujours si lointaine, ce fut la voix de Clark qui revint en tête de Leyana …

Clark : tu es tout ce à quoi je tiens […] je ne veux pas te perdre …

Au moment où elle franchissait le croisement, le sourire magnifique, radieux de Clark lui apparut aussi nettement que s’il s’était tenu face à elle. L’ayant dépassé à l’instant même, rongé par la douleur sentimentale la tiraillant de l’intérieur, Leyana enfonça la pédale de frein, immobilisant la voiture dans un crissement de pneus bruyant. Se retournant vers la banquette arriere, Leyana fit demi-tout en reculant dans la route, à sa droite. Puis, enclenchant violemment la premiere, elle reprit la route menant à Smallville dans le sens inverse de celui duquel elle était venu.

 

Manoir de Juan Sebastian WESSEL – Smallville – 11h48

L’importance de la mission de Chloé semblait primordiale, elle le savait elle même tres bien. D’ailleurs, le jour où elle avait décidé d’aller voir Lex Luthor, dans son antre diabolique, pour lui proposer un accord, grâce auquel ils nuiraient à l’un de leurs meilleurs amis, Chloé savait qu’elle faisait là un choix qui changerait à jamais sa vue du monde et surtout sa propre vie. Jamais rien ne serait plus pareil, à présent. La petit Chloé Sullivan, habitant à Smallville et journaliste en herbe au journal « La Torch » du lycée, laisserait place à cette jeune femme prete à tout pour éviter au mal personnifié de faire surface et d’étaler la pleinitude de son talent. Lex qui ne cessait de parler de destin et de cette voie imposée à lui n’était peut etre pas si loin du but. Parfois, elle s’était surprise à penser que Lex était peut etre le monstre maléfique que les gens associaient au nom Luthor. Mais en fin de compte, peut etre, lui, ne s’était-il jamais trompé ? Quel moyen plus radical d’éradiquer le mal que de lutter avec les mêmes armes que lui ? Pourtant, Chloé n’en était pas encore rendu là. Mais si là était le seul moyen pour elle d’empecher Clark Kent de faire règner la terreur sur Terre, elle était prete à le faire. En tous cas, pour l’instant elle s’était contentée de réveiller les profondes fibres de sa mémoire afin de retrouver ces éléments oubliés si importants, concernant les secrets les plus importants de Clark Kent. Peu à peu, le traitement « Mémoria », qu’elle suivait à l’Institut Sommerholt de Métropolis, portait ses fruits. Par instant, Chloé se sentait submergée par un souvenir si intense qu’elle en perdait le contact avec la réalité, comme cela avait été le cas dans le bureau de Perry White, au Daily Planet. Pendant quelques secondes, elle avait revu cette salle octogonale, déjà vu lors de sa premiere vision à l’Institut du Docteur Adriana Iwo mais était allé, cette fois encore plus loin. Elle avait introduit une carte dans la fente adéquate et avait pénétré dans une autre salle, aux sous-sols, qu’elle était certaine de connaître également. Jamais jusqu’alors, Chloé n’avait senti une telle sensation. Elle était sûre de connaître ces lieux, même mieux que ça. Heureusement pour elle, cette étrange vision, claires dans les points, avait déclenché une avalanche de nouveaux éléments. Chloé se rappelait précisément une adresse, dans la campagne de Smallville, non loin du domaine des Kent. Cette grande batisse était habitée par un certain Juan Sebastian Wessel. Pourtant, ce nom ne lui disait rien …
La caméra, fixée au sol, filmait loin devant elle. Figée à mi hauteur, dans un espace ombré par les hautes parois de pierre entourant la cour poussiereuse, elle attendait ainsi que quelque chose se passe. Devant elle, une longue allée poussiereuse, assez étroite, s’engageait entre une haute paroi de pierre beige magnifique, sur la gauche et celle, plus fragile, d’un grand manoir, sur la droite. Tout au fond, reliant jadis les deux parois, un long et haut portail en fer vert était étallé sur le sol, pliés étrangement, formant un angle inquiétant. Gisant dessus, ici et là, des fragments de météorites granités, parsemés en quelques endroits de cristaux verts ou rouges, étaient posées. Le silence était quasiment palpable. Rien ne semblait pouvoir briser la pleinitude des lieux. Depuis la seconde chute de météorites tombée à Smallville, l’an passé, plus rien ni personne n’avait mis les pieds en ces lieux. Ils demeuraient deserts, tel un manoir hanté. Mais soudain, le silence fut briser comme l’aurait été du cristal sous l’effet d’un cri trop strident pour sa resistance. Au fond de l’allée, s’extirpant de la route départementale goudronnée passant devant le manoir, une petite Volkswaggen New Beetle rouge s’engegea dans l’allée, à allure réduite. Ainsi, roulant précautionneusement sur le portail difforme jonché sur le sol, la petite citadine pénétra dans l’allée poussiereuse, avançant le plus lentement possible, à la voir ainsi. Progressivement, l’avant le plus pres de l’objectif, la voiture s’approcha de la caméra, le logo de la marque Allemande devenant ainsi peu à peu visible. Sa marche dura quelques secondes avant qu’elle ne vienne s’immobiliser à quelques millimètres de la caméra, le logo automobile des plus visible. Puis, alors que la jeune conductrice coupait le moteur, la caméra changea d’angle de vue. Se plaçant sur la gauche de la voiture, au beau milieu de l’immense cour sablé, située derriere le manoir, elle observa un long instant la portiere rouge avant, coté conducteur. A travers la vitre, on pouvait facilement reconnaître le visage fabuleux de Chloé Sullivan, au volant. Assez sérieuse, elle se décida enfin à se tourner vers ladite portiere. [SLOWING DOWN – Chloé porta sa main gauche, magnifique, à la poignée intérieur et ouvrit ainsi la portiere. Dans un geste ample et lent, la portiere s’ouvrit et le pied gauche de Chloé, habillé d’une chaussure à talon aiguille, se posa sur le sol poussiereux. Dans une attitude assez classe, elle s’extirpa du confortable fauteuil et sortit au dehors, posant son regard assez inquiet, sur le manoir, plus loin. Refermant la porte, elle put enfin porter sa pleine attention à la batisse. A cet instant, la caméra se tourna vers la paroi, dans son dos, du manoir. Alors, on put s’apercevoir de la raison pour laquelle le manoir était abandonné. En de nombreux endroits, la paroi était transpercée, pourvue de breches impressionnantes, provoquées visiblement par l’impact des météorites. Le toit, jadis si magnifiquement bati, n’était plus que l’ombre de lui même. Les poutres semblaient être tombées à l’intérieur de la maison et seules quelques malheureuses ardoises demeuraient dessus. Les fenetres, quant à elles, semblaient n’être que des éléments d’options. Seule une d’entres elles était toujours intacte, installée dans son encadrement et fermées. Toutes les autres, auparavant si sublimes, étaient soit brisées, soit disparues. Sur le perron beige, au pied de la maison, gisaient, entremêlés, des fracas de pierres et des fragments de météorites, parsemant la pierre dallée. Pourtant, dès l’instant où le regard brun de la jeune femme s’était posé sur la maison, une autre image se mêla à la réalité, dans un étrange effet de morphing. Alors, se substituant à la paroi ruinée, une paroi d’une architecture angélique apparue, constituée d’une paroi beige d’une platitude parfaite, gravée de fenetres romanes superbes. Le perron était encore impeccablement propre et l’arche, encadrant la porte, était toujours présente, surplombant les deux portes en bois massif. Pourtant, l’image ne demeura que quelques secondes avant que Chloé ne reprenne contact avec la réalité. – FIN] A cet instant, alors qu’elle demeurait pourtant immobile, une évidence s’apparut à elle : elle était déjà venue au moins une fois en cet endroit. Le cœur battant, ne sachant plus quoi penser, Chloé s’élança vers le perron encombré, marchant précautionneusement entre les fragments étranges de météorites présents sur le sol. Et si les réponses à ses questions se trouvaient à l’intérieur de cette demeure ? Si les secrets de Clark Kent y étaient renfermés ? Chloé posa le pied sur la premiere marche du perron, puis gravit la deuxieme et arriva ainsi rapidement devant les deux portes en bois massif, dont l’une d’elle était arrachée d’un de ses gonds. Doucement, Chloé poussa celle qui semblait la plus solide. Mais dès l’instant où elle l’éffleura, celle-ci tomba violemment sur le sol pavé, à l’intérieur du corridor. Surprise par le bruit lourd provoquée par la chute, Chloé sursauta bruyamment, avant que la vision de cet étrange couloir ne lui apparut. Elle put alors se rendre compte de l’étendue des dégats. Comment avait-elle pu survivre sous un tel desastre ? Cela tenait de l’irréalisable, du miracle. Le couloir, assez étroit, était vaillament éclairé par la lumiere du soleil passant par le plafond, éventré. Peu large mais d’une hauteur de plafond impressionnante, il avait des tailles de cathédrales. Les restes du défunt plafond témoignaient de ce prestigieux passé. Quelques résidus de marbres demeuraient accrochés malgrés les efforts de la chute de météorites. Tout le long du couloir, sur le sol dallé désormais poussiereux, gisaient des gros fragments de météorites granites, parsemés de Kryptonite rouge ou verte. On pouvait également voir deux poutres, tombées du plafond, barrant le chemin, une peu loin et l’autre quasiment au fond du couloir, avant l’arrivée à une autre piece, moins éclairée. Entre les deux, à environ équi-distance de l’entrée du couloir et de la piece du fond, jonchait le sol, un immense lustre. Un nouvel effet de morphing agit sur les lieux : fixant le plafond éventré, Chloé vit peu à peu les trous se combler de matériaux avant que le lustre ne reprenne place, au centre du magnifique plafond, couleur marron clair assez reluisant. Cette couleur, alliée à celle, blanche, des murs, donnaient une atmosphere assez envoutante aux lieux, mieux même, chaleureuse. Le magnifique lustre de cristal, vautré sur le sol poussiereux du couloir, avait repris place au plafond et demeurait immobile, chacune de ses lumieres brillant sublimement. Malheureusement, cette vue ne dure que quelques instants avant que le voile des visions ne s’éclipse, laissant réapparaitre les trous béants, parsemant le plafond autrefois si magnifique. Alors, Chloé reporta son attention sur le fond du couloir, au bout duquel on apercevait déjà l’entrée de cette autre pièce, visiblement en assez bon état. Malheureusement, si Chloé souhaitait y accéder, il lui faudrait faire preuve de souplesse : une premiere imposante poutre barrait le chemin, puis le lustre était affalé sur le sol et enfin, avant l’entrée de ce qui ressemblait à un bureau, une deuxieme poutre était tombée. Chloé baissa les yeux vers ses pieds, observant avec desarroi ses petites chaussures à talon aiguilles, superbement vernies. Résignée, elle avança ainsi, d’un pas assez précautionneux, vers la premiere poutre, prete à faire valoir son agilité. Alors, plaquant son dos contre le mur de gauche, Chloé passa une jambe par dessus la poutre et essaya, à grand peine, de se glisser de l’autre coté, en frottant de tout son long contre le bois de la poutre. Alors, levant les yeux au ciel, Chloé se dit à elle même :


Chloé : qu’est ce qui faut pas faire pour sauver le monde !

Puis, apres cette pointe d’humour, elle redoubla d’efforts et put enfin passer de l’autre coté. Alors, remettant les vetements recouvrant son buste, Chloé s’élança de nouveau dans le couloir. Elle ne marcha que sur quelques metres avant que le lustre ne vienne barrer son chemin. Aussi, usant d’une force que l’on ne l’aurait pas cru possédée, Chloé le fit rouler sur le coté jusqu’au mur de droite, dans un cliquetis cristallin assez envoutant. Lorsque le lustre fut immobilisé, Chloé reprit sa marche et s’arreta devant le dernier obstacle, une deuxieme poutre. En la voyant apparaître devant elle, Chloé ne put s’empecher de pousser un long soupir. Puis, résignée, elle s’avança vers la poutre et effleura le bois de la paume de sa main gauche. Soudain, dans un bruit de craquement horrible, la poutre se brisa au centre, se cassant en deux. Sous le coup d’un reflexe surprenant, Chloé eut le temps de reculer de deux pas avant que le reste de la poutre ne tombe sur le sol, etendant sa poussiere sur la totalité du sol. Essouflé, en raison de l’accéleration de son rythme cardiaque, Chloé reprit pourtant sa marche vers le bureau, aisément visible, désormais. Elle passa alors par l’encadrement de la porte qui avait étrangement disparue. Entendant les morceaux de bois craqueler sous ses pieds, Chloé entra dans la petite salle, au haut plafond et vaillament éclairée. Etrangement, par rapport aux autres salles, le bureau de Juan Sebastian Wessel avait été épargnée. Seule l’étagere, sur la gauche, était tombée au sol, se vidant de chacun des éléments autrefois posées dessus. Ne s’attardant que quelques secondes dessus, Chloé porta ensuite son regard sur le bureau en bois massif, au fond de la salle, au pres d’une large fentre transparente, dont le verre était craquelé mais demeurait à sa place. Sur ce bureau, une seule feuille était posée, vierge de la moindre inscription. Le fauteuil en cuir noir, installé derriere, attira l’attention de Chloé. Reliant cet objet avec un de ses souvenirs, Chloé perdit une nouvelle fois le contact avec la réalité. Le verre de la fentre, derriere, perdit ses félures et redevint aussi éclatant qu’au premier jour. Dans le fauteuil en cuir noir, peu à peu, dans une venue floue, une silhouette apparut dans ledit fauteuil, y prenant place. L’homme, la trentaine, avait une apparence qui rappelait étrangement celle de Lex Luthor. Habillé d’une chemise noir ouverte et d’un pantalon de costume, noir lui aussi, il souriait à Chloé. Ses courts cheveux noirs, coiffés à plat, mettaient en valeur ses petits yeux bruns, brillant. Ses levres, remuant légèrement, laissaient des mots jaillir de sa bouche … Juan Sebastian Wessel s’adressait à Chloé, dans un de ses souvenirs. Et visiblement, vis-à-vis de son sourire, il était ravi des évènements. C’est à ce moment que le plus surprenant se passa : Chloé, dans la réalité, lui répondit et laissa ses mots se repercuter dans le bureau, de la même manière que le jour où cette discussion s’était déroulée.

Chloé : si je comprends bien, vous ne comptez rien me dire …

Le sourire de Wessel s’accentua encore, à l’écoute des paroles de Chloé. Son visage, dans son souvenir comme dans la réalité, se contracta en une expression renfrognée.

Wessel : on ne peut rien vous cacher, Chloé … mais croyez-moi, un jour, vous me remercierez, peut etre plus rapidement que vous ne le pensez …

A cet instant, la silhouette de Juan Sebastian Wessel redevint assez floue, son sourire s’évapora du fauteuil. Et alors que sa silhouette devenait translucide, dans son dos, la vitre se fissura de nouveau, jusqu’à ce que la silhouette est entierement disparue. Chloé détacha son regard du fauteuil, prenant enfin conscience de ce que cette vision révélait : elle connaissait Wessel, peut etre même plus qu’elle ne le pensait et surtout :

Chloé : (abasourdie, pour elle même) il connaissait son secret …

Chloé balada alors son regard tout autour de la salle, esperant y trouver un élément qui donneraut une nouvelle vision. Mais hormis les livres et les DVD, jonchés sur le sol, rien n’était interessant. Finalement, Chloé n’était pas venu pour rien. Peut etre Wessel n’était-il pas mort dans la chute de météorites comme Clark l’avait toujours prétendu mais peut etre Clark en était responsable ? Centrée sur cette nouvelle pensée des plus sombres, Chloé sortit du bureau, passant par son encadrement. Elle pénétra dans le couloir, entendant de nouveau le bruit du bois craquer sous ses talons. Sous son effet, elle émergea enfin de ses pensées, au moment opportun. Quelques secondes plus tard, elle aurait manquer ce qui était peut etre le plus important, la raison qui l’avait amenée à venir ici : la salle étrange. Pourtant, pour l’instant, elle ne voyait un fin rayon de lumiere blanche passer par l’entrebaillement d’une porte, entrouverte. Cependant, dès cet instant, son cœur s’emballa. Elle avança lentement vers la porte blanche et, posant sa main sur la poignée ronde, en fer doré, la poussa tout aussi lentement. Peu à peu, la lumiere blanche jaillit sur le corps de Chloé, devenant aveuglante. La porte était enfin grande ouvert, Chloé restant dans son encadrement, observant, ébahie, les lieux : il s’agissait bien de la salle octogonale, pourvue d’un sol, d’un plafond et de huit murs d’une blancheur éclatante. Sur le sol, marqué des quatre symboles Kryptoniens, une large poutre restait allongée, barrant la salle en diagonale. Chloé se rappelait sa vision, à Sommerholt. C’était sous cette poutre que Clark et Pete l’avaient retrouvée, il s’agissait de la même pièce. Cependant, la poutre n’avait plus aucun interet. Chloé ne pouvait plus détacher son regard de la paroi murale, au fond : d’une blancheur éclatante, vierge dans son ensemble, elle comportait une simple fente horizontal. Comme envoutée par elle, Chloé s’en approcha lentement, conservant ses yeux braqués dessus. Ainsi, elle enjamba l’imposante poutre puis s’en approcha au plus pres possible. Le rythme de son cœur semblait avoir atteint son maximum, jamais il n’avait battu aussi vite, il lui faisait presque mal. Alors, elle leva sa main droite, tremblante, à mi bassin, l’amenant vers la fente. Elle ne se trouvait plus qu’à quelques millimètres, pourtant elle avait si peur de la toucher. Que verrait-elle cette fois ? Voulait-elle réellement voir ? Tel un réflexe, elle posa son index sur la fente. Aussitôt, une vague de douceur l’envahit alors qu’une nouvelle image apparaissait dans sa tête : la main de Chloé introduisait la carte magnétique, frappé du symbole semblable à de l’arabe, de couleur rouge, dans cette fente. Puis, dans une transition sublime, la même carte apparut dans une autre main, masculine celle-là, avant qu’elle ne la fourre dans une des poches arriere de son jean. La vision s’interrompit. Chloé avait clairement compris ce qu’elle signifiait : cette carte, seul accès au secret de Clark, était en possession d’un homme. Il lui faudrait donc retrouver cet homme et lui prendre cette carte.

 

Ferme des Kent – Smallville – 11h12

Depuis l’intervention de Lara/Kaliya, dans les grottes Shamanes, Clark avait senti ce changement, qui n’aurait pas pu le ressentir. Non seulement sa mère lui avait rendu son âme Kryptonienne et du même coup ses pouvoirs, mais une autre chose l’avait pénétrée. Il n’aurait su l’expliquer mais il en était sûr, une espece d’assurance folle l’avait envahie. Comme si la personnalité de Kal-El, si froide et dure, s’était iniscé en lui, se mêlant à sa propre personnalité. Bien évidemment, il avait peur de cette nouvelle personnalité mais d’un autre coté, il avait les moyens de voir plus claire à ce qu’était devenu sa vie. Tout, autour de lui, se brisait, à chaque fois qu’il avait essayé de paraître le plus humain possible. Une attitude qu’il était temps de briser ; accepter d’accomplir sa destinée. Il deviendrait cet homme, aux origines étranges, que Lara avait toujours espéré le voir devenir. Tout devenait alors plus claire : il réunirait les éléments necessaires à l’accession au Temple et embrasserait sa destinée. Rien n’était plus claire.

Pourtant, dans un coin de sa tête, relatif aux sentiments propres de Clark Kent, un autre sentiment était on ne peut plus claire : ceux envers Leyana. Depuis l’incident « ATLANTIS », ils ne s’étaient pas reparlé, ni revu. Malgré le fait d’habiter sous le même toit, ils avaient réussi à s’éviter d’une manière qui tenait du miracle. Mais Clark ne supportait plus cette situation. Leyana était la seule aupres de qui il pouvait trouver un réconfort vraiment tendre. Malgré les secrets qu’il avait toujours envers elle, elle avait toujours été prete à le soutenir. Un soutien qui semblait être destiné à ne jamais faiblir. Leyana l’aimait pour qui il était et méritait un bonheur parfait. Cette attitude ne pouvait plus durer, Clark ne pourrait pas supporter de la savoir loin de lui, elle seule pouvait lui apporter un bonheur intarrissable. Cette situation devrait changer, et vite.

D’un pas assuré, sentant la douce chaleur du soleil reflétant dans son dos, Clark traversait la cour au sol poussiereux de la Ferme des Kent. Le soleil, pourtant caché derriere des fins nuages grisatres, tapait sur sa peau, sous l’effet de la couleur noire de sa chemisette en soie, sur ses épaules. Accordée à son jean délavé, elle lui donnait le look d’un urbain de Métropolis. De cette même démarche rapide et assurée, il passa par l’encadrement de bois de la grange rouge de ses parents, haute de plusieurs mètres. Aussitôt, la chaleur du soleil quitta son dos alors qu’il entrait sous le toit pointu de la grange, à l’intérieur de laquelle une pénombre rafraichissante règnait. Tout, autour de lui, était recouvert d’une douce pénombre, apaisante. Jonathan, une nouvelle fois, avait dû se rendre à Métropolis dès le matin, afin de garantir les interets de la Ferme face aux concurrents agricoles, adepte des nouvelles techniques agricoles. C’est pourquoi un silence quasi-total règnait dans la grange, aucune des machines n’étant en marche. Pourtant, alors que Clark n’avait avancé que sur quelques pas depuis son entrée dans la grange, un reflet de couleur dorée attira son attention, sur le sol, sur sa gauche. Surpris, Clark se figea sur place et braqua son regard sur cet étrange reflet. Il avança alors lentement vers lui, pourtant sa lumière avait disparue. Clark ne s’arreta pourtant que lorsqu’il fut arrivé à sa base. Ainsi, il reconnut immédiatement l’objet sur lequel le soleil s’était posé, créant le reflet étrange. Il se pencha vers le sol et, rapidement, referma ses mains dessus, laissant le ficelle en métal entre son majeur et son auriculaire. Puis, lentement, le regard attentionné sur chacun de ses détails, Clark retourna le petit octogone, tres plat, fait d’un métal assez léger, de couleur dorée. Aussitôt, il comprit qu’il ne s’était pas trompé. Un symbole ressemblant à de l’arabe gravé en plein centre, il l’avait confié à Leyana le soir où il avait décidé de se rendre au Sanctuaire établi par Jor-El et d’embrasser sa destinée tyrannique. Jusqu’alors, elle l’avait conservé, oubliant de le redonner à Clark. Clark se rappelait tres précisément le jour où cet objet était entré dans sa vie et surtout cette scene, lors de son départ. Mais pourquoi le retrouvait-il sur le sol de la Grange ? Pourquoi Leyana s’en était-elle séparé ? Instinctivement, Clark leva la tête vers le palier de bois, au premier étage, juste au dessus de lui. D’ici, il ne parvenait pas à voir ce qui se passait à l’étage de la grange, affreusement silencieuse. Déterminé, Clark reprit sa marche, encore plus rapide. Ainsi, il longea la rambard de bois et, d’un geste vif, la contourna avant de poser son pied sur la premiere marche. Puis, au pas de course, chacune de ses pensées dirigées vers Leyana, il gravit chacune des marches et, arrivant au palier, tourna à gauche. Il monta ensuite les dernieres marches et s’arreta, figé de surprise, en observant l’espace de la grange. Cela faisait des mois qu’il n’avait pas vu son loft dans cet état : le canapé couleur pourpre, sur la droite, était pliés. Le sac de voyage de Leyana, autrefois installé, ouvert, à coté, avait disparu. Les quelques vetements qui trainaient régulierement sur le canapé avaient également disparus. Les petits objets personnels de la jeune femme, posés autrefois sur l’étagère, sur la gauche, avaient disparus. Jamais le loft n’avait paru si vide. Puis, le regard de Clark se posa sur le fond de la grange. La scene qu’il apercevait n’avait jamais eu lieu, sous ses propres yeux. Martha, bras croisés, le regard perdu dans l’horizon, s’était posée contre le rebord mural de la fenetre, collant son flanc contre lui. Les yeux vides de toute expression, elle ne pouvait détacher ses pensées de cette seule phrase, dite quelques minutes plus tôt par Leyana : « Vous pourrez lui donner ça ? ». Martha savait, dès l’instant où elle avait dit oui, combien il serait difficile d’annoncer une telle nouvelle à son fils. Abasourdi, Clark avança encore d’un pas et, sous le coup de l’émotion trop forte à son gout, s’adressa à sa mère, un peu plus loin :


Clark : Maman !

Le ton de la voix de Clark exprimait clairement la surprise. La puissance de sa vie, quelque peu surélevée, tira Martha de ses pensées, si profondes soient-elles. Clark n‘avait pas le souvenir d’avoir jamais vu Martha, dans son loft, perdue dans ses pensées. Que pouvait bien la travailler ainsi ? Néanmoins, une toute autre idée traversait la tête de Clark, de long en large, embrumant son esprit de toutes part. Martha se détacha du mur et, se retournant lentement, releva tout doucement la tête vers Clark. Ne pretant pas attention à son son regard triste, Clark s’empressa de lui demander, en jetant son regard autour de la salle :

Clark : où est Leyana ?

Mais sa voix se perdit dans le loft. Martha, desormais face à lui, gardait les bras croisés, sur son ventre. Son regard claire, posé sur le visage de Clark, se voulait apaisant. Elle demeura ainsi silencieuse, observant son fils droit dans les yeux. Pourtant, malgré la tendresse qu’exprimait son regard, Martha ne réussit pas à détendre les traits du visage de Clark. Son regard demeurait froid et son visage exprimait toujours une fureur grandissante. Pour la premiere fois, le visage maternel de Martha n’avait aucune influence sur Clark ; peut etre une autre preuve de la présence de Kal-El en lui. La fureur de Clark gagna encore quelques échelons avant que sa voix ne s’élève à nouveau, exprimant cette colere venimeuse.

Clark : maman … où est Leyana ??

Le regard de Martha, presque desespéré, demeura encore quelques secondes dans les yeux de Clark, sans que l’effet escompté n’apparaisse. Elle baissa les yeux, résignée à devoir lui annoncer la nouvelle malgré l’état dans lequel se trouvait son fils :

Martha : (petite voix) elle est … partie …

Tels étaient les mots que Clark refusaient d’entendre de la bouche de sa mère, il ne pouvait supporter cette idée. D’accord la situation n’était pas simple entre Leyana et lui mais de là à quitter la maison. Une expression mêlant furie et surprise apparut sur le visage jeune de Clark, redoublant la froideur dans son regard.

Clark : partie ? … comment ça partie ?

Martha releva son regarc claire vers Clark et posa de nouveau ses yeux sur ceux de Clark, dont l’ébahissement était des plus nets. Elle essaya une nouvelle fois de l’apaiser à l’aide d‘un regard doux, qui dura quelques secondes. Mais une fois de plus, la fureur de Clark gravit des échelons, apparaissant tres nettement sur son visage. Il l’exprima même par la voie orale, sur un ton ouvertement furieux.

Clark : maman … tu m’écoutes ?

Clark avait vraiment changé, Martha s’en rendait vraiment compte. Quelque chose l’avait changé, il n’était plus le même. Rien ne semblait pouvoir l’atteindre. Cette phrase, résonnant dans la tête de la mère adoptive de Clark, sonna comme une révélation. Attristée, elle baissa de nouveau la tête et, contournant son fils sur sa gauche, s’approcha de l’étagère de bois, sur sa droite. Elle s’arreta devant et, posant ses yeux sur un étage, à mi-hauteur, amena sa main vers un camescope numérique, gris métallisé, posé dessus. Elle prit ensuite dans ses mains et, se retournant vers Clark, lui tendit le matériel numérique. S’étant retourné vers sa mère, n’y comprenant rien, Clark prit le camescope en posant ses yeux dessus. Martha, lachant l’objet, releva la tete vers lui, lui adressant un regard des plus compatissants.

Martha : les réponses que tu cherches se trouvent dans ce film …

Soudain, Clark releva les yeux vers sa mère, surpris par ses dires. Néanmoins, un timide sourire étira les lèvres de Clark, se voulant apaisant. Elle posa alors sa main gauche sur celle de Clark, serrant le camescope.

Martha : quoi qu’elle ait fait, sache que seul ton cœur peut prendre la décision qui convient … et une seule personne peut la sauver, nous connaissons tous les deux cette personne …

Leurs regards se croiserent de nouveau mais Martha eut la satisfaction de remarquer que ses paroles n’avaient pas été sans conséquences. Elle lâcha la main de son fils et, le contournant, s’éloigna vers l’escalier de bois un peu plus loin, sous le regard de Clark. Puis, tournant sur sa gauche, elle disparut dans les marches de bois. Clark reporta alors son attention sur le camescope et, tournant sur ses talons, s’approcha du canapé. Il s’assit sur le rebord et, ne détachant pas ses yeux de l’appareil de visionnage, s’appreta à lancer le film. Les deux yeux, d’un claire extremement froid, Clark ne quitta pas le bouton « Play ». Son index droit, levé au dessus, tremblait légèrement. Au plus profond de lui même, il savait ce que renfermait ce film, il l’avait su dès que Martha le lui avait tendu. C’est pourquoi il avait si peur d’appuyer sur le bouton. Néanmoins, il devait le faire, il n’avait pas d’autres options. Aussi, apres quelques secondes de lourd silence, il appuya. Des cet instant, le fond noir présent sur le clapet/écran disparut, se parsemant, en préservant la même couleur sombre, de petits points noirs. En haut à gauche de l’écran, la sphere lumineuse de la lune apparut et Clark reconnut ainsi rapidement le ciel étoilé qui s’était tenu au dessus de la Ferme, la veille. Assez intrigué, Clark restait captivé par ce plan, qu’il avait toujours trouvé magnifique. Et, enfin, la voix de Leyana, douce et légère, se fit entendre, provenant de la vidéo. Au moment où les premieres nuances de sa voix parvinrent aux oreilles de Clark, un leger sourire tira ses levres, ne durant qu’une seconde.

Leyana : tu te rappelles de ce ciel ? …

Dans sa tête, Clark se dit oui. Il n’aurait jamais pu l’oublier, à l’instar de Leyana elle même. Il était presque la marque de leur rencontre, jamais une telle chose pouvait être oubliée.

Leyana : … Bien sûr, comment ne pas s’en rappeler ? … C’est sous lui que tu m’as serré pour la premiere fois contre toi …

Leyana marqua une pause, le plan demeurant fixé vers le ciel étoilé splendide .Puis, lentement, elle amena l’objectif vers son visage, qui esquissa un large sourire. Ses yeux, brillant d’une lueur étrange, exprimaient une tristesse intense qu’elle essayait malgré tout de dissimuler. Alors, souriant de plus belle, elle reprit la parole :

Leyana : à l’époque je n’esperais qu’une chose ; entrer dans ta vie …

A cet instant, elle laissa un petit rire jaillir de sa gorge, ponctué d’un sourire des plus radieux. Cette période de sa vie représentait de loin le plus beau moment de sa vie.
Clark, de son coté, essayait à grand peine de demeurer impassible, ce qui constituait un effort quasiment surhumain.


Leyana : … et tu as bien voulu de moi …

Le sourire de Leyana diminua légèrement, suite à cette phrase.
Clark, de son coté, essayait de rester immobile, froid face aux gestes et aux paroles de la jeune femme. Pourtant, à l’intérieur de lui, tout bouillonnait. Il ne supportait pas cette situation. Ecouter la jeune femme déferler ses paroles sans pouvoir réagir.


Leyana : … alors que tu ne connaissais rien de moi, tu m’as accordé une confiance totale, que tu ne confiais qu’à de tres rares personnes … tu m’as recueillie chez toi sans savoir réellement qui j’étais … tu as juste fais confiance à ton cœur …

Le sourire de Leyana, cette fois, avait complètement disparu. Desormais seule subsistait une expression faciale des plus sérieuse, ponctuée d’une tristesse de plus en plus visible au fil des secondes.

Leyana : … cette confiance, tu n’aurais jamais dû me l’accorder, je suis loin d’etre celle que tu crois … cela va me rendre les choses plus difficiles encore …

Leyana marqua une nouvelle pause, baissant légèrement les yeux vers le sol. La tristesse était devenue quasiment insoutenable, il serait bien difficile de resister encore longtemps contre de chaudes larmes. La tension se faisait également ressentir dans les yeux de Clark.
Tout d’abord si froids et inexpressifs, ils devenaient peu à peu plus tendres et attentifs. La tristesse de Leyana devenait insoutenable, il avait horreur de la voir ainsi.
Néanmoins, les yeux de plus en plus brillants, humides presque, Leyana releva la tete et, d’un air le plus sérieux possible, s’adressa à la caméra comme s’il s’était agi de Clark lui même.


Leyana : je ne m’appelle pas Leyana Leon et mes parents ne sont pas morts dans l’incendie de la maison des Leon …

Clark n’en revenait pas. Il s’était attendu à des révélations assez « croustillantes » mais de là à apprendre que la jeune fille lui avait menti sur son identité et sur la tristesse qu’elle avait soi-disant éprouvée le jour de la mort des Leon ! Avait-elle d’autres secrets si bien gardés ? Clark en apprendrait-il assez pour ne plus éprouvé le moindre amour envers elle ?
Elle marqua une nouvelle pause, le regard pourtant toujours braqué sur l’objectif. Les véritables révélations se trouvaient dans ses prochaines phrases. Pourtant, la force lui manquait, elle avait peur de ne pas pouvoir le dire. Elle prit une grande inspiration, soupira puis, faisant apparaître un semblant de sourire sur ses levres pendant quelques secondes, reprit :


Leyana : … je m’appelle Leyana Iwo et j’ai été engagée par Morgan Edge pour t’espionner …

L’expression de son visage était devenue la plus sérieuse possible. Elle devait terminer avant que les larmes ne la submergent.
Ainsi, elle avait menti jusqu’à ce rôle qu’elle avait joué. Jamais elle n’était entrée dans sa vie par hasard mais tout avait été calculé. Son seul but avait toujours été de déceler ses moindres secrets. Pourtant, Clark n’osait le croire. Quelque chose n’allait pas dans ce qu’elle disait. Les derniers moments qu’ils avaient passé ensemble traduisaient une certaine erreur.


Leyana : … Je devais jouer la carte des sentiments afin de devenir intime avec toi au point que tu me reveles tes moindres secrets … Seulement une chose est survenue entre temps …

Là était peut être l’élément qui troublait Clark. Cette « chose » était sûrement la clé.
Les larmes perlerent enfin au coin de ses yeux, la tristesse l’avait subitement submergée. Une larme coula le long de sa joue :


Leyana : (radieuse, le visage humide) … je suis tombée amoureuse de toi …

Une nouvelle larme coula le long du visage bronzé de Leyana. Un sourire étrange sur ses levres, elle baissa les yeux.
Clark, à son tour, se sentit submergé par une vague de chaleur assez intense. Les larmes demeuraient en lui mais le chagrin, lui, était bien présent. Jamais il n’avait vu Leyana ainsi. Cette fois, il était sûr qu’elle ne jouait pas la comédie. Il aurait tant aimé pouvoir la serrer contre lui et la réconforter. Le visionnage de ce film était vraiment tres frustrant.


Leyana : … crois-moi, Clark, je ne suis pas du genre à m’attacher aux gens … mais tu es vraiment quelqu’un d’extraordinaire, je ne pensais pas rencontrer quelqu’un comme toi un jour … jusqu’au jour où tu es entré dans ma vie … Au début j’obéissais à Edge pour obtenir du sérum, il étais le seul à savoir comment en avoir, mais maintenant …

Leyana faisait allusion au moment où Clark avait sauvé Leyana, lorsqu’elle etait tombée dans le coma. A cet instant, Clark lui avait injectée son propre sang et avait guéri à tout jamais son syndrome, prouvant une nouvelle fois à quel point il avait bouleversé sa vie. Il ne pourrait jamais oublié ce moment où il avait failli la perdre à tout jamais. A ce moment précis, il avait réalisé à quel point il tenait à la jeune femme et combien il lui serait difficile de s’en séparer.

Leyana : (relevant les yeux, le visage larmoyant) … tu es tellement (elle s’arreta, baissant les yeux, en larmes puis releva la tete) … chaque moment passé apres de toi me remplissait de bonheur mais le moment est venu de prendre sur moi … Edge est prêt à tout pour te nuire, je ne peux pas me permettre de le laisser faire, apres tout ce que tu as fais pour moi …

La phrase de la jeune femme avait été dite tres rapidement, comme si elle avait eu peur de ne pas pouvoir la terminer. Clark comprenait réellement ce qu’elle avait dû ressentir au moment de tourner le film. Il ne pensait pas qu’un jour comme celui-ci arriverait. Il aimait tant Leyana que rien de ce qu’elle avait fait pour lui nuir n’importait. Désormais, seule sa présence aupres de lui etait importante. Il ne lui en voulait même pas. Au départ, Leyana avait choisie cette solution pour se procurer du sérum. Mais maintenant qu’elle était hors de danger, elle voulait tout faire pour protéger Clark.
Elle marqua une derniere pause, fixant l’objectif de ses yeux humides, brillants de tristesse. Enfin, elle reprit pour terminer l’enregistrement :


Leyana : … tu m’as rendu heureuse et le reste de ma vie me paraitra bien morne apres …

Alors, deux nouvelles larmes coulerent le long de son visage avant que son corps ne se penche vers la camera. Clark vit alors la neige electronique remplir l’écran devenu noir. L’esprit ailleurs, son regard vaguement posé sur le sol boisé de la grange, Clark referma le clapet et posa le camescope sur le canapé. Alors, toutes ses pensées dirigées vers la seule personne de Leyana, il releva ses yeux vers l’étagère, face à lui, afin de faire le point. Leyana était entrée dans sa vie par la seule volonté de Morgan Edge, baron du crime de Métropolis. Il lui avait ordonné de découvrir les moindres secrets de Clark, seule condition pour qu’elle puisse obtenir du sérum, vital à son état. Mais maintenant qu’elle n’en avait plus besoin, grâce à l’intervention divine de Clark, elle voulait quitter Clark et le protéger. Comment pourrait-il jamais lui en vouloir ? A une époque, lui même s’était fait manipulé par Morgan Edge. Il était assez bien placé pour savoir combien il était influent. Ce n’était pas une raison pour la damner. Au contraire, ces révélations avaient renforcé son amour envers elle. Jamais Clark n’avait ressenti un sentiment aussi fort. Malgré toutes ses épreuves, il aimait Leyana du plus profond de son âme et ferait tout pour la mettre hors de danger.
A cet instant, un bruit sourd se fit entendre, sur la gauche de Clark, provenant de l’escalier de bois y menant. Instinctivement, le jeune homme tourna la tête dans cette direction, posant son regard sur le palier. Il eut tout juste le temps d’apercevoir la silhouette angélique de Leyana, habillée d’un jean délavé et d’un débardeur blanc assez long avant que celle-ci, changeant de décision en apercevant Clark, ne rebrousse chemin, disparaissant au coin de l’escalier, en descendant les marches d’une manière assez rapide. Le rythme cardiaque de Clark s’amplifia alors tres nettement, jamais il n’avait semblé battre aussi fort. En un éclaire, Clark se leva du canapé et, dans un sillon de couleur noire, descendit les quelques marches de bois, tourna au coin de l’escalier et, descendant trois nouvelles marches, attrappa la main de Leyana au vol. Sentant l’étreinte du jeune homme, Leyana s’arrêta nette, consciente qu’elle devrait lui faire face. La mine des plus triste, elle s’arrêta sur sa marche et attendit la suite, qui ne se fit guère attendre.


Clark : où tu vas ?

Regardant la nuque bronzée de la jeune Iwo, Clark entremela ses doigts dans ceux de la jeune fille qui se retourna enfin, d’une manière assez lente, lasse dans un sens. Faisant enfin face à Clark, elle leva la tête vers lui et, lui adressant un regard triste et brillant, finit par lui répondre, apres quelques secondes, d’une voix desabusée :

Leyana : je sors de ta vie avant qu’il ne soit trop tard …

C’était exactement les mots que Clark refusait d’entendre de sa bouche. Jamais il n’accepterait une telle chose. Leyana était la meilleure chose qui lui soit jamais arrivée, et de loin. Il était hors de question qu’elle sorte ainsi de sa vie. Clark descendit d’une marche se rapprochant de Leyana et, la mine atrocement touchante, redoubla l’inténsité de son regard claire ; ce qui augmenta encore plus la tristesse de la jeune femme.

Clark : mais je ne veux pas que tu en sortes !

Leyana ne comprenait pas la réaction de Clark. Même s’il éprouvait des sentiments assez forts à l’égard d’elle même, elle avait fait tant d’atrocités à son égard qu’il en paraissait même invraisemblable. Les traits de la jeune femme se tirèrent en une expression désolée et engagée que Clark ne lui avait jamais vue.

Leyana : mais Clark, je t’ai mentie depuis le début ! Je ne te mérites pas !

Peu importait les arguments de Leyana, Clark les balayerait tour à tour, d’une simple réplique. Rien ni personne au monde ne l’empêcherait d’être aupres d’elle.

Clark : tu ne crois pas que c’est à moi d’en décider !

La réplique de Clark, bien que tres attentionnée et non cassante, suffit à Leyana pour se taire et détendre les traits de son jeune visage. Bien sûr, son inquiétude et son incompréhension demeuraient mais elle comprenait désormais à quel point Clark était décidé à ne pas la laisser partir.

Leyana : comment pourrais-tu me pardonner ?

Clark connaissait la réponse à cette question, elle ne se fit donc pas attendre. Il descendit d’une nouvelle marche afin d’être au plus pres possible de la jeune femme. Leurs regards ne se trouvaient désormais plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Un léger sourire apparut sur le visage de Clark alors que celui de Leyana exprimait une totale incompréhension.

Clark : (répondant à la question de Leyana) comme ça …

Alors, bougeant légèrement ses doigts dans sur le dos de la main de Leyana, Clark se pencha vers elle et, d’une manière tres langoureuse, déposa u doux baiser sur ses levres pulpeuses. Puis, le baiser terminé, il lui donna un deuxieme baiser, tout aussi tendre. Envoutée par l’attitude du jeune homme, Leyana ne put s’empecher d’échanger avec lui le dernier baiser, qui lui procura une sensation d’ecstase au comble de la félicité. Alors, tous deux décollèrent leurs lèvres l’un de l’autre et, alors que Leyana rouvrait les yeux, Clark posa son front contre celui de la jeune femme.

Leyana : (voix douce et basse) Clark …
Clark : (souriant, voix basse) peu importe qui tu es et ce que tu as fais, je ne veux pas te perdre …

L’attitude de Clark état vraiment ensorcelante, bien qu’inhabituelle. Pour agir de la sorte, il devait réellement tenir à elle d’une manière quasi surnaturelle. Pourtant, les doutes demeuraient. Leyana ne voulait pas se laisser aller à cette sensation ennivrante que lui procurait l’étreinte de Clark.

Leyana : je ne veux pas te mettre en danger …

A l’écoute de cette phrase, Clark esquissa un petit rire, presque imperceptible. D’ordinaire, c’était lui qui la prononçait. Jamais il n’avait été en danger mais souvent il mettait les autres en danger. Et cette fois, il ferait tout pour que Leyana reste en dehors.

Clark : tu sais qui je suis, ce que je suis capable de faire ? …

D’un petit abaissement de la tête, sans quitter Clark des yeux, Leyana acquiesça.

Clark : … tu sais donc que je n’ai rien à craindre.

Leyana sentait sa détermination, au contact de Clark, s’amenuiser. Il avait réussi, d’une manière assez impressionnante, à la faire douter de la décision qu’elle avait prise. Désormais, elle se demandait si elle ne ferait pas mieux de rester aupres de lui. Cette optique était si merveilleuse à envisager.

Leyana : mais Edge, il …

Clark bougea légèrement sur la marche, son sourire devenant de plus en plus charmeur. Alors, il porta sa main gauche, la libre, entre eux deux et la remonta vers le visage de Leyana. Aussi, il posa son index verticalement sur les lèvres de la jeune femme, la faisant taire.

Clark : Edge n’est rien … rien ni personne sur cette Terre ou ailleurs ne me séparera de toi …

Cette phrase sonnait comme une déclaration d’amour comme jamais Leyana n’en avait entendu. Clark devait ressentir à son égard un sentiment d’ecstase au comble du paradis. Il refusait tout bonnement d’être séparé de Leyana. Il jurait de la protéger. Cette phrase, si superbe, résonna dans la tête de Leyana. Alors, un timide sourire apparut sur ses propres lèvres avant qu’elle ne se penche délicatement vers lui et ne dépose un doux baiser sur ses lèvres. Ravi d’avoir réussi à la convaincre, Clark échangea alors trois baisers, de plus en plus passionnés avant que la jeune femme ne retire ses levres des siennes. Alors, s’écartant de lui, elle lui adressa son regard le plus pénétrant.

Leyana : Clark, tu sais que je tiens à toi plus que tout …

Clark acquiesça d’un timide signe de tête armé d’un sourire des plus ravageurs.

Leyana : … c’est pourquoi je dois le faire.
Clark : faire quoi ?

Mais la réponse ne se fit pas attendre. Alors qu’un bruit de froissement se fit entendre face à lui, Clark sentit bientôt une douleur fulgurante, qui lui était trop familère, s’emparer de son nombril. Véhiculant de cet endroit vers le haut de son corps, la douleur gagnait rapidement en intensité. Précautionneux, Clark lâcha la main de Leyana et, de gestes peu sûrs et tremblant, remonta la marche derriere lui, ainsi que la suivante. Alors, il vit la source de sa souffrance : Leyana avait relevé sa main droite au niveau de son nombril et tenait étroitement une roche de météorites granitée, parsemés en plusieurs endroits de cristaux verts lumineux en la présence de Clark. Clark, le regard abasouri, releva la tête vers Leyana qui lui adressait un regard désolé, embué de larmes.

Clark : Leyana !

Clark s’appreta encore à reculer mais, ne regardant pas derriere lui, heurta le haut du palier. Alors, dans un bruit sourd, il tomba violemment sur le sol du palier en bois, sur le flanc droit. Leyana, deux larmes coulant déjà sur ses joues, monta les marches les séparant l’un de l’autre et, s’arretant aupres de Clark, s’accroupit sur la marche. Clark sentit la douleur redoubler d’intensité, le forçant à se recroqueviller en position fœtale.

Leyana : (détachant chaque mot) je … suis … vraiment … désolée ! … mais je dois le faire, pour toi … pour nous …

Elle posa alors la roche sur le sol de la grange, devant la tete de Clark, ses yeux bleus braqués sur la Kryptonite. Leyana se releva alors et, s’approchant de Clark, se pencha vers lui. Alors, elle le serra contre lui, posant sa tete contre son propre torse.

Leyana : (en larmes) pardonnes-moi …

Puis, résignée mais en larmes, Leyana se releva et, tournant les talons, entreprit de descendre les marches, Clark la regardant s’éloigner, proie à une douleur grandissante.

Clark : (voix faible) Leyana …

Mais elle était déjà quasiment arrivée au bas des marches et s’appretait à contourner la rambard de bois. A cet instant, il s’évanouit.

 

Ferme des Kent – Smallville 11h19

Le bois dur du palier se faisait ressentir sur la peau tiré du flanc droit de Clark, couché à même le sol. Ses genoux, pliés, ne se trouvaient qu’à quelques centimètres de son abdomen, dont le maillot découvrait quelques centimètres carrés, à nu. Ses deux bras musculeux, eux aussi pliés, étaient recroquevillés vers son corps, touchant le sol, de grosses veines verdatres en ressortant. La douleur liée à la roche granitée, posée à coté de lui, sur le sol, lui retirait peu à peu chaque bribe de force demeurant toujours en lui. Son paupieres, battaient tres lentement, comme s’il semblait sur le point de s’évanouir à nouveau, de la même manière que lors du départ de Leyana. Parfois, une de ses jambes, ou un de ses bras, rampaient délicatement sur le sol dur, dans une tentative desespérée de s’en sortir. Mais l’effort, amenuisé par les fragments de cristal vert, attachés à la roche granitée, lui enlevait alors toute espoir. La lumière verte qu’ils dégageaient était devenue si puissante que Clark se demandait si leur intensité allait un moment baisser. Depuis l’instant où Leyana avait descendu les marches de bois de la grange, le visage en pleurs, il avait gardé son regard braqué dessus, ne pouvant regarder autre part, de peur de s’évanouir. L’inexpression de son regard faisait aisément comprendre les pensées qui lui traversaient les esprits. La seule silhouette qui y était présente était celle de Leyana. Il revoyait son visage humide et brillant, et la roche, au niveau de son nombril, brillant de tout son éclat verdoyant. Ce geste semblait lui avoir fait autant de mal qu’à Clark, sinon plus. Cela avait vraiment dû lui couter énormément, elle ne devait vraiment pas avoir le choix. Qu’est ce qui pouvait tant les menacer pour qu’elle utilise ce poison du nom de « Kryptonite » contre Clark ? Edge avait-il trouvé quelque chose sur Clark qui puisse vraiment lui nuir ? Avait-il des projets pour lui ? Leyana devait certainement en savoir plus que lui à ce sujet et, consciente que cela était de sa faute, préférait risquer sa propre vie plutot que celle de Clark. Le jeune Kent ne supportait pas cette idée, tout autant qu’il ne supportait pas le fait d’etre prisonnier de cette roche qui le tuait à petit feu. La douleur lancinante s’amplifiait, elle le rongeait de l’intérieur. Les atomes qui la formaient étaient en train de desintégrer progressivement chaque particule du sang de Clark. Pourtant une chose plus forte encore, occupait son esprit : le sourire de Leyana. Une fois de plus, les images, sous formes de long flash pénibles et douloureux, lui traversaient l’esprit. Des flashs retraçant les meilleurs moments qu’il avait passé avec elle : le moment où il avait réparé la plomberie des Leon, en leur absence … la soirée suivant cet après-midi qu’ils avaient passé ensemble, sur la balancelle de la terrasse, serré l’un contre l’autre pour la premiere fois … leur mains étreignis pour la premiere fois dans la grange, le lendemain … leur premier baiser, dans la grange, le lendemain de l’incendie de la maison des Leon … le sourire radieux de Leyana … Puis, irrémédiablement, le visage en larmes de Leyana lui revint en tête, tenant cette roche lumineuse au niveau du nombril, « Je … suis … vraiment … désolée ». Ces mots étaient d’une sincérité pure.
Soudain, une haine incommensurable envahit Clark, de la tête au pied, véhiculant en lui tel un venin rapide et virulent, circulant par intraveineuse. Jamais Clark n’avait senti cette sensation. On aurait dit que quelqu’un d’autre s’était reveillé en lui. Alors, cette force enveloppa la douleur liée à la Kryptonite et Clark put faire le geste vital. Son bras gauche se détacha de son torse et sa main se referma sur la roche rugueuse, granitée. Il sentit alors une chaleur du feu de satan brûler la paume de sa main. Pourtant, il demeura ainsi. Puis, d’un geste ample, il ramena son bras vers le bas de son corps, lachant la roche violemment. {SLOWING DOWN – La roche quitta la main gauche de Clark et passa sous la rambard de bois du palier, amorçant une lente chute vers le sol poussiereux de la grange. Apres une descente de plusieurs metres, elle heurta violemment le sol, sur lequel elle roula sur un mètre, sur un arc de cercle. Puis, elle s’immobilisa, s’arretant sur le flanc plat de sa consistance. A cet instant, étant loin de Clark, les cristaux verts s’éteignirent. – FIN} Des ce moment, Clark sentit la douleur disparaître et rouvrit les yeux. Ses veines, auparavant atrophiées, reprirent leur forme habituelle et il se redressa à une vitesse ahurissante, seule Leyana occupait sa pensée. Alors, le regard braqué vers la sortie de la grange, Clark descendit les escaliers en supervitesse et disparut par la grande entrée.

 

Le Talon – Smallville – 11h27

Lana était revenue à Smallville depuis déjà plus d’une heure. Ce retour, au moment où elle avait posé le pied dans la gare ferroviaire, avait produit en elle un bonheur incommensurable. Elle était enfin de retour dans sa province natale, en cet endroit où ses racines prenaient lieu. Elle avait reconnue cette douce chaleur propre à Smallville et ce ciel bleu, parsemé de légers cumulus blancs. Pourtant, rapidement, une autre pensée l’avait envahie, celle de faire face à ses amis. Il y avait déjà 6 mois, Lana avait quitté Smallville, sans prévenir personne, pour se rendre en France, où elle avait rejoint son père biologique, Henry Small, dans l’ouest de la France. Seul Clark, la seule personne qui à ses yeux méritait réellement des explications, avait été prévenu, mais tout juste lors de son arrivée en France. Elle tenait trop pas à lui pour le laisser se faire du mauvais sang pour rien. Mais hormis le jeune Kent, personne n’avait été prévenu, seul celui qui avait été l’instigateur de cette fuite vers la France, contrairement à ce qu’il avait certifié à Clark, qu’il prétendait être son ami … Lex Luthor. Au moment de cette décision, Lana était perdue. Elle s’était finalement rendu compte de la vie qui était la sienne. Elle était seule, au milieu de tous ses amis qui avaient une vie bien déterminée. Chacun avait une raison de rester ici, un avenir prometteur : Lex avait repris la direction de la LuthorCorp, Pete voulait faire sa vie avec Donia, Chloé serait journaliste à coup sûr et Clark, pris entre deux feux – celui de ses parents biologiques et celui de ses parents adoptifs – aurait peut etre le plus bel avenir qui soit. Et Lana, au milieu de tout ce beau monde, ne voyait pas réellement la place qui serait la sienne. A ses yeux, elle n’en aurait pas. Ou tout du moins, pas la place qui lui conviendrait. Elle semblait destinée à servir des cafés au Talon et à etre témoin de cette vie qu’elle ne voulait pas. Il était hors de question que cela reste ainsi. Lors de son départ, Clark ne savait plus réellement où il était. Il était partagé entre l’envie d’accomplir le destin voulu par ses parents biologiques et celui de vivre sa vie de terrien le mieux possible, en faisant honneur à ses amis et surtout à ceux qui l’avaient élevé pendant toutes ces années : Jonathan et Martha Kent. Bien sûr, Lana avait toujours été présente dans l’esprit de Clark et même maintenant, avec la présence de Leyana Leon, la jeune Lang demeurait présente dans son esprit et dans cœur, elle le serait à tout jamais. Mais désormais, Lana revenait changée à Smallville. Elle était une autre femme. La France lui avait apporter une quiétude qu’elle n’avait plus connue depuis l’insouciance de sa douce jeunesse et elle avait réussi à faire des choix que, autrefois, elle n’aurait jamais pu faire. Aujourd’hui, elle savait ce qu’il fallait faire pour reprendre sa vie en main et devenir acteur de son futur. Et son retour à Smallville en était le point d’orgue.

[Why – AVRIL LAVIGNE]

Apres être entré dans l’immense hall de la gare ferroviaire de Smallville, baignée d’une lumiere à dominante bleue, Lana s’était instinctivement dirigée vers l’espace détente de ce lieu. Alors, son sac de voyage pres d’elle, Lana s’était installée à une petite table ronde, dans un coin à l’écart d’un petit bar. L’ambiance chaleureuse allait à la perfection avec la couleur des lieux, tirant sur un pourpre assez sombre. La douce musique était accordée à la perfection avec l’antiquité du mobilier. Le bar donnait l’impression d’avoir fait un bond de plusieurs années en arriere et de revenir à cette époque des premiers bars, des années 50. Son sac posé à coté d’elle, sur la confortable banquette en cuir bombé, de couleur pourpre, Lana s’était installée pres de la vitre, de façon à regarder les gens déambulés le long du trottoir bordant l’accès à la gare. Puis, apres quelques minutes, elle avait commandé un capuccino. Lorsque la serveuse, habillée d’un tablier noir, lui avait apporter le café, Lana prit pleinement conscience combien la vie à Smallville lui avait manqué. Ce capuccino, à lui seul, lui rappelait une ambiance toute particuliere qui lui manquait plus que tout au monde, celle du Talon, dont elle était propriétaire. Outre le fait qu’il était son lieu de travail, le Talon était un peu sa forteresse de solitude, au même titre que le loft de la grange des Kent, pour Clark. Quand quelque chose n’allait pas, elle allait au Talon et se sentait apaisée. Lana porta ses lèvres au bord de la tasse dorée et les plongea dans la mousse onctueuse de la boisson chaude. Aussitôt, l’odeur lui fit remonter d nombreux souvenirs, qui était demeurés enfouis au plus profond d’elle même. Même si les retrouvailles avec ses amis devraient s’avérer difficiles, Lana devait le faire, ce manque devait être comblé.

Ainsi, Lana avait fini son capuccino et apres avoir payé la commande, était sorti sur ce trottoir, à la sortie de la gare, sur lequel elle avait vu nombre de badauds passer devant la vitre. Apres quelques minutes, elle avait réussi à obtenir un taxi qui s’occupa de mettre sa valise dans le coffre, le sourire aux levres. Pendant ce temps-là, Lana s’était installé à l’arriere du véhicule et avait saisi son téléphone portable. En ouvrant le clapet, elle avait cherché un numéro précis dans son répertoire personnel. Puis, lorsque les noms « Sullivan Home » furent en surbrillance, elle appuya sur le bouton portant le symbole d’un téléphone vert et porta le combiné à son oreille. Une premiere sonnerie retentit … L’homme fit claquer le coffre puis contourna l’arriere du véhicule. Une deuxieme sonnerie retentit … L’homme ouvrit sa portiere et s’engouffra dans le véhicule … une troisieme sonnerie … il mit en route le boitier de décomptage … quatrieme sonnerie puis une cinquieme, alors que le chauffeur se tournait vers Lana … elle tomba sur le répondeur, un sourire éclaira son visage


Chaffeur : vous voulez aller où ?
Lana : (refermant son téléphone) 13 Freakswall Avenue …

A cet instant, le chauffeur, âgé d’une quarantaine d’année et coiffé d’une casquette aux couleurs des Sharks de Métropolis, reporta son regard claire bienveillant vers le tableau de bord de son véhicule et le démarra.

Quelques minutes plus tard, la voiture jaune, portant un écriteau « TAXI » sur le toit, remonta la large avenue, sur le périphérique de la petite bourgade du Kansas, le long de laquelle nombre de résidences avaient élu domicile. A une allure assez lente, le Taxi vint s’arreter lentement devant le numéro « 13 » et stationner prêt du trottoir, assez large. La portiere arriere, du coté gauche, prêt de Lana, s’ouvrit alors, poussée par la jeune femme alors que le conducteur, lui aussi, ouvrait la sienne et posait le pied sur la route. Lana monta sur le trottoir et l’attendit aupres du coffre, souriante. Il arriva peu apres et, apres avoir ouvert le coffre, sortit la lourde valise de Lana et la posa par terre. Hissant ainsi la bandouliere sur son épaule droite, Lana lui adressa un regard attendrissant, tandis qu’il refermait le coffre.


Lana : vous pouvez m’attendre ? … j’aimerais retourner en ville …
Chauffeur : bien sûr mademoiselle …

Aussi, un sourire ravi apparaissant sur ses lèvres, Lana tourna les talons et avança vers la maison des Sullivan, qu’elle n’avait pas revu depuis six mois. Levant les yeux vers la batisse d’un blanc éclatant, Lana gravit les quatre marches et avança, sous le porche, vers la porte, elle aussi d’un blanc éblouissant. Elle sortit ensuite un trousseau de clés métalliques de sa veste beige et introduisit une grosse clé en argent dans la serrure. Peu apres, elle put tourner la poignée ronde, elle aussi en argent et pénétrer dans ce corridor assez restreint, menant à un escalier. Sur la droite, un petit meuble en bois d’ébène supportait un vieux combiné téléphonique noir et un répondeur, juste à coté. Sur ce dernier appareil, une led jaune s’illuminait par instant, par intermittence. Hormis cela, la maison était vide et silencieuse. Lana posa son sac sur le sol boisé, au pied du meuble puis, se rappelant que le Taxi l’attendait, ressortit de la maison. Elle revint vers le Taxi, qui l’emmena ensuite vers le centre ville.

Quelques minutes plus tard, le véhicule jaune s’arreta de nouveau mais cette fois au bord du trottoir de la rue principale, traversant la ville dans sa longueur. Lana se pencha vers le conducteur, à l’avant, et lui tendit quelques billets. Alors qu’il les saisissait, l’homme adressa un radieux sourire à Lana ainsi qu’un merci attentionné. Puis, ravie, Lana ouvrit la portiere et sortit sur le trottoir. Elle referma ensuite la portiere et, tandis que la véhicule repartait, Lana leva la tête afin d’observer l’imposante banniere présente au dessus de sa tête ; il s’agissait de celle du Talon. Elle avança encore et posa sa main sur la barre métallique servant de poignée à la porte d’entrée vitrée du Talon, puis la poussa. Elle pénétra enfin dans l’ambiance douce et chaleureuse du Talon, cette ambiance qu’elle avait si souvent regretté. A ce moment précis, la cloche présente au dessus de la porte teinta légèrement, avant que la porte ne se referme toute seule. Lana balada alors son regard tout autour d’elle, afin de reprendre pleinement contact avec ce lieu qu’elle aimait tant : les mêmes nombreuses tables rondes étaient présentes, tout autour d’elle. Deux serveuses, habillées du tablier rouge du Talon déambulaient entre ces tables, plateau à la main. Au fond, le comptoir courbé comportait des présentoires sur lesquels des gateaux succulents attendaient les clients gourmands. Un escalier courbé, partant de la droite du comptoir, montait au premier étage, où Josh Servant avait élu domicile depuis quelques mois. Une troisieme serveuse, vêtue du même tablier rouge, était présente pres du comptoir, de dos. Elle semblait absorbé par l’analyse de ce quelque chose, posé devant elle, sur le comptoir. Malgré le fait qu’elle ait le dos tourné, Lana avait tout de suite reconnu la nuque à nu, pourvu de cheveux blonds ébouriffés, de Stefany Fener, qui l’avait remplacé pendant son absence. Accentuant son sourire, Lana s’engagea dans l’allée centrale, entre les tables, sentant la chaleur des clients s’emparer d’elle. Apres quelques secondes, Lana fut enfin arrivée à la hauteur de la jeune blonde. Elle s’arreta à coté d’elle et posa les mains sur le comptoir. Puis, comme si de rien était, elle s’adressa à elle d’une voix interessée.


Lana : ils sont bons vos capuccinos ?

Stefany ne semblait pas avoir reconnu la voix de Lana. Elle garda un instant les yeux braqués sur un document, posé devant elle …

Stefany : je suis désolée mais …

Stefany avait enfin tourné la tête vers Lana. A cet instant, elle éclaira son visage en un sourire radieux, reconnaissant cette jeune femme qu’elle n’avait pas vu depuis plus de six mois.

Stefany : Lana !

Aussitôt, Stefany plongea dans les bras de Lana qui l’étreignit un long instant. Son étreinte etait à la hauteur de sa joie. Puis, lentement, elle s’écarta, afin de regarder un peu plus en détails la jeune Lang.

Stefany : je ne savais pas que tu étais rentrée !
Lana : tu es la seule à être au courant pour l’instant.

Stefany comprit alors qu’elle ne devait pas être rentrée depuis tres longtemps.

Stefany : tu aurais dû me prévenir, je serais passée te chercher …

Lana fit une curieuse moue, réalisant la mal qu’elle avait eue à se décider de revenir en ville.

Lana : je n’étais pas tres sûre de moi … pour ce qui etait de revenir en ville …
Stefany : (ne comprenant pas) je ne comprends pas ?
Lana : j’avais peur de la réaction des gens, à mon retour … tous ne réagiront peut etre pas comme toi !

Stefany réalisait en fait les difficultés que devait éprouvées Lana.

Stefany : tu veux parler de Clark ?
Lana : oui, entre autres … et je ne pense pas que la situation s’arrangera lorsque je lui dirais ce que je comptes faire …

Lana baissa un instant les yeux. Stefany, quant à elle, intensifia son regard.

Stefany : tu ne comptes pas rester ?

La surprise put se lire dans les yeux bruns de Lana. Etait-elle si prévisible ?

Lana : non, je comptes partir pour Metropolis … mais comment es-tu au courant ?
Stefany : (souriante) c’est Lex qui me l’a dit.

Lana comprit alors aussitôt. Le jeune Luthor etait le seul à etre au courant, mise à part une troisieme personne …

Stefany : tu comptes le dire à Clark ?
Lana : il faudrait que je le fasses …

Soudain, la camera changea d’angle. Elle revint, en un plan acceleré, vers la porte d’entrée du Talon. Rapidement, elle s’ouvrit, sous le teintement aigu de la cloche, présente au dessus. Peu apres, une silhouette massive, habillée d’un maillot de corps noir et d’un jean délavé apparut, alors que la porte se refermait derriere ce jeune homme au regard claire, froid et dur. Clark Kent cherchait du regard Leyana Leon. Soudain, ses yeux se poserent sur Lana, ses longs cheveux noirs tombant sur son visage et dissimulant ainsi une partie de son visage. Son cœur accelera nettement : Leyana se trouvait face à Stefany. Où du moins, Clark crut que c’était le cas. Il accelera le pas et s’avança, le long de cette étroite allée, vers les jeunes femmes, qui continuaient de parler. Arrivé à seulement cinq mètres d’elle, il décida d’interpeler celle qu’il prenait pour Leyana.

Clark : Leyana … je t’ai cherché partout …

Surprises, et Lana et Stefany, se tournerent vers lui. Aussitôt, Clark se figea sur place, son cœur battant à tout rompre, au moment où son regard clair croisait le regard brun de Lana. Il n’en revenait pas, Lana était revenue de France, apres six longs mois passés là-bas. Il n’osait le croire, comment cela était-il possible ?

Clark : (abasourdi) Lana ?

Son regard froid et dur fit froid dans le dos à Lana. Clark avait perdu tout cette bienveillance dans le regard, il semblait s’etre endurcie d’une maniere hallucinante.

Clark : qu’est ce que tu fais là ?
Lana : (souriante) moi aussi je suis ravi de te voir.
Clark : depuis quand tu es rentrée ?
Lana : depuis un peu plus d’une heure …

Clark n’en revenait pas. Pour la premiere fois depuis six mois, il s’adressait à Lana … Pourtant, le moment était tres mal choisi. Il cessa de se préoccuper d’elle et se tourna vers Stefany.

Clark : tu as pas vu Leyana ?
Stefany : (surprise) Leyana ? Non pourquoi ?
Clark : pour rien … si tu la vois, appelles moi s’il te plait !

Alors, sans un regard vers Lana, Clark tourna les talons, prêt à retourner au dehors. Il avait vraiment une attitude étrange. Mais Lana voulait des retrouvailles un peu plus enthousiasmantes. Il était déjà à quelques metres d’elles quand Lana lui emboita le pas. Elle lui saisit la main, entremelant ses doigts dans les siens, en prononçant d’une voix murmurante son nom

Lana : Clark …

Surpris, il se retourna et regarda Lana, sans lui serrer la main.

Lana : … tu es sûr que ça va ?

Pour la premiere fois, la premiere fois, Clark adressa à Lana un semblant de sourire, cessant de la regarder d’un air froid mais compatissant cette fois.

Clark : oui ça, je suis juste inquiet.
Lana : si je peux t’aider, dis-le moi …
Clark : non, personne ne peut m’aider.

Lana soupira. Elle sentait qu’il avait des problemes mais semblait s’etre encore plus renfermé sur lui même.

Lana : j’ai besoin de te parler …
Clark : passes à la maison ce soir, si tu veux …

Lana acquiesça en souriant avant que Clark ne lui lache la main. Il s’éloigna alors de cette démarche rapide et assurée que Lana ne lui connaissait pas. Assez étonnée, elle revint vers Stefany, l’air ailleurs.

Lana : il est étrange …
Stefany : (blasée) c’est Clark
Lana : non, il n’était pas comme ça avant …

Elle se replongea dans une mure réflexion avant de reprendre.

Lana : et c’est qui Leyana ?
Stefany : (souriante, rangeant le document) ça tu n’auras qu’à le lui demander toi même !

 

Sommerholt Institute – Métropolis – 16h38

Même si elle savait que cette solution n’était pas la bonne à ses yeux, Leyana était persuadée que c’était celle qui s’imposait. Par sa faute, Edge avait connaissance de certains points cruciales à propos de Clark et pouvait désormais s’en servir contre lui. Le simple fait de s’imaginer vivre aupres de Clark en continuant de fournir de nouvelles informations au baron du crime répugnait la jeune Iwo. En optant alors pour cette opinion, Leyana s’exposait à un nouveau dilemme : profiter des étonnantes capacités de Clark ou fuir le plus loin possible. Là encore, la transmissions d’informations sur le jeune Kent à Morgan Edge donnait la solution : il connaissait certains points faibles de Clark et avait les moyens de lui nuir. Si l’on considerait chaque cas de figures, Leyana ne voyait à chaque fois qu’une sedule solution : quitter le Kansas et Clark et fuir le plus loin possible, à un endroit où Edge ne pourrait pas la retrouver. Clark en souffrirait, Leyana le savait. Elle même en souffrait déjà énormément mais c’était la seule solution pour le préserver au mieux de Edge. La seule personne au monde qui méritait de demeurer intouchable était bien Clark.
La caméra, basé dans un coin de la scene, filmait l’étendue des lieux, devant elle, à savoir une petite place dallée de forme ovale, présente devant un grand batiment à deux étages, constituée d’une paroi vitrée qui lui donnait un aspect des plus modernes. Haut de deux étages, la batisse de l’Institut Sommerholt laissait la chaud soleil se réfléter dans le verre de sa consistance à l’armature métallique, réchauffant ainsi l’intérieur de ses locaux. Au centre de la place ovale, un magnifique jet d’eau, en pierre, rendait la place un peu plus accueillante. De la statue de pierre, ressemblant à un dauphin, sortait trois jets d’eau magistrales, retombant dans un bruit de succion doux, sur la surface agitée d’une eau assez claire.
Soudain, provenant de la droite, une petite citadine de couleur blanche s’engagea, dans un crissement de pneus dans la place. Elle vint ainsi, de cette allure vive jusque devant l’entrée de Sommerholt avant de s’immobiliser. A peine le contact était il coupé que la portiere avant coté conducteur s’ouvrit, d’une maniere assez vive, elle aussi. A cet instant, la silhouette de féminine de Leyana Iwo, habillée de ce même jean délavé seillant et de ce long debardeur rouge apparut. Sans refermer la portiere, elle contourna l’avant du véhicule de cette attitude pressée et s’approcha en vitesse de la volée de marches en pierre blanche précédant l’entrée de l’Institut. Ainsi, les gravissant une à une, elle arriva bientôt face aux portes vitrées, qui s’ouvrirent d’elle même à son approche : elle pénétra alors dans l’ambiance calme et feutrée du hall de Sommerholt. Baigné d’une lumiere tirant sur un blanc éblouissant, le hall était pourvu d’un sol parqué de la même couleur. Ce hall, assez vaste, avait également un plafond assez bas, ce qui augmentait l’effet de longueur des lieux. De petites lampes circulaires, plates, étaient incorporées au plafond bleuté, éclairant de leur douce lumiere blanchatre la totalité de l’endroit. Ici et là, hommes et femmes en costume, en tailleur ou en blouse blanche circulaient. Leyana ne prit même pas la peine de les observer. Apercevant un peu plus loin le bureau d’accueil, circulaire, de couleur blanche, Leyana accelera l’allure. Sur le chemin, elle croisa un homme brun, aux yeux verts, tout de noir vêtu – costume et chemise – qui lui adressa un regard interessé. Elle ne s’en préoccupa pas et s’arreta devant ledit hall d’accueil. Derriere lui, une jeune femme, la trentaine, les cheveux blonds relevés en chignon, habillée d’un tailleur gris et d’un chemisier blanc au decolleté mystérieux, était légèrement de biais par rapport à Leyana. Le combiné d’un téléphone noir sur son oreille, elle semblait en grande discussion sérieuse avec son interlocuteur. Leyana posa les mains sur le comptoir et, d’un air impatient, posa les yeux sur la secrétaire.

???: mais je comprends bien Monsieur, mais je ne peux rien faire …

La discussion semblait partie pour durer tres longtemps. Un laps de temps que Leyana ne supporterait pas. Aussi, d’une voix basse assez entrainante, Leyana s’adressa à la secrétaire, qu’elle semblait connaître

Leyana : Erica …

Aussitôt, assez surprise, le secrétaire tourna la tête sur sa gauche et, reconnaissant le magnifique visage de Leyana esquissa un large sourire. Alors, posant la main sur le combiné afin de ne plus se faire entendre de son interlocuteur et se tournant complètement vers Leyana, elle lui répondit de la même voix basse :

Erica : salut … je peux faire quelque chose pour toi ?
Leyana : oui … tu sais où est ma mère ?
Erica : oui … elle doit etre dans son bureau …

L’interlocuteur semblait avoir compris la supercherie et s’énerver de plus belle.

Erica : Monsieur, ne vous énervez pas … mais si je vous écoutais …

Il poursuivit son exposé survolté et la dénommée Erica reposa sa main sur le combiné, en profitant ainsi pour souffler bruyamment. Leyana lui adressa un sourire attentionné :

Erica : tu veux que je l’appelle ?

Leyana allait lui répondre « oui » quand un bruit métallique, sur sa droite, l’en empecha. En effet, contre le mur de droite, une porte noire, portant l’inscription rouge « RESTRICTED », venait de s’ouvrir. Peu apres, une jeune femme d’une vingtaine d’années, habillée d’un pantalon noir et d’une chemise blanche en sortit – Chloé Sullivan. Elle avança vers le hall afin de laisser une deuxieme personne sortir, elle habillée d’une blouse blanche. Ses longs cheveux d’un noir de jais étaient relevés en un chignon impeccable. Elle referma doucement la porte derriere elle, poursuivant dans le même temps la conversation qu’elle avait avec Chloé. Reconnaissant sa mère, le Docteur Adriana Iwo, Leyana quitta le bureau d’accueil en glissant ces quelques mots à Erica :

Leyana : laisses, elle arrive …

Tandis que Erica poursuivait sa discussion, Leyana s’avança lentement vers Chloé et sa mère, en appréhendant un peu. Leurs voix devinrent audibles alors que le Docteur Iwo relevait les yeux au moment où sa fille s’arretait devant elles. Chloé posa à son tour son regard sur la silhouette de Leyana et esquissa une expression de surprise non dissimulée.

Dr Iwo : (souriant) Leyana ! … qu’est ce que tu fais là ?

Leyana se força à sourire, échangeant un regard éloquent avec Chloé. Sa présence ici ne la rassurait pas. Elle savait tres bien ce que Chloé concoctait contre Clark.

Leyana : je voulais te parler …

Le Dr Iwo élargit un peu plus son sourire. Puis, déviant son regard vers Chloé, elle s’adressa à elle, d’une voix enjouée ne dissimulant pas son enthousiasme.

Dr Iwo : Chloé, je ne crois pas vous avoir présenté ma fille, Leyana …
Chloé : (ravie, regardant Leyana) nous nous sommes déjà rencontrés je crois …

Le regard de Chloé et de Leyana sembla jeter des éclairs. Iwo observa la scene et trouva étrange ce regard. Pourtant, elle n’y porta aucune intention. Il braqua de nouveau son regard brun, identique en tous points à celui de Leyana, sur le visage de sa fille.

Dr Iwo : de quoi voulais-tu me parler ?
Leyana : c’est délicat …
Dr Iwo : (comprenant) je vois …

Le Dr Iwo avait compris sous quel sens il fallait comprendre le mot « délicat ». Aussi, elle se tourna de nouveau vers Chloé et, le regard braqué sur elle, lui adressa une énième sourire.

Dr Iwo : on se voit demain, même heure Chloé ?

Chloé sembla prise de court. Elle s’éfforça d’adresser au docteur un radieux sourire et de répondre d’une voix égale :

Chloé : bien sûr !
Dr Iwo : alors à demain !

Chloé, quelque peu déçue, sourit une derniere fois à Iwo puis passa devant Leyana, lui souriant d’une maniere qui répugna la fille du Docteur. Puis, la voyant s’éloigner vers les portes vitrée, Leyana s’avança vers sa mère.

Dr Iwo : (plus sérieuse) bon, de quoi tu voulais me parler ? … (faisant un pas vers le fond du hall) tu veux qu’on aille dans mon bureau ?
Leyana : (lui attrapant la main) non, je prefere pas !

Iwo comprit la gravité de la situation en, observant le visage attristé de Leyana.

Dr Iwo : qu’est ce qu’il y a ?
Leyana : c’est Edge …

Une soudaine peur panique s’empara du corps de Adriana Iwo faisant augmenter d’une façon violente son rythme cardiaque.

Dr Iwo : qu’est ce qu’il t’a encore fait ?
Leyana : pour l’instant rien, mais ce n’est qu’une question de temps !
Dr Iwo : attends là, je ne te suis pas !

Leyana ne répondit pas tout de suite. La suite de la conversation s’avererait plus compliquée.

Leyana : (baissant les yeux) j’ai décidé de ne plus travailler pour lui
Dr Iwo : ah je vois … ça n’a pas dû lui plaire !

Leyana fit « non » de la tete, armé d’un sourire forcé. Les explications devaient suivre, sinon sa mère ne comprendrait jamais.

Leyana : je ne veux plus trahir Clark, Edge m’a menti sur toute la ligne ! … Clark est loin d’etre le démon qu’il prétendait … au contraire, c’est tout le contraire …

Elle baissa de nouveau les yeux, une lueur de bonheur brillant dans son regard brun.

Leyana : … c’est un ange tombé du ciel …

Leyana remonta alors ses yeux bruns, d’une brillance exceptionnelles vers ceux, compréhensifs, de sa mère. Un soudain sourire tendre traversa son visage légèrement bronzé, aux traits eurasiens.

Dr Iwo : tu tiens beaucoup à lui .

Leyana acquiesça d’un simple signe de la tête, ne quittant plus des yeux sa mère. Elle la reconnaissait bien là, si perspicace.

Dr Iwo : pourtant, tu sais très bien que votre relation n’a aucune chance .. avec Edge.

Le regard de Leyana s’endurcit nettement. Elle l’avait toujours su, depuis le moment où elle avait ressenti ces premiers forts sentiments envers le jeune Kent.

Leyana : je sais … mais je ne veux pas qu’il souffre à cause de moi !
Dr Iwo : je te comprends … tu me rappelles quelqu’un …

Leyana ne comprenait pas tout à fait cette allusion. Cette incompréhension tira de nouveau les magnifiques traits de son visage, ce qui tira l’information de sa mère.

Dr Iwo : moi, à ton âge ! (souriante) … mais ton père a fait le choix pour moi et tu es arrivée …

L’évocation de ces sublimes souvenirs tirerent un sourire des plus radieux du visage du Docteur Iwo. Pourtant, elle dut rapidement revenir à la réalité. La gravité revint sur chacun des visages.

Dr Iwo : tu connais la solution à ce problème ?
Leyana : oui … tout est prêt : les valises, les billets …
Dr Iwo : et toi, tu es prete ?

Leyana se doutait que cette question ne tarderait pas à venir. La gravité de son regard envoutant atteint alors son paroxysme.

Leyana : ce sera certainement la décision la plus difficile, sentimentalement, que j’aurais à prendre dans ma vie … mais je dois le faire !

La détermination de Leyana était telle que sa mère ne trouva rien à en redire. Elle savait combien cette décision devait être dure à prendre, pour l’avoir elle même prise quelques années auparavant. Mais le choix de Leyana était fait. Aussi, le Docteur Iwo esquissa un timide sourire puis passa devant sa fille et, l’entendant se retourner vers elle, s’approcha du comptoir. Elle interpela sa secrétaire.

Dr Iwo : Erica !

Aussitot, la jeune femme se retourna, le regard intrigué. Elle était toujours au téléphone, avec cet homme, éternel insatisfait.

Erica : oui Docteur Iwo ?
Dr Iwo : vous pourrez reporter tous mes rendez-vous à une date ultérieure. (enlevant sa blouse) Je dois m’absenter ?
Erica : bien sur !

Iwo posa sa blouse derriere le comptoir puis se retourna vers sa fille, qui la regardait quelque peu prise de court. Puis, comprenant ce qui se passait dans la tête de sa mère, Leyana s’en alla vers les portes, suivie par sa mère. Les deux portes vitrées, au travers desquelles le chaud soleil passait, s’ouvrirent et elles purent ainsi descendre la volée de marche. Le Docteur Iwo entra du coté passager de la voiture alors que Leyana entrait du coté conducteur, sa portiere toujours ouverte. Peu apres, le moteur redémarra et la petite citadine blanche fit le tour de la fontaine, avant de sortir dans l’avenue, perpendiculaire à la place.
A cet instant, la caméra demeurée au pied des marches, tourna sur ses talons et figea son objectif sur un endroit, sur la droite des portes vitrées : un coin légèrement en retrait par rapport aux portes vitrées. Debout contre la paroi, Chloé Sullivan avait observé toute la scene. Elle ouvrit le clapet de son téléphone portable, de couleur gris luisant et entra dans son repertoire. Lorsque le nom « Morgan EDGE » fut en surbrillance, elle appuya sur le bouton vert et porta le combiné à son oreille. Une premiere sonnerie retentit, puis une deuxieme et enfin, la voix de Edge se fit entendre.


Edge : oui ?
Chloé : (ravie) j’ai quelque chose qui pourrait vous pousser à reconsiderer l’amertume que vous portez à mon égard, Monsieur Edge.

 

Appartement de Ian NASH – Métropolis – 18h01

Un seul élément manquait à Chloé pour ouvrir les portes au secrets de Clark : une carte magnétique marqué d’un étrange symbole arabe rouge. Cette carte, des plus étrange, donnait accès à une salle, au sous-sol du manoir du défunt Juan Sebastian Wessel. Chloé avait déjà eu une vision de cette salle : assez sombre et restreinte, elle ne contenait qu’un objet : un ordinateur. Ce qu’il contenait, Chloé n’en était pas certaine. Mais tout portait à croire que tous les secrets de Clark y étaient renfermés. Une fois la carte en sa possession, elle saurait enfin si ses pressentiments à l’égard de Clark étaient vraiment fondés. Elle saurait si oui ou non, Clark est destiné à un avenir maléfique. Pourtant, ce « seul élément » demeurait introuvable. Chloé avait eu beau le chercher partout, dans tout le domaine de Juan Sebastian Wessel, il demeurait introuvable. Même dans sa mémoire, Chloé n’avait aucun souvenir de cette carte. Wessel, pour augmenter le comble, n’avait laissé aucun indice. Peut etre même n’existait-elle plus ? Chloé devait trouver réponse à toutes ses questions.
L’intérieur de l’appartement dans lequel Kal, le clone de Clark, avait vécu pendant de nombreux mois n’avait pas changé, malgré le changement de propriétaire. Le même lit, à l’armature métallique, prenait la quasi totalité de la salle. Sa tête collée au mur sur la gauche, le lit d’acier était couvert de draps de soie d’une couleur bleue magnifique. A deux mètres de son pied, contre l’autre mur, une imposante étagere, elle aussi à l’armature d’acier, était disposé de façon à supporter les objets personnels du dénommé Ian Nash.
Soudain, la caméra changea d’angle et se tourna vers une porte, encrée dans le mur blanc, sur la gauche du lit. Une douce lumiere bleuatre s’en échappait, reflétant sur les draps en soie. On pouvait également entendre le glapissement régulier de l’eau, qui devait couler à l’intérieur de la douche. Lentement, la caméra s’en approche et, poussant la porte blanche restée entrouverte, entra dans une petite salle de bain, adjacente à la chambre de Ian. Le glapissement de l’eau s’intensifia alors. Sur la droite, contre le mur, un grand miroir était accroché, suspendu au dessus d’un grand évier en mail blanc. Au fond de la salle, dans le coin à coté de l’évier, un toilette blanc était installé, recouvert d’un couvercle bleu ciel. Sur la gauche, dans le coin, une grande douche, à la paroi vitrée floue, était installée. Une vapeur assez intense s’élevait du dessus, envahissant la totalité de la salle de bain. Au travers de la vitre, les traits grossiers d’une silhouette massive, de couleur blanche, était visible.
Et enfin, l’écoulement de l’eau ralentit jusqu’à s’arreter. Le souffle bryant de l’homme se fit entendre avant que la porte vitrée ne s’ouvre. La caméra plongea alors vers le sol parqué, sur lequel une serviette bleu ciel était posée. Deux pieds blancs massifs se poserent dessus, ruisselant d’eau. Ian prit une serviette, bleu ciel elle aussi, et l’entoura autour de sa taille, couvrant la partie de son anatomie qui lui était propre. Alors, la camera amorça un travelling lent vers le haut. Ainsi, la serviette, accrochée à sa taille, défila avant que son buste massif n’apparaisse, de dos. La caméra remonta ainsi jusqu’à hauteur de ses épaules musclées, où elle s’arreta, attirée par celle de droite. Un étrange symbole rouge, ressemblant à de l’arabe, était gravé dans sa peau, prenant la place de son omoplate. Puis, Ian se retourna et, le corps ruisselant d’eau, passa devant la caméra et revint dans la chambre. Il disparut sur la droite, seule une partie de la chambre restant visible. Peu apres, la caméra le suivit dans la chambre et alla se placer au centre de la salle observant Ian, pres de l’entrée de la salle de bain. Il faisait face à une armoire en acier, dont les portes étaient grandes ouvertes. Il cherchait des vetements à l’intérieur. La caméra changea de nouveau son plan et revint vers l’étagère en acier, derriere elle. Alors, d’un plan lent, elle s’en rapprocha. Aussi, la deuxieme étagere semblait etre l’objet de son attention. En effet, un téléphone portable et un trousseau de clés métalliques étaient posés dessus, pres des objets de décoration. Mais il y avait aussi … la carte magnétique recherchée par Chloé.

 

Aeroport International – Métropolis – 17h21

Le soleil chaud, présent dans le ciel bleu du Kansas depuis le matin même, se laissait peu à peu couvrir d’une épaisse couche nuageurse grisatre, amenuisant petit à petit la température élevée. Auparavant reflétant contre les parois vitrées de Metropolis, les rayons du soleil ne parvenaient plus désormais à filtrer au travers de la brume épaisse, la pluie ne tarderait même peut être plus. Ce changement tant s’annonçait presque comme une allégorie de l’assombrissement des pensées de la jeune Leyana Leon, dans son fuite vers New York. Pour ne pas mettre en danger celui pour qui elle éprouvait un amour incommensurable, Leyana avait choisi la fuite en avant et avait entrainé dans sa chute sa mère, le Docteur Adriana Iwo. Leyana ne pouvait plus supporter le fait que Clark ne sache rien d’elle et de confier ses secrets à un de ses ennemis. Et même lorsque Clark avait décidé de la protéger et semblait même l’avoir convaincue, Leyana avait persisté dans sa voie et avait utilisé la Kryptonite verte, véritable poison pour Clark, afin de l’empecher d’agir. Désormais, elle n’avait plus d’autre choix. Peut être même que Morgan Edge était déjà à sa poursuite : les minutes étaient comptées.
La grande baie vitrée de l’aéroport de Metropolis, tout de verre et d’acier constituée, portait son ombre sur le large trottoir goudronnée, sous elle, sur lequel des dizaines de badauds passaient, tirant leur valises et parlant à tout va. Le brouhaha alentour était assourdissant. Un enchevetrement de véhicules citadins – berlines ou pick-up – ainsi que d’autres deux roues se croisaient sur l’imposante avenue à double sens, bordés des deux trottoirs tres passants. Parmi ce flux intense de véhicule, régulierement, un autobus blanc, frappé du nom « LuthorTrans » s’extirpait, avant de venir se garer au bord du trottoir, à un emplacement reservé, sous l’ombre de la batisse vitrée de l’aéroport. La caméra détacha son regard du nouveau bus qui venait de s’arreter, sa porte coulissant, avant la sortie des passagers. Un autre véhicule, un taxi jaune, vint se stationner juste devant, marquant l’arret quelques secondes plus tard, l’ombre recouvrant son toit vif. Les deux portieres arriere s’ouvrirent presque en même temps et deux passagères sortirent du véhicules. La premiere posa le pied sur le trottoir, sur la droite de véhicule : elle était habillé d’une jean délavé seillant sur lequel descendait un long débardeur rouge, au décolleté mystérieux. Elle se redressa et se tourna vers la baie vitrée ; la caméra la filma en gros plan : il s’agissait de Leyana Leon, avec ses longs cheveux noirs soyeux tombant sur ses épaules. Son regard était triste et accablé mais elle ne l’attarda que tres peu de temps sur la paroi vitrée. La caméra porta ensuite son regard en arriere plan : une deuxieme jeune femme, la trentaine, était sortie de l’arriere du véhicule, coté rue. Elle était habillée d’un pantalon de tailleur seillant, de couleur noir et d’un chemisier blanc. Son visage eurasien avait quelque similitudes avec celui de Leyana, parmi lesquels ses yeux bruns envoutant. Le Docteur Adriana Iwo avait relevé ses longs cheveux noirs en un chignon serré. Elle referma à son tour sa portiere alors que celle coté conducteur, à l’avant, s’ouvrait. Un homme, la quarantaine, de couleur noire, une casquette noire à l’envers sur son crane chauve, en sortit, souriant. Il la referma bruyamment et, suivant le Docteur Iwo, rejoignit Leyana aupres du coffre, situé à l’arriere du véhicule. Il dépassa la mère de Leyana et, se plaçant entre les deux jeunes femmes, l’ouvrit. Il sortit alors une premiere valise, bleue, qu’il tendit à Leyana. Tandis qu’elle le hissait sur son épaule droite, l’homme sortit une deuxieme valise, blanche, qu’il tendit cette fois à Adriana. Elle le mit à son tour à son épaule et attendit que l’hommme ait refermé le coffre avant de lui tendre une poignée de billets. Armé d’un sourire, l’homme, de tres bonne humeur, saisit les billets et retourna vers l’avant du véhicule. Leyana avait déjà tourné les talons et se dirigeait vers le hall d’entrée de l’aéroport International. Adriana la suivit, ne la quittant pas des yeux. L’état dans lequel se trouvait sa fille l’attristait au plus haut point. Pourtant, elle savait pertinement qu’elle ne pouvait rien y faire. A l’approche de Leyana, les portes vitrées s’ouvrirent automatiquement et toutes deux purent entrer dans le hall brillant et moderne de l’aéroport. L’ambiance bruyante présente dans la rue s’était amenuisée bien qu’un seuil minimal persistait, en présence des nombreux futurs passagers. Le toit, de forme pointue, était constitué de plaques de verre au travers desquelles les rayons du soleil réchaffaient la températures du hall. En plein centre, plusieurs habitacles « détente » étaient présents. Chacun constitués de la même maniere : deux bancs en plastiques blancs, courbés, séparés par des hautes plantes vertes, dans des pots remplis de terre humide. Sur la droite, un long comptoir attendait les clients. Trois longues files d’attente précédaient l’entretien avec l’hotesse. Apres avoir marchés quelques pas, Leyana s’arreta, Adriana arrivant à sa hauteur.


Adriana : (souriante) tu n’as qu’à aller t’asseoir pendant que je vais faire enregistrer les billets …

Leyana ne parvenait pas à répondre par voie orale. Sa gorge était nouée par les émotions. Elle se contenta donc d’acquiescer, d’un abaissement de la tête, son regard absent. Adriana lui adressa un sourire attentionné puis s’éloigna vers les files d’attente, elle prit place derriere celle de droite. La regardant faire, Leyana se dirigea elle vers le banc, sur sa gauche, d’une lenteur majestueuse. Elle posa son sac délicatement sur le sol, au pied du banc et s’assit ensuite d’un geste ample, sur le banc. Laissant sa souffrance reprendre le dessus, Leyana plongea alors la main dans une de ses poches arriere de jean et, apres quelques secondes, en ressortit une assez grande photo. La camera bascula vers ladite photo : la visage souriant de Clark, blotti contre celui de Leyana y était inscrit. A la vue de ce souvenir radieux, Leyana ne put s’empecher d’esquisser un large sourire. C’est à ce moment qu’une voix s’adressa à elle, provenant de sa gauche.

???: il te manque ?

Des plus surprises, Leyana tourna la tete dans cette direction, détachant son regard de la photo. Ses yeux s’écarquillerent alors quand elle reconnut ce visage vieux creusés par les rides, ce sourire machiavélique et ces yeux bleus cachés derriere de grosses lunettes rondes : Morgan Edge se trouvait à ses cotés. Aussitôt, le cœur battant, elle reporta son regard vers la file d’attente qui avançait, Adriana se rapprochait du comptoir. Mais Leyana vit rapidement deux vigiles se rapprocher d’elle :

Edge : je te déconseille de faire quelque chose que tu pourrais regrette plus tard …

Les deux vigiles vinrent à hauteur d’Adriana et la prirent par les bras, l’entrainant vers Edge.

Edge : (moins souriant) tu croyais vraiment pouvoir m’échapper ainsi ?

Leyana ne répondit pas, la peur et la stupeur se lisaient dans son regard. Les deux vigiles avaient ramené Adriana vers le banc sur lequel étaient assis Leyana et Edge, elle se dévattait violemment. Les deux vigiles la lacherent alors que son regard répugné se posait sur celui de Edge, qui se remit à sourire radieusement.

Edge : Docteur Iwo ! Quelle magnifique surprise !

Adriana le toisa du regard, elle ne le supportait vraiment pas. Son sourire disparut enfin, au profit d’un sérieux qui donnait le ton du défi

Edge : vous avez fait la plus grosse erreur de votre vie, mesdemoiselles !
Dr Iwo : la seule erreur que j’ai faite a été d’accepter de travailler pour vous !

Le sourire de Edge, bien qu’amenuisé, revint sur son visage.

Edge : croyez-moi, vous aurez tout le temps de ressasser les erreurs du passé …

 

Manoir des Luthor – Smallville – 17h38

Plus les jours passaient et plus le machiavélisme du jeune Lex Luthor, agé tout juste de 24 ans, se révélait. Lui qui avait toujours prétendu ardemment ne jamais vouloir devenir comme son père, Lionel Luthor, homme d’affaires respecté et craint de tous, il prenait pourtant le chemin d’une ascension qui y ressemblait à s’y méprendre. Mieux encore, il parviendrait certainement à son niveau à un age moins avancé que lui et continuerait cette ascension encore bien longtemps apres lui. Lex Luthor était devenu le digne représentant de sa lignée, par des projets aussi secrets que mauvais comme celui portant le nom de « NAMAN » et deviendrait certainement, à moins d’un événement inattendu, ce « Saguis » dont parlait une légende shamane de Smallville. Lui qui se prenait pour « Naman », le sauveur, il serait certainement celui qui empecherait le vrai héros de préserver le monde de son influence.
Un dossier assez épais dans les mains, d’un papier bleu dure assez étonnant, Lex avançait dans l’un des nombreux couloirs du manoir ancestral des Luthor, ne quittant par les écritures des yeux. La tête légèrement baissée dessus, il longeait un à yun chaque long couloir, éclairé par la lumière du soleil, passant au travers des fenetres et autres vitraux. Une fois de plus, il tourna à gauche, faisant face à un mur et, sans lever ne serait-ce qu’un sourcil, tourna à droite alors qu’il aurait pu tout aussi bien aller à gauche. Il pénétra alors dans un nouveau couloir, beaucoup plus éclairé que le précédent. En effet, tout au fond, un grand vitrail de toutes les couleurs fermait l’accès et laissait parler une lumiere multicolore, se reflétant sur le sol dur, dallé, du couloir. De cette même allure rapide et décidée, Lex continua d’avancer vers ce qui menait à une impasse. Ses yeux demeuraient absorbés par le contenu du dossier. La lumiere, reflétant sur sa chemise noire entrouverte, procurait une chaleur assez agréable. Et soudain, comme s’il l’avait vue sans avoir eu besoin de lever la tête, Lex s’arrêta et se tourna vers une porte, sur sa droite. De couleur noire, légèrement luisante, elle comprtait une simple poignée ronde, en argent, gravée d’étranges symboles. Lex sortit alors une clé du même argent d’une des poches de son pantalon de costume noir et l’introduisit dans la serrure. Dans un cliquetis métallique, il la tourna deux fois puis la retira. Le sourire aux lèvres, il rangea la clé dans sa poche et porta sa main libre, celle ne tenant pas le dossier, à la poignée, qu’il tourna. Alors, il poussa la porte, faite d’un alliage sombre étrange, libérant l’accès à une étrange salle. Dès cet instant, une vive lumière bleuâtre jaillit sur Lex, provenant de l’intérieur de la salle, et augmentant en intensité à mesure que Lex ouvrait la porte. Lorsqu’elle fut complètement ouverte, la lumiere bleue surplomba celles dégagées par le vitrail, ajoutant à la spécificité de la salle. Lex s’apprêtait à entrer, quand une voix provenant de sa droite l’interpella, une voix d’homme, assez grave :


???: Lex !

Légèrement surpris et demeurant immobile, Lex tourna la tête dans cette direction et esquissa un léger sourire en reconnaissant cette silhouette massive, s’approcher. Il s’agissait d’un homme d’une cinquantaine d’années, à la carrure impressionnante. Il était vêtu d’un jean légèrement délavé et d’une veste en daim beige, sous laquelle était visible un pull en laine d’un blanc neigeux. Son crane imposant était pourvu de petits cheveux blonds grisonnants, mettant en valeur ses yeux d’un bleu clair pouvant faire palir le bleu du ciel. Lex se retourna alors complètement vers l’homme, lui adressant un large sourire. L’homme s’arreta à deux mètres de Lex, lui adressant lui même un petit sourire.

Lex : (ravi) Tener … je ne pensais pas vous revoir tout de suite !
Tener : je ne pensais pas non plus mais un léger imprévu en a décidé autrement !
Lex : cela ne contrecarre pas nos plans j’espere ?
Tener : non je ne penses pas. Mais il est préférable que vous soyez mis au courant.
Lex : (compréhensif) bien … alors suivez-moi …

Lex se retourna alors vers la lumière et s’engagea à l’intérieur, descendant une volée de marches métalliques, menant à l’étrange salle. Tener, bien qu’assez surpris de la confiance que lui portait Lex, le suivit. Il descendit à son tour les marches et observa un à un chaque élément composant la salle, envahie d’une légère obsurité, facilitée par la lumiere bleue ambiante. Lex se trouvait déjà au centre, ses pieds posés sur un sol luisant d’un noir intarissable. Il faisait face à un écran plat, posé sur un trépied en marbre noir. Descendant les dernieres marches, Tener observa chaque élément d’un air tenant de l’ébahissement. Contre le mur de gauche, deux écrans plats étaient alignés : le premier comportant la carte d’identité de Clark KENT et l’autre une vidéo reconstruite en images de synthèse de l’accident de voiture dont avait été victime Lex, deux ans plus tôt. Un peu plus loin, un autre écran était visible, où cette fois, la chute de météorites était reconstruites. Au fond, des photos numériques de la grotte Kawache étaient affichées. Et sur le mur de droite, une partie de la prophétie, écrite en lettres Kryptoniennes lumineuses, blanches sur fond noir, apparaissait sur un énième écran plasma. Tener, abasourdi, descendit la derniere marche et posa son regard sur une vitrine en verre, sur sa droite : elle renfermait des fragments de météorites rouges et vertes. Sur la gauches, trois balles de pistolets, dorées, pendaient du plafond, accrochées par de fins fils presque invisibles. Tener était enfin arrivé juste derriere Lex, qui se retourna. Il avait posé le dossier.

Tener : (n’en croyant pas ses yeux) qu’est ce que c’est … que cette salle ?

Lex, observant à son tour le mur de droite puis celui de gauche, laissa une expression radieuse éclairer son visage.

Lex : … mon jardin secret.
Tener : (yeux écarquillés) votre … pardon ?!
Lex : ma part de secrets, si ces mots vous choquent moins !

Mais il apparaissait que ce n’était pas le cas. Pourtant, l’expression ravie de Lex ne disparaissait pas. Elle semblait même figée.

Tener : Kent semble en être le principal interessé !
Lex : c’est le cas …

L’ébahissement de Tener atteint son paroxysme. Lui qui avait connu Lionel Luthor, il ne croyait pas qu’on puisse aller plus loin dans l’idiotie humaine.

Tener : vous êtes complètement cinglé !

La phrase, si insultante de Tener, n’enleva pourtant pas une seule nuance de la joie ressentie par Lex.

Lex : vous savez, c’est ce qu’on disait de Napoléon … voyez ce qu’il a accompli …

Mais cette phrase n’avait en rien rassuré Tener. Au contraire, il ne comprenait pas qu’un homme ayant tant de pouvoir puisse être aussi fou. Tener préféra en revenir au sujet pour lequel il était ici. Lex eut la même idée que lui.

Lex : de quoi vouliez-vous me faire part ?
Tener : (un peu troublé) durant mon enquête, j’ai été surpris de constater l’engouement porté à la mort de votre père !

Un sourire cynique apparut sur le visage de Lex. La lumiere bleuatre reflétait dans ses yeux d’une clarté éblouissante.

Lex : c’était un homme influent.
Tener : non, je veux dire par là, que j’ai rencontré deux personnes qui s’y interesse, hormis moi.
Lex : (surpris et intrigué) deux personnes ?
Tener : oui .
Lex : lesquelles ?
Tener : un employé de Morgan Edge et une certaine Chloé Sullivan.

Un nouveau sourire apparut sur le visage de Lex. Tener sembla en déceler les nuances.

Tener : vous la connaissez ?
Lex : (radieux) oui, elle travaille pour moi.
Tener : vous voulez dire que vous avez embauchez deux personnes pour découvrir les circonstances de la mort de votre père et que vous ne nous avez pas prévenu !

La situation ravissait Lex. Tener n’y comprenait rien, ce qui n’était étonnant.

Lex : non, Chloé ne m’a pas fait part de ces recherches. Mais elles me profitent tout autant. Laissez-la faire …
Tener : et pour l’employé de Edge ?

Cette fois, un sourire extatique, tenant presque de la folie apparut sur le visage du jeune Luthor.

Lex : Edge a toujours convoité le trône de mon père. Suite à sa mort, il a cru pouvoir ma la ravir … Mais il ne savait pas à qui il avait à faire … Maintenant, il espere pouvoir me faire porter le rôle de l’assassin … Pourtant, il ne sait pas la moitié des choses que je sais …

Le ravissement présent sur le visage de Lex sembla se refléter pour la premiere fois sur le visage de Tener : un sourire fier apparut sur ses lèvres.

Tener : … et que je sais aussi, du même coup !
Lex : (radieux) oh croyez-moi, Tener, vous ne savez rien qui en vaille la peine.

A cet instant, la caméra resserra son plan sur le visage jeune de Lex et ne le quitta plus, filmant son sourire extatique.
Puis, dans un effet de morphing lent, les traits de son visage s’assombrirent jusqu’à devenir d’un noir intarrissable. Ses yeux bleus disparurent ainsi que son nez, sa bouche … Plus rien n’était visible. La caméra fit un leger travelling en arriere et filma le nouveau visage. Un large capuchon rouge vif recouvrait la tête, son visage impossible à reconnaître, en raison de la pénombre : il s’agissait de celui qui se faisait appeler « Le Sauveur ». La caméra recula encore davantage, filmant la totalité de sa silhouette : il était vêtu d’un large vetement en tissu rouge vif, semblable à un grand drap. De larges manches recouvraient ses bras, ses deux mains rentrées à l’intérieur, il avait croisé les bras. Et soudain, sa voix mystique s’éleva.


Le Sauveur : vous lui avez donné le sérum ?

Une autre voix, moins voilée, se fit entendre sur sa gauche.

???: oui, comme vous nous l’avez demandé Maître …

La caméra continua son travelling vers l’arriere et filma ainsi les deux silhouette côte à côté : celle du Sauveur et celle d’une homme d’une trentaine d’années, vêtu d’un vêtement semblable à celui du Sauveur mais d’une couleur noire. Sur le coté de sa manche droite, à hauteur du biceps, un étrange symbole ressemblant à de l’arabe était inscrit d’une couleur rouge vive. L’homme n’avait pas revêtu son large capuchon. Tous deux faisaient face à une large baie vitrée, dissimulant l’accès à un box, derriere.

Le Sauveur : il ne doit en aucun cas sombrer … son rôle est primordial …
Adepte : bien, Maître …

La caméra resserra son plan sur « Le Sauveur » et fit un gros plan sur son capuchon. Rien ne pouvait être vue dans les ombres de son capuchon. Pourtant, il semblait au comble du bonheur.

Le Sauveur : (s’adressant à une tiers personne) … et ton fils qui croit tout savoir …

A cet instant, la caméra fit volte-face et se tourna vers la baie vitrée, qu’elle traversa assez étrangement. Ainsi, elle pénétra dans le petit box, au plafond haut. Une lumiere blanche intense enveloppait les yeux, chacune de ses parois d’une blancheur éblouissante. Au fond de la salle, un homme, la cinquantaine, était assis sur le sol, le dos contre la parois. Ses deux genoux légèrement pliés, il avait posé ses bras dessus et baissé sa tête au crané rasé court vers le sol, d’un air fatigué et accablé. Ses petits yeux noirs porcins fixaient le sol intensément. Lionel Luthor n’était pas mort dans l’incendie de ce laboratoire, 8 mois plus tôt

 

Ferme des Kent – Smallville – 20h03

La tension au moment où les dernieres lueurs du soleil couchant disparaissaient était palpable dans la petite cuisine des Kent. Dans la faible pénombre, illuminée par la seule lueur du soleil passant par la fenetre, deux silhouettes seulement étaient visibles, proches l’une de l’autre. La premiere, Martha Kent, était assis sur une chaise, autour de la table ronde de cuisine, dos tourné à la fenetre. Le regard évasif, elle fixait droit devant elle le mur de pierre, aucune image ou son ne lui passant par la tête. Derriere elle se trouvait son mari, Jonathan Kent, immobile, ses deux mains massives posées sur les fines épaules de sa femme. Lui aussi, l’esprit ailleurs, contemplait sans réellement le voir le mur face à eux. Tous deux silencieux et immobiles semblaient attendre quelque chose, quelqu’un. La tension devenait si intense qu’il devenait presque possible de la toucher, de l’attrapper à mains nues.
Et soudain, un petit bruit de grincement provint de derriere le muret de pierre, sur la droite de Jonathan et Martha. Il passerent leur regard au dessus de ce muret et purent voir ainsi la porte d’entrée de la cuisine s’ouvrir, poussée par le nouvel arrivant. Ils purent rapidement identifier la silhouette massive de Clark, leur fils, habillé d’un maillot noir à manches courtes et d’un jean délavé. Ses cheveux, toujours coiffés en broussaille noire, mettant en valeur la froideur de ses yeux qui devenaient peu à peu dur et violent de rage. Il referma la porte : il était donc seul. Leyana n’était pas avec lui, il n’avait pas pu la retrouver. Martha et Jonathan échangerent un regard : une deception énorme put se lire dans la rétine des yeux bleus de Martha. Jonathan resserra l’étreinte de ses mains sur ses épaules et posa son regard sur leur fils, qui les avait rejoints. Martha en fit de même. Clark termina se marche en venant se poser contre un meuble en bois, contre le mur qu’observaient auparavant Jonathan et Martha. Il s’adossa contre lui et posa ensuite son regard clair et froid sur sa mère, évitant du regard son père. Apres quelques secondes d’un silence insoutenable, Martha reprit la parole, d’une voix légèrement tremblante.


Martha : alors ?

Clark, intensifiant la puissance dans son regard dans les yeux apeurés de Martha, attendit quelques secondes avant de répondre. Puis, d’une voix affreusement calme, répliqua, baissant un instant les yeux :

Clark : elle n’est nulle part … ni au Talon, ni au Lycée, ni en ville … nulle part …

L’inquiétude de Martha gravit de nouveaux échelons, ce qui, à première vue, avait semblé bien difficile. Le regard de Clark, bien que demeurant tres froid, changea légèrement d’expression, faisant ressortir son inquiétude. Martha ne put rester silencieuse, elle l’était trop longtemps en le subissant.

Martha : tu crois qu’il lui est arrivé quelque chose ?
Clark : (attentionné) connaissant Edge, elle n’a aucune chance …

Bien que là n’était pas son intention, la phrase de Clark amplifia encore davantage les craintes de Martha. Une peur panique traversa son visage âgé.

Martha : tu ne crois pas qu’il va … la tuer ?

Martha appréhendait la réponse de son fils, consciente de sa précédente réponse. Néanmoins, elle intensifia la puissance de son regard dans celui de Clark.

Clark : non … Edge est un tyran mais il n’est pas fou … Leyana sait beaucoup de choses à mon sujet … elle lui est plus utile vivante que morte …

Un nouveau silence des plus lourds prit alors place, pendant lequel Martha baissa pour la premiere fois les yeux. Elle commençait à bien connaître le personnage de Morgan Edge. Elle savait donc tres bien ce qu’il pouvait faire endurer à Leyana, pour arriver à ses fins.
Pour la premiere fois, Clark dirigea son regard dur et froid vers celui, tout aussi claire, de son père adoptif. Leur échange de regards ne dura qu’un court instant mais Jonathan ne tarda pas à réagir. Il se redressa un peu, comme s’il avait été géné. En fait, les nuances bleues, dans les yeux de son fils, le gênaient, puisque étrangères. Il savait qui se trouvait derriere ces rétines et en avait peur. Enfin, ne pouvant s’en empecher, Jonathan prit la parole d’une voix inquiete.


Jonathan : tu crois vraiment qu’il est sage de la retrouver ?

Clark n’était pas surpris par cette réplique, il l’avait lu dans les yeux de son père. Il se contenta juste d’assombrir un peu plus son regard. Mais Martha, elle, se leva de sa chaise et fit face à son mari, fronçant les sourcils d’un air effaré et furieux.

Martha : Jonathan !!

Jonathan comprit qu’il allait falloir etre diplomate. Pourtant, ce domaine ne lui était pas inné.

Jonathan : Martha, j’ai l’air d’être le seul à me rappeler qu’elle a enqueté pendant des mois sur notre fils!
Martha : (outrée) peut etre mais elle est partie et a pris beaucoup de risques pour le protéger !
Jonathan : (haussant le ton) si elle n’était pas entrée dans nos vies, nous n’aurions jamais eu besoin de prendre tant de risques !
Martha : (criant) elle risque sa vie Jonathan !!!
Jonathan : je ne veux pas qu’elle brise notre famille !!!!

C’était la premiere fois que Clark voyait ses parents se disputer si intensément. Pourtant, cela ne lui faisait aucun effet, bizarrement. Demeurant immobile, les bras croisés, il prit la parole, d’une voix calme et froide. Pourtant, cela suffit pour interrompre les deux autres voix hurlantes.

Clark : elle ne s’en sortira pas seule …

Martha et Jonathan s’interrompirent instantanément, surpris par l’intervention de Clark. Son charisme était impressionnant. Son regard glacial plongea dans celui de Jonathan, le figeant net. Tous deux écoutaient leur fils intensément.

Clark : … Morgan Edge est un Lionel Luthor à sa manière … quand on est dans ses griffes, il est bien difficile de s’en sortir … je l’aiderai à le faire …

L’attention de Jonathan et Martha devenait palpable, ils ne reconnaissaient plus leur fils. Et pour cause, peut etre n’était-ce pas lui. Martha reprit la parole.

Martha : qu’est ce que tu comptes faire ?
Clark : (charismatique) la retrouver et la ramener …
Jonathan : (dur) comment ?
Clark : (fixant intensément son pere) à ma maniere …

Jonathan aurait tant voulu répliquer à son fils, son vrai fils. Mais il savait que cela était inutile. Clark était enfoui sous les couches de Kal-El. Le regard du jeune Kryptonien, bleu et dur, raffraichit l’idée de son père adoptif.
Soudain, trois coups furent frappés à la porte d’entrée. Un silence immobile s’installa, pendant quelques secondes. Puis, décidée, Martha fit racler sa chaise et se leva, contournant la table. Elle passa devant Clark, qui provoqua en elle un sentiment de frisson étonnant puis s’approcha de la porte. Elle posa sa main sur la poignée, la tourna, puis ouvrit la porte …

 

Ferme des Kent – Smallville – 20h07

Tenant fermement la poignée en fer dorée dans sa main, Martha continua d’ouvrir la porte afin de révéler le porche, sur lequel se tenait une silhouette, les rayons du soleil couchant, rougeoyant, reflétant dans son dos. La personne était vêtue d’un jean délavé et d’un débardeur court, découvrant le bas de son abdoment, d’une couleur blanche intarissable. Ses longs cheveux d’un noirs de jaie tombaient de chaque côté de son visage, mettant en valeur la rétine brillante de ses yeux d’une couleur noisette envoutante. La jeune femme, environ la vingtaine, arborait un sourire timide qui était en totale concordance avec l’anxiété qu’elle ressentait à ces instant. Ses deux mains fines, légèrement bronzées, se trouvaient dans les poches avant de son jean seillant. Pendant un court instant, Martha crut voir devant ses yeux, la silhouette familière de Leyana. Mais ce mirage ne dura que tres peu de temps avant qu’elle ne mette un nom sur ce visage qui était relativement semblable à celui de Leyana, à la différence pres qu’il appartenait à Lana Lang. Aussitôt, Martha éclaira son visage bienveillant en un radieux sourire, qui réconforta instantanément Lana.

Martha : (Surprise et heureuse) Lana !

Se laissant gagnée par une vague de bonheur surprenante, Martha lacha la poignée et s’avança vers Lana, qu’elle prit tendrement dans ses bras. Légèrement surprise par cette réaction inattendue, Lana laissa quelques secondes seulement, Martha la serrer contre elle puis en fit de même. Intrigué par l’exclamation de sa femme, Jonathan avait à son tour contourné le muret de la cuisine et rejoint Martha, qui reculait, ayant lâché Lana.

Martha : (ravie) entre Lana …

Martha, remettant sa main sur la poignée de la porte, s’écarta, laissant Lana entrer. Tandis que Jonathan s’approchait de la jeune Lang et la serrait à son tour contre lui, Martha referma rapidement la porte, revenant vers son mari et Lana. Clark, lui, regardait la scene de la place qui était la sienne auparavant. Jonathan relacha Lana, qui fit un pas de recule. Elle était vraiment surprise de cette réaction, surtout de la part des parents de Clark. Il était vrai qu’ils avaient toujours fait preuve d’indulgence mais cette fois, Lana avait quitté Clark subitement, sans le prévenir. Il avait imaginé des retrouvailles un peu plus « mouvementées ». Clark se décolla du meuble et s’approcha de Lana, demeurant néanmoins en retrait. Martha reprit la parole, de cette même voix enjouée.

Martha : je ne savais pas que tu étais rentrée ?

Pour la premiere fois, Lana détourna la tête vers Clark. Son regard claire et froid avait quelque chose d’évasif, malgré le fait qu’il contemplait Lana. Elle avait l’impression qu’il ne suivait pas la scene, qu’il pensait à autre chose, son attention semblait captivée par autre chose. Et pour cause, l’oreille aux aguets, il écoutait chacun des bruits de Métropolis, à l’aide de sa super-ouïe. Ainsi, un enchevetrement de voix, de klaxons et grincements lui parvenaient à l’oreille, sans qu’il puisse reconnaître la voix de Leyana. Un air surpris traversa le visage jeune de Lana.

Lana : Clark ne vous a rien dit ?

Malgré la phrase accusatrice de la jeune femme, Clark ne réagit pas, ne bougea pas un cil, analysant les bruits de la métropole. Lana réalisa alors que Clark avait vraiment beaucoup changé : autrefois, aucun secret n’existait dans la famille Kent. Mais la situation semblait avoir radicalement évolué.

Martha : (impassible) non
Lana : (s’empressant de répondre) … je suis revenue ce matin.

Un léger sentiment de gêne s’installa pendant lequel Clark et Lana échangerent un regard. Celui de Lana exprimait cette surprise mais celui de Clark était toujours envoutée par son écoute. Apres quelques secondes de silence, Martha brisa de nouveau le silence, d’une voix enjouée :

Martha : alors Lana, la France … c’est comment ?

Une félicité impressionnante apparut sur le visage de Lana. Il était aisément decryptible que Lana préservait de cette période un réel bonheur.

Lana : c’est magnifique, encore plus que dans les films … Paris possede un charme fous, ainsi que les français …
Martha : tu ne regrettes pas trop d’etre rentrée ?
Lana : la France est ravissante mais mes racines sont à Smallville … je n’oublierais jamais que je viens d’ici …

Un nouveau silence pesant s’installa. Lana échangea un nouveau regard avec Clark. Elle crut remarquer une des nuances rétiniennes du jeune homme se figer. En effet, son ouïe s’était fixée sur un bruit particulier. Jonathan décida de prendre la parole, souriant :

Jonathan : et Henry, comment va-t-il ?
Lana : (attentionnée) beaucoup mieux … il est allé rejoindre sa sœur dans l’ouest de la France …

Le silence s’installa de nouveau, insatiable. Lana baissa alors les yeux. Clark, dont l’évasion s’était interrompu, décroisa les bras et se redressa un peu, donnant un peu plus de vie à son regard. Dans ce bruit de froissement de tissus, Jonathan décida de prendre la décision qui semblait s’imposer.

Jonathan : on va vous laisser discuter … vous devez avoir beaucoup de choses à vous raconter …

Lana répondit d’un sourire poli alors que Jonathan posait ses mains sur les épaules de sa femme, l’invitant à laisser Clark et Lana seuls. Martha ne dit que cette ultime phrase, d’un air bienveillant :

Martha : bon retour parmi nous, Lana …
Lana : merci Madame Kent …

Puis Jonathan entraina sa femme dans le couloir, dans leur dos. Il disparurent dans le salon, sur la droite. Lana posa alors son regard sur celui de Lana, qui semblait avoir compris qu’il avait operé un nouveau changement en lui. Lana, attentionnée, reprit la parole, d’une voix plus douce qu’auparavant :

Lana : (baissant les yeux) Clark …
Clark : (la coupant) allons dehors … j’étouffes …

Ainsi, n’attendant pas la réponse de Lana, Clark se dirigea vers la porte d’entrée, qu’il ouvrit rapidement et sortit au dehors. Prise de court par cette réaction des plus inattendues, Lana l’observa sortir sur le porche et s’asseoir sur la marche du milieu. Peu apres, elle sortit à son tour et referma délicatement la porte. Il descendit ensuite les marches et fit face à Clark, qui avait baissé les yeux vers le sol. Lana connaissait ce regard à la fois dur et triste. Tant de fois Clark l’avait eue, à une certaine période … Lana essaya d’en déceler les nuances mais Clark demeurait froid, plus qu’avant son départ. Prar le soutien de son regard, Lana esperait attirer l’attention du jeune Kent mais rien à faire. Il décida alors de prendre la parole, apres un silence lourd :

Lana : qu’est ce qui ne va pas Clark ?

Clark ne releva même pas la tête, il s’attendait à cette question. Il se contenta de répondre d’une voix froide et dure :

Clark : rien …

Mais Lana savait que cela était faux. Il avait beau avoir beaucoup changé, il demeurait le même, elle en était persuadée.

Lana : tu as beau avoir beaucoup changé, je te connais trop pour savoir que quelque chose ne va pas …

Mais Clark était décidé à ne pas parler. Lana était partie et revenue aussi subitement, et il n’avait pas de compte à lui rendre. Pourtant, une part en lui, celle de Clark Kent garçon de ferme, aurait voulu s’entretenir avec elle.

Lana : ta carapace est peut etre plus épaisse, mais je sais qui tu es réellement … notre situation n’est pas facile, je le sais, et j’en suis vraiment désolée, mais je reste ton amie … parles-moi s’il te plait ! …

Lana intensifia encore un peu plus son regard. Et enfin, Clark releva lentement la tête, n’ouvrant toujours pas la bouche. Il plongea son regard clair et froid dans celui de Lana, la jaugeant. Lana le soutint sans mal. Clark remarqua alors qu’elle aussi avait beaucoup changée, mûrie même.

Lana : on ne va pas refaire les mêmes erreurs quand même ? …

Apres quelques secondes d’intense regards, Clark sembla prendre le pas sur Kal-El. Il se décida à parler d’une voix non pas froide et calme mais attristée et douce.

Clark : tu sais qui est Leyana ?

Lana était vraiment ravie d’avoir réussie à percer cette carapace d’ordinaire impénétrable. Pourtant, tout n’était pas gagné. Elle continua de soutenir le regard de Clark.

Lana : c’est la jeune fille que tu cherchais tout à l’heure …
Clark : oui … je tiens beaucoup à elle …

Lana esquissa un tout petit sourire.

Lana : tu n’as pas besoin de le dire … tes yeux parlent pour toi …
Clark : j’ai peur qu’elle soit en danger …

Lana laissa un petit silence s’installer alors que Clark baissait peu à peu l’intensité de son regard. Lana lui adressa alors un sourire attentionné, bienveillant, accordé à la perfection à son regard brun.

Lana : je ne connais rien de la situation, mais je te connais toi … si il y a une personne au monde qui puisse lui venir en aide, c’est toi …

Une fois de plus, Lana avait su trouver les mots justes pour réconforter Clark. Un epu à la maniere de Martha, elle savait toujours lui redonner espoir, dans les moments difficiles. Cette sensation avait beaucoup manquée à Clark.

Clark : (plus attentionné) tu as beaucoup changée …
Lana : je ne suis pas la seule …

Clark baissa enfin les yeux, fixant le sol. Ce changement, lui même l’avait remarqué et savait quand il avait pris effet – au moment où Jor-El avait fait disparaître Lara - et il savait qu’il était aisé de le voir de l’extérieur.

Lana : tu as pris la voie déterminée par Jor-El, finalement …
Clark : (les yeux toujours baissés) non …

Lana était légèrement surprise. Elle voyait sur son visage les traits de ce Kal-El, dur et froid. C’est pourquoi elle ne comprenait pas sa réponse. Etait-ce l’évolution naturelle de Clark Kent ?

Clark : (poursuivant sa phrase en relevant la tete) … celle de Lara …

Lana comprit instantanément, elle savait que Lara était la mère de Kal-El. Lana baissa à son tour les yeux, elle ne perdait pas des yeux la raison de sa visite, en ce début de soirée. La suite de la conversation la concernerait beaucoup plus et elle appréhendait le moment où elle annoncerait sa décision à Clark. Elle décida, demeurant les yeux baisser, de se jeter à l’eau, sans trop se mouiller.

Lana : je vois que je ne suis pas la seule à avoir pris mon destin entre mes mains …

Clark força Lana, de par l’intensité de son regard, à le fixer visuellement. Puis, lorsque l’échange fut de nouveau établi, il reprit de cette voix sérieuse :

Clark : qu’essaies-tu de me dire, Lana ?
Lana : (grave) Clark … je ne vais pas rester à Smallville …

Etrangement, un timide sourire apparut sur les levres de Clark, un sourire reconfortant. Pourtant, Lana ne le comprenait pas.

Clark : je sais …

Décidément, Lana n’y comprenait rien. Personne n’était au courant de cette décision hormis Stefany, Lex et une autre personne que Clark ne connaissait pas. Hors, Clark n’avait été en contact avec aucune de ces personnes, depuis, elle le savait.

Lana : comment le sais-tu ?
Clark : grâce à ton amie française, Claire …

Tout devenait de plus en plus flou. Jamais Claire n’avait mentionné le fait qu’elle était en relation avec Clark, elle ne le connaissait que de nom, suivant ce que Lana lui avait révélé à son sujet.

Clark : (souriant) j’ai toujours gardé une « oreille » sur toi …

Un sourire éclaira le visage de Clark, assez subitement. Elle comprenait mieux maintenant. Un soulagement assez impressionnant, envoutant même, l’envahit.

Lana : tu dois donc déjà savoir que je rejoint Kelhan la semaine prochaine …

Il s’avera rapidement que ce n’était pas le cas. Un sentiment de surprise apprut sur le visage de Clark. Lana fendit le sien en une expression déçue.

Lana : (baissant les yeux) apparemment non …
Clark : qui est Kelhan ?
Lana : (légèrement génée) mon petit ami … je l’ai rencontrée à Paris et il habite Metropolis …

Clark baissa à son tour la tete au moment où Lana relevait la sienne. Elle était vraiment déçue par la situation, elle aurait ne jamais avoir eu à lui annoncer. Mais il le fallait.

Lana : j’espere que tu ne m’en veux pas trop ?

Souriant d’une maniere attentionnée, Clark releva la tête.

Clark : comme tu l’as si bien dit, j’ai beaucoup changé … il y a 6 mois, je t’en aurais voulu mais maintenant j’aime Leyana … la seule chose qui m’importe c’est ton bonheur …

 

Illusion Warehouse – Metropolis – 20h25

Les lueurs du soleil, qui avait illuminé Metropolis toute la journée, commençait lentement à laisser place à un ciel d’un noir d’encre propice à l’observation des étoiles, éclatantes. Bien qu’elles n’étaient encore que tres peu visibles, ces étoiles se révélaient peu à peu d’une maniere mystique, en même temps que la lune blanchatre, qui serait d’une forme circulaire quasi surnaturelle. Des fines bandes de couleur noire traversaient le ciel d’un bleu dur assez sombre, à la maniere d’un tableau magnifique. Soudain, la caméra bascula vers le sol, filmant cette fois le sol dur, envahie par cette progressive pénombre. L’eau agitée, au bord des quais, venait frapper assez violemment le bord en béton, le long duquel nombre d’embarcations, grandes ou petites, étaient accrochées. Le long de celui-ci, on voyait lesdites embarcations remuaient lentement, au rythme des vagues, douces et voluptueuses. La route goudronnée, séparant l’eau des Docks était complètement déserte, contrairement à ce qui était le cas quelques heures plus tot. Plus un seul véhicule ne circulait dessus, pas un bruit ne brisait le silence, pas une porte métallique n’était ouverte. Chacune des grandes batisses, alignées le long des quais, étaient fermées et aussi dépourvues d’activité que le moindre bois de bois. Même le plus imposant, à l’armature métallique couverte de plaque de verre demeurait calme et silencieux. L’inscription «ILLUSION WAREHOUSE » était placardée au dessus de ses portes métalliques, tres larges, fermées à clé. Contrairement à la situation présente un peu plus tot, aucun véhicule n’en sortait. Ce calme plat et total, présent sur tous les Docks, faisait presque froid dans le dos. La caméra fit enfin un gros plan sur les mots « ILLUSION WAREHOUSE », en lettres capitales noires métalliques, demeurant figée dessus pendant de longues secondes. A cet instant, le plan se fondit en un blanc lumineux, au moment où elle pénétrait à l’intérieur de l’entrepôt le plus réputé de tout Metropolis, propriété du baron du crime Morgan Edge. L’image réapparut quelques secondes plus tard, toujours aussi intriguantes. Les nombreuses tours de palettes, formant de hauts couloirs, présents en ces lieux quelques temps plus tôt, avaient disparues.. L’entrepot était aussi vide que s’il avait été desaffecté. Plus un ouvrier, plus un trans-palette, plus une palette n’était présent. Le sol dur et froid, fait d’un béton grisatre, était propre et vierge. Etrange aurait été le mot le plus approprié à la situation …
La caméra s’attarda alors sur le seul élément présent dans l’entrepot : une camionnette noire, luisante, garée en plein centre de l’entrepot. Le contact venait tout juste de se couper. Les phares, seule source de lumiere de l’intérieur, s’éteignirent. A cet instant, les deux portes avant s’ouvrirent, bruyamment et deux hommes, habillés tout en noir, en sortirent. La caméra changea de plan et, cessant de filmer d’une vue aérienne, se fixa sur le sol dur, dirigeant son objectif vers le haut. Ainsi, elle filma un des hommes, très bronzé, ses cheveux noirs coupés court, descendre de la camionnette et, tout comme son homologue, se diriger vers l’arriere de la camionnette. La caméra changea alors à nouveau de plan et bascula vers le sol dur et grisatre. S’en rapprochant rapidement, elle finit par le traverser et, bizarrement, pénétra dans une nouvelle salle, tres petite et tres sombre, située au sous-sol. Baignée par une ambiance des plus froides, la salle était envahie d’une pénombre quasi totale. Seule une lampe accrochée au plafond, illuminait de sa faible lueur le fond de la salle. Le cordon plastifié la liant au plafond avait été tordu de façon à diriger la majorité de la lumiere vers le fond. Une petite chaise en bois marron, à l’aspect inconfortable était installée en dessous. Une large malette métallique, de couleur grise, était posée sur cette chaise, grande ouverte. L’habitacle noir, en mousse, semblait avoir pour role de contenir une sereingue et trois petites fioles. La caméra se dirigea enfin vers le fond de la salle. Un homme massif, habillé d’un costume, tournait le dos à la caméra. Son crane blanc était tellement rasé qu’il donnait l’impression de ne plus avoir de cheveux. Il se tenait devant ce qui semblait être une civiere. Il se débattait violemment contre une chose, ou une personne allongée sur cette civiere. La caméra se rapprocha rapidement de lui et se fixa sur l’une de ses épaules, afin de filmer la scene le plus précisément possible. Il arborait une expression assez énervée. Une jeune femme, la vingtaine, était allongée, se débattant comme une folle. Habillée d’un long débardeur blanc tombant sur un jean délavé seillant, la jeune femme avait de longs cheveux noirs échevelés : Leyana Iwo. Malgré les sangles qui la liait à la civiere, elle se débattait le plus possible, ne voulant pas que l’homme ne plante une nouvelle fois l’aiguille de sa sereingue dans son bras. En effet, une énième sereingue de verre, contenant un liquide rougeatre, était serrée par sa main droite musculeuse. L’homme, s’adressa à elle, couvrant ses cris étouffés.


Homme : oh, oh, oh … tu vas te calmer oui !!

Exasperée par l’attitude de Leyana, l’homme lui donna une violente claque de sa main gauche, la libre, sur le visage. Sous l’effet de la violence du geste, Leyana laissa son visage retombait sur la civiere, à moitié évanouie. Un léger sourire ravi apparut sur le visage massif de l’homme, ses yeux brillant de satisfaction.

Homme : (machiavélique) tu vois quand tu veux ! …

Alors, lentement, il planta l’aiguille de sa sereingue dans le cou de la jeune femme. Puis, poussant le piston de la sereingue, injecta l’étrange serum dans le métabolisme de Leyana. Aussitôt, ses veines ressortirent d’une maniere horrible, au moment où elle se figeait sur place. Son regard, à l’instar de son souffle, ralentit au minimum à l’instant où ses veines se teintaient d’une lueur rougeatre. L’instant suivant, ce fut au tour des yeux de la jeune fille de se laisser envahir de cette vague de lumiere rougeoyante. Elle etait devenue tres calme.
A cet instant, la tarppe, au plafond, s’ouvrit violemment, relevée par une présence, à l’étage supérieur. Surpris, l’homme massif se retourna et leva la tête : une vive lumiere jaillit dans la salle avant qu’un bruit sourd ne se fasse entendre, sur le sol dur de la salle. Une masse roula lentement, l’homme posant son regard sur la masse informe. La personne qui avait été balancé ainsi se releva, tant bien que mal, s’agenouillant sur le sol. Il s’agissait d’Adriana Iwo, qui semblait avoir été rouée de coups. Elle posa son regard sur l’homme massif, les yeux brillant de larmes puis sur … Leyana. Aussitôt, la douleur sembla l’abandonner. Elle se releva et hurlant à pleins poumons, se dirigea vers le torsionnaire de sa fille. Mais elle n’eut pas le temps de l’éffleurer : il la frappa à son tour d’une telle claque qu’elle s’affala violemment sur le sol, frappant le mur.


Homme : (radieux) oh mais quelle fougue ! A ce que je vois, c’est de famille !!

Peu apres, un grincement se fit entendre, du plafond. Les deux autres hommes, présents au dessus de la salle, descendirent une échelle métallique. L’homme massif revint vers la chaise en bois et remit la sereingue dans le compartiment adéquate. Puis, refermant la valisette, remonta vers l’entrepot, lentement. Les deux hommes retirent l’échelle, alors que l’homme massif ne s’accroupissait, se penchant vers la salle. Il dit alors cette ultime phrase, ponctuée de machiavélisme :

Homme : bonne nuit les filles …

Puis, lentement, la trappe se referma, amenuisant la lumiere jaillissant sur le sol de la salle. Et enfin, la trappe se referma completement sur les deux Iwo, prisonnieres à jamais.

To be continued …

 

2.12 INFERNAL SPIRAL (Farewell Part 1) / © Lanaluv – Avril 2005