#2.09
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Appartement
de Josh – Smallville – 10h43
Les sombres nuages,
qui s’étaient pourtant éclipsés soudainement, quelques minutes plutot,
venaient de refaire surface, couvrant le beau en réchauffant soleil présent au
dessus de la capitale des météorites, provoquant une soudaine pénombre qui
semblait présager de nouveaux évènements assez sombres. La pluie n’allait
certainement pas tarder à se deverser sur les routes goudronnées et assez étroites
de Smallville, humidifiant ainsi leur texture dure et rugueuse. Pourtant, à une
heure qui n’était plus aussi matinale que deux heures plus tot, l’agitation
qui allait de paire avec ladite heure n’était pas au rendez-vous. Pas un
bruit, pas un geste ne venait perturber la pleine quiétude du centre ville,
seule la faible brise de vent soufflant de nulle part venait briser cet intense
et quelque peu pesant silence. La camera, filmant jusqu’alors les façades des
boutiques, bordant la grand-rue, plongea légèrement vers le sol, filmant cette
fois la rue ; ainsi apparut la raison de ce lourd silence. Pas un passant ne
marchait, pas une voiture ne laissait échapper une bribe de fumée de son pot
d’échappement, pas un oiseau ne volait au dessus de la rue commerciale ; tout
était figé. Les passants, sortant d’une boutique ou marchant auparavant sur
l’étroit trottoir, étaient bloqués sur place, l’expression de leur visage
ne bougeait plus d’un millimètre, tout comme leur regard braqué droit devant
eux, ils semblaient sans vie mais pourtant ne devaient pas être mort. Que s’était-il
passé ? Qui avait provoqué cet étrange phénomène ? La réponse à ces
questions ne semblaient pouvoir arriver de si tot. En un nouveau plan accéléré,
la camera plongea vers la façade d’une boutique, sur sa gauche, pourvue
d’une partie avancée plastifiée, blanche sur laquelle en grosses lettres
rouges était indiqué le nom du café, « Le Talon » ainsi qu’une promotion
sur les délicieux capuccinos de l’établissement. Ne s’attardant que
quelques secondes sur cette publicité, la camera redescendit vers le trottoir,
faisant face à la porte d’entrée, armée d’une poignée en métal dorée
et d’une vitre, au travers de laquelle on pouvait voir l’intérieur du salon
de thé. La caméra effectua un nouveau plan accéléré et passa ainsi au
travers de la vitre, pénétrant dans « Le Talon », elle s’arrêta en un éclair
au beau milieu de l’allée centrale, regardant tout autour d’elle, chaque
client assis autour d’une table ou debout pres à s’en aller était figé
sur place, comme ceux dans la rue. Stefany, la gérante du Talon en l’absence
de Lana, était, elle aussi, figé, le dos tourné à la caméra, derriere le
long et large comptoir luxueux du café. Remontant légèrement son plan, la caméra
filma le palier, sur lequel menait l’escalier sur le coté comptoir. La porte
d’entrée de l’appartement de Josh avait disparue, seuls les morceaux de
bois attachés aux charnieres demeuraient, elle avait été visiblement explosé.
Pourtant, assez étrangement, une puissante lumiere dorée s’échappait de
l’appartement, projetant sa lumiere éblouissante sur tout le palier, jusqu’à
la moitié des marches. Un sifflement suraigu, qui aurait pu briser n’importe
quel verre, semblait provenir de ce meme appartement. Que se passait-il de
nouveau dans l’appartement de Josh ? En un dernier plan accéléré, la caméra
gravit les marches, arpenta le palier et pénétra dans la salle principale de
l’appartement de Josh, baigné d’une lumiere aveuglante, jaillissant
visiblement de cette chose informe, couchée sur le sol. A mesure que la vue
s’adaptait à la lumiere, on put reconnaître la forme d’un corps allongé
sur le sol, ainsi qu’un objet pentagonal, assez flou, figé dans les airs,
mais il était difficile d’en être sur, la lumiere était si puissante.
Pourtant l’instant suivant, la lumiere sembla s’évanouir, seule un infime
reste de sa puissance passée demeurant, son origine, elle, apparut enfin. Figé
dans les airs à un mètre au dessus du corps inerte et torse nu de Josh, allongé
sur le sol de l’appartement, l’artefact pentagonal offert par Swann à Josh
flottait en tournoyant légèrement sur lui même, le symbole « guide »
brillant intensément de cette lueur dorée, sa gravure était envoutante.
Jor-El : le temps est venu
pour toi, Ava-El, de prendre en main la destinée de Kal-El.
L’instant suivant
le moment où la voix de Jor-El s’était éteint, l’artefact fondit en un éclair
lumineux vers le torse du jeune homme, le métal pénétrant à l’intérieur
de son corps, au niveau de son cœur. La piece de métal disparut de la surface
et seul le symbole « guide » brilla sur la peau blanche du jeune homme, sur
son pectoral gauche, intensément, la lumiere augmentant régulierement. La
camera filma alors le flux sanguin de Josh, ses globules rouges coulant
rapidement dans ses veines. Sous le coup de la pénétration de l’artefact
dans son corps, la lumiere dorée se mêla aux globules rouges, les renforçant.
Malgré le fait qu'il était toujours inerte, Josh sentait peu à peu une énergie
nouvelle le remplir, le ramenant de ce quelque part où il s'était perdu, il
sentait ses forces lui revenir. Une fois de plus, l'artefact Kryptonien démontrait
l'une de ses étranges aptitudes. Ce phénomène semblait faire partie d'un
plan. Un plan mis en place des années auparavant par Jor-EL. Ainsi, à l’extérieur
de son corps, Josh ouvrit les yeux, une vague de lumiere dorée illuminant ses rétines
bleu clair : Josh venait de ressusciter.
GENERIQUE
La
Civette – La Flèche – France – 10h45
Baignant déjà de
sa douce chaleur les rues de La Flèche, petite ville d’une vingtaine de
milliers d’habitants située dans le nord ouest de la France, le soleil déjà
haut dans le ciel brillait de son intense clarté au beau milieu de ce ciel bleu
clair tout juste pourvu en quelques endroits de timides cumulus blanc comme la
neige. Faisant bénéficier de sa chaleur, que l’on avait par ailleurs pas
ressentie depuis des semaines, le soleil illuminait, bien qu’assez timidement
pour le moment, la place restreinte nommée Henry IV, de forme circulaire et
dont son nom lui venait de la haute statue en marbre d’Henry IV lui meme, établie
au beau milieu d’une imposante fontaine de marbre, d’où s’élevaient par
instants de larges remous d’eau transparente. Circulant autour de la place,
constitué d’un large trottoir circulaire disposé au centre, les voitures
allaient et venaient autour de la place, circulant à leur guise. Au fond de la
place, à l’ombre d’une haute et somptueuse église, nommée Saint Thomas,
en hommage au saint qui ne croyait que ce qu’il voyait, le café le plus réputé
des alentour voyait déjà son commerce établi en cette matinée douce. Ayant
prévue cette si belle journée, le patron de « La Civette », café connu dans
toute la ville, ce dernier avait ressortie tables et chaises en plastiques vert,
qu’il avait disposés impeccablement sur la terrasse, sur une parcelle de la
place en pierre. Ainsi, depuis quelque heure assez avancée, les clients étaient
venus s’y installé pour déguster un café bien chaud et des croissants, pour
ceux qui étaient les moins enveloppés. A cette heure, le café tournait à
plein régime. Chaque table, hormis une ou deux sur les cotés de la terreasse,
étaient occupées. La caméra, qui filmait jusqu’alors la place du clocher de
l’église Saint Thomas, plongea soudainement vers la terrasse de « la Civette
», tel un aigle géant muni d’un objectif. Ainsi, son plan se fixa en plein
centre de la terrasse, s’attardant sur deux jeunes filles assises l’une en
face de l’autre, chacune un capuccino chaud posé devant elle. La premiere, le
dos tourné au café, avait de longs cheveux noirs qui lui tombait sur les épaules,
cachant les joues de son joli visage angélique. Ses yeux, d’une couleur
noisette envoutante, fixait son amie, face à elle. Malgré l’ambiance joviale
que projetait le soleil sur la ville, on pouvait lire sur les traits du visage
de Lana Lang que quelque chose la préoccupait, comme toujours depuis son arrivée
en France. En effet, le voyage de Lana chez son père biologique n’avait rien
d’attrait à la courtoisie. Elle ne supportait plus la vie qui était la
sienne à Smallville, voyant tout le monde prendre des chemins différents et
elle, qui restait plantée là. Elle n’avait jamais voulu de cette vie, et
c’est pourquoi elle avait quitté Smallville, afin de méditer sur ses erreurs
et les solutions qu’il allait falloir prendre. Face à elle, son amie
d’enfance, Claire Flein la regardait elle aussi droit dans les yeux, elle
savait quelle importance avait ses paroles sur son amie, elle ne pouvait lui
donner de conseils non avisés. Elle aussi avait de longs cheveux sombres, bien
que plus clairs que ceux de Lana. Son regard, sombre également, ressemblait étrangement
à celui de Lana. Si l’on ne savait pas que Lana n’était pas liée à
Claire par le sang il aurait pu arriver qu’on les prenne pour des sœurs. Mais
de par leur relation, cela semblait presque être le cas. Une fois de plus, Lana
avait besoin d’un de ses conseils judicieux afin de ne pas faire de bêtises.
Lana : tu sais, quand j’ai
quitté Smallville pour rejoindre mon pere, je le faisais plus pour fuir que
toute autre chose. Mais en y réfléchissant bien, c’est surement la meilleure
chose qui me soit arrivée. Maintenant je comprends mes erreurs et je peux les réparer.
Je sais désormais que ma place n’est plus à Smallville.
Claire : pourtant tu as tant
de choses là-bas, d’amis … Tu as le Talon !
Lana esquissa un léger
sourire à l’évocation de son café. Il était vrai que le Talon comptait
beaucoup pour elle mais désormais, elle devait voir vers l’avenir.
Lana : le Talon a longtemps
été un refuge pour moi. Mais cette Lana est morte. J’affronterais l’avenir
comme j’aurais toujours dû le faire.
Claire : tu m’as l’air
bien décidée, j’espere que tu y as bien réfléchi ?
Lana : je n’ai jamais été
aussi sûre de moi même.
Claire : et qu’est ce que
tu fais de Clark ?
Cette fois, Lana ne
put être insensible à la remarque de son amie. Clark. La principale raison de
sa fuite en France. Elle avait peur de penser à lui, elle avait ainsi enfoui
les profonds sentiments qu’elle ressentait pour lui au plus profond de son âme,
esperant ainsi l’oublier. Mais c’était peine perdue. Clark avait toujours
compté énormément pour elle et compterait toujours autant. A l’écoute du
prénom de son ex-petit ami, Lana sentit une vague de chaleur le submerger,
comme jamais.
Lana : comme je te l’ai
dit, Clark a beaucoup compté pour moi, il tiendra toujours une place importante
dans mon cœur. Mais la Lana qui sacrifiait tout pour les autres est morte,
Clark en fait partie. Le quitter sera certainement le chose la plus dure que je
n’aurais jamais à faire.
Elle fit un nouveau
silence, ces paroles, bien que tres belles à entendre ainsi, ne témoignait pas
d’une nouvelle force de caractère mais d’une revanche qu’avait envie de
prendre Lana sur la vie.
Lana : A mon retour je
quitterai Smallville et réaliserait mes rêves, même si cela me coute
beaucoup. Je ne veux plus souffrir à cause des autres.
Grottes
Kawache – Smallville – 10h48
Ainsi, Josh avait réssucité
selon le souhait, depuis déjà déterminé par Jor-El. Le père biologique de
Clark avait mis son plan en application dès l'arrivée de son fils sur Terre. Dès
cet instant, sans que le jeune Kal-El ne le sache, son destin était en route,
le plan de Jor-El avait pour but de tout faire pour faciliter son accession au
trone qui serait le sien. Malheureusement, il n'avait pas prévu la réticence
de Clark à embrasser cette destinée qui, pour lui, semblait inadaptée. Cet
obstacle au destin fabuleurx du jeune Kal-El n'étant pas été prévu par
Jor-El allait peut etre se révéler insurmontable. Par cette faute et son
implacable envie de se défaire de ses liens avec Krypton, Clark avait détruit
le sanctuaire, ce lieu sacré qui devait lui permettre d'entamer sa destinée,
tel que Jor-El le voulait. Pis encore, suite à l'explosion amplifée par la
Kryptonite, Clark s'était retrouvé sous les débris du sanctuaire Kryptonien,
le corps inerte. La premiere partie du plan de Jor-El avait donc marché: Josh
était revenu à la vie, grâce à l'artefact décerné par Swann. Mais qu'en était-il
de Clark? Que lui était-il réellement arrivé? Etait-il toujours vivant?
Chacune de ces questions allaient trouver réponses. Pourtant, pour le moment
Josh ignorait tout jusqu'à l'existence de ces questions. Il n'avait qu'une idée
en tête: rejoindre un Clark évanoui et nu, à la sortie du sanctuaire et lui révéler
son identité, afin de l'aider à entamer sa destinée.
Dans l'étroite cavité créée
dans la roche, jadis, au plus profonds des grottes amérindiennes, le silence si
plat était en train de se briser, étrangement. Ce conduit, ressemblant à une
profonde impasse créée dans une caverne, n'avait pas connu de présence depuis
des années, depuis le jour de sa création. Son seul but: servir d'accueil à
Kal-El, ou du moins théoriquement. Car dans la réalité, rien ne se passait
jamais comme il l'aurait fallu. Le long et peu haut couloir, son plafond bas
arrondi, rugueux, était envahi d'une pénombre intarrissable, aucune sorte de
chaleur ou source de lumiere présente à l'intérieur ou à l'exterieur de
conduit. Mais soudain, apparaissant de nulle part à l'entrée du tunnel, un
faisceau lumineux circulaire de couleur blanche apparut sur l'une des parois
rocheuses, fixe, éclairant plusieurs symboles Kryptoniens peints sur cette meme
parois, ils semblaient etre présent sur toute la paroi, de haut en bas et sur
toute sa longueur. Peu à peu, alors que le propriétaire de la lampe torche
approchait de l'entrée du tunnel, le faisceau cirulaire augmentait de diametre,
jusqu'au moment où une silhouette assez massive apparut dans la faible pénombre,
au bout du tunnel. Tenant la lampe torche dans sa main droite, Josh avait revêtu
une veste en cuir noir et semblait assez tendu, vis-à-vis des traits qui tirais
son visage. Il posa irrémédiablement son regard vers le fond du tunnel, à cet
endroit où vraissemblablement se trouverait Clark. Pénétrant d'un pas
bruyant, qui résonna dans toute la totalité du tunnel, dans la cavité, Josh
tourna le faisceau de sa lumiere vers le sol dur et poussiéreux, éclairant
devant lui, à quelques deux ou trois mètres. Il avança ainsi pendant une
bonne trentaine de mètre, sentant le battement de son coeur augmenter de tempo
assez douloureusement, il l'entendait battre à ses tempes, le moment qu'il
avait tant attendu allait enfin se réaliser devant ses yeux. Et enfin, arrivé
à ce qui semblait ledit endroit, Josh se figea sur place. Mais, contrairement
au large sourire qu'il aurait du esquissé à la vue du corps nu, recroquevillé
sur le sol de Clark, il tira les traits de son visage en une horrible grimace de
stupéfaction. Devant lui, bouchant l'entrée au santucaire, un imposant amas de
pierre et de métal luisant était entassé, sous forme de pyramide, seuls
restes de ce qui avait été jadis l'entrée du lieu sacré. MOntant jusqu'au
bas plafond, l'amas de débris, éclairé par le faible faisceau de la
lampe-torche avait, semblait-il, rendu prisonnier le responsable de ce massacre:
Clark. Seul son bras pâle et recouvert d'épaisses et imposantes veines vertes
ressortait des débris de pierre, amort. A la vue ceci, Josh crut que son coeur
allait exploser sous l'effet de la douleur, il sentait une brulure sans précédent
s'emparer de lui, il croyait qu'il allait rendre l'âme sur place, aux cotés de
ce qui fut Kal-El. Plus par instinct que par autre chose, Josh baissa les yeux
vers sa main, tenant la lampe torche et bizarrement, l'origine de sa douleur
apparut. Sa peau, elle aussi avait pâli et les veines, déjà verdoyantes,
ressortait légèrement de la peau tendue, qui s'était atrophiée. Sur le haut
amas de débris, des fragments de Kryptonite verte se mirent à briller intensément,
sifflant étrangement. Josh n'avait jamais ressenti une telle douleur, elle était
atroce. Pourtant, il se devait de réagir. Clark avait plus que jamais besoin de
son aide. Surmontant la douleur horrible, Josh laissa la lampe tomber sur le sol
et, la lumiere fixée sur le bas de l'amas, Josh franchit les metres le séparant
des débris et saisissant le bras de Clark de toutes les forces lui restant, le
jeune blond tira violemment vers lui, arrachant le corps pale et recouvert d'épaisse
veines vert foncé de Clark. Accompagné d'un éboulement assez bruyant de
pierre, Josh réussit finalement à extirper Clark des débris et, s'éloignant
de la Kryptonite, le traina sur plusieurs bons mètres, avant de l'immobiliser,
allongé sur le dos sur le sol poussiéreux. Apeuré, Josh s'accroupit aupres de
Clark, sentant lentement la douleur disparaitre de son etre, les veines de son
bras reprenant leur aspect normal, contrairement à celles de Clark qui
demeuraient identiques. Inquiet, Josh porta son index et son pouce sur le cou de
Clark, lui prenant le pouls: il ne battait plus. Submergé par une vague de
panique inconnue jusqu'alors, Josh prit Clark dans ses bras en se relevant et
partit en supervitesse, disparaissant du couloir sombre en un sillon de couleur
noire.
Ferme
des Kent – Smallville – 10h48
Le destin de Clark
était donc joué, ou plutot venait d’être brisé par ce qu’avait appelé
« le guide », une naïveté dont Clark n’aurait pas dû faire preuve. La
voix, qui avait fait plus que de parler tout simplement à Clark en lui
indiquant la voie qu’il allait devoir prendre, n’avait pu éviter à Clark
de choisir le chemin le plus tragique, celui que Jor-El avait redouté par
dessus tout : Josh l’avait retrouvé parmi les débris du sanctuaire, son
pouls ayant cessé de battre. Cet événement, qui n’aurait jamais dû
arriver, si l’on suivait les messages si prophétiques de Jor-El, arrivait
trop brusquement, quelqu’un allait devoir payer le prix fort.
Perçant toujours plutot
timidement, en faisant preuve d’une impuissance implacable, les rayons du
soleil essayaient à grand peine de réchauffer l’intérieur si sombre et
froid de la grange des Kent, le sol poussiéreux comme reflétant ces sombres
pensées, ressenties par chaque membre de la famille Kent depuis plusieurs
minutes. Pourtant, la seule personne encore présente à la ferme, Martha partie
à la recherche de Clark un peu partout en Smallville, était Jonathan. Bien
qu’il était présent dans la grange, comme à sa propre habitude, le père
adoptif de Clark ne semblait pas réellement présent, ou du moins mentalement,
il avait une attitude plus qu’étrange qu’on ne lui connaissait pas, une
attitude qui n’était pas sans rappeler Josh, à l’époque où il avait été
enfermé dans l’institut « Such God », propriété de son créateur, Lucas
Luthor. Sentant une faible brise de vent, d’un froid glacial, ce qui était étonnant
de par la douceur de la température, souffler sur son visage ridé, Jonathan ne
bougea pourtant pas d’un millimètre. Debout devant son établi, à environ
deux mètres d’espace, le pere de Clark avait son regard bleu azur fixé sur
une haute boite en fer, de couleur rouge, composée de plusieurs tiroirs. Malgré
l’intense concentration qui était la sienne, il n’y avait aucun élément
sur cet objet de rangement qui ne semblait obliger une telle contemplation.
Pourtant, le mari de Martha ne cillait pas, la respiration tres lente ainsi que
les battements de son cœur au ralenti, Jonathan attendait, figé, les pieds
bien plantés sur le sol, que se manifeste ce qu’il attendait déjà depuis
plusieurs minutes. Depuis l’appel de son commanditaire, Jonathan n’avait
plus de liberté d’actions, il se devait d’obéir, mais si cela le répugnait
de l’intérieur. Et soudain, le phénomène qu’il attendait tant se
produisit devant ses yeux. Accompagné d’un brusque sifflement suraigu, qui
aurait suffi à percer n’importe quel tympan, une lumiere dorée éblouissante
apparut, qui aurait aveuglé n’importe qui se trouvant dans un rayon d’une
dizaine de mètre. Néanmoins, Jonathan ne cilla pas, ne bougea pas d’un seul
millimètre, restant figé sur place, à observer le tiroir du bas de la boite
à outils, d’où s’échappait par l’interstice fine, entre deux tiroirs,
la vive lumiere. Le phénomene dura un court moment, pendant lequel la vive
lumiere refléta dans les retines claires de Jonathan, jusqu’au moment où,
dans un bruit métallique assez vif, le tiroir du bas s’ouvrit à la volée,
laissant la lumiere s’échapper de toute son intensité, envahissant la
totalité de la grange qui s’en trouva alors brillante comme elle ne l’avait
jamais été. Enfin, alors que le sifflement suraigu avait cessé, une voix s’éleva,
semblant provenir de nulle part et résonnant dans la boite cranienne de
Jonathan. Il connaissait plus que tout cette voix, et l’avait reconnu dès le
premier son prononcé, malgré le fait de ne pas l’avoir entendu depuis 15
ans.
Jor-El : Jonathan Kent, vous
avez failli à votre promesse. La destinée du jeune Kal-El s’en est trouvée
troublée, cela n’aurait jamais dû arriver.
Jor-El marqua
ensuite un petite pause, comme pour montrer à quel point l’acte de Jonathan
était odieux, combien cela allait couter à Clark. La fureur semblait battre
dans la voix de Jor-El.
Jor-El : pour éviter que
cela ne se reproduise, je veillerai moi même à vous faire obéir.
Au moment où la voix de
Jor-El se tut, le sifflement suraigu reprit, dans toute son intensité. A la
différence prêt que cette fois Jonathan ne resta pas insensible au signal
sonore. Il sembla brusquement reprendre le dessus sur Jor-El, avec tout ce que
cela engendrait. Se pliant en deux en se penchant en avant, Jonathan plaqua ses
deux mains sur ses tempes, en appuyant aussi fort que possible sur son front. LA
douleur était insoutenable, il avait l’impression que son cerveau allait
exploser, s’embraser, le son était beaucoup trop fort. Et soudain, la lumiere
inondant pleinement le tiroir restreint de fer, s’éleva dans les airs, à une
vitesse des plus hallucinante. Elle se figea ensuite dans les airs, à hauteur
de la tete de Jonathan, qui souffrait le martyr à un point qui lui permettait
tout juste de rester en vie. Accompagné du hurlement intense de Jonathan, le
sifflement s’intensifia encore, comme pour montrer à Jonathan combien il
devait souffrir pour avoir manqué à sa promesse. Puis, le sifflement et la
lumiere disparurent instantanément, ce qui étonna vivement Jonathan. Surpris,
il décolla avec etonnement les mains de ses tempes et se redressa lentement,
jetant son regard droit devant lui. Aussitôt, il vit apparaître l’origine de
la défunte lumiere. Figé dans les airs, la clé ovale tournait lentement sur
elle-même, chacun de ses symboles ayant disparus, la piece aussi vierge que
possible. Mais le paranormal ne s’arreta pas là. La lumiere refit son
apparition mais elle avait changée de couleur. Le dorée eblouissant avait
laissé place à un bleu transparent qui aveuglait encore plus Jonathan. La
camera changea de plan, filmant la clé du haut. Ainsi, on vit s’inscrire un
à un, en une figure adroite, trois spirales de symboles Kryptoniens partant du
centre de la piece vers les bords, chaque symbole brillant intensément. Puis,
la piece pivota lègerement, tournant la face sur laquelle les symboles étaient
gravées, le métal était devenu transparent et s’illuminait de vagues de
lumiere dorée. Aussitôt, gagnant encore en intensité, les symboles brillerent
encore plus intensément avant de laisser jaillir sur la silhouette de Jonathan
de larges faisceaux de lumiere bleuatre, partant chacun d’une spirale. Au
contact de la lumiere, Jonathan poussa une longue plainte stridente, déchirant
le quasi silence de la grange, mettant vainement ses mains en visiere. Mais
malgré cela, sur ses mains, son visages et son coups, apparurent les symboles
de la piece ovale, se gravant avec douleur d’une couleur noire sur la peau
blanche de Jonathan. Ils brillaient un instant avant de disparaître, comme
absorber par le corps de l’homme hurlant.
Grottes
Kawache – Smallville – 10h51
Que s’était-il
passé dans le sanctuaire? Qu’avait fait Clark pour se retrouver prisonnier
des débris du temple Kryptonien, édifié plusieurs années auparavant par son
propre père dans le seul de but d’achever son évolution et de prendre au
mieux son envole vers cette destinée qui lui était promise depuis toujours ?
Quel était l’élément qui avait tout déclenché ? Chacune de ces questions
tourmentait l’esprit en ébullition de Josh. Pourtant malgré le besoin de réponses
si pressant qui le tiraillait de l’intérieur, Josh ne pouvait céder à la
tentation, si attrayante soit-elle, il avait quelque chose de plus urgent à régler.
Quelques secondes après son
départ du couloir faiblement éclairé, creusé dans la roche des grottes
Shamanes, Josh apparut à nouveau en un éclair, créant sous le coup de cette
soudaine apparition un nouveau coup de vent des plus subites, qui se répercuta
sur la roche creusée par de fines rides, rendant les parois, pourvues de
nombreuses peintures étranges, assez rugueuse. Malgré les phénomènes si étranges
et dramatiques qui s’étaient produits à quelques mètres de la salle de la légende
de Naman, cette salle dans laquelle venait de pénétrer Josh à l’instant,
rien d’assez interressant ne s’était manifester pour attirer ne serait ce
qu’une infime attention. Arrêté au centre de la haute salle silencieuse,
Clark inerte dans ses bras, Josh resta ainsi figé un court instant, ne
regardant nulle part en particulier malgré le fait que son regard clair, etait
posé sur une paroi face à lui. Néanmoins de part l’expression vide de ses
yeux il apparaissait que le jeune homme avait l’esprit ailleurs. Apres avoir
laissé pendant quelques secondes son esprit divaguer vers des espaces sombres
de ses pensées, Josh reporta toute son attention au corps torse nu, la peau
blanche parcourus par de nombreuses et imposantes veines vertes de Clark.
Faisant fléchir lentement ses jambes, Josh amorça une descente vers le sol dur
et poussiéreux de la salle dont le silence devenait presque insoutenable. La
tension alentour était presque palpable, la découverte du secret de Clark
ainsi que celui de Josh ne tenait qu’à un fil. Les installations
electroniques et métalliques, postées devant plusieurs des parois rocheuses témoignaient
de la présence des équipes de recherche de la Luthorcorp, sous les ordres de
Lex Luthor. Néanmoins, par chance, les scientifiques s’étaient absentés,
hormis Josh, accroupis auprès de Clark et le jeune Kent, allongé sur le sol,
la tete sur le coté, sans vie, personne ne se trouvait ici. Une fois de plus,
malgré la gravité de la situation, Josh s’adonna à un moment de
contemplation empli de tristesse, observant le sourire sans vie de Clark ainsi
que cette lueur autre fois si vive, qui avait cessé de briller dans les yeux
azures de Clark. Désormais la seule chose qui semblait attirer l’attention,
sur le corps de Clark, étaient ces veines vertes, de taille importante au
centre de ses membres et qui se séparaient sur les cotés en plusieurs
affluents plus étroits mais brillant tout autant, résultat du venin de la
Kryptonite. Reprenant assez brusquement contact avec la réalité, Josh se
releva assez rapidement, déterminé à remédier à ce qu venait de se passer,
la situation ne pouvait pas demeurer ainsi. Résigné, il écarta quelque peu le
pan de sa veste en cuir noir, sur ses épaules, plongeant sa main droite dans la
poche intérieur de la veste. Apres deux ou trois secondes de recherche, Josh
ressortit ladite main de la veste, le poing refermé sur un objet si petit que,
sa main refermée dessus, il était impossible de distinguer ne serait ce
qu’une infime partie le constituant. Néanmoins, il ne fallut que tres peu de
temps pour le reconnaître. Josh, toujours le point refermé sur l’objet,
contourna le corps froid de Clark et, se plaçant au centre de la salle, non
loin d’un rocher imposant planté dans la salle, leva la tete vers le plafond
vouté de la piece. Puis, tout aussi rapidement, Josh leva droit au dessus de
lui cette main qui renfermait l’objet, qu’il tenait désormais entre le
pouce et l’index. Faisant un gros plan sur la main blanche de Josh, la caméra
filma alors la pointe en métal luisant de l’artefact, gravé du symbole «
Guide » en son centre, bien que très peu visible en cet instant. Visiblement,
Josh attendait un nouveau miracle de la part de l’objet donné par Swann, il
savait que l’artefact renfermait nombre de solution aux problèmes de Clark.
Il garda le bras tendu au dessus de sa tete pendant de longues secondes,
attendant visiblement son activation ; pourtant rien ne se passait, l’artefact
demeurait intact, sans le moindre signe de paranormal apparent.
Josh : (entre ses dents)
allez … actives-toi !
Mais Josh savait très
bien que sa seule volonté ne suffirait pas, ou du moins pas pour activer
l’objet Kryptonien. Pourtant, s’il voulait demeurer le guide de Clark dans
sa destinée, il devait se servir de cet objet pour le ramener à la vie. Il
garda encore quelques secondes l’objet au dessus de sa tete, sachant pourtant
presque depuis l’instant où il était entré dans la salle que cela ne
fonctionnerait. Pourtant ce ne fut que plusieurs secondes plus tard que Josh
sentit une gigantesque vague de peur-panique l’envahir, tel un monstrueux
raz-de-marée. Il comprenait enfin ce que « Clark est mort » signifiait.
S’il devait la ramener à la vie, cela lui couterait beaucoup. En aurait-il la
force ? Il n’en était pas sûr. Peu à peu, la vague de panique qui
l’enveloppait se transforma en colere, il devait se manifester.
Josh : Jor-El, comment
peux-tu me confier une mission impossible à accomplir ?? Il n’était pas
encore prêt !
En geste des plus
rapides, Josh baissa le bras et, le regard tourné vers la paroi lui faisant
face, celle creusée en son centre de l’orifice octogonal vide, lui même
entouré de spirales de symboles Kryptoniens, le jeune homme aux cheveux blond
paille lança de toute ses force, apres avoir étreint d’une puissance inouie
l’objet dans sa main droite, contre la paroi rocheuse, dans l’espoir de le
voit exploser en mille débris, ce qui lui ferait le plus grand bien.
Malheureusement Josh ne put constater sa réussite, l’objet ne heurta pas la
paroi de plein fouet, aucun bruit ne résonna, aucun débri ne s’en échappa.
Pour la simple et bonne raison que l’objet métallique ne heurta pas la paroi.
Quelques fractions de secondes avant que le choc ne se produise, en plein vol,
le symbole « guide », gravé en son centre s’était activé, brillant
d’une lueur dorée étincelante. Au même moment, l’objet métallique s’était
figé sur place, tournoyant légèrement sur lui même, dans les airs, comme fixé
à une tige invisible. Josh n’en revenait pas, une fois de plus cet objet s’était
activé au moment où il s’y attendait le moins. Le phénomène qu’espérait
tant Josh se produisit ensuite, dans un silence de cathédrale assez déroutant.
En un éclair, l’artefact traversa l’espace séparant la paroi de la serrure
octogonale de la voute courbée du toit et, le symboles « guide » de plus en
plus lumineux, l’objet s’enclencha à la perfection dans un orifice
pentagonal, créé pour ce seul objet. Aussitôt, la lumiere s’intensifia sur
le symbole « guide » alors que tout autour de l’orifice, sur la roche du
plafond, des symboles Kryptoniens diverses, peints en spirales tout autour de la
fente pentagonale, se mirent à briller intensément d’une lueur blanche
tremblotante, mouvant légèrement sur eux mêmes, comme si les spirales
tournaient légèrement sur elles même. Mais le plafond n’était pas le seul
à s’animer : dans toute la salle, les peintures indiennes venaient de
s’illuminer, y compris celles entourant la serrure octogonale, comme si
l’artefact avait joué le rôle de la clé octogonale. Hormis les inscriptions
ressemblant à de l’arabe, peintes sur la paroi à face à celle de la serrure
octogonale, toutes les peintures étaient animées, illuminant d’une lueur étrange
la salle si sombre auparavant. Josh, figé au centre de la salle savait que sa
seule chance était arrivée. C’est à ce moment précis que, résonnant dans
tout l’espace de l’étrange salle, telle la voix mystique de Dieu, la voix
de Jor-El s’éleva s’adressant à Josh.
Jor-El : il est trop tard
Ava-El, tu as échoué dans la tâche qui t’étais confiée. Kal-El est mort.
Pendant un bref
instant, Josh fut troublé par la voix de Jor-El. Hormis le jour où Clark
l’avait libéré de Belle Reve, et Josh n’était alors pas vraiment lui même,
il n’avait pas entendu aussi clairement la voix du père biologique de Clark
depuis de nombreuses années. Il savait qu’il ne s’agissait pas réellement
de Jor-El, il était mort dans la destruction de Krypton, mais le fait
d’entendre le son de cette voix le troublait intensément. Pourtant il dut se
ressaisir rapidement, il en allait de la survie de Clark.
Josh : mais je ne sais même
ce qui s’est passé.
Bien que peu sûr
de lui, Josh se devait d’être convainquant. Connaissant Jor-El de son vivant,
Josh se doutait bien que son souvenir allait être implacable. La tâche s’avérait
ardue.
Jor-El : Kal-El a refusé
d’embrasser sa destinée, il a préféré périr plutot que de faire honneur
au peule de Krypton. Tu n’as pas su le préserver de l’influence diabolique
du peuple de cette planète.
Josh : je n’y suis pour
rien, il a effectué son choix seul, comme tu le voulais. Rien dans mes actes
n’impliquent ma responsabilité.
Jor-El : ton rôle était de
le préserver jusqu’à son avènement. Tu as échoué et mes espoirs, ainsi
que ceux de Krypton se sont envolés avec sa mort. Ma décision est irrévocable.
Josh : je sais que tu peux
le ramener à la vie, je saurais réparer mes erreurs !
Jor-El : à quoi servirait
de le ressuciter s’il ne veut pas embrasser sa destinée. Kal-El est mort,
acceptes ton echec.
Josh : (presque desespéré)
je peux le ramener à la vie moi même, et tu le sais ! Mais si je dois en
arriver à cette éventualité, Kal-El devra passer les prochains rites sans mon
aide.
Jor-El : tu ne feras jamais
une telle chose.
Josh : si tu ne me laisses
pas le choix, je le ferais, tu peux en être sûr !
Le silence qui
suivit ces paroles s’annonça comme une victoire pour Josh, il savait qu’il
avait gagné, mais à quel prix ! Cela valait-il réellement la peine de se
sacrifier ?
Jor-El : une fois Kal-El
ramené à la vie, tu disposera de la moitié d’une rotation de l’astre sol
avant que ma sentence ne soit rendue. S’il n’a pas accepté la requete, il
sombrera dans les ténèbres.
Le prix à payer était
en effet tres lourd mais c’était le seul moyen de ramener Clark sans en patir
de par lui même. La mine sinistre, Josh acquiesça d’un signe de tête.
Josh : c’est d’accord.
Un léger souffle
de vent s’insuffla dans la grotte soufflant froidement sur la nuque de Josh,
comme pour caractériser le pacte qu’il venait de passer avec Jor-El. Puis,
quelques secondes plus tard, la voix de Jor-El s’éleva à nouveau.
Jor-El : places Kal-El dos
contre la serrure octogonale.
Bien qu’étonné, Josh
ne put s’empecher de faire confiance à Jor-El. Il se retourna vers le corps
toujours inerte de Clark et, s’accroupissant à nouveau aux cotés de Clark,
Josh le prit de nouveau dans ses bras. Il se releva ensuite avec difficultés
et, se retournant vers la paroi de la serrure octogonale lumineuse, dans son
dos, Josh s’en approcha lentement. Il s’arreta à environ un mètre d’elle
et posa délicatement Clark, les pieds sur le sol. Tout aussi précautionneusement,
Josh colla le dos nu de Clark contre la paroi rugueuse et froide de la grotte.
Au moment même où la peau du dos de Clark toucha les bords creux de la
serrure, une lumiere d’une blancheur éclatante jaillit au travers de la peau
du jeune homme, transperçant son torse. La lumiere, aveuglant Josh, semblait
avoir provoqué le sifflement suraigu qui transperçait désormais ses tympans,
comme pour l’avertir d’un danger. Sous le coup d’un réflexe, Josh s’écarta
d’un bon mètre de Clark, en reculant, juste avant de voir apparaître sur le
torse parcouru de veines vertes du jeune Kent les trois symboles d’ordinaire
gravés sur les bords de la clé octogonale, tatoués d’une peinture noire
d’encre sur ses pectoraux. Une fraction de seconde plus tard, les symboles,
pourtant toujours peint d’une couleur noire intarrissable, s’étaient mis à
briller de la lueur blanche aveuglante qui illuminait également le plafond. Il
ne fallut encore qu’une fraction de seconde avant qu’un faisceau de la même
lumière blanche ne parte de l’artefact, encré dans la voute du plafond,
heurtant à une vitesse ahurissante le corps de Clark, qui fut illuminer d’une
clarté telle que toute la salle de la grotte fut inondée d’une lumiere
aveuglante, Josh dut même mettre son bras en visiere pour se protéger de la
lumière. A deux mètres de lui, la lumiere semblait avoir un effet curatif des
plus hallucinant. Inondant le corps torse nu de Clark, la lumiere semblait
annihiler le venin vert. Sur le dos de la main droite de Clark, comme sur chaque
membres de son corps, les petites veines brillantes, affluents des plus grosses
au centre de l’avant bras, se retiraient lentement, se regroupant au sein de
l’énorme veine qui semblait en mouvement lent, remontant vers le haut du
bras. Peu à peu, toutes les grosses veine remonterent ainsi vers le même
point, qui semblait agir comme un aimant pour le venin : le torse de Clark, où
brillaient les trois symboles Kryptoniens. Bientôt, chacun des vaisseaux
principaux furent arrivés à la limite du faisceau lumineux, menaçant
d’entrer en contact avec la vive lumiere, qui semblait provenir de
l’artefact lui même. Et soudain, alors que le phénomene semblait sur le
point de s’interrompre, le corps de Clark était redevenu blanc et dépourvu
des horribles veines, le venin heurta le faisceau lumineux, ce qui produisit une
onde de choc des plus puissantes qui envoya Josh s’affaler contre une
installation en métal, sous forme d’étagere, installée contre la paroi.
Sous le choc, l’étagère se plia en deux, Josh s’affalant lourdement sur le
sol. Lorsque, endolori, il se releva, il vit que toute la lumière avait
disparue et que le corps de Clark était lui aussi affalé, assis sur le sol dur
de la grotte, le dos contre la paroi rocheuse, les yeux fermés. Les trois
symboles de la clé octogonales étaient toujours tatoués sur son torse dépourvu
de la moindre veine. Lentement, alors que chacune des inscriptions sur les murs
étaient redevenues inanimées, l’artefact amorça une lente descente,
flottant allègrement dans les airs, aucune lumiere sans échappant. Légèrement
tendu, Josh se releva et, s’arretant au centre de la salle, referma sa main
sur l’artefact, flottant à sa droite à mi hauteur avant de le ranger comme
si de rien était, dans la poche intérieure de sa veste en cuir noir. Puis, non
sans une pression sur les épaules, le jeune Servant s’approcha de Clark,
contre la paroi, s’accroupissant devant lui. Il observait attentivement les
symboles sur son torse, comme s’il s’agissait de la clé. Puis, lentement,
il releva ses yeux bleus-gris vers la tete de Clark, toujours ballante sur son
torse, à une différence prêt : Clark avait rouvert les yeux et baladait son
regard de Josh aux parois de la grotte.
Ferme
des Kent – Smallville – 11h23
Josh avait réussi
ce qui avait semblé pourtant à première vue quasi impossible : faire revenir
Clark d’entre les morts, preuve que rien n’était vraiment impossible du
moment qu’on y croit. Pourtant, même si sur le principe cela semblait
possible, Josh avait dans un coin de sa tête cette petite voix qui ne cessait
de lui répéter que rien n’était encore gagné. Dès lors que Josh avait décidé
de passer un pacte avec Jor-El, les choses étaient d’ores et déjà tres
compliquées. Bien sûr le fait que Clark soit revenu à la vie était une
satisfaction en soi mais cela n’était pas encore définitif, Josh connaissait
assez bien Jor-El pour savoir qu’il pouvait revenir sur sa décision à tout
moment. De plus, le fait qu’il lui ait clairement défini un délai pour
convaincre Clark d’embrasser sa destinée témoignait bien de la situation
plus que délicate dans laquelle se trouvait désormais Josh. Néanmoins, les
faits étaient là : Clark était vivant et c’était la principal. Pourtant,
dans l’esprit de Josh, rien n’avait jamais été si sombre. Il ignorait
encore tout des raisons pour lesquelles Clark avait trouvé la mort et pourquoi
il l’avait retrouvé enfoui sous les débris du sanctuaire mêlés à des
fragments de Kryptonite. Il avait tant besoin de réponses.
Lentement, d’une ascension
comme à son habitude organisée à la seconde près, le soleil pâle de ce début
de journée avançait vers ce qui serait dans quelques minutes son zénith. Les
épais et sombres nuages gris qui le recouvraient auparavant avaient disparus
soudainement, comme si la destruction du Sanctuaire par Le Fils des Etoiles
avaient dispersé cette brume, symbole de sombres évènements. Désormais,
depuis la résurrection miraculeuse de Clark, un soleil éclatant bien que peu
chaud brillait haut dans le ciel d’un bleu pastel envoûtant. Pourtant malgré
la température qui, au fil des minutes, ne cessait de grimper, Josh en
demeurait assez froid, comme si une fraicheur incompréhensible l’enveloppait,
presque surnaturellement. Adossé contre le rebord de la fenetre en bois de la
grange des Kent, le dos tourné à l’étendue champestre à perte de vue, Josh,
debout à l’intérieur du loft de Clark, regardait d’un regard vide de toute
expression, aussi froid que le corps de Josh, la silhouette de Clark à quelques
mètres de lui, bien vivante. Assis sur le bord de son canapé rouge, sur la
gauche, Clark fixait lui le sol boisé de la grange, l’esprit ailleurs. Le
jeune Kent, désormais guéri de toutes ses blessures, avait revêtu un jean délavé
et un maillot rouge à manches longues. Alors que les rayons du soleil
essayaient à grand peine de réchauffer l’atmosphère pour le moins glaciale
de la grange, chacun des deux jeunes hommes était perdu dans ses pensées ;
Josh pensant à ce qu’avait fait Clark et ce qui allait lui arriver, Clark à
sa résurrection celeste. Ce dernier n’osait croire à sa chance, comment se
faisait-il que le destin lui ait accordé une nouvelle chance ? Comment se
faisait-il que Jor-El lui ait accordé une deuxième chance ? D’un geste vif,
Clark releva la tête, pointant un regard claire ponctué de stupéfaction vers
Josh, qui le regardait déjà sans réellement le voir.
Clark : tu es vraiment sûr
que c’est Jor-El qui m’a ressuscité ?
Le fixant un moment
sans un geste ni une nuance dans le regard, Josh, d’un geste des plus lents,
acquiesça ensuite d’un signe de tête dénué du moindre sourire, avant
d’ajouter d’une voix monotone :
Josh : absolument sûr.
A ces seuls mots,
Clark ne put supporter la pression qui compressait ses épaules, cette
indication lui paraissait si invraisemblable. Soudainement, Clark se leva d’un
bond du canapé et se mit à faire les cents pas sur un cercle d’à peine 1 mètre
de diamètre, tournant par instant le dos à Josh, qui le regardait faire, les
bras toujours croisés sur son buste, immobile.
Clark : c’est incroyable
qu’il ait fait cela … je ne vois pas ce qui a pu le faire changer d’avis
… après ce que j’ai fait …
L’allusion au
sujet qu’attendait tant Josh était enfin arrivé. Pour la première fois
depuis leur arrivé à la Ferme, une nuance différente de la froideur de ses
yeux inonda ses rétines bleues-grises. Son rythme cardiaque augmenta quelque
peu, la température de son corps grimpant légèrement dans les degrés. Le
moment qu’il attendait tant était enfin arrivé. D’une voix calme mais
concernée, Josh laissa la question qui lui brûlait les lèvres jaillir de sa
gorge :
Josh : qu’est ce que tu as
fait ?
Comme si l’évocation
de ces terribles faits était insoutenable, Clark se figea instantanément sur
place, tournant le dos à Josh. Fixant les marches en bois descendant vers le
rez-de-chaussée de la grange, Clark laissa un étrange sourire apparaître sur
son visage avant de répondre à son ami.
Clark : (sans se retourner)
j’ai suivi ton conseil, j’ai fait mon propre choix.
Josh : (toujours aussi
distant) comment ?
Clark : je me suis libéré
de l’emprise de Jor-El en détruisant le sanctuaire … Je me doute que tu
sais de quoi il s’agit.
Clark tourna légèrement
la tête afin de regarder Josh, qui acquiesça d’un léger et timide signe de
tête. Voyant que Josh ne réagissait toujours pas, Clark, se retournant complètement
vers lui décida de poursuivre.
Clark : j’ai utilisé une
sphère de Kryptonite verte que j’ai mis à la place de celle qui était prévue.
Pour la première
fois depuis le début de leur entretien, une expression de surprise apparente
tira les traits du jeune visage de Josh.
Josh : une sphère de
Kryptonite ? Mais où l’as-tu trouvé ?
Un étrange
sourire, semblable au précédent, apparut de nouveau sur le visage de Clark.
Clark : je dois ma survie à
un « inconnu »
Dès le moment où
le mot « inconnu » eut quitté les cordes vocales de Clark, la caméra
resserra son plan sur le visage du jeune homme, l’objectif faisant un plant de
plus en plus proche sur la rétine bleue de l’œil gauche de Clark. Puis,
lorsque seule la rétine était visible à la caméra, un violent flash blanc
illumina l’image, avant qu’elle ne réapparaisse.
Le lieu avait beaucoup changé.
La lumiere solaire parvenait à grand peine à pénétrer dans la salle, par une
fenetre face à Clark restée fermée. De plus en cet instant, les intenses
nuages étaient tojours présents, Clark n’avaient donc pas encore trouvé la
mort. A sa droite, un lit ouvert, couvert de couvertures était aligné contre
un mur. La piece était assez restreinte et semblait servir à son propriétaire
de cuisine, de chambre et de salon. Il apparut rapidement qu’il s’agissait
de l’appartement de Josh, situé au dessus du Talon. La porte d’entrée,
dans le dos de Clark était resté grande ouverte. Pourtant, à une heure telle
que celle-ci, aucun bruit ne provenait du salon de thé, au rez-de-chaussée ;
en effet, la foule avait été figée, par un événement paranormal resté
inexpliqué. Paniqué, Clark ne pouvait détaché son regard du corps torse nu
tombé raide quelques secondes plus tot de son ami Josh. Allongé sur le sol,
Josh avait trouvé la mort l’instant précédent, des suites d’un meurtre
que seul Clark pouvait comprendre. Désormais, une sphère métallique de la
taille d’une balle de tennis flottait dans les airs à hauteur de son torse,
tournoyant immobile sur elle même. La source de lumière que l’on voyait se dégager
provenait de la centaine de symboles Kryptoniens qui brillait d’une lueur dorrée
étrange sur le métal luisant le l’objet. Clark savait avec certitude que
cette sphère était responsable de la mort de son ami, il sentait déjà cette
horrible fureur grandir en lui. La voix de son « guide » s’éleva alors, résonnant
dans sa tête.
???: ta fureur n’est dédiée
qu’à toi même, Kal-El. Si tu avais accepté ton destin, rien ne lui serait
arrivé. Si tu persistes dans cette voix, c’est cette sentence qui attend
chacun de ceux que tu considères comme tes proches.
Malgré la profonde
colère qu’il épruvait contre cette voix, Clark ne pouvait nier que tout était
de sa faute, comme toujours. Chaque malheur se produisant à Smallville était
lié de près ou de loin à lui, il devait y remédier. Pour la première fois,
Clark acceptait l’idée d’embrasser sa destinée. Il tendit alors lentement
le bras vers la sphere, sa main prete à se refermer sur l’objet lumineux.
Quand soudain, l’interrompant, une voix étrange d’homme l’interpella dans
son dos.
???: Attends.
Surpris par cette
voix qu’il ne connaissait pas, Clark se retourna, regardant l’embrasure de
la porte dans son dos. Aussitôt, il le vit : d’une carrure semblable à la
sienne, l’homme était vêtu d’un étrange vêtement constitué de tissu
rouge large, telle une grande cape rouge. Un large capuchon, de la meme couleur
sang, recouvrait sa tete, cachant ainsi son identité à Clark. Néanmoins,
l’homme tenait dans sa main droite, remontée à hauteur de son abdomen, une
boite en plomb que Clark connaissait très bien : elle lui avait été offerte
par Lex Luthor au début de leur amitié. Mais que faisait cette boite en la
possession de cet homme que Clark ne connaissait pas ? Pourtant, étrangement,
Clark voulait lui attribuer le nom de Sauveur et lui faire confiance. Lentement,
comme si le Sauveur utilisait un pouvoir de télékynésie, ce qui devait etre
le cas, la boite s’envola de sa main blanche pour attérir dans celle que
Clark avait tendu. Puis, de cette voix si mystérieuse, le Sauveur s’adressa
à nouveau à Clark.
Sauveur : ceci renferme ta
seule chance de te délivrer de tes chaînes, Kal-El. Fais-en bon usage.
Fixant du regard la
boite étrange, Clark réfléchissait aux paroles de cet homme qui semblait
vouloir l’aider. Clark remonta la tête, avide d’en savoir plus. Mais au
moment où son regard se posa de nouveau sur la silhouette rouge, Clark vit sur
la palier du Talon une longue trainée de couleur rouge s’enfuir par les
escaliers, à la vitesse éclaire. Mais Clark devait le voir. Il partit à son
tour en supervitesse et, s’arretant sur le palier, posa ses mains sur la rampe
et observa au bas, la salle du salon de thé : la foule était toujours figée,
seul le Sauveur s’enfuyait das un sillon rapide. Malgré sa vitesse
ahurissante, Clark eut le temps d’apercevoir la nuque blanche dépourvue de
capuche, tombée dans son dos sous le coup du vent ainsi qu’une chevelure
noire coupée court, avant que le Sauveur n’ait disparue, s’en allant dans
la rue. La caméra remonta à nouveau vers l’œil gauche de Clark et, faisant
un gros plan sur sa rétine claire, revint vers le présent.
De retour dans la grange.
Clark : par chance, il avait
raison … cet homme en savait aussi long que moi à propos du sanctuaire.
Josh : et comment savais-tu
que tu pouvais lui faire confiance ?
Clark : je n’en savais
rien du tout, mais je n’avais pas vraiment le choix. En tous cas, je lui dois
tout.
Josh, quant à lui,
semblait penser le contraire. Il savait réellement de qui il s’agissait.
Josh : peut etre voulait-il
seulement détruire le Sanctuaire.
Clark : peut etre. En tous
cas, je lui dois beaucoup.
Josh : reste à savoir
s’il est réellement de ton coté.
Apres ces quelques
mots sages, chacun retourna à ses sombres pensées, bien différentes des précédentes
en ce qui concernait Josh. Le moment qu’il avait tant redouté était arrivé,
le Sauveur avait fait irruption dans la vie de Clark.
Soudain, brisant l’intense
et pesant silence installé depuis quelques secondes dans la grange, des bruits
de pas lents et lourds se firent entendre dans l’escalier de bois ;
quelqu’un montait. Clark, jusqu’alors dos tourné à l’escalier, se
retourna vers les marches d’un geste alors que Josh, un peu plus loin, se
pencha afin d’identifier le nouvel arrivant. Peu de temps apres, chacun vit
apparaître la petite silhouette aux cheveux roux de Martha Kent, arrivant au
dernier palier avant le loft. Lentement, la mère de Clark releva la tete vers
le sommet des marches, dévoilant ses petits yeux rougis par de récentes
larmes. Lorsque son regard sombre se posa sur la silhouette de Clark, planté au
centre du loft, une vague de chaleur incommensurable l’envahit, la submergeant
sans communes mesures ; elle ne put éviter de céder à ses pulsions. Elle
gravit les quelques dernieres marches de pois au pas de course avant de se précipiter
vers Clark, les larmes coulant de nouveau à flot sur son visage doux. Surpris,
Clark laissa néanmoins sa mère l’étreindre intensément, ponctués de
sanglots bruyants avant de l’entourer de ses propres bras.
Martha : (le serrant) oh
Clark … tu m’as fait si peur !
Malgré le douleur
que semblait ressentir sa mere, Clark avait besoin d’explications. Il la força
à s’écarter de lui et la regarda droit dans les yeux, captant au mieux son
regard brouillé.
Clark : Maman, qu’est ce
qui se passe ?
Martha : (pleurant) c’est
Leyana … elle a dit que tu avais décidé de suivre la voie de tes parents
biolgiques … oh Clark j’ai cru que tu nous avais quitté à tout jamais !
Clark se rappela
soudain d’une chose cruciale : sa derniere discussion avec Leyana, des adieux
déchirants.
Clark : je t’expliquerais
tout, je te le promets. Mais d’abord je veux voir Leyana. Où est-elle ?
Mais Martha ne répondit
pas, accentuant la tristesse de son regard. Une soudain inquiétude figea la
respiration de Clark.
Clark : maman, où est
Leyana ?
Martha attendit un
moment, redoutant cet instant. Puis :
Martha : elle est … dans
le coma.
Smallville
Medical Center – Smallville – 11h28
Alors que Clark
croyait tous ses problèmes arrangés, il croyait que enfin il pourrait vivre
une vie loin de Krypton et près de ceux qu’il aimait, le destin lui montrait
une fois de plus qu’il était voué à une destinée qui n’aurait rien de
semblable avec celles des habitants de cette planète. Malgré ses réticences
à l’admettre, Clark appartenait à une autre planète, un autre monde. Tout
en lui divergeait avec les terriens, se mêler avec serait semé d’embuches.
L’état dans lequel était plongé Leyana en était la preuve vivante.
Pourtant nonobstant cela,
Clark ne pouvait une fois de plus nourrir de la culpabilité. Suite à son départ,
les parents de Clark avaient trouvé Leyana évanouie sur le sol de la grange,
du sang coulant de son nez. Ils l’avaient immédiatement conduit à l’hopital
de Smallville mais peut etre cela ne suffirait pas. Leyana était désormais
dans un état tel qu’elle était entre la vie et la mort. Peut etre que si
Clark avait été là, rien de tout cela ne serait arrivé ?
Oscultant le fait que
quelqu’un pouvait découvrir son secret à cause d’une telle erreur, Clark
n’y prêta pas attention. Il s’arreta en un éclaire dans le hall de l’hopital
du centre ville de Smallville. Peu vaste mais d’une clarté éclatante, le
hall de l’hopital était dallé d’un carrelage blanc luisant à la lueur des
lampes incorporées au plafond lui aussi d’une blancheur irréprochable. Le
comptoir, d’une couleur pâle assortie à la blancheur des lieux, était
disposé au centre de la salle, d’une forme arrondie assez imposante. En son
for intérieur, deux employés s’affairaient, théoriquement, à accueillir
les patients et potentiels malades de la petite bourgade du Kansas. A gauche,
aligné contre le mur, une rangées de sièges d’un plastique vert bouteille
était accrochées au mur, permettant aux amis des patients de les attendre en
toute tranquillité. A l’arrivée soudaine de Clark dans le hall, étant passé
de justesse entre les deux portes d’entrée en verre s’ouvrant
automatiquement, un brusque coup de vent se fit sentir, caractérisant son arrêt
plus que subit. Les mains posées sur le rebord en PVC du comptoir, Clark avait
le regard rivé sur les deux hotesses d’accueil, de l’autre coté du
comptoir, discutant avec animation, le sourire aux lèvres. L’une avait le dos
tourné à Clark alors que l’autre lui jetait de teps à autre un bref regard,
par dessus l’épaule de sa collègue avant de reporter son attention à la
discussion. Sentant l’adrénaline lui monter rapidement au cerveau, Clark ne
perdit pas la moindre de seconde.
Clark : mademoiselle …
s’il vous plait !
Une fois de plus,
la femme n’ayant pas le dos tourné à Clark lui jeta un regard avant de se
remettre à parler de plus belle. Clark d’ordinaire aurait trouvé cette
attitude irrespectueuse mais en cet instant où sa furie menaçait d’exploser
à tout moment, il aurait eu envie de lui faire manger le bord du comptoir.
Perdant quelques peu patience, Clark haussa le ton
Clark : mademoiselle !
Ne pouvant plus
ignorer Clark plus longtemps, l’hotesse d’accueil pouvant le voir se décida
enfin à quitter son amie. Elle lui glissa un dernier mot puis, la contournant,
s’aprocha de Clark en lui adressa un de ces sourires que Clark qualifia
d’hypocrite. Il détestait déjà l’horrible chignon moderne qu’elle avait
essayé à grand peine de réaliser sur sa tete et le rouge à lèvres rose
fushia qui semblait etre destiné à mettres ses grosses lèvres en valeur,
malgré la minceur de son visage pâle. Elle posa à son tour ses mains sur le
comptoir, essayant de paraître aimable bien que Clark en avait assez de ces
manières.
Clark : (impatient) je
voudrais voir Leyana Leon.
Hotesse : (affreusement
heureuse) il s’agit de l’une de nos patientes ?
Clark : oui !
Clark sentit alors
deux mains se poser sur chacune de ses épaules, comme pour l’apaiser. Néanmoins
surpris, Clark se tordit le cou pour regarder dans son dos et reconnut ainsi le
visage quelques peu ridé de Jonathan Kent, auparavant assis sur une des chaises
en plastique vert bouteille. A la vue de ce visage bienveillant, Clark sentit
une part de la pressions qui lui pesait tant s’évaporer instantanément.
Jonathan : (souriant
paternellement) nous l’avons amener ici, ma femme et moi.
Hotesse : tres bien, je vais
voir ce que je peux faire.
Lui adressant un
dernier sourire radieux, qui révéla de gigantesques dents d’une jaune
affreux, l’hotesse recula d’un pas et baissa la tete vers le compoir. Elle
tira un clavier rangée sous la plaque de PVC du comptoir et plaqua son affreux
regard sur l’écran de l’ordinateur logé dans le comptoir. D’une lenteur
exécrable, elle ouvrit le répertoire de recherche de l’hopital et cliqua
dans le cadre « NAME » dans lequel elle inscrivit le nom « LEON ». Puis,
saisissant la souris avec une maladresse des plus rares, elle cliqua sur le
cadre « FIRST NAME » et y inscrivit, en tapotant une à une les lettres, «
Leyana ». Puis, apres un laps de temps qui sembla durer une eternité, elle
cliqua sur l’icône « SEARCH ». Apres quelques secondes de recherche, le
message suivant apparut :
« NO ANSWERS FOUND »
Toujours armée de
ce sourire radieux qui n’avait pour effet que d’amplifier la colère de
Clark, elle releva la tete et s’adressa de nouveau au jeune Kent.
Hotesse : je suis désolé
messieurs mais aucune Leyana Leon n’est présente ici
A ces quelques
mots, Clark crut que sa colere allait se déverser telle une vague lave irrémédiable.
Mais comme toujours, Jonathan sut faire ce qu’il fallai pour éviter le pire.
Il serra un peu plus son étreinte sur les épaules de son fils afin de
l’inciter à se calmer. Puis, il décida de prendre les choses en main.
Jonathan : écoutez
mademoiselle. J’ai moi même amené Leyana ici et le Docteur Johnson l’a
prise en charge. Elle devait la changer de chambre, il doit forcément il y
avoir une erreur. Pouvez vous réessayer ?
Hotesse : je veux bien
essayer de nouveau mais je ne pense pas qu’il y en ai une.
L’hotesse lâcha
Jonathan du regard et reporta son attention à l’écran d’ordinateur. Elle
prit la souris, Clark crut qu’il allait lui arracher la tête. Elle surligna
le nom « LEON » et l’effaça.
Hotesse : pouvez vous m’épeler
le nom ?
Jonathan : Leon, L-E-Ó-N
Elle tapa les
quatre lettres à une lenteur qu’il était impossible de vaincre, Clark pensa
cyniquement que le guiness des records manquait un de ses records les plus
difficiles à battre. Puis, elle surligna le prénom « LEYANA » et l’effaça.
Jonathan : Leyana,
L-E-Y-A-N-A
Elle tapa le prénom.
Puis, encore plus lentement que précédemment, ce qui était une performance en
soi, elle posa le curseur de la souris sur l’icône « SEARCH ». Apres
quelques secondes, un nouveau message apparut, dans ce même cadre rouge, au
centre de l’écran :
« NO ANSWERS FOUND »
Elle releva à
nouveau la tête, un sourire des plus radieux sur ses horribles babines :
Hotesse : désolée, mais
vous devez faire erreur sur la personne.
Smallville
Medical Center – Smallville – 11h32
Tout sa chamboulait
dans la tête de Clark, tant de choses paraissaient étranges, inexplicables et
surtout, et c’est ce qui le rendait si nerveux, ces événement demeuraient
inexpliqués, alors que la seule chose qui aurait pu calmé, un temps soit peu
sa colère, étaient des réponses, mêmes négatives. Car oui, même si elles
devaient lui valoir la naissance de nouvelles inquiétudes, Clark voulait savoir
ce qui s’était passé. Où était donc passée Leyana ? Cette question
hantait l’esprit de Clark, déjà si embrumé. Il ne comprenait pas, que s’était-il
passé entre le moment où Jonathan avait quitté la jeune fille et celui où
Clark était arrivé en trombe à l’hopital ? Jonathan lui avait assuré avoir
vu la jeune fille allongée paisiblement dans son lit d’hôpital, au sein
d’un Box unique. Et pourtant, quelques minutes plus tard, alors que Jonathan
attendait avec impatience le retour du Docteur Johnson, la jeune et si
stressante hotesse d’accueil venait d’affirmer à Jonathan et à son fils
que Leyana n’avait jamais mis les pieds dans cet établissement, chose dont
Jonathan était persuadé du contraire. Clark voulait des réponses, des raisons
résonnées, et tout de suite. Néanmoins, Jonathan semblait voir claire dans
cette affaire et préférait ne pas attirer l’attention sur Clark. Il
connaissait assez son fils pour savoir que s’il le laissait en compagnie de
l’hotesse, sachant ce qu’il ressentait en cet instant, un lit dans l’hopital
devrait se libérer au plus vite. Ainsi, serrant un peu plu l’étreinte sur
les épaules de son fils, Jonathan l’entraîna à l’écart du comptoir
d’accueil, l’emmenant vers l’endroit où il s’était trouvé avant son
arrivée ; pres de la rangée de sieges en plastiques vert bouteille accrochés
au mur. Ainsi, s’arretant à quelques centimetres des sieges, Jonathan lâcha
enfin l’étreinte qui le liait à son fils et, le regard plongé dans la clarté
des yeux de son fils, Jonathan adressa un regard des plus tendus à Clark,
visiblement il comprenait ce qui se passait, ce qui ne devait pas être le cas
de Clark, une mine passablement énervée tirant les jeunes traits de son
visage.
Clark : (énervé) mais
qu’est ce que tu fais ? Je suis sûr qu’elle est là !
Jonathan avança
d’un pas, comme s’il avait peur de se faire entendre d’un quelconque
passant ou d’une des hotesses, qui ne se trouvaient pas très loin.
Jonathan : (voix basse) mais
moi aussi j’en suis sûr, je l’ai vu de mes propres yeux. Mais ça ne te
semble pas bizarre que ce soit Leyana qui ait disparue de l’hopital ?
Ces quelques mots résonnèrent
tel un écho incompréhensible dans la tête de Clark. Maintenant que son pere
lui avait suggéré cette possibilité, elle apparaissait comme une évidence.
Leyana était disparue en raison de ce secret qu’elle préservait depuis leur
rencontre. Le coma de la jeune fille devait y être directement lié. Pourquoi
n’y avait-il pas pensé plus tot ? Néanmoins, cela ne révélait en rien
l’endroit où elle se trouvait. Cette révélation eu tout du moins la conséquence
positive de calmer Clark, sa haine s’était envolée.
Clark : mais elle peut être
n’importe où ! Comment veux-tu que je la retrouve sans indices !
Jonathan : (posant une main
paternelle sur l’épaule de son fils) tu dois procéder par étape.
Le pere de Clark
fit un léger silence puis, voyant que Clark ne semblait pas saisir le fond de
sa pensée, décida de l’éclairer en lui lançant une voix à suivre.
Jonathan : qu’est ce que
tu sais déjà à propos du secret de Leyana.
Clark : pas grand chose.
Comment veux-tu qu’elle se confie à moi alors que je m’obstine à lui
cacher mon propre secret !
Jonathan : vous avez bien dû
évoqué le sujet !!
Clark : la seule fois où
s’est arrivé, un froid glacial s’est installé entre nous … j’ai
l’impression que son passé la hante autant que mon futur.
Lorsque Jonathan
eut compris le sens de la phrase de son fils, il lui apparut alors plus
nettement la réticence par laquelle Leyana devait ignorer ce sujet. Si elle
redoutait autant son passé que Clark d’embrasser sa destinée, le sujet ne
devait pas être aisément débattable.
Jonathan : je vois. Et cette
fois-là, qu’est ce qu’elle t’a dit ?
Clark : rien, c’est plutot
moi qui les avaient découvertes.
Jonathan : qu’est ce que
tu veux dire par « découvertes » ?
Clark prit un
instant de silence, regardant dans le bleu des yeux de Jonathan, identiques aux
siens.
Clark : à La Torch, je suis
tombé sur un dossier médical portant le nom de « LEON Leyana ». J’étais
surpris et poussé par la curiosité, je n’ai pas pu m’empêcher d’y jeter
un œil. Apparemment, Leyana serait atteinte d’un syndrome rare et héréditaire.
Son taux de leucocyte est tres peu élevé et jusqu’à l’age de 8 ans, elle
est resté dans le coma. Puis les médecins ont trouvé un remède provisoire
avant d’en trouvé un définitif, il y a deux ans.
Jonathan : tu es sûr que ce
syndrome est héréditaire ?
Clark : sur ce point, je
suis un peu sceptique. Ce syndrome provoque le coma au minimum. Pourtant, ses
parents n’ont jamais été touchés.
Jonathan : tu as trouvé
quelque chose sur ce remède ?
Clark : non, on aurait dit
que toute information avait été effacée. Si Leyana est vraiment dans un état
si critique, je pense que seul ce remède peut lui venir en aide.
Alors qu’un
silence seulement ponctué par les quelques voix timides s’élevant dans le
hall éclatant de l’hôpital s’installait entre Clark et son père, ce
dernier détourna légèrement le regard du visage de son fils, fixant sa vision
sur deux personnes à l’autre bout du hall, dans le dos de Clark. En face
l’un de l’autre, une doctoresse de couleur noire, d’ossature assez ronde
et ayant une chevelure noire relevée en chignon, discutait avec calme avec une
infirmiere, vêtue d’une blouse vert pâle et blonde aux yeux bleus. Voyant
que le regard de son père semblait absorber par autre chose, dans son dos,
Clark se décida à lui jeter un regard plus intense que le précédent. Sentant
l’intensité du regard de Clark, Jonathan se déicda enfin à reprendre la
parole.
Jonathan : le Docteur
Johnson doit certainement savoir où se trouve Leyana.
Clark : le docteur Johnson ?
Quel rapport avec Leyana.
Jonathan : elle est le médecin
traitant de Leyana.
Surpris, Clark se
retourna à son tour pour regarder le médecin et l’infirmière, qui
discutaient avec une mine sinistre. Visiblement leur sujet de conversation n’était
pas très gai.
Clark : depuis quand ?
Jonathan : si j’ai bien
compris, depuis son enfance.
Clark : s’il y a bien une
chose dont je suis sûr c’est que le docteur habituel de Leyana n’est pas
Johnson. Dans son dossier médical, le docteur qui apparaît tout le temps est
Adriana Iwo.
Jonathan : Johnson est
pourtant bien renseigné sur le cas de Leyana. J’ai eu l’impression
qu’elles se connaissaient personnellement. Si Leyana se trouve toujours ici,
je suis sûr qu’elle sait où elle est.
Jonathan fit de
nouveau silence, regard un dernier instant le docteur Johnson qui discutait
toujours. Puis, reportant l’attention à son fils, Jonathan s’adressa de
nouveau à lui.
Jonathan : tu crois que tu
pourrais tendre l’oreille ?
Tout d’abord
surpris, Clark reporta à son tour son regard clair sur le visage âgé de son père.
Lui qui était jusqu’alors si peu enjoué à l’utilisation des pouvoirs de
Clark, il témoignait à nouveau de ce changement qui avait opéré en lui
depuis le retour de Clark au domicile des Kent. Déterminé à retrouver Leyana,
qui était peut etre en danger à l’instant même, Clark suivit la proposition
de Jonathan. Ne concentrant son ouïe que sur l’unique conversation des
membres du personnel médical, Clark fit le vide autour de lui, fermant même
les yeux pour une concentration optimale. Quasiment aussitôt, la caméra
s’approcha de l’orifice auditif de Clark, resserrant le plan dessus. Puis,
rapidement, la caméra s’introduisit dans l’oreille, jusqu’à faire un
gros plan sur l’appareil auditif de Clark : ses tympans battaient désormais
anormalement, amplifiant étrangement la voix du docteur Johnson. Ainsi passant
en quelques seconde d’un gros plan sur les tympans de Clark à un autre sur
les larges lèvres du docteur Johnson, la caméra nous révéla la conversation
établie entre le médecin et l’infirmière.
Dr Johnson : … état est
stationnaire mais sans le sérum, elle ne pourra pas survivre longtemps. Elle
savait que cela pouvait arriver à tous moments, elle était venue me voir hier.
Mais Geed ne fait pas dans l’humanitaire, tant qu’il n’aura pas décidé
qu’elle mérite de nouveaux échantillons de sérum, Leyana n’en aura pas.
Infirmière : vous pensez
pouvoir la garder en vie pendant combien de temps ?
Dr Johnson : malgré les
installations du sous-sol, elle ne passera pas la nuit, je ne penses pas.
Aussitôt, Clark
coupa sa superouïe, la voix s’éteignant à l’instant même. Clark savait
ce qu’il voulait, plus rien d’autre ne lui importait.
Clark : (souriant) je sais où
est Leyana.
Smallville
Medical Center – Smallville – 11h39
Que se passait-il
dans le dos de Clark, au sujet de Leyana? Pourquoi l’hotesse n’avait-elle
pas trouvé de réponse dans son répertoire, indiquant la présence de Leyana
alors qu’il avait entendu de la bouche même du Docteur Johnson qu’elle se
trouvait au sous-sol, où elle suivait un traitement qui semblait des plus
particuliers ? L’état de Leyana était-il si grave ? Clark savait d’ores et
déjà qu’elle était tombée dans le coma, cette affirmation ayant été révélée
par ses parents. Mais était-elle dans un état si critique que seul un
traitement des plus complexes devait lui être administré ? Jusqu’à
maintenant, Clark n’avait jamais entendu parler d’un sous-sol, sous l’hopital
de Smallville. Qu’y était-il dissimulé de si important ? Une chose était sûre,
Clark n’allait pas tardé à le découvrir.
Il tourna enfin au coin de
cet interminable couloir d’une largeur plutot restreinte et de cette clarté
si éclatante. Bizarrement, il n’était éclairé que par de petites lampes
circulaires, illuminant de lumiere blanche l’ensemble du corridor. De chaque
coté étaient alignées nombre de porte beige, contrastant légèrement avec la
blancheur des parois. Clark posait sa main sur chacune d’elle, dans l’espoir
bien vain de les ouvrir. Pour ne pas attirer l’attention, le jeune Kent avait
bien pris soin de ne pas user de sa force si colossale. Pourtant, plus minutes
avançaient et plus il commençait à se demander s’il n’allait pas changer
de stratégie. Le nouveau couloir qui s’offrait à Clark était sensiblement
le même que le précédent ; éclairé de la même manière, il offrait le même
nombre de portes, disposées au même intervalle. A nouveau, Clark se mit à
essayer d’ouvrir chacune des portes, ce qui ne donna rien. Alors qu’un
desespoir grandissant véhiculait désormais en lui, Clark sentit un vide assez
étrange s’emparer de lui, une sensation de bien être qu’il connaissait désormais
assez bien. Avant que le phénomène ne prenne le tournant suivant, Clark
comprit ce qui allait se passer. La caméra fit un gros plan sur son oreille
droite, resserrant l’image sur son orifice auditif. Puis, pénétrant à
l’intérieur, elle filma les tympans du jeune homme, battant anormalement,
sous le coup de l’amplification des sons. Ainsi, sans que Clark ne l’ait réellement
voulu, des sons résonnant parvinrent jusqu’à son ouïe : quelqu’un
approchait. Il sentit alors quasiment aussitôt une pression naissante provoquer
l’augmentation de son rythme cardiaque : il ne devait pas être vu. Aussi,
s’approchant au pas de course de la porte la plus proche, Clark posa sa main
droite dessus et, usant de sa force, enfonça la serrure. Aussitôt, la porte
s’ouvrit, laissant le passage vers une salle tres sombre, non éclairée.
Refermant la porte derrière lui, Clark fonça vers le fond de la salle, à deux
ou trois mètres de l’entrée : la salle semblait tres restreinte, elle était
beaucoup plus large que longue. Malgré la pénombre envahissante, Clark
parvenait à distinguer tres nettement les éléments l’entourant. A sa droite
ainsi qu’à sa gauche se dressaient une étagere en métal, sur laquelle étaient
posés nombre de range-tubes, eux même contenant des fioles en verres.
Reprenant contact avec la réalité, Clark comprit rapidement que son ouie ne
lui avait joué aucun tour. Désormais, nonobstant les battements bruyants de
son cœur, Clark entendait très distinctement des bruits de pas, résonnant
dans l’étroit couloir. En analysant les pas, il semblait être évident que
deux personnes devaient marcher côte à côte. Bientôt, alors que les deux
hommes, massifs et portant une blouse blanche, n’étaient plus qu’à
quelques mètres de la salle où était caché Clark, Clark put même entendre
leur conversation ; chose qu’il aurait peut etre valu préserver.
Infirmier 1 : … oui je
suis d’accord, mais cela ne vaut pas la peine de dépenser des millions pour
rien …
Ils n’étaient désormais
plus qu’à un mètre et Clark semblait hors de danger, plongés dans leur
discussion, les deux jeunes hommes ne semblaient prêter aucune attention aux éléments
les entourant.
Infirmier 1 : … de toutes
façons, elle est vouée à mourir !
Au moment où cette
phrase jaillit de la gorge du jeune homme, les deux infirmiers étaient à
hauteur de la porte derrière laquelle se trouvait Clark. L’image se figea
alors soudainement, plus rien ne bougeait, hormis le cerveau de Clark qui était
en ébullition, il venait de faire le lien, il savait qui était « celle qui était
vouée à mourir ». Aussitôt, une fureur telle qu’il n’en avait
jusqu’alors jamais ressentie envahit la totalité de son corps, véhiculant en
lui tel un venin particulièrement virulent et rapide. L’image redevint alors
normale. En une fraction de seconde, il avait quitté le mur contre lequel il était
adossé et avait traversé la porte beige, qui explosa en lambeaux de bois. Sous
le coup de la vitesse, Clark fit voler l’infirmier qui ne faisait qu’écouter,
il traversa les airs sur une dizaine de mètres avant de cogner violemment la tête
sur le bas du mur et de tomber assomé. Mais Clark ne s’en préoccupait pas,
il était déjà aux prises avec celui qui lui avait valu cette colère. Dès
l’instant qu’il avait pénétré dans le couloir, Clark avait attrappé
l’infirmier violemment par le col de sa blouse et l’avait soulevé à
plusieurs centimètres du sol, le plaquant contre le mur. Il serrait si fort que
l’homme, bien que des plus musclés, ne pouvait se débattre. La mine de Clark
était tellement furieuse que l’on aurait cru lire les traits de Kal-El dans
les siens.
Clark : (entre ses dents) où
est-elle ?
Infirmier : (regardant son
collègue puis Clark, apeuré) qui ?
Clark : celle qui est vouée
à mourir !
Infirmier : je ne vois pas
de qui vous voulez parler !
Cette seule réplique
insolente à souhaits eut pour seul effet d’exasperer encore plus Clark, qui
resserra un peu plus son étreinte, élevant un peu plus le corps du jeune
homme.
Clark : (hurlant) où est
Leyana ?
Infirmier : il n’y a
aucune Leyana ici !
Cette fois, Clark
crut que le cou du jeune homme allait lui rester entre les mains, tellement son
étreinte était emplie de puissance. Le jeune, etouffant, avait les pieds à
une quinzaine de centimètres du sol.
Infirmier : (voix étouffée)
dernière porte, au fond à gauche … mais ça ne sert à rien, vous ne pouvez
rien pour elle !
Clark : ça c’est toi qui
le dit !
Aussitôt, Clark
remua violemment le corps du jeune homme, le derrière de son crâne cognant
bruyamment contre le mur. Le voyant évanoui, Clark le lâcha subitement, son
corps s’affalant mollement sur le sol. Enfin, Clark tourna un regard toujours
aussi sombre sur sa gauche, le regard figé vers le cul-de-sac formé par les
parois. Il partit en supervitesse. Une seconde plus tard, la slhouette de Clark
apparaissait devant la paroi de gauche, la fixant intensément. Il recula d’un
pas et, fixant le mur de pierre intensément, se concentra afin de voir au
travers de la pierre. Aussitôt, le mur d’une clarté impeccable prit une
teinte bleuâtre, avant qu’il ne devienne transparent. Ainsi, derrière, Clark
put voir un lit métallique installé au centre de la sale sur lequel était
allongé un squelette bleuté. La mine si dure de Clark disparut aussitôt, il
comprenait enfin ce qu’avait voulu dire l’infirmier. Aussitôt, Clark coupa
sa vision radiographique et, faisant quelques pas vers le fond du couloir, fit
face à la porte beige, à coté. Sur la droite de la porte, une petit boitier
noir semblait être le seul moyen d’accès à la chambre de Leyana, au moyen
d’une carte magnètique. Néanmoins, Clark n’y prêta pas attention. Tout
comme il avait défoncé la porte précédente, il fonça vers celle-ci et la
fit exploser en lambeaux. Immédiatement, cette scène horrible apparut devant
ses yeux. Allongée dans un haut lit en métal luisant, Leyana était recouvert
jusqu’au niveau du nombril d’un léger drap blanc. Elle semblait habillée
d’une chemise de nuit blanche, elle aussi. Mais le plus horrible demeurait
plus haut. Dans chacun de ses bras étaient plantés une aiguille, reliée par
un fil à une bonbonne en verre, elle même accrochée sur un trépied. Celle se
trouvant à gauche contenait un liquide jaune tranparent alors que l’autre en
contenait un bleu opaque. Un fil transparent reliait également le nez de Leyana
à un appareil respiratoire. L’electrocardiogramme qui mesurait son rythme
cardiaque bipait à un rythme qui demeurait assez lent. Dès lors que la vue de
la jeune fille apparue à Clark, celui ci sentit la vague de fureur qui s’était
emparé de lui quelques instants plus tot le quitter, au profit d’un
ras-de-marée de tristesse, les larmes perlaient au coin de ses yeux bleus si
brillant. Lentement, d’un pas lourd et desorienté, Clark s’approcha du lit
de la jeune fille, ne pouvant quitter du regard ce visage angélique,
impassible, qui avait perdu sa joie de vivre. Ses yeux, fermés, semblaient sans
vie, Clark ne supportait pas l’idée de ne plus voir cette malice briller dans
la pénombre de ses yeux. Arrivé à la tête du lit, la visage larmoyant, Clark
porta sa main au visage froid de Leyana, caressant à l’aide de son pouce la
douce joue de la jeune fille. Aussitôt, Clark, emporté par une vague de
desespoir, s’empressa de glisser ces mots à la jeune fille.
Clark : pardonnes – moi
…
Il savait que tout
était de sa faute, il savait qu’il n’aurait pas dû partir au moment où
tout s’arrangeait, comme toujours, il avait fait le mauvais choix. Il devait
tout faire pour la revoir …
Clark : ne t’inquietes
pas, je te ramènes à la maison …
???: il en est hors de
question.
Smallville
Medical Center – Smallville – 11h42
Le rythme du coeur
de Clark ne cessait de passer d’un extrême à l’autre, passant ainsi
d’une vitesse des plus élevée à une quasiment arreté. Il fallait que cela
cesse, il ne pourrait le supporter plus longtemps. Une fois de plus il sentit
les battements douloureux de son muscle cardiaque accélerer, conséquence de la
soudaine apparition d’une troisieme personne, l’ayant interpelé au moment où
il s’apprêtait à emmener Leyana loin de tous ces appareils médicaux.
Quelques secondes apres avoir entendue cette voix dure de femme, Clark consentit
enfin à se retourner, afin d’identifier cette personne qui croyait être en
mesure de l’empêcher d’emmener celle qu’il aimait le plus au monde.
Tournant sur ses talons, Clark fit face à l’entrée de la chambre, désormais
dévastée, suite à l’arrivée subite du jeune homme dans l’étrange salle.
Aussitôt, il vit que la femme qui l’avait appelée n’était pas seule et il
la reconnut immédiatement. De petite taille mais quelques peu enrobée, le
Docteur Johnson portait une blouse blanche et avait relevé ses longs cheveux
noirs en chignons, sur son crane. On aurait pu dire si c’était pas ses joues
bombées, son regard sombre implaccable ou part la raideur de ses cheveux mais
un charisme provoquant un certain mal être semblait émaner de la personne du médecin.
Elle était encadrée, si l’on pouvait dire, de deux infirmiers, eux aussi vêtus
d’une blouse blanche, légèrement en retrait. Visiblement, leur dernière
entrevue avec Clark les empechaient de protéger le Docteur comme elle
l’aurait voulu. Malgré cela, Johnson ne semblait pas plus impressionnée par
Clark, ce qui le destabilisa pendant un court. Puis, reprenant une mine dure et
implaccable, refaisant sortir les traits de Kal, il s’avança d’un pas et
s’adressa à Johnson de la même voix d’un ton sans répliques
Clark : il est hors de
question que je vous laisses la transformer en légumes !
Johnson : le liquide qui est
injecté dans ses veines est le seul moyen permettant de la garder en vie.
Clark, malgré le
fait qu’il avait létrange impression que le Docteur était sincère ne
pouvait empêcher une petite voix dans un coin de sa tête de lui soutenir que
cela n’était pas vrai.
Clark : (avançant d’un
nouveau pas) vous mentez !
Johnson avança à
son tour d’un pas, le jeune homme et le médecin ne se trouvant plus qu’à
un mètre l’un de l’autre, leur permettant de jouer de son regard avec
l’autre. Clark comprit ainsi rapidement que le comportement de Johnson avait
changé. La dureté de son regard s’était apaisé, laissant place à une
sensibilité des plus ardues, la sincérité semblait désormais plus qu’évidente.
Johnson : non, je vous jures
que c’est la vérité. Je tiens autant à Leyana que vous alors s’il vous
plait, ne faites pas de bétises laissez là ici.
Les paroles si
sages du médecin alliées au regard si pénétrant eurent enfin l’effet
escompté. Clark laissa son expression dure quitter son visage, il ne pouvait
faire quelque chose qui aggraverait l’ état déjà si critique de Leyana. A
ce moment, la tension qui animait jusqu’alors Clark et le Docteur, créant une
distance entre eux s’effaça instantanément. Clark se retourna vers le lit de
Leyana, le visage au bord des larmes.
Clark : je ne veux pas la
regarder mourir, je suis sûr que quelque chose peut etre fait !
Le docteur avança
à nouveau, se plaçant à la droite de Clark, elle aussi regardant le lit de
Leyana, attristée.
Johnson : malheureusement,
je ne pense pas que ce soit le cas.
Clark : je vous ai entendu
parler dans le hall, à cette infirmière …
Le docteur tourna
la tête vers Clark, un regard baigné d’espoir, visiblement elle n’était
pas surpris.
Clark : … vous disiez que
sa survie dépendait d’un homme
Johnson : oui, en effet. Cet
homme possède le seul sérum qui puisse rétablir l’équilibre de Leyana.
Mais je ne penses pas pouvoir en obtenir à temps, l’élément de base m’est
inconnu et surtout tres rare.
Clark : y a-t-il un endroit
où je puisse le rencontrer ?
Un étrange
sourire, ponctué d’ironie, traversa le visage rond et sombre du docteur
Johnson.
Johnson : on ne l’appelle
pas, c’est lui qui nous appelle. C’est pourquoi j’ai bien peur que rien ne
soit possible. Le serum qui tient Leyana dans le coma arrive sur ses réserves
…
Mais une idée
germait déjà dans la tête de Clark, une idée qui se basait sur des simples
bases théoriques, il le savait mais qui avait des chances de ramener Leyana à
la vie. Mais cette solution, qui semblait être son dernier espoir de revoir un
jour la jeune fille, ne comportait pas que des nuances d’espoir.
Clark : (doucement) j’ai
peut être un remède.
La remarque de
Clark eut l’effet d’une bombe en Johnson, une infime lueur d’espoir
brillait dans un océan de pénombre.
Johnson : lequel ?
Clark : je ne suis pas sûr
que cela marche mais ça vaut le coup d’essayer …
Johnson : si une infime
lueur d’espoir vous anime, je crois qu’elle vaut le coup d’être tenter.
Vous êtes certainement sa seule chance …
Les derniers mots
de Johnson suffirent à effacer ses ultimes doutes. Se retournant vers l’étagere
en métal, apposée contre le mur du fond, Clark s’adressa à nouveau au médecin
Clark : amenez-moi la
sereingue, sur l’étagère.
Bien que des plus
surprises, le Docteur Johnson s’éxecuta. Tournant les talons, elle vint
jusqu’à ladite étagère. Elle prit une épaisse sereingue transparente, posée
à mi-hauteur puis revint vers Clark, lui tendant l’objet médical. Clark était
désormais déterminé. Il retroussa la manche de son maillot à manches longues
de couleur bleue, découvrant un avant bras assez musculeux. Puis, il prit la
sereingue que lui tendait le médecin et planta l’aiguille dans une de ses
veines les plus visibles. Faisant remonter le piston vers lui, Clark retira de
son métabolisme une quantité de sang suffisante pour remplir la haute
sereingue. Il ressortit ensuite l’aiguille de son bras, sous le regard ébahi
de Johnson, alors que son bras s’était mis à saigner abondamment. Il se
tourna alors vers Leyana, regardant son visage froid. La sereingue à la main,
Clark posa ensuite son regard sur un des bras nus de la jeune fille, posés au
dessus du léger drap blanc. La respiration accélérée, tout comme son rythme
cardiaque, Clark s’apprêtait à faire ce qui changerait tout …
Johnson : (affolée)
qu’est ce que vous faites, vous allez la tuer !
Clark : (la regardant
confiant) laissez-moi faire !
Le seul regard aurait
suffi à faire comprendre à Johnson que cela pouvait sauver Leyana. Elle sembla
abdiquer. Alors, Clark se retourna à nouveau vers Leyana, l’aiguille de la
sereingue à seulement quelques millimètre du bras doux. S’il le faisait,
Leyana serait peut être sauvée, mais à quel prix ? Il devait le faire. Ainsi,
déterminé plus que jamais, Clark planta la fine aiguille dans une des veines
de Leyana et posa son pousse sur le piston. Apres un moment d’attente, Clark
le poussa, injectant son propre sang dans le système sanguin de Leyana. Aussitôt,
le changement de plan opéra : la caméra avait pénétrer à l’intérieur
d’une des nombreuses veines, filmant le flux sanguin d’une couleur rouge étonnante,
pénétrant à l’intérieur. Apparurent alors les globules rouges, tres
nombreux et quelques rares globules blancs. Au moment où le sang de Clark se mêla
à celui de Leyana, des globules d’une étrange couleur argentée apparurent,
se mêlant aux globules rouges. A l’extérieur du métabolisme de la jeune
Leon, le phénomène se faisait également ressentir : chacune de ses veines
ressortaient de sa peau, brillant de la même couleur argentée, comme si un
venin apparent véhiculait vers la tête de Leyana. La caméra remonta
jusqu’au visage de la jeune fille, faisant un gros plan sur ses paupières
fermées. Lentement, elles s’ouvrirent découvrant des rétines plus claires
qu’à l’ordinaire et le blanc les entourant devenu rouge clair, en raison de
centaines de veines le parcourant. Progressivement, la couleur blanche réapparut,
les veines disparaissait. L’électrocardiogramme, qui bipait toujours tres
lentement, sembla accélerer d’un coup.
Smallville
Medical Center – Smallville – 11h56
Clark avait donc réussi
ce que nul autre n’aurait pu faire à sa place, ramener quelqu’un d’entre
les mort: grâce à l’aide indispensable de son sang, Clark avait ramené la
jeune fille à la vie, l’émergeant soudainement de son profond sommeil. Ce
qui semblait amener la jeune fille inéluctablement vers une fin des plus
horribles, l’aspirant vers le gouffre béant de la mort, avait pourtant trouvé
en ce jour plus fort que lui : Clark Kent, le fils des étoiles. Leyana était
vivante, chose qui suffirait au bonheur de Clark, il en était sûr, cette présence
transformé en absence pendant de longues et interminables minutes, était ce
dont Clark ne pouvait plus se passer, une part de lui même qui, détachée de
son corps, créait un véritable vide. Néanmoins, et cette pensée commençait
lentement et inlassablement à le hanter, la résurrection de celle qu’il se
plaisait à nommer comme son âme sœur ne serait pas sans répercutions. Clark
avait fait une chose qu’il n’avait encore jamais pensé, avant que
l’occasion ne se présente à lui : il avait prélevé un échantillon de son
propre sang et l’avait injecté directement, sans le moindre traitement spécifique,
dans le système sanguin d’un être qui était différent en tous points de
lui. Quelles seraient les suites d’un tel acte ? Leyana allait-elle replonger
dans un coma encore plus profond ? Serait-elle au contraire sauvée à tout
jamais ? Toutes ces questions et bien d’autres encore s’insinuaient en lui,
embrumant le plus intensément possible son esprit, à tel point qu’il se
demandait encore comment il arriver à voir claire devant lui.
Debout dans le couloir, les
bras le long du corps, l’esprit las de toutes ces sombres pensées, Clark
faisait face, immobile, à cette baie vitrée à travers de laquelle Clark
parvenait à voir une chambre d’hopital, occupée par un seul et unique lit.
Le regard évasif, fixement fié sur le lit en métal, recouvert d’un drap
blanc, Clark contemplait plus qu’il ne regardait la silhouette qui était
allongée sous le drap. Le teint légèrement bronzé, la pâleur passée ayant
disparue, Leyana semblait toujours endormie, bien qu’elle était hors de
danger. La tête légèrement relevée par l’épais coussin, blanc lui aussi,
à la tête du lit, Leyana gardait toujours ses paupières fermées, qu’elle
avait rouvertes quelques secondes apres son rétablissement, avant de replonger
dans un profond sommeil. Les fils qui étaient plantés dans ses bras, pour
injecter le sérum, avaient disparus, ainsi que les poches de sérum. Seul
demeuraient la bonbonne d’oxygène et l’électrocardiogramme, dont le bip
rythmait, lentement mais normalement les battements du cœur de la jeune Leon.
Ses deux bras, aussi las que ceux de Clark, étaient posé sur le drap blanc, à
l’inverse du reste de son corps, jusqu’à son nombril, qui était recouvert
du léger tissu. Clark, quant à lui, se sentait légèrement ailleurs. Son
cerveau était tellement embrumé de soucis, de questions, qu’il en avait
presque mal à la tête, il se sentait légèrement pris de nausée, la voix qui
parvenait jusqu’à son ouïe paraissait lointaine, peu élevée, tel un
chuchottement. Pourtant, la personne qui en était l’origine ne se trouvait
pas à plus de quelques centimètres, sur sa droite.
???: … je ne pensais pas
que cela serait possible un jour, son état était si atteint. Mais il fallait sûrement
attendre son prince charmant, pour la sauver …
Ce dernier mot, «
Sauver », sembla agir sur le métabolisme de Clark comme un électrochoc, il
reprit immédiatement contact avec la réalité. La brume de son cerveau s’évapora,
la lassitude qui envahissait chacun de ses membres s’estompa, plus rien ne
comptait hormis ce constat : il avait sauvé Leyana. Il tourna lentement la tête
vers la droite, adressant un regard à cette identité à la voix de femme, qui
lui parlait d’une voix ravie. Aussitôt, dès que Clark eut lâché Leyana du
regard, ses yeux bleus clairs se posèrent sur la petite silhouette replète du
docteur Johnson, toujours vêtue de sa blouse blanche, lui arrivant au dessus
des genoux.
Clark : elle est définitivement
… sauvée ?
Johnson ne prit que
quelques secondes avant de répondre, cette réponse lui réchaiffait le cœur,
l’enveloppant d’une chaleur réconfortante.
Johnson : oui … son taux
de globules blancs est pour la première fois revenu à la normal. Le syndrome
fait partie du passé.
Clark ne croyait
pas aux paroles du médecin, en plus d’avoir ranimer Leyana il l’avait guérie
à tout jamais. Son sang avait alors tant de propriétés curatives ?
Johnson : je ne sais pas ce
qui fait de vous un être si exceptionnel, Mr Kent, mais croyez moi, vous êtes
appelé à faire de grandes choses.
Alors qu’un
regard des plus radieux rayonnait le visage rond de Johnson, fixé sur celui de
Clark, ce dernier tourna à nouveau son propre regard vers la baie vitrée,
regardant à nouveau la silhouette angélique de Leyana, allongée dessus.
Clark : je sais que ce que
vous avez vu peut paraître étrange, mais cela caractérise ce que j’essaie
d’éviter de faire endurer à Leyana …
Johnson : (ravie) je serais
ravie de garder votre secret, Mr Kent.
Sans adresser un
regard à Johnson, Clark esquissa un sourire, les yeux toujours fixés sur la
silhouette endormie de Leyana. Elargissant un peu plus son sourire, Johnson
resta un moment à regarder elle aussi Leyana par la vitre avant de quitter
Clark, s’éloignant le long de l’interminable couloir blanc. Puis, apportant
à Clark une félicité toute particulière, la vue d’un événement apparut
aux yeux de Clark : les doigts de ma main droite de Leyana, toujours posée sur
le lit, recouvert du drap, bougèrent légèrement. Il resta un instant à
contempler cette main, si douce et délicate, mouver presque imperceptiblement
puis, avide de la voir de plus pres, longea la baie vitrée sur un mètre, sur
sa droite et, apres avoir tourné la poignée dorée, poussa la porte de la
chambre, pénétrant à l’intérieur doucement. Toujours de cette délicatesse
des plus touchantes, Clark la referma derriere lui, sans lever les yeux vers le
lit, le regard fixé sur le sol. Etrangement, peut etre pour ne pas abrutir le réveil
de la malade, la salle était peu éclairée, la lumière semblait tamisée.
Clark avança lentement vers le lit, aupres duquel était posée une chaise. Il
s’assit enfin dessus, évitant le regard de Leyana qui s’était ouvert,
faiblement, au moment où la porte d’entrée avait grincé. A ce moment, bien
que a fatigue la tiraillait de partout, Leyana ne put s’empêcher
d’esquisser un petit sourire, elle n’esperait pas revoir Clark de sitot.
Clark, quant à lui, gardait son regard à l’écart du visage de Leyana. Il était
heureux de la revoir, plus que tout au monde, mais ne pourrait supporter son
regard, il s’en voulait tant. Lentement, délicatement, Leyana amorça une
tentative pour détendre l’atmosphère. Elle tendit sa main gauche vers Clark,
qui ne fit pas un geste. Doucement, elle passa ses étroits doigts sous la paume
de la main droite de Clark et l’entoura délicatement, la serrant
affectueusement. Il fallut quelques temps avant que Clark ne consente à
accepter cette légère étreinte, il ne pensait pas la mériter. Puis,
tendrement, il caressant la paume de la main de Leyana de son pouce, le
regardfixé sur son geste. Il semblait réellement ailleurs. Pourtant, les
premiers mots provinrent de sa bouche :
Clark : (une larme coulant
sur son visage, doucement) je suis désolé.
Leyana : (tres fatiguée) tu
n’as pas à l’être …
Clark : (toujous en évitant
son regard) tout est de ma faute, tout est toujours de ma faute, je n’aurais
jamais dû …
Les larmes
coulaient désormais sur ses deux joues, lentement, humidifiant sa peau. Leyana
ne pouvait supporter cette image, ainsi que les paroles prononcée par Clark.
Rapidement, elle lâcha la main de Clark et la remonta vers son visage,
caressant une de ses joues aussi délicatement que le jeune homme l’avait fait
sur sa main.
Leyana : ne dis pas ça, tu
sais que c’est faux …
Clark releva enfin
les yeux vers Leyana, plongeant son regard azur dans celui sombre de Leyana.
Clark : regardes, tu ne sais
rien de moi ! Je t’ai quitté subitement sans même te dire ce qui
m’attendait, j’ai failli mourir ! Et par la même occasion, je n’ai pas été
là pour toi ! Je ne te mérites pas …
Leyana : Clark, arretes , tu
me fais peur !
Clark laissait
aller les mots, les laissant jaillir de sa gorge comme si son crtex cérébral
n’avait même plus besoin de les commander, il déversait toutes ces émotions
qui étaient enfouies au plus profond de lui même.
Clark : tu ne connais rien
de mes origines, de ce que je suis capable de faire, de ce que je suis censé
accomplir, tu ne sais rien sur rien.
Leyana : et je n’ai pas
envie de le savoir si cette part de toi même n’est pas en accord avec tes
principes. Bien sûr j’aimerais le savoir, mais si tu ne veux pas me le dire
je préfères l’accepter plutot que de te perdre.
Clark j’aimerais le faire,
je t’assures …
Leyana : et j’espères que
tu le feras un jour, avant qu’il ne soit trop tard.
Plan sur le visage humide de
Clark.
Smallville
Medical Center – Smallville – 12h07
Ainsi, un cruel et
nouveau dilemme s’imposait à Clark : devait-il oui ou non révéler son
secret à Leyana? Depuis quelques temps, Clark avait vu beaucoup de changements
survenir dans sa vie, pourtant une seule chose avait demeurée intacte : sa
relation avec Leyana. Cependant, cela n’avait pas été sans anicroche, Leyana
avait dû faire des choix et garder quelques sentiments refoulés. Clark savait
que ces quelques concessions n’avaient pas été faciles pour la jeune fille,
à chaque instant il redoutait de la voir lui dore que tout était fini, il
avait si peur que ce moment arrive que ces dernies jours, depuis le moment où
le premier rêve s’était manifesté, lorsque la voix de Jor-El avait resonné
dans sa tête, Clark s’était préparé à révéler son secret à Leyana. Il
pensait réellement ne plus avoir le choix, il savait presque ce qui allait se
passait. Pourtant, l’éhéance était passé et la jeune fille ne savait rien.
Clark avait échappé aux griffes de son père biologique et pouvait entrevoir
un meilleur avenir aupres de celle qui éclairait ses jours. Leyana était hors
de danger, et peut être à tout jamais. Tout cela grâce à lui. Pourtant, il y
avait toujours cette petite voix dans un coin de sa tête qui ne cessait de dire
« tout est de ma faute ». Peut etre cela faisait-il partie de ses attributs
naturels ? Peut etre serait-il toujours un peu responsable de ce qui se
passerait autour de lui ? Clark était unique, au dessus de n’importe qui. De
par ses facultés, il se devait de maintenir l’ordre, il le savait. Mais cette
tâche, si pesante, n’était pas sans contrepartie. Ses proches allaient-ils
toujours devoir souffrir pour un monde meilleur ? Cette question semblait caractériser
tout ce qui faisait la vie de Clark.
Assis sur une petite chaise
constituée d’un métal gris assez froid, Clark commençait à ressentir la
fatigue qui pesait sur tout son âme se manifester sur ses épaules. Le postérieur
meurtri par le confort quasi inexistant du coussin synthétique séparant le métal
de la chaise du muscle de Clark, le jeune homme tenait toujours la main douce de
Leyana, caressant le dos de sa main du pouce, l’esprit vaguement ailleurs,
laissant vagabonder son esprit ici et là. Ce seul geste, ponctué d’amour et
de tendresse, semblait caractériser, de par la lenteur dont faisait preuve
Clark, l’état d’âme dans lequel était plongé le jeune Kent. Le regard
fixé sur le visage légèrement bronzé de Leyana, Clark ne pouvait s’empêcher
d’avoir un léger sourire sur les lèvres, malgré ce poids irrémédiable qui
le tiraillait sans cesse. Les paupières de Leyana, refermées depuis quelques
minutes, lorsqu’elle s’était endormie de fatigue, semblait laisser émaner
une douceur qui apportait en Clark un bonheur incommensurable. Continuant de
caresser la douce peau de la jeune fille, Clark gardait son regard fixé sur son
visage angélique. Lentement, la caméra recula, s’écartant dans le dos du
jeune homme, créant un plan de plus en plus large, filmant à la fois la
silhouette légèrement courbée de Clark, assis sur sa chaise et celle de
Leyana, la main tenue par Clark, endormie parmi le drap blanc. Ainsi, la caméra
recula jusqu’au mur, derriere Clark et, passant au travers de la baie vitrée
le constituant, pénétra dans l’étroit mais assez bien éclairé couloir de
l’hopital. La caméra recula ainsi pendant encore une seconde, laissant apparaître
une troisième silhouette, postée devant la vitre. Enfin, l’objetcif se figea
sur place une fois que le corps du jeune homme eut pris quasiment la totalité
du cadre, seule la silhouette de Clark, sur la droite du jeune homme, était
visible au travers de la baie vitrée, un léger reflet obstruant néanmoins la
vue. Aussitôt, l’identité du jeune homme nous apparut : les mains dans les
poches avant de son jean délavé, Josh, toujours vêtu de sa veste en cuir
noir, avait le regard fixé sur le jeune couple, à l’intérieur du box. La
couleur claire de ses rétines ne semblait pas pouvoir être capable de quitter
Clark des yeux, il savait que ce doux moment de tendresse était destiné à ne
pas durer. Le pacte de Jor-El était assez claire : Clark ressuciterait à la
seule condition qu’il accepte son destin, une bonne fois pour toutes. Or,
Clark ne savait encore rien de ce fameux pacte. Josh ne voyait vraiment pas
comment il pourrait lui annoncer une telle chose. Le jeune Kent ignorait tout de
lui, quelle serait sa réaction lorsqu’il apprendrait que Jor-El et Josh étaient
en contact ? Pourtant, l’heure tournait et l’échéance définie par le père
biologique de Clark était imminente, Clark allait devoir embrasser sa destinée.
Résigné à briser ce doux moment, Josh ota sa main de la poche avant de son
jean, quittant la chaleur ambiante. Il la porta à la vitre et, d’un geste
nonchalant, frappa trois coups contre le verre. Aussitôt, attiré par le bruit
aigu, Clark emergea de sa douce rêverie, se retournant vers la baie vitrée.
Alors, il vit la mine renfrognée de Josh qui lui faisait signe de le rejoindre,
dans le couloir. Au premier abord, Clark n’avait aucune intention de le
rejoindre. Mais lorsqu’il vit la mine passablement inquiète de son ami, Clark
comprit que cela devait être important. Il décida alors d’acquiescer d’un
signe de tête. Clark se redressa alors de sa chaise, sentant immédiatement la
douleur disparaître de son postérieur et s’approcha du lit de sa petite
amie, lui tenant toujours étroitement la main. Il posa la main de la jeune
fille sur le drap puis, se penchant vers elle, lui déposa un doux baiser sur le
front. A ce seul geste, malgré son état d’endormissement, Leyana esquissa un
léger sourire, qui réchauffa le cœur de Clark. Puis, apres avoir vu cela et
la mine légèrement rassurée, Clark quitta le lit, s’approchant d’une
porte en bois dans son dos, aupres de la baie vitrée. Clark appuya sur la poignée
et ouvrit la porte, avant de sortir dans le couloir plus bruyant que le box qui
bénéficiait d’un calme des plus reposants. Refermant délicatement la porte,
Clark se tourna vers Josh, qui en fit de même. Comme lorsque le jeune blond
avait interpelé Clark, ce dernier comprit que ce qu’il avait à lui dire
devait etre d’une importance cruciale. Jamais Clark n’avait vu les jeunes
traits du visage de Josh si tirés par le sérieux.
Clark : qu’est ce qu’il
y a ?
Josh ne put répondre
immédiatement, il préférait chercher les mots qui conviendrait pour annoncer
au mieux une telle nouvelle. Quels seraient les mots qui pourrait adoucir
l’importance de ce pacte ? Malgré sa réfléxion, Josh n’en voyait aucun.
Il releva enfin ses yeux d’un clair pénétrant vers ceux de Clark, avides
d’en savoir plus.
Josh : il faut que tu
saches, Clark, que je ne t’ai pas tout dit à propos de ta résurrection.
Clark : qu’est ce que tu
veux dire ?
Plus la discussion
avançait et plus Clark ressentait une inquiétude grandir en lui,
proportionnelle à celle de Josh.
Josh : tu n’es pas vivant
par hasard.
Clark : je le sais déjà,
tu m’as dit que c’était Jor-El qui m’avait ressucité !
Josh : oui mais je ne t’ai
pas dit que ce n’était pas par pure bonté d’âme. Jor-El l’a fait dans
un but précis.
Peu à peu, tout
s’éclaircissait dans la tête de Clark. Le fait que Jor-El l’ait ressucité
lui avait semblé si invraissemblable qu’il comprenait mieux maintenant. Mais
pourquoi Josh lui révélait-il cela maintenant ?
Clark : je ne te comprends
pas.
Josh devait
terminer maintenant qu’il était parti, sinon jamais il ne pourrait avouer à
Clark de quoi il s’agissait réellement, il était vraiment temps qu’il le
sache.
Josh : j’ai passé un
pacte avec Jor-El.
Clark : quoi ?? Mais comment
tu as fait ça ? Tu lui as parlé ?
Josh s’attendait
à une telle réaction de la part de Clark, il le connaissait assez bien pour le
deviner. Mais il allait passer outre et lui expliquer l’état de la situation.
Josh : je ne peux pas
t’expliquer mais il faut que tu saches que Jor-El n’a accepté de passe ce
pacte qu’à une condition : que tu embrasses …
Jor-El : Ava-El, le temps
qui t’était imparti est écoulé.
Cette phrase,
prononcée par Jor-El lui même et qui interrompit Josh, résonna dans la tête
des deux jeunes, qui s’interrompirent en même temps, l’oreille aux aguets.
Ils étaient sûrs de l’avoir entendu. Pourtant, la jeune infirmiere, passée
à coté d’eux au même instant ne semblait pas l’avoir entendue. Tous deux
silencieux, Josh et Clark regarderent autour d’eux, sans pourtant faire le
moindre geste.
Clark : tu l’as entendue ?
La mine des plus
effarée, Josh acsquiesça d’un timide signe de tete, les yeux plaqués au
plafond. Il attendait d’entendre à nouveau la voix de Jor-El, il savait que
son intervention n’était pas terminée.
Jor-El : ce temps qui t’a
été accordé était un luxe dont tu n’aurais pas dû bénéficié.
Prenant un risque
inconsideré, Josh choisit de s’adresser à Jor-El en fixant le plafond,
d’une voix quasiment desespérée.
Josh : il est trop jeune,
laissez moi plus de temps !
Mais Clark venait
de comprendre quelques chose qui avait un sens des plus importants : ce Ava-El
dont parlait Jor-El n’était autre que Josh et visiblement était impliqué
dans sa destinée.
Clark : ce Ava-El dont il
parle … c’est toi ?
Mais Josh ne répondait
pas, il savait que la vie de Clark se jouait sur ces dernieres paroles, s’il
ne convainquait pas Jor-El, Clark pouvait mourir d’un instant à l’autre.
Jor-El : Kal-El, fais ton
choix. Krypton ou la planète bleue ?
Malgré
l’effarement dont il était vicime, Clark comprenait que sa liberté en dépendait,
il était temps de prendre les choses en main.
Clark : ma vie est à
Smallville !
Josh : nnoonn !
Jor-El : bien, si tel est
ton choix. Mais tu te rendras bientôt compte qu’être Kryptonien fait partie
intégrante de toi.
Seules quelques
secondes eurent le temps de passer, pendant lesquelles Clark eut la folle
croyance d’avoir échapper à Jor-El à tout jamais, sans une menace ou une
punition. Puis, il comprit que Jor-El allait effectué en lui quelque chose qui
lui permettrait de se rappeler de son choix. Aussitôt, Clark sentit une brulure
telle qu’il n’en avait jamais ressenti s’élever eu niveau de son torse,
comme si un disque chauffé à blanc tournoyait dans son torse, tirant chaque
parcelle de sa peau, une brulure qui continuait d’augmenter en intensité.
Elle semblait véhiculer par son système sanguin à une vitesse pouvant défier
la vitesse de la lumiere, bientôt Clark sentit tout son corps le bruler de part
et d’autres. Les hurlements qu’il poussait, bien que d’une puissance
respectable, n’auraient jamais pu être assez fort pour refléter la douleur
dont il faisait preuve. Josh, quant à lui ne semblait pas comprendre ce qui se
passait. Pourtant, bientôt, il put entrevoir ce que ressentait Clark. Essayant
de percer en vain le fin tissu bleu de son maillot à manches longues, une
lumiere bleuatre éclatante semblait provenir du torse du jeune homme. A la vue
de cela, Josh comprit avant que Clark ne réagisse. Ce dernier, la dos légèrement
courbés et les mains crispés sur le tissu de son maillot, à hauteur de son
torse, bouscula violemment Josh et s’approcha de la premiere porte se trouvant
à sa portée. D’un geste des plus violents, Clark l’ouvrit et pénétra
dans un box sombre qui par chance était vide. Aussitôt, ne prenant meme pas la
peine de refermer la porte, d’une démarche gauche, Clark se plaqua contre le
mur, le dos contre lui. La mine de son visage tiraillée par cette intense
douleur, Clark baissa la tete, les mains plus crispées que jamais, Josh
l’avait rejoin.
Josh : (refermant la porte)
Clark, qu’est ce que tu as ?
La voix de Josh semblait
si lointaine que Clark n’y preta pas attention, la lumiere bleuatre éclairait
desormais toute la piece, intensément. Meme sans la lumiere de la lampe du
plafond, qui était éteinte, Josh et Clark se voyaient nettement. Déterminé,
Clark releva son maillot, découvrant son torse. Aussitôt, la douleur disparut.
Plus aucune brulure, rien. Seule une bribe de lumiere bleuatre persistait,
illuminant cinq entailles de formes Kryptoniennes gravées dans la peau du torse
de Clark, ayant remplacé les symboles de la clé octogonale. Et Josh et Clark
comprirent leur signification : D-A-M-N-E
Grottes
Kawache – Smallville – 12h28
Que s’était-il réellement
passé à l’hopital? Pourquoi Josh lui avait-il caché qu’il était en
relation avec Jor-El ? Etait-il un pion dans sa destinée ? Ou Jor-El et lui étaient-ils
plus liés encore ? Et ce nom Ava-El, était-il lié de pres ou de loin à
Krypton ? Clark n’avait eu autant matière à réfléchir depuis bien
longtemps, chose qu’il n’avait pas regretté. Depuis le départ de Lana,
puis celui de Pete, accompagnée de Donia, Clark avait vu son horizon de soutien
diminuer inexorablement. Dès lors, lorsque un problème survenait, régulièrement
en rapport avec ses origines, Clark n’avait plus que quelques possibilités
pour y apporter un élément de réponse : ses parents ou Josh. Mais une fois de
plus, cette horizon de réconfort s’amenuisait : Josh n’était pas l’ami
si honnête et loyal qu’il paraissait. Visiblement, tout comme nombre de
personnes qu’avait connu Clark, Josh était contrôlé par Jor-El, son père
biologique, dans un but précis : l’obliger à embrasser sa destinée. Mais
malheureusement, les révélations faites à propos de Josh n’était pas le
seul élément qui avait obligé Clark à se plonger dans une nouvelle profonde
réflexion. Non. Alors qu’il semblait avoir signé son arret de mort, en
expliquant précisément à Jor-El qu’il ne voulait pas devenir un tyran,
Clark était resté en vie. Bien sûr, le courroux de Jor-El n’avait pas tardé
à s’abattre sur lui mais, faillissant à sa promesse, Jor-El n’avait pas ôté
la vie son fils, chose qu’il ne lui était encore jamais arrivé. Tenait-il
vraiment à Clark comme un père tient à son fils ? Ou avait-il fait cela dans
le seul but de préserver des espoirs pour une destinée que Clark semblait haïr
au plus haut point ? toutes ces questions et bien d’autres encore tournoyaient
dans la tête de Clark, tels des vautours autour d’une proie aux aboies,
formant une brume indescriptibles que seul un endroit au monde semblait pouvoir
desépaissir : les Grottes Kawache. Depuis qu’il avait découvert leur
existence, Clark ne cessait de s’y rendre, esperant sans cesse trouver un élément
de réponse qui pourrait lui dicter la voie à suivre. Chaque fois que la vie de
Clark prenait un tournant décisif, les grottes relataient cet événement.
Naman et Clark semblaient liés par un moyen que le jeune Kent ignorait
toujours. Mais il savait quand même une chose : s’il existait un endroit au
monde capable de répondre à ses questions, il s’agissait bien évidemment
des grottes Kawache.
Résonnant contre les parois
basses des grottes, rocheuses et rugueuses, le bruit des pas de Clark se
perdaient inlassablement dans un écho des plus étranges. La pénombre
envahissant était difficilement éclaircissable, même par le faible faisceau
circulaire de la lampe torche qu’il tenait dans sa main droite, braquée droit
devant lui, éclairant la courbe formée par l’étroit couloir de roche. Par
instant, Clark parvenait à reconnaître un pictogramme amérindien qui lui était
familier, signifiant qu’il se rapprochait de la salle qui l’interressait :
celle de la légende de Naman. L’espace entre les parois se trouvant sur les
cotés se rétrecissaient encore peu à peu, alors que les peintures, dessinées
maladroitement sur les parois devenaient de plus en plus nombreuses ; la pénombre
s’épaississait, Clark savait qu’il était désormais tres proche de
l’entrée. Enfin, l’impasse apparut. Formant un creux circulaire fermée par
la roche, le bout du tunnel n’offrait plus aucune possibilité d’avancer
plus loin dans le tunnel. Le seul moyen d’avancer à nouveau dans les
profondeurs des grottes étaient le passage assez bas créé dans la roche, sur
la gauche de Clark. Il connaissait ce passage pour y être si souvent passé, il
s’agissait de la seule entrée permettant d’accéder à la salle la plus
importante des grottes. Sentant les battements de son cœur augmentaient légèrement,
Clark tourna sur sa gauche et, se courbant légèrement sur lui même, pénétra
dans la salle, le faisceau de sa lampe braqué sur le sol poussiéreux.
Entendant le bruit de ses pas résonner contre les parois, Clark remarqua aussitôt
que la pénombre qu’il avait connu dans le couloir précédent était également
présent dans ce lieu. Pourtant, il n’y prêta pas attention, d’autres préoccupations
occupaient son esprit. Apres avoir avancé sur quelques pas, Clark se tourna
rapidement vers la paroi sur sa gauche, relevant le faisceau de sa lampe torche.
Aussitôt, reflétant sur la roche rugueuse, la lumiere blanche illumina les
creux la formant. Mais Clark comprit bien rapidement qu’il lui serait bien
difficile de trouver des réponses en cet endroit. Quelque chose semblait avoir
changé dans la salle, quelque chose qui indiquait ce que ressentait Clark
depuis l’incident de l’hopital. Néanmoins, baladant la lumiere de bas en
haut, Clark continua d’avancer vers le centre de la salle, le regard toujours
braqué sur la paroi rugueuse. Arrivé à l’endroit où se trouvait
d’ordinaire la fente octogonale, Clark se figea, il ne faisait plus aucun
doute. Il avança sur trois pas, de façon à pouvoir toucher la paroi, il
n’en revenait pas : la serrure octogonale avait complètement disparue, comme
si elle n’avait jamais existée, plus aucune trace ne demeuraient. Mais ce
n’était pas seulement cela qui choquait Clark. Non seulement la serrure avait
disparue mais tous les symboles Kryptoniens, racontant la légende de Naman
avait disparus. Passant la main sur la roche, inlassablement, Clark sentait une
peur panique l’envahir peu à peu : la seule aide qui semblait encore à sa
disposition avait disparue, plus rien ne figurait sur la roche. Mais soudain,
dans son dos, Clark crut entendre un bruit de frottement, qui se répéta une
deuxieme fois. Il n’eut pas le temps de se retourner, qu’un autre bruit, de
craquement celui-ci, retentit, plus fort encore que les précédents. Surpris,
Clark se retourna en un geste vif vers l’entrée par laquelle il était entré.
Aussitôt, une lumiere blanche jaillit sur son visage, l’aveuglant. Elle
semblait provenir de la personne qui venait d’entrer. Jamais Clark n’avait
ressenti une telle douleur aux yeux. Fermant les yeux, en essayant de
s’habituer à la lumière, il s’adressa au nouveau venu.
Clark : qui est là ?
Clark entendit
alors des bruits de pas se rapprocher de lui et la lumiere quitta son visage, se
braquant sur ses pieds. Clignant des yeux afin de s’habituer à la pénombre,
Clark put enfin reconnaître le crane chauve de nouvel arrivant : Lex Luthor.
Habillé de son habituel manteau en velours noir, Lex s’était arreté à
quelques metres de son ami, un sourire sur les lèvres.
Clark : (étonnée) Lex ?
… qu’est ce que tu fais là ?
Pour seule réponse,
le jeune Luthor adressa un sourire ironique à son « ami », un sourire qui
semblait vouloir dire qu’il aurait pu retourner la réponse à Clark. Néanmoins,
il avança vers Clark, le contourna et s’arreta à son tour face à
l’endroit où se trouvait jadis la serrure octogonale.
Lex : j’ai une équipe qui
travaille à la transcription des symboles … imagines ma réaction quand le
responsable est venu me trouvé dans mon bureau pour m’annoncer que tous les
symboles avaient disparus !
Ne s’occupant même
pas de la réaction de Clark, Lex éclaira la paroi, vierge de la moindre
inscription. A son tour, il approcha sa main de la roche et la caressa
bizarrement.
Lex : (plus doucement) même
la serrure a disparue … (plus haut) tu ne sais pas ce qui s’est passé par
hasard ?
Clark : (d’un air de
reproche) Lex …
Lex : toujours aussi mystérieux
… comme tu le sais, mon père pensait que ces symboles ne parlaient que de
toi.
Clark : ils ont disparus,
Lex.
Lex se tourna enfin
vers Clark, le fixant dans les yeux. Clark prit alors pleine conscience des
choses : la lueur qui brillait d’ordinaire dans les yeux bleus de son ami
avait disparue.
Lex : détrompes-toi, ils
n’ont pas tous disparus.
Une fois de plus,
quittant le regard triste de Clark, Lex contourna le jeune Kent et, le bruit de
ses pas résonnant dans toute la salle, s’approcha d’une paroi rocheuse qui
se trouvait face à celle où se trouvait toujours Clark. Tout pres de l’entrée,
cette paroi était séparée de celle d’en face par l’espèce d’allée qui
traversait la salle. La lumiere de sa lampe braquée dessus, Lex s’arreta à
un bon mètre d’elle. A pres quelques secondes, Clark le rejoignit. Levant les
yeux vers elle, Clark ne put caché son étonnement. Lex, quant à lui, était
tout sourire.
Lex : mes équipes
travaillent à sa transcription.
Plan sur la paroi : une
serrure octogonale était gravée dans la roche, l’intérieur peint en rouge.
Cette fente était entourée de trois spirales de symboles eux aussi rouges,
ressemblant à de l’arabe.
Ferme
des Kent – Smallville – 14h26
Quand les révélations
allaient-elles s’arreter ? Clark commençait réellement à se le demander. Le
temps qui avait séparé le réveil de Leyana, par l’injection de son propre
sang des révélations dans les grottes Kawache avait été tres court, pourtant
Clark avait l’impression qu’une semaine entiere s’était écoulée. Apres
les révélations sur Josh et son lien avec Jor-El, Clark venait de découvrir
que tous les symboles Kryptoniens, formant la légende de Naman avaient
disparus. Seuls demeuraient sur un pan de mur, isolé, une serrure octogonale
dont Clark ignorait tout jusqu’à l’existence avant que Lex ne la lui montre
ainsi que des symboles pointus et arrondis que Clark n’auraient su identifier.
Tout comme Lex, Clark aurait aimé plus que tout savoir leur signification, cela
était à double tranchant. Car non seulement, sil Clark savait ce qu’ils
disaient, il saurait la raison de leur présence mais en plus, il connaitrait
l’origine et le role du bijou qu’il avait confié à Leyana avant son départ
pour le sanctuaire. Il en était désormais sûr autant qu’il savait qu’il
aimait Leyana : les inscriptions de la grottes et le bijou étaient étroitement
liés. Quelle était leur signification ? Etait-ce une conséquence de la
punition infligée par Jor-El à son fils ? Clark aurait aimé connaître toutes
les réponses à ces questions.
Pourtant, en cet instant,
Clark s’affairait à sonder un autre problème, un problème qui dans quelques
minutes ne serait plus. Debout dans la grange, à coté de son téléscope, pres
de la fentre grande ouverte de sa grange, Clark avait le regard fixé vers
l’horizon, regardant l’étendu de champs à perte de vue. Au bas, dans le
champs le plus proche, celui de ses parents, un troupeau de vaches profitait
pleinement de leur vie sans soucis. Que n’aurait pas donné Clark pour être
à leur place ? Lentement, se resignant à le faire, le jeune Kent ramena son
regard doux vers le rebord en bois de la fenetre. Sa main gauche était posé
sur ledit rebord, à coté d’une boite en plomb, de couleur grise et de forme
cubique. Son contenu, Clark le connaissait parfaitement. Il s’agissait d’une
de ces roches qui faisait tant mal à son organisme. Chaque fois qu’il avait
été en contact avec l’une d’elle, il avait senti son sang bouillir à
pleine puissance, la mort le menaçant au loin. Pourtant, en cet instant, cette
boite n’était pas l’élément qui retenait son attention. Posée délicatement
à coté de sa main droite, elle même posé sur le rebord en bois, une fiole en
verre transparente était bloquée contre la main de Clark, la retenant de ne
pas se fracasser sur le sol de bois de la grange. Cette fiole contenait un
liquide verdatre transparent, jadis seul remède permettant à Leyana de
survivre à son état. Desormais, la jeune fille n’en aurait plus besoin.
Grace à l’injection que lui avait faite Clark de son propre sang, son état
demeurait à jamais stationnaire. Pourtant, Clark voulait savoir ce qui faisait
de ce sérum un liquide si exceptionnel. Tout comme le sérum qui permettait
jadis à Yahlin de survivre, ce serum gardait Leyana en vie. Et si ces deux
liquides étaient liés entre eux ? E si ces deux liquides étaient identiques ?
Avant sa mort, Yahlin avait révélé à Clark que « Le Sauveur », cet homme
qui avait conçu le serum, s’interessait beaucoup à Clark. Le docteur Johnson
avait ensuite révélé à Clark que le serum de Leyana était fait à base
d’un élément rare qu’elle même ne connaissait pas. Et si cet élément était
le sang de Clark ? Lors de l’injection de son sang dans le corps de Leyana,
celle-ci avait été sauvé à tout jamais. Cela semblait donc se vérifier.
Clark devait savoir. Determiné, Clark fit lentement glisser la boite cubique
vers la fiole, provoquant un bruit de frottement. Le regard figé sur le métal
gris, Clark sentait déjà les battements de son cœur augmenter, il redoutait
l’effet de la roche. Mais il devait savoir, c’était vitale pour lui. Ainsi,
il porta sa main gauche vers le fin couvercle en plomb et, la mine sinistre, le
souleva. Aussitôt le couvercle relevé, la roche à l’intérieur s’illumina
d’un vert éclatant qui éclairait la pénombre de la boite dans laquelle elle
était rangée. Clark vit alors la confirmation de ce qu’il redoutait : au
contact de la Kryptonite, le serum auparavant vert pale se mit à bouillonner,
des bulles couleur rouge sang se formant à l’intérieur du liquide claire.
Pourtant, ce phénomène n’avait plus aucune importance pour Clark, il était
en train de réaliser autre chose : la Kryptonite n’avait aucun effet sur lui.
La voix de Jor-El résonna alors dans sa tête :
Jor-El : te voilà desormais
l’égal de ces gens que tu dis adorer.
~ FIN ~
2.09 FEEDBACK / ©
Lanaluv - Janvier 2005