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Appartement de Josh – Smallville – 10h43

Les sombres nuages, qui s’étaient pourtant éclipsés soudainement, quelques minutes plutot, venaient de refaire surface, couvrant le beau en réchauffant soleil présent au dessus de la capitale des météorites, provoquant une soudaine pénombre qui semblait présager de nouveaux évènements assez sombres. La pluie n’allait certainement pas tarder à se deverser sur les routes goudronnées et assez étroites de Smallville, humidifiant ainsi leur texture dure et rugueuse. Pourtant, à une heure qui n’était plus aussi matinale que deux heures plus tot, l’agitation qui allait de paire avec ladite heure n’était pas au rendez-vous. Pas un bruit, pas un geste ne venait perturber la pleine quiétude du centre ville, seule la faible brise de vent soufflant de nulle part venait briser cet intense et quelque peu pesant silence. La camera, filmant jusqu’alors les façades des boutiques, bordant la grand-rue, plongea légèrement vers le sol, filmant cette fois la rue ; ainsi apparut la raison de ce lourd silence. Pas un passant ne marchait, pas une voiture ne laissait échapper une bribe de fumée de son pot d’échappement, pas un oiseau ne volait au dessus de la rue commerciale ; tout était figé. Les passants, sortant d’une boutique ou marchant auparavant sur l’étroit trottoir, étaient bloqués sur place, l’expression de leur visage ne bougeait plus d’un millimètre, tout comme leur regard braqué droit devant eux, ils semblaient sans vie mais pourtant ne devaient pas être mort. Que s’était-il passé ? Qui avait provoqué cet étrange phénomène ? La réponse à ces questions ne semblaient pouvoir arriver de si tot. En un nouveau plan accéléré, la camera plongea vers la façade d’une boutique, sur sa gauche, pourvue d’une partie avancée plastifiée, blanche sur laquelle en grosses lettres rouges était indiqué le nom du café, « Le Talon » ainsi qu’une promotion sur les délicieux capuccinos de l’établissement. Ne s’attardant que quelques secondes sur cette publicité, la camera redescendit vers le trottoir, faisant face à la porte d’entrée, armée d’une poignée en métal dorée et d’une vitre, au travers de laquelle on pouvait voir l’intérieur du salon de thé. La caméra effectua un nouveau plan accéléré et passa ainsi au travers de la vitre, pénétrant dans « Le Talon », elle s’arrêta en un éclair au beau milieu de l’allée centrale, regardant tout autour d’elle, chaque client assis autour d’une table ou debout pres à s’en aller était figé sur place, comme ceux dans la rue. Stefany, la gérante du Talon en l’absence de Lana, était, elle aussi, figé, le dos tourné à la caméra, derriere le long et large comptoir luxueux du café. Remontant légèrement son plan, la caméra filma le palier, sur lequel menait l’escalier sur le coté comptoir. La porte d’entrée de l’appartement de Josh avait disparue, seuls les morceaux de bois attachés aux charnieres demeuraient, elle avait été visiblement explosé. Pourtant, assez étrangement, une puissante lumiere dorée s’échappait de l’appartement, projetant sa lumiere éblouissante sur tout le palier, jusqu’à la moitié des marches. Un sifflement suraigu, qui aurait pu briser n’importe quel verre, semblait provenir de ce meme appartement. Que se passait-il de nouveau dans l’appartement de Josh ? En un dernier plan accéléré, la caméra gravit les marches, arpenta le palier et pénétra dans la salle principale de l’appartement de Josh, baigné d’une lumiere aveuglante, jaillissant visiblement de cette chose informe, couchée sur le sol. A mesure que la vue s’adaptait à la lumiere, on put reconnaître la forme d’un corps allongé sur le sol, ainsi qu’un objet pentagonal, assez flou, figé dans les airs, mais il était difficile d’en être sur, la lumiere était si puissante. Pourtant l’instant suivant, la lumiere sembla s’évanouir, seule un infime reste de sa puissance passée demeurant, son origine, elle, apparut enfin. Figé dans les airs à un mètre au dessus du corps inerte et torse nu de Josh, allongé sur le sol de l’appartement, l’artefact pentagonal offert par Swann à Josh flottait en tournoyant légèrement sur lui même, le symbole « guide » brillant intensément de cette lueur dorée, sa gravure était envoutante.

Jor-El : le temps est venu pour toi, Ava-El, de prendre en main la destinée de Kal-El.

L’instant suivant le moment où la voix de Jor-El s’était éteint, l’artefact fondit en un éclair lumineux vers le torse du jeune homme, le métal pénétrant à l’intérieur de son corps, au niveau de son cœur. La piece de métal disparut de la surface et seul le symbole « guide » brilla sur la peau blanche du jeune homme, sur son pectoral gauche, intensément, la lumiere augmentant régulierement. La camera filma alors le flux sanguin de Josh, ses globules rouges coulant rapidement dans ses veines. Sous le coup de la pénétration de l’artefact dans son corps, la lumiere dorée se mêla aux globules rouges, les renforçant. Malgré le fait qu'il était toujours inerte, Josh sentait peu à peu une énergie nouvelle le remplir, le ramenant de ce quelque part où il s'était perdu, il sentait ses forces lui revenir. Une fois de plus, l'artefact Kryptonien démontrait l'une de ses étranges aptitudes. Ce phénomène semblait faire partie d'un plan. Un plan mis en place des années auparavant par Jor-EL. Ainsi, à l’extérieur de son corps, Josh ouvrit les yeux, une vague de lumiere dorée illuminant ses rétines bleu clair : Josh venait de ressusciter.

GENERIQUE

 

La Civette – La Flèche – France – 10h45

Baignant déjà de sa douce chaleur les rues de La Flèche, petite ville d’une vingtaine de milliers d’habitants située dans le nord ouest de la France, le soleil déjà haut dans le ciel brillait de son intense clarté au beau milieu de ce ciel bleu clair tout juste pourvu en quelques endroits de timides cumulus blanc comme la neige. Faisant bénéficier de sa chaleur, que l’on avait par ailleurs pas ressentie depuis des semaines, le soleil illuminait, bien qu’assez timidement pour le moment, la place restreinte nommée Henry IV, de forme circulaire et dont son nom lui venait de la haute statue en marbre d’Henry IV lui meme, établie au beau milieu d’une imposante fontaine de marbre, d’où s’élevaient par instants de larges remous d’eau transparente. Circulant autour de la place, constitué d’un large trottoir circulaire disposé au centre, les voitures allaient et venaient autour de la place, circulant à leur guise. Au fond de la place, à l’ombre d’une haute et somptueuse église, nommée Saint Thomas, en hommage au saint qui ne croyait que ce qu’il voyait, le café le plus réputé des alentour voyait déjà son commerce établi en cette matinée douce. Ayant prévue cette si belle journée, le patron de « La Civette », café connu dans toute la ville, ce dernier avait ressortie tables et chaises en plastiques vert, qu’il avait disposés impeccablement sur la terrasse, sur une parcelle de la place en pierre. Ainsi, depuis quelque heure assez avancée, les clients étaient venus s’y installé pour déguster un café bien chaud et des croissants, pour ceux qui étaient les moins enveloppés. A cette heure, le café tournait à plein régime. Chaque table, hormis une ou deux sur les cotés de la terreasse, étaient occupées. La caméra, qui filmait jusqu’alors la place du clocher de l’église Saint Thomas, plongea soudainement vers la terrasse de « la Civette », tel un aigle géant muni d’un objectif. Ainsi, son plan se fixa en plein centre de la terrasse, s’attardant sur deux jeunes filles assises l’une en face de l’autre, chacune un capuccino chaud posé devant elle. La premiere, le dos tourné au café, avait de longs cheveux noirs qui lui tombait sur les épaules, cachant les joues de son joli visage angélique. Ses yeux, d’une couleur noisette envoutante, fixait son amie, face à elle. Malgré l’ambiance joviale que projetait le soleil sur la ville, on pouvait lire sur les traits du visage de Lana Lang que quelque chose la préoccupait, comme toujours depuis son arrivée en France. En effet, le voyage de Lana chez son père biologique n’avait rien d’attrait à la courtoisie. Elle ne supportait plus la vie qui était la sienne à Smallville, voyant tout le monde prendre des chemins différents et elle, qui restait plantée là. Elle n’avait jamais voulu de cette vie, et c’est pourquoi elle avait quitté Smallville, afin de méditer sur ses erreurs et les solutions qu’il allait falloir prendre. Face à elle, son amie d’enfance, Claire Flein la regardait elle aussi droit dans les yeux, elle savait quelle importance avait ses paroles sur son amie, elle ne pouvait lui donner de conseils non avisés. Elle aussi avait de longs cheveux sombres, bien que plus clairs que ceux de Lana. Son regard, sombre également, ressemblait étrangement à celui de Lana. Si l’on ne savait pas que Lana n’était pas liée à Claire par le sang il aurait pu arriver qu’on les prenne pour des sœurs. Mais de par leur relation, cela semblait presque être le cas. Une fois de plus, Lana avait besoin d’un de ses conseils judicieux afin de ne pas faire de bêtises.

Lana : tu sais, quand j’ai quitté Smallville pour rejoindre mon pere, je le faisais plus pour fuir que toute autre chose. Mais en y réfléchissant bien, c’est surement la meilleure chose qui me soit arrivée. Maintenant je comprends mes erreurs et je peux les réparer. Je sais désormais que ma place n’est plus à Smallville.
Claire : pourtant tu as tant de choses là-bas, d’amis … Tu as le Talon !

Lana esquissa un léger sourire à l’évocation de son café. Il était vrai que le Talon comptait beaucoup pour elle mais désormais, elle devait voir vers l’avenir.

Lana : le Talon a longtemps été un refuge pour moi. Mais cette Lana est morte. J’affronterais l’avenir comme j’aurais toujours dû le faire.
Claire : tu m’as l’air bien décidée, j’espere que tu y as bien réfléchi ?
Lana : je n’ai jamais été aussi sûre de moi même.
Claire : et qu’est ce que tu fais de Clark ?

Cette fois, Lana ne put être insensible à la remarque de son amie. Clark. La principale raison de sa fuite en France. Elle avait peur de penser à lui, elle avait ainsi enfoui les profonds sentiments qu’elle ressentait pour lui au plus profond de son âme, esperant ainsi l’oublier. Mais c’était peine perdue. Clark avait toujours compté énormément pour elle et compterait toujours autant. A l’écoute du prénom de son ex-petit ami, Lana sentit une vague de chaleur le submerger, comme jamais.

Lana : comme je te l’ai dit, Clark a beaucoup compté pour moi, il tiendra toujours une place importante dans mon cœur. Mais la Lana qui sacrifiait tout pour les autres est morte, Clark en fait partie. Le quitter sera certainement le chose la plus dure que je n’aurais jamais à faire.

Elle fit un nouveau silence, ces paroles, bien que tres belles à entendre ainsi, ne témoignait pas d’une nouvelle force de caractère mais d’une revanche qu’avait envie de prendre Lana sur la vie.

Lana : A mon retour je quitterai Smallville et réaliserait mes rêves, même si cela me coute beaucoup. Je ne veux plus souffrir à cause des autres.

 

Grottes Kawache – Smallville – 10h48

Ainsi, Josh avait réssucité selon le souhait, depuis déjà déterminé par Jor-El. Le père biologique de Clark avait mis son plan en application dès l'arrivée de son fils sur Terre. Dès cet instant, sans que le jeune Kal-El ne le sache, son destin était en route, le plan de Jor-El avait pour but de tout faire pour faciliter son accession au trone qui serait le sien. Malheureusement, il n'avait pas prévu la réticence de Clark à embrasser cette destinée qui, pour lui, semblait inadaptée. Cet obstacle au destin fabuleurx du jeune Kal-El n'étant pas été prévu par Jor-El allait peut etre se révéler insurmontable. Par cette faute et son implacable envie de se défaire de ses liens avec Krypton, Clark avait détruit le sanctuaire, ce lieu sacré qui devait lui permettre d'entamer sa destinée, tel que Jor-El le voulait. Pis encore, suite à l'explosion amplifée par la Kryptonite, Clark s'était retrouvé sous les débris du sanctuaire Kryptonien, le corps inerte. La premiere partie du plan de Jor-El avait donc marché: Josh était revenu à la vie, grâce à l'artefact décerné par Swann. Mais qu'en était-il de Clark? Que lui était-il réellement arrivé? Etait-il toujours vivant? Chacune de ces questions allaient trouver réponses. Pourtant, pour le moment Josh ignorait tout jusqu'à l'existence de ces questions. Il n'avait qu'une idée en tête: rejoindre un Clark évanoui et nu, à la sortie du sanctuaire et lui révéler son identité, afin de l'aider à entamer sa destinée.
Dans l'étroite cavité créée dans la roche, jadis, au plus profonds des grottes amérindiennes, le silence si plat était en train de se briser, étrangement. Ce conduit, ressemblant à une profonde impasse créée dans une caverne, n'avait pas connu de présence depuis des années, depuis le jour de sa création. Son seul but: servir d'accueil à Kal-El, ou du moins théoriquement. Car dans la réalité, rien ne se passait jamais comme il l'aurait fallu. Le long et peu haut couloir, son plafond bas arrondi, rugueux, était envahi d'une pénombre intarrissable, aucune sorte de chaleur ou source de lumiere présente à l'intérieur ou à l'exterieur de conduit. Mais soudain, apparaissant de nulle part à l'entrée du tunnel, un faisceau lumineux circulaire de couleur blanche apparut sur l'une des parois rocheuses, fixe, éclairant plusieurs symboles Kryptoniens peints sur cette meme parois, ils semblaient etre présent sur toute la paroi, de haut en bas et sur toute sa longueur. Peu à peu, alors que le propriétaire de la lampe torche approchait de l'entrée du tunnel, le faisceau cirulaire augmentait de diametre, jusqu'au moment où une silhouette assez massive apparut dans la faible pénombre, au bout du tunnel. Tenant la lampe torche dans sa main droite, Josh avait revêtu une veste en cuir noir et semblait assez tendu, vis-à-vis des traits qui tirais son visage. Il posa irrémédiablement son regard vers le fond du tunnel, à cet endroit où vraissemblablement se trouverait Clark. Pénétrant d'un pas bruyant, qui résonna dans toute la totalité du tunnel, dans la cavité, Josh tourna le faisceau de sa lumiere vers le sol dur et poussiéreux, éclairant devant lui, à quelques deux ou trois mètres. Il avança ainsi pendant une bonne trentaine de mètre, sentant le battement de son coeur augmenter de tempo assez douloureusement, il l'entendait battre à ses tempes, le moment qu'il avait tant attendu allait enfin se réaliser devant ses yeux. Et enfin, arrivé à ce qui semblait ledit endroit, Josh se figea sur place. Mais, contrairement au large sourire qu'il aurait du esquissé à la vue du corps nu, recroquevillé sur le sol de Clark, il tira les traits de son visage en une horrible grimace de stupéfaction. Devant lui, bouchant l'entrée au santucaire, un imposant amas de pierre et de métal luisant était entassé, sous forme de pyramide, seuls restes de ce qui avait été jadis l'entrée du lieu sacré. MOntant jusqu'au bas plafond, l'amas de débris, éclairé par le faible faisceau de la lampe-torche avait, semblait-il, rendu prisonnier le responsable de ce massacre: Clark. Seul son bras pâle et recouvert d'épaisses et imposantes veines vertes ressortait des débris de pierre, amort. A la vue ceci, Josh crut que son coeur allait exploser sous l'effet de la douleur, il sentait une brulure sans précédent s'emparer de lui, il croyait qu'il allait rendre l'âme sur place, aux cotés de ce qui fut Kal-El. Plus par instinct que par autre chose, Josh baissa les yeux vers sa main, tenant la lampe torche et bizarrement, l'origine de sa douleur apparut. Sa peau, elle aussi avait pâli et les veines, déjà verdoyantes, ressortait légèrement de la peau tendue, qui s'était atrophiée. Sur le haut amas de débris, des fragments de Kryptonite verte se mirent à briller intensément, sifflant étrangement. Josh n'avait jamais ressenti une telle douleur, elle était atroce. Pourtant, il se devait de réagir. Clark avait plus que jamais besoin de son aide. Surmontant la douleur horrible, Josh laissa la lampe tomber sur le sol et, la lumiere fixée sur le bas de l'amas, Josh franchit les metres le séparant des débris et saisissant le bras de Clark de toutes les forces lui restant, le jeune blond tira violemment vers lui, arrachant le corps pale et recouvert d'épaisse veines vert foncé de Clark. Accompagné d'un éboulement assez bruyant de pierre, Josh réussit finalement à extirper Clark des débris et, s'éloignant de la Kryptonite, le traina sur plusieurs bons mètres, avant de l'immobiliser, allongé sur le dos sur le sol poussiéreux. Apeuré, Josh s'accroupit aupres de Clark, sentant lentement la douleur disparaitre de son etre, les veines de son bras reprenant leur aspect normal, contrairement à celles de Clark qui demeuraient identiques. Inquiet, Josh porta son index et son pouce sur le cou de Clark, lui prenant le pouls: il ne battait plus. Submergé par une vague de panique inconnue jusqu'alors, Josh prit Clark dans ses bras en se relevant et partit en supervitesse, disparaissant du couloir sombre en un sillon de couleur noire.

 

Ferme des Kent – Smallville – 10h48

Le destin de Clark était donc joué, ou plutot venait d’être brisé par ce qu’avait appelé « le guide », une naïveté dont Clark n’aurait pas dû faire preuve. La voix, qui avait fait plus que de parler tout simplement à Clark en lui indiquant la voie qu’il allait devoir prendre, n’avait pu éviter à Clark de choisir le chemin le plus tragique, celui que Jor-El avait redouté par dessus tout : Josh l’avait retrouvé parmi les débris du sanctuaire, son pouls ayant cessé de battre. Cet événement, qui n’aurait jamais dû arriver, si l’on suivait les messages si prophétiques de Jor-El, arrivait trop brusquement, quelqu’un allait devoir payer le prix fort.
Perçant toujours plutot timidement, en faisant preuve d’une impuissance implacable, les rayons du soleil essayaient à grand peine de réchauffer l’intérieur si sombre et froid de la grange des Kent, le sol poussiéreux comme reflétant ces sombres pensées, ressenties par chaque membre de la famille Kent depuis plusieurs minutes. Pourtant, la seule personne encore présente à la ferme, Martha partie à la recherche de Clark un peu partout en Smallville, était Jonathan. Bien qu’il était présent dans la grange, comme à sa propre habitude, le père adoptif de Clark ne semblait pas réellement présent, ou du moins mentalement, il avait une attitude plus qu’étrange qu’on ne lui connaissait pas, une attitude qui n’était pas sans rappeler Josh, à l’époque où il avait été enfermé dans l’institut « Such God », propriété de son créateur, Lucas Luthor. Sentant une faible brise de vent, d’un froid glacial, ce qui était étonnant de par la douceur de la température, souffler sur son visage ridé, Jonathan ne bougea pourtant pas d’un millimètre. Debout devant son établi, à environ deux mètres d’espace, le pere de Clark avait son regard bleu azur fixé sur une haute boite en fer, de couleur rouge, composée de plusieurs tiroirs. Malgré l’intense concentration qui était la sienne, il n’y avait aucun élément sur cet objet de rangement qui ne semblait obliger une telle contemplation. Pourtant, le mari de Martha ne cillait pas, la respiration tres lente ainsi que les battements de son cœur au ralenti, Jonathan attendait, figé, les pieds bien plantés sur le sol, que se manifeste ce qu’il attendait déjà depuis plusieurs minutes. Depuis l’appel de son commanditaire, Jonathan n’avait plus de liberté d’actions, il se devait d’obéir, mais si cela le répugnait de l’intérieur. Et soudain, le phénomène qu’il attendait tant se produisit devant ses yeux. Accompagné d’un brusque sifflement suraigu, qui aurait suffi à percer n’importe quel tympan, une lumiere dorée éblouissante apparut, qui aurait aveuglé n’importe qui se trouvant dans un rayon d’une dizaine de mètre. Néanmoins, Jonathan ne cilla pas, ne bougea pas d’un seul millimètre, restant figé sur place, à observer le tiroir du bas de la boite à outils, d’où s’échappait par l’interstice fine, entre deux tiroirs, la vive lumiere. Le phénomene dura un court moment, pendant lequel la vive lumiere refléta dans les retines claires de Jonathan, jusqu’au moment où, dans un bruit métallique assez vif, le tiroir du bas s’ouvrit à la volée, laissant la lumiere s’échapper de toute son intensité, envahissant la totalité de la grange qui s’en trouva alors brillante comme elle ne l’avait jamais été. Enfin, alors que le sifflement suraigu avait cessé, une voix s’éleva, semblant provenir de nulle part et résonnant dans la boite cranienne de Jonathan. Il connaissait plus que tout cette voix, et l’avait reconnu dès le premier son prononcé, malgré le fait de ne pas l’avoir entendu depuis 15 ans.


Jor-El : Jonathan Kent, vous avez failli à votre promesse. La destinée du jeune Kal-El s’en est trouvée troublée, cela n’aurait jamais dû arriver.

Jor-El marqua ensuite un petite pause, comme pour montrer à quel point l’acte de Jonathan était odieux, combien cela allait couter à Clark. La fureur semblait battre dans la voix de Jor-El.

Jor-El : pour éviter que cela ne se reproduise, je veillerai moi même à vous faire obéir.

Au moment où la voix de Jor-El se tut, le sifflement suraigu reprit, dans toute son intensité. A la différence prêt que cette fois Jonathan ne resta pas insensible au signal sonore. Il sembla brusquement reprendre le dessus sur Jor-El, avec tout ce que cela engendrait. Se pliant en deux en se penchant en avant, Jonathan plaqua ses deux mains sur ses tempes, en appuyant aussi fort que possible sur son front. LA douleur était insoutenable, il avait l’impression que son cerveau allait exploser, s’embraser, le son était beaucoup trop fort. Et soudain, la lumiere inondant pleinement le tiroir restreint de fer, s’éleva dans les airs, à une vitesse des plus hallucinante. Elle se figea ensuite dans les airs, à hauteur de la tete de Jonathan, qui souffrait le martyr à un point qui lui permettait tout juste de rester en vie. Accompagné du hurlement intense de Jonathan, le sifflement s’intensifia encore, comme pour montrer à Jonathan combien il devait souffrir pour avoir manqué à sa promesse. Puis, le sifflement et la lumiere disparurent instantanément, ce qui étonna vivement Jonathan. Surpris, il décolla avec etonnement les mains de ses tempes et se redressa lentement, jetant son regard droit devant lui. Aussitôt, il vit apparaître l’origine de la défunte lumiere. Figé dans les airs, la clé ovale tournait lentement sur elle-même, chacun de ses symboles ayant disparus, la piece aussi vierge que possible. Mais le paranormal ne s’arreta pas là. La lumiere refit son apparition mais elle avait changée de couleur. Le dorée eblouissant avait laissé place à un bleu transparent qui aveuglait encore plus Jonathan. La camera changea de plan, filmant la clé du haut. Ainsi, on vit s’inscrire un à un, en une figure adroite, trois spirales de symboles Kryptoniens partant du centre de la piece vers les bords, chaque symbole brillant intensément. Puis, la piece pivota lègerement, tournant la face sur laquelle les symboles étaient gravées, le métal était devenu transparent et s’illuminait de vagues de lumiere dorée. Aussitôt, gagnant encore en intensité, les symboles brillerent encore plus intensément avant de laisser jaillir sur la silhouette de Jonathan de larges faisceaux de lumiere bleuatre, partant chacun d’une spirale. Au contact de la lumiere, Jonathan poussa une longue plainte stridente, déchirant le quasi silence de la grange, mettant vainement ses mains en visiere. Mais malgré cela, sur ses mains, son visages et son coups, apparurent les symboles de la piece ovale, se gravant avec douleur d’une couleur noire sur la peau blanche de Jonathan. Ils brillaient un instant avant de disparaître, comme absorber par le corps de l’homme hurlant.

 

Grottes Kawache – Smallville – 10h51

Que s’était-il passé dans le sanctuaire? Qu’avait fait Clark pour se retrouver prisonnier des débris du temple Kryptonien, édifié plusieurs années auparavant par son propre père dans le seul de but d’achever son évolution et de prendre au mieux son envole vers cette destinée qui lui était promise depuis toujours ? Quel était l’élément qui avait tout déclenché ? Chacune de ces questions tourmentait l’esprit en ébullition de Josh. Pourtant malgré le besoin de réponses si pressant qui le tiraillait de l’intérieur, Josh ne pouvait céder à la tentation, si attrayante soit-elle, il avait quelque chose de plus urgent à régler.
Quelques secondes après son départ du couloir faiblement éclairé, creusé dans la roche des grottes Shamanes, Josh apparut à nouveau en un éclair, créant sous le coup de cette soudaine apparition un nouveau coup de vent des plus subites, qui se répercuta sur la roche creusée par de fines rides, rendant les parois, pourvues de nombreuses peintures étranges, assez rugueuse. Malgré les phénomènes si étranges et dramatiques qui s’étaient produits à quelques mètres de la salle de la légende de Naman, cette salle dans laquelle venait de pénétrer Josh à l’instant, rien d’assez interressant ne s’était manifester pour attirer ne serait ce qu’une infime attention. Arrêté au centre de la haute salle silencieuse, Clark inerte dans ses bras, Josh resta ainsi figé un court instant, ne regardant nulle part en particulier malgré le fait que son regard clair, etait posé sur une paroi face à lui. Néanmoins de part l’expression vide de ses yeux il apparaissait que le jeune homme avait l’esprit ailleurs. Apres avoir laissé pendant quelques secondes son esprit divaguer vers des espaces sombres de ses pensées, Josh reporta toute son attention au corps torse nu, la peau blanche parcourus par de nombreuses et imposantes veines vertes de Clark. Faisant fléchir lentement ses jambes, Josh amorça une descente vers le sol dur et poussiéreux de la salle dont le silence devenait presque insoutenable. La tension alentour était presque palpable, la découverte du secret de Clark ainsi que celui de Josh ne tenait qu’à un fil. Les installations electroniques et métalliques, postées devant plusieurs des parois rocheuses témoignaient de la présence des équipes de recherche de la Luthorcorp, sous les ordres de Lex Luthor. Néanmoins, par chance, les scientifiques s’étaient absentés, hormis Josh, accroupis auprès de Clark et le jeune Kent, allongé sur le sol, la tete sur le coté, sans vie, personne ne se trouvait ici. Une fois de plus, malgré la gravité de la situation, Josh s’adonna à un moment de contemplation empli de tristesse, observant le sourire sans vie de Clark ainsi que cette lueur autre fois si vive, qui avait cessé de briller dans les yeux azures de Clark. Désormais la seule chose qui semblait attirer l’attention, sur le corps de Clark, étaient ces veines vertes, de taille importante au centre de ses membres et qui se séparaient sur les cotés en plusieurs affluents plus étroits mais brillant tout autant, résultat du venin de la Kryptonite. Reprenant assez brusquement contact avec la réalité, Josh se releva assez rapidement, déterminé à remédier à ce qu venait de se passer, la situation ne pouvait pas demeurer ainsi. Résigné, il écarta quelque peu le pan de sa veste en cuir noir, sur ses épaules, plongeant sa main droite dans la poche intérieur de la veste. Apres deux ou trois secondes de recherche, Josh ressortit ladite main de la veste, le poing refermé sur un objet si petit que, sa main refermée dessus, il était impossible de distinguer ne serait ce qu’une infime partie le constituant. Néanmoins, il ne fallut que tres peu de temps pour le reconnaître. Josh, toujours le point refermé sur l’objet, contourna le corps froid de Clark et, se plaçant au centre de la salle, non loin d’un rocher imposant planté dans la salle, leva la tete vers le plafond vouté de la piece. Puis, tout aussi rapidement, Josh leva droit au dessus de lui cette main qui renfermait l’objet, qu’il tenait désormais entre le pouce et l’index. Faisant un gros plan sur la main blanche de Josh, la caméra filma alors la pointe en métal luisant de l’artefact, gravé du symbole « Guide » en son centre, bien que très peu visible en cet instant. Visiblement, Josh attendait un nouveau miracle de la part de l’objet donné par Swann, il savait que l’artefact renfermait nombre de solution aux problèmes de Clark. Il garda le bras tendu au dessus de sa tete pendant de longues secondes, attendant visiblement son activation ; pourtant rien ne se passait, l’artefact demeurait intact, sans le moindre signe de paranormal apparent.


Josh : (entre ses dents) allez … actives-toi !

Mais Josh savait très bien que sa seule volonté ne suffirait pas, ou du moins pas pour activer l’objet Kryptonien. Pourtant, s’il voulait demeurer le guide de Clark dans sa destinée, il devait se servir de cet objet pour le ramener à la vie. Il garda encore quelques secondes l’objet au dessus de sa tete, sachant pourtant presque depuis l’instant où il était entré dans la salle que cela ne fonctionnerait. Pourtant ce ne fut que plusieurs secondes plus tard que Josh sentit une gigantesque vague de peur-panique l’envahir, tel un monstrueux raz-de-marée. Il comprenait enfin ce que « Clark est mort » signifiait. S’il devait la ramener à la vie, cela lui couterait beaucoup. En aurait-il la force ? Il n’en était pas sûr. Peu à peu, la vague de panique qui l’enveloppait se transforma en colere, il devait se manifester.

Josh : Jor-El, comment peux-tu me confier une mission impossible à accomplir ?? Il n’était pas encore prêt !

En geste des plus rapides, Josh baissa le bras et, le regard tourné vers la paroi lui faisant face, celle creusée en son centre de l’orifice octogonal vide, lui même entouré de spirales de symboles Kryptoniens, le jeune homme aux cheveux blond paille lança de toute ses force, apres avoir étreint d’une puissance inouie l’objet dans sa main droite, contre la paroi rocheuse, dans l’espoir de le voit exploser en mille débris, ce qui lui ferait le plus grand bien. Malheureusement Josh ne put constater sa réussite, l’objet ne heurta pas la paroi de plein fouet, aucun bruit ne résonna, aucun débri ne s’en échappa. Pour la simple et bonne raison que l’objet métallique ne heurta pas la paroi. Quelques fractions de secondes avant que le choc ne se produise, en plein vol, le symbole « guide », gravé en son centre s’était activé, brillant d’une lueur dorée étincelante. Au même moment, l’objet métallique s’était figé sur place, tournoyant légèrement sur lui même, dans les airs, comme fixé à une tige invisible. Josh n’en revenait pas, une fois de plus cet objet s’était activé au moment où il s’y attendait le moins. Le phénomène qu’espérait tant Josh se produisit ensuite, dans un silence de cathédrale assez déroutant. En un éclair, l’artefact traversa l’espace séparant la paroi de la serrure octogonale de la voute courbée du toit et, le symboles « guide » de plus en plus lumineux, l’objet s’enclencha à la perfection dans un orifice pentagonal, créé pour ce seul objet. Aussitôt, la lumiere s’intensifia sur le symbole « guide » alors que tout autour de l’orifice, sur la roche du plafond, des symboles Kryptoniens diverses, peints en spirales tout autour de la fente pentagonale, se mirent à briller intensément d’une lueur blanche tremblotante, mouvant légèrement sur eux mêmes, comme si les spirales tournaient légèrement sur elles même. Mais le plafond n’était pas le seul à s’animer : dans toute la salle, les peintures indiennes venaient de s’illuminer, y compris celles entourant la serrure octogonale, comme si l’artefact avait joué le rôle de la clé octogonale. Hormis les inscriptions ressemblant à de l’arabe, peintes sur la paroi à face à celle de la serrure octogonale, toutes les peintures étaient animées, illuminant d’une lueur étrange la salle si sombre auparavant. Josh, figé au centre de la salle savait que sa seule chance était arrivée. C’est à ce moment précis que, résonnant dans tout l’espace de l’étrange salle, telle la voix mystique de Dieu, la voix de Jor-El s’éleva s’adressant à Josh.

Jor-El : il est trop tard Ava-El, tu as échoué dans la tâche qui t’étais confiée. Kal-El est mort.

Pendant un bref instant, Josh fut troublé par la voix de Jor-El. Hormis le jour où Clark l’avait libéré de Belle Reve, et Josh n’était alors pas vraiment lui même, il n’avait pas entendu aussi clairement la voix du père biologique de Clark depuis de nombreuses années. Il savait qu’il ne s’agissait pas réellement de Jor-El, il était mort dans la destruction de Krypton, mais le fait d’entendre le son de cette voix le troublait intensément. Pourtant il dut se ressaisir rapidement, il en allait de la survie de Clark.

Josh : mais je ne sais même ce qui s’est passé.

Bien que peu sûr de lui, Josh se devait d’être convainquant. Connaissant Jor-El de son vivant, Josh se doutait bien que son souvenir allait être implacable. La tâche s’avérait ardue.

Jor-El : Kal-El a refusé d’embrasser sa destinée, il a préféré périr plutot que de faire honneur au peule de Krypton. Tu n’as pas su le préserver de l’influence diabolique du peuple de cette planète.
Josh : je n’y suis pour rien, il a effectué son choix seul, comme tu le voulais. Rien dans mes actes n’impliquent ma responsabilité.
Jor-El : ton rôle était de le préserver jusqu’à son avènement. Tu as échoué et mes espoirs, ainsi que ceux de Krypton se sont envolés avec sa mort. Ma décision est irrévocable.
Josh : je sais que tu peux le ramener à la vie, je saurais réparer mes erreurs !
Jor-El : à quoi servirait de le ressuciter s’il ne veut pas embrasser sa destinée. Kal-El est mort, acceptes ton echec.
Josh : (presque desespéré) je peux le ramener à la vie moi même, et tu le sais ! Mais si je dois en arriver à cette éventualité, Kal-El devra passer les prochains rites sans mon aide.
Jor-El : tu ne feras jamais une telle chose.
Josh : si tu ne me laisses pas le choix, je le ferais, tu peux en être sûr !

Le silence qui suivit ces paroles s’annonça comme une victoire pour Josh, il savait qu’il avait gagné, mais à quel prix ! Cela valait-il réellement la peine de se sacrifier ?

Jor-El : une fois Kal-El ramené à la vie, tu disposera de la moitié d’une rotation de l’astre sol avant que ma sentence ne soit rendue. S’il n’a pas accepté la requete, il sombrera dans les ténèbres.

Le prix à payer était en effet tres lourd mais c’était le seul moyen de ramener Clark sans en patir de par lui même. La mine sinistre, Josh acquiesça d’un signe de tête.

Josh : c’est d’accord.

Un léger souffle de vent s’insuffla dans la grotte soufflant froidement sur la nuque de Josh, comme pour caractériser le pacte qu’il venait de passer avec Jor-El. Puis, quelques secondes plus tard, la voix de Jor-El s’éleva à nouveau.

Jor-El : places Kal-El dos contre la serrure octogonale.

Bien qu’étonné, Josh ne put s’empecher de faire confiance à Jor-El. Il se retourna vers le corps toujours inerte de Clark et, s’accroupissant à nouveau aux cotés de Clark, Josh le prit de nouveau dans ses bras. Il se releva ensuite avec difficultés et, se retournant vers la paroi de la serrure octogonale lumineuse, dans son dos, Josh s’en approcha lentement. Il s’arreta à environ un mètre d’elle et posa délicatement Clark, les pieds sur le sol. Tout aussi précautionneusement, Josh colla le dos nu de Clark contre la paroi rugueuse et froide de la grotte. Au moment même où la peau du dos de Clark toucha les bords creux de la serrure, une lumiere d’une blancheur éclatante jaillit au travers de la peau du jeune homme, transperçant son torse. La lumiere, aveuglant Josh, semblait avoir provoqué le sifflement suraigu qui transperçait désormais ses tympans, comme pour l’avertir d’un danger. Sous le coup d’un réflexe, Josh s’écarta d’un bon mètre de Clark, en reculant, juste avant de voir apparaître sur le torse parcouru de veines vertes du jeune Kent les trois symboles d’ordinaire gravés sur les bords de la clé octogonale, tatoués d’une peinture noire d’encre sur ses pectoraux. Une fraction de seconde plus tard, les symboles, pourtant toujours peint d’une couleur noire intarrissable, s’étaient mis à briller de la lueur blanche aveuglante qui illuminait également le plafond. Il ne fallut encore qu’une fraction de seconde avant qu’un faisceau de la même lumière blanche ne parte de l’artefact, encré dans la voute du plafond, heurtant à une vitesse ahurissante le corps de Clark, qui fut illuminer d’une clarté telle que toute la salle de la grotte fut inondée d’une lumiere aveuglante, Josh dut même mettre son bras en visiere pour se protéger de la lumière. A deux mètres de lui, la lumiere semblait avoir un effet curatif des plus hallucinant. Inondant le corps torse nu de Clark, la lumiere semblait annihiler le venin vert. Sur le dos de la main droite de Clark, comme sur chaque membres de son corps, les petites veines brillantes, affluents des plus grosses au centre de l’avant bras, se retiraient lentement, se regroupant au sein de l’énorme veine qui semblait en mouvement lent, remontant vers le haut du bras. Peu à peu, toutes les grosses veine remonterent ainsi vers le même point, qui semblait agir comme un aimant pour le venin : le torse de Clark, où brillaient les trois symboles Kryptoniens. Bientôt, chacun des vaisseaux principaux furent arrivés à la limite du faisceau lumineux, menaçant d’entrer en contact avec la vive lumiere, qui semblait provenir de l’artefact lui même. Et soudain, alors que le phénomene semblait sur le point de s’interrompre, le corps de Clark était redevenu blanc et dépourvu des horribles veines, le venin heurta le faisceau lumineux, ce qui produisit une onde de choc des plus puissantes qui envoya Josh s’affaler contre une installation en métal, sous forme d’étagere, installée contre la paroi. Sous le choc, l’étagère se plia en deux, Josh s’affalant lourdement sur le sol. Lorsque, endolori, il se releva, il vit que toute la lumière avait disparue et que le corps de Clark était lui aussi affalé, assis sur le sol dur de la grotte, le dos contre la paroi rocheuse, les yeux fermés. Les trois symboles de la clé octogonales étaient toujours tatoués sur son torse dépourvu de la moindre veine. Lentement, alors que chacune des inscriptions sur les murs étaient redevenues inanimées, l’artefact amorça une lente descente, flottant allègrement dans les airs, aucune lumiere sans échappant. Légèrement tendu, Josh se releva et, s’arretant au centre de la salle, referma sa main sur l’artefact, flottant à sa droite à mi hauteur avant de le ranger comme si de rien était, dans la poche intérieure de sa veste en cuir noir. Puis, non sans une pression sur les épaules, le jeune Servant s’approcha de Clark, contre la paroi, s’accroupissant devant lui. Il observait attentivement les symboles sur son torse, comme s’il s’agissait de la clé. Puis, lentement, il releva ses yeux bleus-gris vers la tete de Clark, toujours ballante sur son torse, à une différence prêt : Clark avait rouvert les yeux et baladait son regard de Josh aux parois de la grotte.

 

Ferme des Kent – Smallville – 11h23

Josh avait réussi ce qui avait semblé pourtant à première vue quasi impossible : faire revenir Clark d’entre les morts, preuve que rien n’était vraiment impossible du moment qu’on y croit. Pourtant, même si sur le principe cela semblait possible, Josh avait dans un coin de sa tête cette petite voix qui ne cessait de lui répéter que rien n’était encore gagné. Dès lors que Josh avait décidé de passer un pacte avec Jor-El, les choses étaient d’ores et déjà tres compliquées. Bien sûr le fait que Clark soit revenu à la vie était une satisfaction en soi mais cela n’était pas encore définitif, Josh connaissait assez bien Jor-El pour savoir qu’il pouvait revenir sur sa décision à tout moment. De plus, le fait qu’il lui ait clairement défini un délai pour convaincre Clark d’embrasser sa destinée témoignait bien de la situation plus que délicate dans laquelle se trouvait désormais Josh. Néanmoins, les faits étaient là : Clark était vivant et c’était la principal. Pourtant, dans l’esprit de Josh, rien n’avait jamais été si sombre. Il ignorait encore tout des raisons pour lesquelles Clark avait trouvé la mort et pourquoi il l’avait retrouvé enfoui sous les débris du sanctuaire mêlés à des fragments de Kryptonite. Il avait tant besoin de réponses.
Lentement, d’une ascension comme à son habitude organisée à la seconde près, le soleil pâle de ce début de journée avançait vers ce qui serait dans quelques minutes son zénith. Les épais et sombres nuages gris qui le recouvraient auparavant avaient disparus soudainement, comme si la destruction du Sanctuaire par Le Fils des Etoiles avaient dispersé cette brume, symbole de sombres évènements. Désormais, depuis la résurrection miraculeuse de Clark, un soleil éclatant bien que peu chaud brillait haut dans le ciel d’un bleu pastel envoûtant. Pourtant malgré la température qui, au fil des minutes, ne cessait de grimper, Josh en demeurait assez froid, comme si une fraicheur incompréhensible l’enveloppait, presque surnaturellement. Adossé contre le rebord de la fenetre en bois de la grange des Kent, le dos tourné à l’étendue champestre à perte de vue, Josh, debout à l’intérieur du loft de Clark, regardait d’un regard vide de toute expression, aussi froid que le corps de Josh, la silhouette de Clark à quelques mètres de lui, bien vivante. Assis sur le bord de son canapé rouge, sur la gauche, Clark fixait lui le sol boisé de la grange, l’esprit ailleurs. Le jeune Kent, désormais guéri de toutes ses blessures, avait revêtu un jean délavé et un maillot rouge à manches longues. Alors que les rayons du soleil essayaient à grand peine de réchauffer l’atmosphère pour le moins glaciale de la grange, chacun des deux jeunes hommes était perdu dans ses pensées ; Josh pensant à ce qu’avait fait Clark et ce qui allait lui arriver, Clark à sa résurrection celeste. Ce dernier n’osait croire à sa chance, comment se faisait-il que le destin lui ait accordé une nouvelle chance ? Comment se faisait-il que Jor-El lui ait accordé une deuxième chance ? D’un geste vif, Clark releva la tête, pointant un regard claire ponctué de stupéfaction vers Josh, qui le regardait déjà sans réellement le voir.


Clark : tu es vraiment sûr que c’est Jor-El qui m’a ressuscité ?

Le fixant un moment sans un geste ni une nuance dans le regard, Josh, d’un geste des plus lents, acquiesça ensuite d’un signe de tête dénué du moindre sourire, avant d’ajouter d’une voix monotone :

Josh : absolument sûr.

A ces seuls mots, Clark ne put supporter la pression qui compressait ses épaules, cette indication lui paraissait si invraisemblable. Soudainement, Clark se leva d’un bond du canapé et se mit à faire les cents pas sur un cercle d’à peine 1 mètre de diamètre, tournant par instant le dos à Josh, qui le regardait faire, les bras toujours croisés sur son buste, immobile.

Clark : c’est incroyable qu’il ait fait cela … je ne vois pas ce qui a pu le faire changer d’avis … après ce que j’ai fait …

L’allusion au sujet qu’attendait tant Josh était enfin arrivé. Pour la première fois depuis leur arrivé à la Ferme, une nuance différente de la froideur de ses yeux inonda ses rétines bleues-grises. Son rythme cardiaque augmenta quelque peu, la température de son corps grimpant légèrement dans les degrés. Le moment qu’il attendait tant était enfin arrivé. D’une voix calme mais concernée, Josh laissa la question qui lui brûlait les lèvres jaillir de sa gorge :

Josh : qu’est ce que tu as fait ?

Comme si l’évocation de ces terribles faits était insoutenable, Clark se figea instantanément sur place, tournant le dos à Josh. Fixant les marches en bois descendant vers le rez-de-chaussée de la grange, Clark laissa un étrange sourire apparaître sur son visage avant de répondre à son ami.

Clark : (sans se retourner) j’ai suivi ton conseil, j’ai fait mon propre choix.
Josh : (toujours aussi distant) comment ?
Clark : je me suis libéré de l’emprise de Jor-El en détruisant le sanctuaire … Je me doute que tu sais de quoi il s’agit.

Clark tourna légèrement la tête afin de regarder Josh, qui acquiesça d’un léger et timide signe de tête. Voyant que Josh ne réagissait toujours pas, Clark, se retournant complètement vers lui décida de poursuivre.

Clark : j’ai utilisé une sphère de Kryptonite verte que j’ai mis à la place de celle qui était prévue.

Pour la première fois depuis le début de leur entretien, une expression de surprise apparente tira les traits du jeune visage de Josh.

Josh : une sphère de Kryptonite ? Mais où l’as-tu trouvé ?

Un étrange sourire, semblable au précédent, apparut de nouveau sur le visage de Clark.

Clark : je dois ma survie à un « inconnu »

Dès le moment où le mot « inconnu » eut quitté les cordes vocales de Clark, la caméra resserra son plan sur le visage du jeune homme, l’objectif faisant un plant de plus en plus proche sur la rétine bleue de l’œil gauche de Clark. Puis, lorsque seule la rétine était visible à la caméra, un violent flash blanc illumina l’image, avant qu’elle ne réapparaisse.
Le lieu avait beaucoup changé. La lumiere solaire parvenait à grand peine à pénétrer dans la salle, par une fenetre face à Clark restée fermée. De plus en cet instant, les intenses nuages étaient tojours présents, Clark n’avaient donc pas encore trouvé la mort. A sa droite, un lit ouvert, couvert de couvertures était aligné contre un mur. La piece était assez restreinte et semblait servir à son propriétaire de cuisine, de chambre et de salon. Il apparut rapidement qu’il s’agissait de l’appartement de Josh, situé au dessus du Talon. La porte d’entrée, dans le dos de Clark était resté grande ouverte. Pourtant, à une heure telle que celle-ci, aucun bruit ne provenait du salon de thé, au rez-de-chaussée ; en effet, la foule avait été figée, par un événement paranormal resté inexpliqué. Paniqué, Clark ne pouvait détaché son regard du corps torse nu tombé raide quelques secondes plus tot de son ami Josh. Allongé sur le sol, Josh avait trouvé la mort l’instant précédent, des suites d’un meurtre que seul Clark pouvait comprendre. Désormais, une sphère métallique de la taille d’une balle de tennis flottait dans les airs à hauteur de son torse, tournoyant immobile sur elle même. La source de lumière que l’on voyait se dégager provenait de la centaine de symboles Kryptoniens qui brillait d’une lueur dorrée étrange sur le métal luisant le l’objet. Clark savait avec certitude que cette sphère était responsable de la mort de son ami, il sentait déjà cette horrible fureur grandir en lui. La voix de son « guide » s’éleva alors, résonnant dans sa tête.


???: ta fureur n’est dédiée qu’à toi même, Kal-El. Si tu avais accepté ton destin, rien ne lui serait arrivé. Si tu persistes dans cette voix, c’est cette sentence qui attend chacun de ceux que tu considères comme tes proches.

Malgré la profonde colère qu’il épruvait contre cette voix, Clark ne pouvait nier que tout était de sa faute, comme toujours. Chaque malheur se produisant à Smallville était lié de près ou de loin à lui, il devait y remédier. Pour la première fois, Clark acceptait l’idée d’embrasser sa destinée. Il tendit alors lentement le bras vers la sphere, sa main prete à se refermer sur l’objet lumineux. Quand soudain, l’interrompant, une voix étrange d’homme l’interpella dans son dos.

???: Attends.

Surpris par cette voix qu’il ne connaissait pas, Clark se retourna, regardant l’embrasure de la porte dans son dos. Aussitôt, il le vit : d’une carrure semblable à la sienne, l’homme était vêtu d’un étrange vêtement constitué de tissu rouge large, telle une grande cape rouge. Un large capuchon, de la meme couleur sang, recouvrait sa tete, cachant ainsi son identité à Clark. Néanmoins, l’homme tenait dans sa main droite, remontée à hauteur de son abdomen, une boite en plomb que Clark connaissait très bien : elle lui avait été offerte par Lex Luthor au début de leur amitié. Mais que faisait cette boite en la possession de cet homme que Clark ne connaissait pas ? Pourtant, étrangement, Clark voulait lui attribuer le nom de Sauveur et lui faire confiance. Lentement, comme si le Sauveur utilisait un pouvoir de télékynésie, ce qui devait etre le cas, la boite s’envola de sa main blanche pour attérir dans celle que Clark avait tendu. Puis, de cette voix si mystérieuse, le Sauveur s’adressa à nouveau à Clark.

Sauveur : ceci renferme ta seule chance de te délivrer de tes chaînes, Kal-El. Fais-en bon usage.

Fixant du regard la boite étrange, Clark réfléchissait aux paroles de cet homme qui semblait vouloir l’aider. Clark remonta la tête, avide d’en savoir plus. Mais au moment où son regard se posa de nouveau sur la silhouette rouge, Clark vit sur la palier du Talon une longue trainée de couleur rouge s’enfuir par les escaliers, à la vitesse éclaire. Mais Clark devait le voir. Il partit à son tour en supervitesse et, s’arretant sur le palier, posa ses mains sur la rampe et observa au bas, la salle du salon de thé : la foule était toujours figée, seul le Sauveur s’enfuyait das un sillon rapide. Malgré sa vitesse ahurissante, Clark eut le temps d’apercevoir la nuque blanche dépourvue de capuche, tombée dans son dos sous le coup du vent ainsi qu’une chevelure noire coupée court, avant que le Sauveur n’ait disparue, s’en allant dans la rue. La caméra remonta à nouveau vers l’œil gauche de Clark et, faisant un gros plan sur sa rétine claire, revint vers le présent.
De retour dans la grange.


Clark : par chance, il avait raison … cet homme en savait aussi long que moi à propos du sanctuaire.
Josh : et comment savais-tu que tu pouvais lui faire confiance ?
Clark : je n’en savais rien du tout, mais je n’avais pas vraiment le choix. En tous cas, je lui dois tout.

Josh, quant à lui, semblait penser le contraire. Il savait réellement de qui il s’agissait.

Josh : peut etre voulait-il seulement détruire le Sanctuaire.
Clark : peut etre. En tous cas, je lui dois beaucoup.
Josh : reste à savoir s’il est réellement de ton coté.

Apres ces quelques mots sages, chacun retourna à ses sombres pensées, bien différentes des précédentes en ce qui concernait Josh. Le moment qu’il avait tant redouté était arrivé, le Sauveur avait fait irruption dans la vie de Clark.
Soudain, brisant l’intense et pesant silence installé depuis quelques secondes dans la grange, des bruits de pas lents et lourds se firent entendre dans l’escalier de bois ; quelqu’un montait. Clark, jusqu’alors dos tourné à l’escalier, se retourna vers les marches d’un geste alors que Josh, un peu plus loin, se pencha afin d’identifier le nouvel arrivant. Peu de temps apres, chacun vit apparaître la petite silhouette aux cheveux roux de Martha Kent, arrivant au dernier palier avant le loft. Lentement, la mère de Clark releva la tete vers le sommet des marches, dévoilant ses petits yeux rougis par de récentes larmes. Lorsque son regard sombre se posa sur la silhouette de Clark, planté au centre du loft, une vague de chaleur incommensurable l’envahit, la submergeant sans communes mesures ; elle ne put éviter de céder à ses pulsions. Elle gravit les quelques dernieres marches de pois au pas de course avant de se précipiter vers Clark, les larmes coulant de nouveau à flot sur son visage doux. Surpris, Clark laissa néanmoins sa mère l’étreindre intensément, ponctués de sanglots bruyants avant de l’entourer de ses propres bras.


Martha : (le serrant) oh Clark … tu m’as fait si peur !

Malgré le douleur que semblait ressentir sa mere, Clark avait besoin d’explications. Il la força à s’écarter de lui et la regarda droit dans les yeux, captant au mieux son regard brouillé.

Clark : Maman, qu’est ce qui se passe ?
Martha : (pleurant) c’est Leyana … elle a dit que tu avais décidé de suivre la voie de tes parents biolgiques … oh Clark j’ai cru que tu nous avais quitté à tout jamais !

Clark se rappela soudain d’une chose cruciale : sa derniere discussion avec Leyana, des adieux déchirants.

Clark : je t’expliquerais tout, je te le promets. Mais d’abord je veux voir Leyana. Où est-elle ?

Mais Martha ne répondit pas, accentuant la tristesse de son regard. Une soudain inquiétude figea la respiration de Clark.

Clark : maman, où est Leyana ?

Martha attendit un moment, redoutant cet instant. Puis :

Martha : elle est … dans le coma.

 

Smallville Medical Center – Smallville – 11h28

Alors que Clark croyait tous ses problèmes arrangés, il croyait que enfin il pourrait vivre une vie loin de Krypton et près de ceux qu’il aimait, le destin lui montrait une fois de plus qu’il était voué à une destinée qui n’aurait rien de semblable avec celles des habitants de cette planète. Malgré ses réticences à l’admettre, Clark appartenait à une autre planète, un autre monde. Tout en lui divergeait avec les terriens, se mêler avec serait semé d’embuches. L’état dans lequel était plongé Leyana en était la preuve vivante.
Pourtant nonobstant cela, Clark ne pouvait une fois de plus nourrir de la culpabilité. Suite à son départ, les parents de Clark avaient trouvé Leyana évanouie sur le sol de la grange, du sang coulant de son nez. Ils l’avaient immédiatement conduit à l’hopital de Smallville mais peut etre cela ne suffirait pas. Leyana était désormais dans un état tel qu’elle était entre la vie et la mort. Peut etre que si Clark avait été là, rien de tout cela ne serait arrivé ?
Oscultant le fait que quelqu’un pouvait découvrir son secret à cause d’une telle erreur, Clark n’y prêta pas attention. Il s’arreta en un éclaire dans le hall de l’hopital du centre ville de Smallville. Peu vaste mais d’une clarté éclatante, le hall de l’hopital était dallé d’un carrelage blanc luisant à la lueur des lampes incorporées au plafond lui aussi d’une blancheur irréprochable. Le comptoir, d’une couleur pâle assortie à la blancheur des lieux, était disposé au centre de la salle, d’une forme arrondie assez imposante. En son for intérieur, deux employés s’affairaient, théoriquement, à accueillir les patients et potentiels malades de la petite bourgade du Kansas. A gauche, aligné contre le mur, une rangées de sièges d’un plastique vert bouteille était accrochées au mur, permettant aux amis des patients de les attendre en toute tranquillité. A l’arrivée soudaine de Clark dans le hall, étant passé de justesse entre les deux portes d’entrée en verre s’ouvrant automatiquement, un brusque coup de vent se fit sentir, caractérisant son arrêt plus que subit. Les mains posées sur le rebord en PVC du comptoir, Clark avait le regard rivé sur les deux hotesses d’accueil, de l’autre coté du comptoir, discutant avec animation, le sourire aux lèvres. L’une avait le dos tourné à Clark alors que l’autre lui jetait de teps à autre un bref regard, par dessus l’épaule de sa collègue avant de reporter son attention à la discussion. Sentant l’adrénaline lui monter rapidement au cerveau, Clark ne perdit pas la moindre de seconde.


Clark : mademoiselle … s’il vous plait !

Une fois de plus, la femme n’ayant pas le dos tourné à Clark lui jeta un regard avant de se remettre à parler de plus belle. Clark d’ordinaire aurait trouvé cette attitude irrespectueuse mais en cet instant où sa furie menaçait d’exploser à tout moment, il aurait eu envie de lui faire manger le bord du comptoir. Perdant quelques peu patience, Clark haussa le ton

Clark : mademoiselle !

Ne pouvant plus ignorer Clark plus longtemps, l’hotesse d’accueil pouvant le voir se décida enfin à quitter son amie. Elle lui glissa un dernier mot puis, la contournant, s’aprocha de Clark en lui adressa un de ces sourires que Clark qualifia d’hypocrite. Il détestait déjà l’horrible chignon moderne qu’elle avait essayé à grand peine de réaliser sur sa tete et le rouge à lèvres rose fushia qui semblait etre destiné à mettres ses grosses lèvres en valeur, malgré la minceur de son visage pâle. Elle posa à son tour ses mains sur le comptoir, essayant de paraître aimable bien que Clark en avait assez de ces manières.

Clark : (impatient) je voudrais voir Leyana Leon.
Hotesse : (affreusement heureuse) il s’agit de l’une de nos patientes ?
Clark : oui !

Clark sentit alors deux mains se poser sur chacune de ses épaules, comme pour l’apaiser. Néanmoins surpris, Clark se tordit le cou pour regarder dans son dos et reconnut ainsi le visage quelques peu ridé de Jonathan Kent, auparavant assis sur une des chaises en plastique vert bouteille. A la vue de ce visage bienveillant, Clark sentit une part de la pressions qui lui pesait tant s’évaporer instantanément.

Jonathan : (souriant paternellement) nous l’avons amener ici, ma femme et moi.
Hotesse : tres bien, je vais voir ce que je peux faire.

Lui adressant un dernier sourire radieux, qui révéla de gigantesques dents d’une jaune affreux, l’hotesse recula d’un pas et baissa la tete vers le compoir. Elle tira un clavier rangée sous la plaque de PVC du comptoir et plaqua son affreux regard sur l’écran de l’ordinateur logé dans le comptoir. D’une lenteur exécrable, elle ouvrit le répertoire de recherche de l’hopital et cliqua dans le cadre « NAME » dans lequel elle inscrivit le nom « LEON ». Puis, saisissant la souris avec une maladresse des plus rares, elle cliqua sur le cadre « FIRST NAME » et y inscrivit, en tapotant une à une les lettres, « Leyana ». Puis, apres un laps de temps qui sembla durer une eternité, elle cliqua sur l’icône « SEARCH ». Apres quelques secondes de recherche, le message suivant apparut :

« NO ANSWERS FOUND »

Toujours armée de ce sourire radieux qui n’avait pour effet que d’amplifier la colère de Clark, elle releva la tete et s’adressa de nouveau au jeune Kent.

Hotesse : je suis désolé messieurs mais aucune Leyana Leon n’est présente ici

A ces quelques mots, Clark crut que sa colere allait se déverser telle une vague lave irrémédiable. Mais comme toujours, Jonathan sut faire ce qu’il fallai pour éviter le pire. Il serra un peu plus son étreinte sur les épaules de son fils afin de l’inciter à se calmer. Puis, il décida de prendre les choses en main.

Jonathan : écoutez mademoiselle. J’ai moi même amené Leyana ici et le Docteur Johnson l’a prise en charge. Elle devait la changer de chambre, il doit forcément il y avoir une erreur. Pouvez vous réessayer ?
Hotesse : je veux bien essayer de nouveau mais je ne pense pas qu’il y en ai une.

L’hotesse lâcha Jonathan du regard et reporta son attention à l’écran d’ordinateur. Elle prit la souris, Clark crut qu’il allait lui arracher la tête. Elle surligna le nom « LEON » et l’effaça.

Hotesse : pouvez vous m’épeler le nom ?
Jonathan : Leon, L-E-Ó-N

Elle tapa les quatre lettres à une lenteur qu’il était impossible de vaincre, Clark pensa cyniquement que le guiness des records manquait un de ses records les plus difficiles à battre. Puis, elle surligna le prénom « LEYANA » et l’effaça.

Jonathan : Leyana, L-E-Y-A-N-A

Elle tapa le prénom. Puis, encore plus lentement que précédemment, ce qui était une performance en soi, elle posa le curseur de la souris sur l’icône « SEARCH ». Apres quelques secondes, un nouveau message apparut, dans ce même cadre rouge, au centre de l’écran :

« NO ANSWERS FOUND »

Elle releva à nouveau la tête, un sourire des plus radieux sur ses horribles babines :

Hotesse : désolée, mais vous devez faire erreur sur la personne.

 

Smallville Medical Center – Smallville – 11h32

Tout sa chamboulait dans la tête de Clark, tant de choses paraissaient étranges, inexplicables et surtout, et c’est ce qui le rendait si nerveux, ces événement demeuraient inexpliqués, alors que la seule chose qui aurait pu calmé, un temps soit peu sa colère, étaient des réponses, mêmes négatives. Car oui, même si elles devaient lui valoir la naissance de nouvelles inquiétudes, Clark voulait savoir ce qui s’était passé. Où était donc passée Leyana ? Cette question hantait l’esprit de Clark, déjà si embrumé. Il ne comprenait pas, que s’était-il passé entre le moment où Jonathan avait quitté la jeune fille et celui où Clark était arrivé en trombe à l’hopital ? Jonathan lui avait assuré avoir vu la jeune fille allongée paisiblement dans son lit d’hôpital, au sein d’un Box unique. Et pourtant, quelques minutes plus tard, alors que Jonathan attendait avec impatience le retour du Docteur Johnson, la jeune et si stressante hotesse d’accueil venait d’affirmer à Jonathan et à son fils que Leyana n’avait jamais mis les pieds dans cet établissement, chose dont Jonathan était persuadé du contraire. Clark voulait des réponses, des raisons résonnées, et tout de suite. Néanmoins, Jonathan semblait voir claire dans cette affaire et préférait ne pas attirer l’attention sur Clark. Il connaissait assez son fils pour savoir que s’il le laissait en compagnie de l’hotesse, sachant ce qu’il ressentait en cet instant, un lit dans l’hopital devrait se libérer au plus vite. Ainsi, serrant un peu plu l’étreinte sur les épaules de son fils, Jonathan l’entraîna à l’écart du comptoir d’accueil, l’emmenant vers l’endroit où il s’était trouvé avant son arrivée ; pres de la rangée de sieges en plastiques vert bouteille accrochés au mur. Ainsi, s’arretant à quelques centimetres des sieges, Jonathan lâcha enfin l’étreinte qui le liait à son fils et, le regard plongé dans la clarté des yeux de son fils, Jonathan adressa un regard des plus tendus à Clark, visiblement il comprenait ce qui se passait, ce qui ne devait pas être le cas de Clark, une mine passablement énervée tirant les jeunes traits de son visage.

Clark : (énervé) mais qu’est ce que tu fais ? Je suis sûr qu’elle est là !

Jonathan avança d’un pas, comme s’il avait peur de se faire entendre d’un quelconque passant ou d’une des hotesses, qui ne se trouvaient pas très loin.

Jonathan : (voix basse) mais moi aussi j’en suis sûr, je l’ai vu de mes propres yeux. Mais ça ne te semble pas bizarre que ce soit Leyana qui ait disparue de l’hopital ?

Ces quelques mots résonnèrent tel un écho incompréhensible dans la tête de Clark. Maintenant que son pere lui avait suggéré cette possibilité, elle apparaissait comme une évidence. Leyana était disparue en raison de ce secret qu’elle préservait depuis leur rencontre. Le coma de la jeune fille devait y être directement lié. Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tot ? Néanmoins, cela ne révélait en rien l’endroit où elle se trouvait. Cette révélation eu tout du moins la conséquence positive de calmer Clark, sa haine s’était envolée.

Clark : mais elle peut être n’importe où ! Comment veux-tu que je la retrouve sans indices !
Jonathan : (posant une main paternelle sur l’épaule de son fils) tu dois procéder par étape.

Le pere de Clark fit un léger silence puis, voyant que Clark ne semblait pas saisir le fond de sa pensée, décida de l’éclairer en lui lançant une voix à suivre.

Jonathan : qu’est ce que tu sais déjà à propos du secret de Leyana.
Clark : pas grand chose. Comment veux-tu qu’elle se confie à moi alors que je m’obstine à lui cacher mon propre secret !
Jonathan : vous avez bien dû évoqué le sujet !!
Clark : la seule fois où s’est arrivé, un froid glacial s’est installé entre nous … j’ai l’impression que son passé la hante autant que mon futur.

Lorsque Jonathan eut compris le sens de la phrase de son fils, il lui apparut alors plus nettement la réticence par laquelle Leyana devait ignorer ce sujet. Si elle redoutait autant son passé que Clark d’embrasser sa destinée, le sujet ne devait pas être aisément débattable.

Jonathan : je vois. Et cette fois-là, qu’est ce qu’elle t’a dit ?
Clark : rien, c’est plutot moi qui les avaient découvertes.
Jonathan : qu’est ce que tu veux dire par « découvertes » ?

Clark prit un instant de silence, regardant dans le bleu des yeux de Jonathan, identiques aux siens.

Clark : à La Torch, je suis tombé sur un dossier médical portant le nom de « LEON Leyana ». J’étais surpris et poussé par la curiosité, je n’ai pas pu m’empêcher d’y jeter un œil. Apparemment, Leyana serait atteinte d’un syndrome rare et héréditaire. Son taux de leucocyte est tres peu élevé et jusqu’à l’age de 8 ans, elle est resté dans le coma. Puis les médecins ont trouvé un remède provisoire avant d’en trouvé un définitif, il y a deux ans.
Jonathan : tu es sûr que ce syndrome est héréditaire ?
Clark : sur ce point, je suis un peu sceptique. Ce syndrome provoque le coma au minimum. Pourtant, ses parents n’ont jamais été touchés.
Jonathan : tu as trouvé quelque chose sur ce remède ?
Clark : non, on aurait dit que toute information avait été effacée. Si Leyana est vraiment dans un état si critique, je pense que seul ce remède peut lui venir en aide.

Alors qu’un silence seulement ponctué par les quelques voix timides s’élevant dans le hall éclatant de l’hôpital s’installait entre Clark et son père, ce dernier détourna légèrement le regard du visage de son fils, fixant sa vision sur deux personnes à l’autre bout du hall, dans le dos de Clark. En face l’un de l’autre, une doctoresse de couleur noire, d’ossature assez ronde et ayant une chevelure noire relevée en chignon, discutait avec calme avec une infirmiere, vêtue d’une blouse vert pâle et blonde aux yeux bleus. Voyant que le regard de son père semblait absorber par autre chose, dans son dos, Clark se décida à lui jeter un regard plus intense que le précédent. Sentant l’intensité du regard de Clark, Jonathan se déicda enfin à reprendre la parole.

Jonathan : le Docteur Johnson doit certainement savoir où se trouve Leyana.
Clark : le docteur Johnson ? Quel rapport avec Leyana.
Jonathan : elle est le médecin traitant de Leyana.

Surpris, Clark se retourna à son tour pour regarder le médecin et l’infirmière, qui discutaient avec une mine sinistre. Visiblement leur sujet de conversation n’était pas très gai.

Clark : depuis quand ?
Jonathan : si j’ai bien compris, depuis son enfance.
Clark : s’il y a bien une chose dont je suis sûr c’est que le docteur habituel de Leyana n’est pas Johnson. Dans son dossier médical, le docteur qui apparaît tout le temps est Adriana Iwo.
Jonathan : Johnson est pourtant bien renseigné sur le cas de Leyana. J’ai eu l’impression qu’elles se connaissaient personnellement. Si Leyana se trouve toujours ici, je suis sûr qu’elle sait où elle est.

Jonathan fit de nouveau silence, regard un dernier instant le docteur Johnson qui discutait toujours. Puis, reportant l’attention à son fils, Jonathan s’adressa de nouveau à lui.

Jonathan : tu crois que tu pourrais tendre l’oreille ?

Tout d’abord surpris, Clark reporta à son tour son regard clair sur le visage âgé de son père. Lui qui était jusqu’alors si peu enjoué à l’utilisation des pouvoirs de Clark, il témoignait à nouveau de ce changement qui avait opéré en lui depuis le retour de Clark au domicile des Kent. Déterminé à retrouver Leyana, qui était peut etre en danger à l’instant même, Clark suivit la proposition de Jonathan. Ne concentrant son ouïe que sur l’unique conversation des membres du personnel médical, Clark fit le vide autour de lui, fermant même les yeux pour une concentration optimale. Quasiment aussitôt, la caméra s’approcha de l’orifice auditif de Clark, resserrant le plan dessus. Puis, rapidement, la caméra s’introduisit dans l’oreille, jusqu’à faire un gros plan sur l’appareil auditif de Clark : ses tympans battaient désormais anormalement, amplifiant étrangement la voix du docteur Johnson. Ainsi passant en quelques seconde d’un gros plan sur les tympans de Clark à un autre sur les larges lèvres du docteur Johnson, la caméra nous révéla la conversation établie entre le médecin et l’infirmière.

Dr Johnson : … état est stationnaire mais sans le sérum, elle ne pourra pas survivre longtemps. Elle savait que cela pouvait arriver à tous moments, elle était venue me voir hier. Mais Geed ne fait pas dans l’humanitaire, tant qu’il n’aura pas décidé qu’elle mérite de nouveaux échantillons de sérum, Leyana n’en aura pas.
Infirmière : vous pensez pouvoir la garder en vie pendant combien de temps ?
Dr Johnson : malgré les installations du sous-sol, elle ne passera pas la nuit, je ne penses pas.

Aussitôt, Clark coupa sa superouïe, la voix s’éteignant à l’instant même. Clark savait ce qu’il voulait, plus rien d’autre ne lui importait.

Clark : (souriant) je sais où est Leyana.

 

Smallville Medical Center – Smallville – 11h39

Que se passait-il dans le dos de Clark, au sujet de Leyana? Pourquoi l’hotesse n’avait-elle pas trouvé de réponse dans son répertoire, indiquant la présence de Leyana alors qu’il avait entendu de la bouche même du Docteur Johnson qu’elle se trouvait au sous-sol, où elle suivait un traitement qui semblait des plus particuliers ? L’état de Leyana était-il si grave ? Clark savait d’ores et déjà qu’elle était tombée dans le coma, cette affirmation ayant été révélée par ses parents. Mais était-elle dans un état si critique que seul un traitement des plus complexes devait lui être administré ? Jusqu’à maintenant, Clark n’avait jamais entendu parler d’un sous-sol, sous l’hopital de Smallville. Qu’y était-il dissimulé de si important ? Une chose était sûre, Clark n’allait pas tardé à le découvrir.
Il tourna enfin au coin de cet interminable couloir d’une largeur plutot restreinte et de cette clarté si éclatante. Bizarrement, il n’était éclairé que par de petites lampes circulaires, illuminant de lumiere blanche l’ensemble du corridor. De chaque coté étaient alignées nombre de porte beige, contrastant légèrement avec la blancheur des parois. Clark posait sa main sur chacune d’elle, dans l’espoir bien vain de les ouvrir. Pour ne pas attirer l’attention, le jeune Kent avait bien pris soin de ne pas user de sa force si colossale. Pourtant, plus minutes avançaient et plus il commençait à se demander s’il n’allait pas changer de stratégie. Le nouveau couloir qui s’offrait à Clark était sensiblement le même que le précédent ; éclairé de la même manière, il offrait le même nombre de portes, disposées au même intervalle. A nouveau, Clark se mit à essayer d’ouvrir chacune des portes, ce qui ne donna rien. Alors qu’un desespoir grandissant véhiculait désormais en lui, Clark sentit un vide assez étrange s’emparer de lui, une sensation de bien être qu’il connaissait désormais assez bien. Avant que le phénomène ne prenne le tournant suivant, Clark comprit ce qui allait se passer. La caméra fit un gros plan sur son oreille droite, resserrant l’image sur son orifice auditif. Puis, pénétrant à l’intérieur, elle filma les tympans du jeune homme, battant anormalement, sous le coup de l’amplification des sons. Ainsi, sans que Clark ne l’ait réellement voulu, des sons résonnant parvinrent jusqu’à son ouïe : quelqu’un approchait. Il sentit alors quasiment aussitôt une pression naissante provoquer l’augmentation de son rythme cardiaque : il ne devait pas être vu. Aussi, s’approchant au pas de course de la porte la plus proche, Clark posa sa main droite dessus et, usant de sa force, enfonça la serrure. Aussitôt, la porte s’ouvrit, laissant le passage vers une salle tres sombre, non éclairée. Refermant la porte derrière lui, Clark fonça vers le fond de la salle, à deux ou trois mètres de l’entrée : la salle semblait tres restreinte, elle était beaucoup plus large que longue. Malgré la pénombre envahissante, Clark parvenait à distinguer tres nettement les éléments l’entourant. A sa droite ainsi qu’à sa gauche se dressaient une étagere en métal, sur laquelle étaient posés nombre de range-tubes, eux même contenant des fioles en verres. Reprenant contact avec la réalité, Clark comprit rapidement que son ouie ne lui avait joué aucun tour. Désormais, nonobstant les battements bruyants de son cœur, Clark entendait très distinctement des bruits de pas, résonnant dans l’étroit couloir. En analysant les pas, il semblait être évident que deux personnes devaient marcher côte à côte. Bientôt, alors que les deux hommes, massifs et portant une blouse blanche, n’étaient plus qu’à quelques mètres de la salle où était caché Clark, Clark put même entendre leur conversation ; chose qu’il aurait peut etre valu préserver.


Infirmier 1 : … oui je suis d’accord, mais cela ne vaut pas la peine de dépenser des millions pour rien …

Ils n’étaient désormais plus qu’à un mètre et Clark semblait hors de danger, plongés dans leur discussion, les deux jeunes hommes ne semblaient prêter aucune attention aux éléments les entourant.

Infirmier 1 : … de toutes façons, elle est vouée à mourir !

Au moment où cette phrase jaillit de la gorge du jeune homme, les deux infirmiers étaient à hauteur de la porte derrière laquelle se trouvait Clark. L’image se figea alors soudainement, plus rien ne bougeait, hormis le cerveau de Clark qui était en ébullition, il venait de faire le lien, il savait qui était « celle qui était vouée à mourir ». Aussitôt, une fureur telle qu’il n’en avait jusqu’alors jamais ressentie envahit la totalité de son corps, véhiculant en lui tel un venin particulièrement virulent et rapide. L’image redevint alors normale. En une fraction de seconde, il avait quitté le mur contre lequel il était adossé et avait traversé la porte beige, qui explosa en lambeaux de bois. Sous le coup de la vitesse, Clark fit voler l’infirmier qui ne faisait qu’écouter, il traversa les airs sur une dizaine de mètres avant de cogner violemment la tête sur le bas du mur et de tomber assomé. Mais Clark ne s’en préoccupait pas, il était déjà aux prises avec celui qui lui avait valu cette colère. Dès l’instant qu’il avait pénétré dans le couloir, Clark avait attrappé l’infirmier violemment par le col de sa blouse et l’avait soulevé à plusieurs centimètres du sol, le plaquant contre le mur. Il serrait si fort que l’homme, bien que des plus musclés, ne pouvait se débattre. La mine de Clark était tellement furieuse que l’on aurait cru lire les traits de Kal-El dans les siens.

Clark : (entre ses dents) où est-elle ?
Infirmier : (regardant son collègue puis Clark, apeuré) qui ?
Clark : celle qui est vouée à mourir !
Infirmier : je ne vois pas de qui vous voulez parler !

Cette seule réplique insolente à souhaits eut pour seul effet d’exasperer encore plus Clark, qui resserra un peu plus son étreinte, élevant un peu plus le corps du jeune homme.

Clark : (hurlant) où est Leyana ?
Infirmier : il n’y a aucune Leyana ici !

Cette fois, Clark crut que le cou du jeune homme allait lui rester entre les mains, tellement son étreinte était emplie de puissance. Le jeune, etouffant, avait les pieds à une quinzaine de centimètres du sol.

Infirmier : (voix étouffée) dernière porte, au fond à gauche … mais ça ne sert à rien, vous ne pouvez rien pour elle !
Clark : ça c’est toi qui le dit !

Aussitôt, Clark remua violemment le corps du jeune homme, le derrière de son crâne cognant bruyamment contre le mur. Le voyant évanoui, Clark le lâcha subitement, son corps s’affalant mollement sur le sol. Enfin, Clark tourna un regard toujours aussi sombre sur sa gauche, le regard figé vers le cul-de-sac formé par les parois. Il partit en supervitesse. Une seconde plus tard, la slhouette de Clark apparaissait devant la paroi de gauche, la fixant intensément. Il recula d’un pas et, fixant le mur de pierre intensément, se concentra afin de voir au travers de la pierre. Aussitôt, le mur d’une clarté impeccable prit une teinte bleuâtre, avant qu’il ne devienne transparent. Ainsi, derrière, Clark put voir un lit métallique installé au centre de la sale sur lequel était allongé un squelette bleuté. La mine si dure de Clark disparut aussitôt, il comprenait enfin ce qu’avait voulu dire l’infirmier. Aussitôt, Clark coupa sa vision radiographique et, faisant quelques pas vers le fond du couloir, fit face à la porte beige, à coté. Sur la droite de la porte, une petit boitier noir semblait être le seul moyen d’accès à la chambre de Leyana, au moyen d’une carte magnètique. Néanmoins, Clark n’y prêta pas attention. Tout comme il avait défoncé la porte précédente, il fonça vers celle-ci et la fit exploser en lambeaux. Immédiatement, cette scène horrible apparut devant ses yeux. Allongée dans un haut lit en métal luisant, Leyana était recouvert jusqu’au niveau du nombril d’un léger drap blanc. Elle semblait habillée d’une chemise de nuit blanche, elle aussi. Mais le plus horrible demeurait plus haut. Dans chacun de ses bras étaient plantés une aiguille, reliée par un fil à une bonbonne en verre, elle même accrochée sur un trépied. Celle se trouvant à gauche contenait un liquide jaune tranparent alors que l’autre en contenait un bleu opaque. Un fil transparent reliait également le nez de Leyana à un appareil respiratoire. L’electrocardiogramme qui mesurait son rythme cardiaque bipait à un rythme qui demeurait assez lent. Dès lors que la vue de la jeune fille apparue à Clark, celui ci sentit la vague de fureur qui s’était emparé de lui quelques instants plus tot le quitter, au profit d’un ras-de-marée de tristesse, les larmes perlaient au coin de ses yeux bleus si brillant. Lentement, d’un pas lourd et desorienté, Clark s’approcha du lit de la jeune fille, ne pouvant quitter du regard ce visage angélique, impassible, qui avait perdu sa joie de vivre. Ses yeux, fermés, semblaient sans vie, Clark ne supportait pas l’idée de ne plus voir cette malice briller dans la pénombre de ses yeux. Arrivé à la tête du lit, la visage larmoyant, Clark porta sa main au visage froid de Leyana, caressant à l’aide de son pouce la douce joue de la jeune fille. Aussitôt, Clark, emporté par une vague de desespoir, s’empressa de glisser ces mots à la jeune fille.

Clark : pardonnes – moi …

Il savait que tout était de sa faute, il savait qu’il n’aurait pas dû partir au moment où tout s’arrangeait, comme toujours, il avait fait le mauvais choix. Il devait tout faire pour la revoir …

Clark : ne t’inquietes pas, je te ramènes à la maison …
???: il en est hors de question.

 

Smallville Medical Center – Smallville – 11h42

Le rythme du coeur de Clark ne cessait de passer d’un extrême à l’autre, passant ainsi d’une vitesse des plus élevée à une quasiment arreté. Il fallait que cela cesse, il ne pourrait le supporter plus longtemps. Une fois de plus il sentit les battements douloureux de son muscle cardiaque accélerer, conséquence de la soudaine apparition d’une troisieme personne, l’ayant interpelé au moment où il s’apprêtait à emmener Leyana loin de tous ces appareils médicaux. Quelques secondes apres avoir entendue cette voix dure de femme, Clark consentit enfin à se retourner, afin d’identifier cette personne qui croyait être en mesure de l’empêcher d’emmener celle qu’il aimait le plus au monde. Tournant sur ses talons, Clark fit face à l’entrée de la chambre, désormais dévastée, suite à l’arrivée subite du jeune homme dans l’étrange salle. Aussitôt, il vit que la femme qui l’avait appelée n’était pas seule et il la reconnut immédiatement. De petite taille mais quelques peu enrobée, le Docteur Johnson portait une blouse blanche et avait relevé ses longs cheveux noirs en chignons, sur son crane. On aurait pu dire si c’était pas ses joues bombées, son regard sombre implaccable ou part la raideur de ses cheveux mais un charisme provoquant un certain mal être semblait émaner de la personne du médecin. Elle était encadrée, si l’on pouvait dire, de deux infirmiers, eux aussi vêtus d’une blouse blanche, légèrement en retrait. Visiblement, leur dernière entrevue avec Clark les empechaient de protéger le Docteur comme elle l’aurait voulu. Malgré cela, Johnson ne semblait pas plus impressionnée par Clark, ce qui le destabilisa pendant un court. Puis, reprenant une mine dure et implaccable, refaisant sortir les traits de Kal, il s’avança d’un pas et s’adressa à Johnson de la même voix d’un ton sans répliques

Clark : il est hors de question que je vous laisses la transformer en légumes !
Johnson : le liquide qui est injecté dans ses veines est le seul moyen permettant de la garder en vie.

Clark, malgré le fait qu’il avait létrange impression que le Docteur était sincère ne pouvait empêcher une petite voix dans un coin de sa tête de lui soutenir que cela n’était pas vrai.

Clark : (avançant d’un nouveau pas) vous mentez !

Johnson avança à son tour d’un pas, le jeune homme et le médecin ne se trouvant plus qu’à un mètre l’un de l’autre, leur permettant de jouer de son regard avec l’autre. Clark comprit ainsi rapidement que le comportement de Johnson avait changé. La dureté de son regard s’était apaisé, laissant place à une sensibilité des plus ardues, la sincérité semblait désormais plus qu’évidente.

Johnson : non, je vous jures que c’est la vérité. Je tiens autant à Leyana que vous alors s’il vous plait, ne faites pas de bétises laissez là ici.

Les paroles si sages du médecin alliées au regard si pénétrant eurent enfin l’effet escompté. Clark laissa son expression dure quitter son visage, il ne pouvait faire quelque chose qui aggraverait l’ état déjà si critique de Leyana. A ce moment, la tension qui animait jusqu’alors Clark et le Docteur, créant une distance entre eux s’effaça instantanément. Clark se retourna vers le lit de Leyana, le visage au bord des larmes.

Clark : je ne veux pas la regarder mourir, je suis sûr que quelque chose peut etre fait !

Le docteur avança à nouveau, se plaçant à la droite de Clark, elle aussi regardant le lit de Leyana, attristée.

Johnson : malheureusement, je ne pense pas que ce soit le cas.
Clark : je vous ai entendu parler dans le hall, à cette infirmière …

Le docteur tourna la tête vers Clark, un regard baigné d’espoir, visiblement elle n’était pas surpris.

Clark : … vous disiez que sa survie dépendait d’un homme
Johnson : oui, en effet. Cet homme possède le seul sérum qui puisse rétablir l’équilibre de Leyana. Mais je ne penses pas pouvoir en obtenir à temps, l’élément de base m’est inconnu et surtout tres rare.
Clark : y a-t-il un endroit où je puisse le rencontrer ?

Un étrange sourire, ponctué d’ironie, traversa le visage rond et sombre du docteur Johnson.

Johnson : on ne l’appelle pas, c’est lui qui nous appelle. C’est pourquoi j’ai bien peur que rien ne soit possible. Le serum qui tient Leyana dans le coma arrive sur ses réserves …

Mais une idée germait déjà dans la tête de Clark, une idée qui se basait sur des simples bases théoriques, il le savait mais qui avait des chances de ramener Leyana à la vie. Mais cette solution, qui semblait être son dernier espoir de revoir un jour la jeune fille, ne comportait pas que des nuances d’espoir.

Clark : (doucement) j’ai peut être un remède.

La remarque de Clark eut l’effet d’une bombe en Johnson, une infime lueur d’espoir brillait dans un océan de pénombre.

Johnson : lequel ?
Clark : je ne suis pas sûr que cela marche mais ça vaut le coup d’essayer …
Johnson : si une infime lueur d’espoir vous anime, je crois qu’elle vaut le coup d’être tenter. Vous êtes certainement sa seule chance …

Les derniers mots de Johnson suffirent à effacer ses ultimes doutes. Se retournant vers l’étagere en métal, apposée contre le mur du fond, Clark s’adressa à nouveau au médecin

Clark : amenez-moi la sereingue, sur l’étagère.

Bien que des plus surprises, le Docteur Johnson s’éxecuta. Tournant les talons, elle vint jusqu’à ladite étagère. Elle prit une épaisse sereingue transparente, posée à mi-hauteur puis revint vers Clark, lui tendant l’objet médical. Clark était désormais déterminé. Il retroussa la manche de son maillot à manches longues de couleur bleue, découvrant un avant bras assez musculeux. Puis, il prit la sereingue que lui tendait le médecin et planta l’aiguille dans une de ses veines les plus visibles. Faisant remonter le piston vers lui, Clark retira de son métabolisme une quantité de sang suffisante pour remplir la haute sereingue. Il ressortit ensuite l’aiguille de son bras, sous le regard ébahi de Johnson, alors que son bras s’était mis à saigner abondamment. Il se tourna alors vers Leyana, regardant son visage froid. La sereingue à la main, Clark posa ensuite son regard sur un des bras nus de la jeune fille, posés au dessus du léger drap blanc. La respiration accélérée, tout comme son rythme cardiaque, Clark s’apprêtait à faire ce qui changerait tout …

Johnson : (affolée) qu’est ce que vous faites, vous allez la tuer !
Clark : (la regardant confiant) laissez-moi faire !

Le seul regard aurait suffi à faire comprendre à Johnson que cela pouvait sauver Leyana. Elle sembla abdiquer. Alors, Clark se retourna à nouveau vers Leyana, l’aiguille de la sereingue à seulement quelques millimètre du bras doux. S’il le faisait, Leyana serait peut être sauvée, mais à quel prix ? Il devait le faire. Ainsi, déterminé plus que jamais, Clark planta la fine aiguille dans une des veines de Leyana et posa son pousse sur le piston. Apres un moment d’attente, Clark le poussa, injectant son propre sang dans le système sanguin de Leyana. Aussitôt, le changement de plan opéra : la caméra avait pénétrer à l’intérieur d’une des nombreuses veines, filmant le flux sanguin d’une couleur rouge étonnante, pénétrant à l’intérieur. Apparurent alors les globules rouges, tres nombreux et quelques rares globules blancs. Au moment où le sang de Clark se mêla à celui de Leyana, des globules d’une étrange couleur argentée apparurent, se mêlant aux globules rouges. A l’extérieur du métabolisme de la jeune Leon, le phénomène se faisait également ressentir : chacune de ses veines ressortaient de sa peau, brillant de la même couleur argentée, comme si un venin apparent véhiculait vers la tête de Leyana. La caméra remonta jusqu’au visage de la jeune fille, faisant un gros plan sur ses paupières fermées. Lentement, elles s’ouvrirent découvrant des rétines plus claires qu’à l’ordinaire et le blanc les entourant devenu rouge clair, en raison de centaines de veines le parcourant. Progressivement, la couleur blanche réapparut, les veines disparaissait. L’électrocardiogramme, qui bipait toujours tres lentement, sembla accélerer d’un coup.

 

Smallville Medical Center – Smallville – 11h56

Clark avait donc réussi ce que nul autre n’aurait pu faire à sa place, ramener quelqu’un d’entre les mort: grâce à l’aide indispensable de son sang, Clark avait ramené la jeune fille à la vie, l’émergeant soudainement de son profond sommeil. Ce qui semblait amener la jeune fille inéluctablement vers une fin des plus horribles, l’aspirant vers le gouffre béant de la mort, avait pourtant trouvé en ce jour plus fort que lui : Clark Kent, le fils des étoiles. Leyana était vivante, chose qui suffirait au bonheur de Clark, il en était sûr, cette présence transformé en absence pendant de longues et interminables minutes, était ce dont Clark ne pouvait plus se passer, une part de lui même qui, détachée de son corps, créait un véritable vide. Néanmoins, et cette pensée commençait lentement et inlassablement à le hanter, la résurrection de celle qu’il se plaisait à nommer comme son âme sœur ne serait pas sans répercutions. Clark avait fait une chose qu’il n’avait encore jamais pensé, avant que l’occasion ne se présente à lui : il avait prélevé un échantillon de son propre sang et l’avait injecté directement, sans le moindre traitement spécifique, dans le système sanguin d’un être qui était différent en tous points de lui. Quelles seraient les suites d’un tel acte ? Leyana allait-elle replonger dans un coma encore plus profond ? Serait-elle au contraire sauvée à tout jamais ? Toutes ces questions et bien d’autres encore s’insinuaient en lui, embrumant le plus intensément possible son esprit, à tel point qu’il se demandait encore comment il arriver à voir claire devant lui.
Debout dans le couloir, les bras le long du corps, l’esprit las de toutes ces sombres pensées, Clark faisait face, immobile, à cette baie vitrée à travers de laquelle Clark parvenait à voir une chambre d’hopital, occupée par un seul et unique lit. Le regard évasif, fixement fié sur le lit en métal, recouvert d’un drap blanc, Clark contemplait plus qu’il ne regardait la silhouette qui était allongée sous le drap. Le teint légèrement bronzé, la pâleur passée ayant disparue, Leyana semblait toujours endormie, bien qu’elle était hors de danger. La tête légèrement relevée par l’épais coussin, blanc lui aussi, à la tête du lit, Leyana gardait toujours ses paupières fermées, qu’elle avait rouvertes quelques secondes apres son rétablissement, avant de replonger dans un profond sommeil. Les fils qui étaient plantés dans ses bras, pour injecter le sérum, avaient disparus, ainsi que les poches de sérum. Seul demeuraient la bonbonne d’oxygène et l’électrocardiogramme, dont le bip rythmait, lentement mais normalement les battements du cœur de la jeune Leon. Ses deux bras, aussi las que ceux de Clark, étaient posé sur le drap blanc, à l’inverse du reste de son corps, jusqu’à son nombril, qui était recouvert du léger tissu. Clark, quant à lui, se sentait légèrement ailleurs. Son cerveau était tellement embrumé de soucis, de questions, qu’il en avait presque mal à la tête, il se sentait légèrement pris de nausée, la voix qui parvenait jusqu’à son ouïe paraissait lointaine, peu élevée, tel un chuchottement. Pourtant, la personne qui en était l’origine ne se trouvait pas à plus de quelques centimètres, sur sa droite.


???: … je ne pensais pas que cela serait possible un jour, son état était si atteint. Mais il fallait sûrement attendre son prince charmant, pour la sauver …

Ce dernier mot, « Sauver », sembla agir sur le métabolisme de Clark comme un électrochoc, il reprit immédiatement contact avec la réalité. La brume de son cerveau s’évapora, la lassitude qui envahissait chacun de ses membres s’estompa, plus rien ne comptait hormis ce constat : il avait sauvé Leyana. Il tourna lentement la tête vers la droite, adressant un regard à cette identité à la voix de femme, qui lui parlait d’une voix ravie. Aussitôt, dès que Clark eut lâché Leyana du regard, ses yeux bleus clairs se posèrent sur la petite silhouette replète du docteur Johnson, toujours vêtue de sa blouse blanche, lui arrivant au dessus des genoux.

Clark : elle est définitivement … sauvée ?

Johnson ne prit que quelques secondes avant de répondre, cette réponse lui réchaiffait le cœur, l’enveloppant d’une chaleur réconfortante.

Johnson : oui … son taux de globules blancs est pour la première fois revenu à la normal. Le syndrome fait partie du passé.

Clark ne croyait pas aux paroles du médecin, en plus d’avoir ranimer Leyana il l’avait guérie à tout jamais. Son sang avait alors tant de propriétés curatives ?

Johnson : je ne sais pas ce qui fait de vous un être si exceptionnel, Mr Kent, mais croyez moi, vous êtes appelé à faire de grandes choses.

Alors qu’un regard des plus radieux rayonnait le visage rond de Johnson, fixé sur celui de Clark, ce dernier tourna à nouveau son propre regard vers la baie vitrée, regardant à nouveau la silhouette angélique de Leyana, allongée dessus.

Clark : je sais que ce que vous avez vu peut paraître étrange, mais cela caractérise ce que j’essaie d’éviter de faire endurer à Leyana …
Johnson : (ravie) je serais ravie de garder votre secret, Mr Kent.

Sans adresser un regard à Johnson, Clark esquissa un sourire, les yeux toujours fixés sur la silhouette endormie de Leyana. Elargissant un peu plus son sourire, Johnson resta un moment à regarder elle aussi Leyana par la vitre avant de quitter Clark, s’éloignant le long de l’interminable couloir blanc. Puis, apportant à Clark une félicité toute particulière, la vue d’un événement apparut aux yeux de Clark : les doigts de ma main droite de Leyana, toujours posée sur le lit, recouvert du drap, bougèrent légèrement. Il resta un instant à contempler cette main, si douce et délicate, mouver presque imperceptiblement puis, avide de la voir de plus pres, longea la baie vitrée sur un mètre, sur sa droite et, apres avoir tourné la poignée dorée, poussa la porte de la chambre, pénétrant à l’intérieur doucement. Toujours de cette délicatesse des plus touchantes, Clark la referma derriere lui, sans lever les yeux vers le lit, le regard fixé sur le sol. Etrangement, peut etre pour ne pas abrutir le réveil de la malade, la salle était peu éclairée, la lumière semblait tamisée. Clark avança lentement vers le lit, aupres duquel était posée une chaise. Il s’assit enfin dessus, évitant le regard de Leyana qui s’était ouvert, faiblement, au moment où la porte d’entrée avait grincé. A ce moment, bien que a fatigue la tiraillait de partout, Leyana ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire, elle n’esperait pas revoir Clark de sitot. Clark, quant à lui, gardait son regard à l’écart du visage de Leyana. Il était heureux de la revoir, plus que tout au monde, mais ne pourrait supporter son regard, il s’en voulait tant. Lentement, délicatement, Leyana amorça une tentative pour détendre l’atmosphère. Elle tendit sa main gauche vers Clark, qui ne fit pas un geste. Doucement, elle passa ses étroits doigts sous la paume de la main droite de Clark et l’entoura délicatement, la serrant affectueusement. Il fallut quelques temps avant que Clark ne consente à accepter cette légère étreinte, il ne pensait pas la mériter. Puis, tendrement, il caressant la paume de la main de Leyana de son pouce, le regardfixé sur son geste. Il semblait réellement ailleurs. Pourtant, les premiers mots provinrent de sa bouche :

Clark : (une larme coulant sur son visage, doucement) je suis désolé.
Leyana : (tres fatiguée) tu n’as pas à l’être …
Clark : (toujous en évitant son regard) tout est de ma faute, tout est toujours de ma faute, je n’aurais jamais dû …

Les larmes coulaient désormais sur ses deux joues, lentement, humidifiant sa peau. Leyana ne pouvait supporter cette image, ainsi que les paroles prononcée par Clark. Rapidement, elle lâcha la main de Clark et la remonta vers son visage, caressant une de ses joues aussi délicatement que le jeune homme l’avait fait sur sa main.

Leyana : ne dis pas ça, tu sais que c’est faux …

Clark releva enfin les yeux vers Leyana, plongeant son regard azur dans celui sombre de Leyana.

Clark : regardes, tu ne sais rien de moi ! Je t’ai quitté subitement sans même te dire ce qui m’attendait, j’ai failli mourir ! Et par la même occasion, je n’ai pas été là pour toi ! Je ne te mérites pas …
Leyana : Clark, arretes , tu me fais peur !

Clark laissait aller les mots, les laissant jaillir de sa gorge comme si son crtex cérébral n’avait même plus besoin de les commander, il déversait toutes ces émotions qui étaient enfouies au plus profond de lui même.

Clark : tu ne connais rien de mes origines, de ce que je suis capable de faire, de ce que je suis censé accomplir, tu ne sais rien sur rien.
Leyana : et je n’ai pas envie de le savoir si cette part de toi même n’est pas en accord avec tes principes. Bien sûr j’aimerais le savoir, mais si tu ne veux pas me le dire je préfères l’accepter plutot que de te perdre.
Clark j’aimerais le faire, je t’assures …
Leyana : et j’espères que tu le feras un jour, avant qu’il ne soit trop tard.

Plan sur le visage humide de Clark.

 

Smallville Medical Center – Smallville – 12h07

Ainsi, un cruel et nouveau dilemme s’imposait à Clark : devait-il oui ou non révéler son secret à Leyana? Depuis quelques temps, Clark avait vu beaucoup de changements survenir dans sa vie, pourtant une seule chose avait demeurée intacte : sa relation avec Leyana. Cependant, cela n’avait pas été sans anicroche, Leyana avait dû faire des choix et garder quelques sentiments refoulés. Clark savait que ces quelques concessions n’avaient pas été faciles pour la jeune fille, à chaque instant il redoutait de la voir lui dore que tout était fini, il avait si peur que ce moment arrive que ces dernies jours, depuis le moment où le premier rêve s’était manifesté, lorsque la voix de Jor-El avait resonné dans sa tête, Clark s’était préparé à révéler son secret à Leyana. Il pensait réellement ne plus avoir le choix, il savait presque ce qui allait se passait. Pourtant, l’éhéance était passé et la jeune fille ne savait rien. Clark avait échappé aux griffes de son père biologique et pouvait entrevoir un meilleur avenir aupres de celle qui éclairait ses jours. Leyana était hors de danger, et peut être à tout jamais. Tout cela grâce à lui. Pourtant, il y avait toujours cette petite voix dans un coin de sa tête qui ne cessait de dire « tout est de ma faute ». Peut etre cela faisait-il partie de ses attributs naturels ? Peut etre serait-il toujours un peu responsable de ce qui se passerait autour de lui ? Clark était unique, au dessus de n’importe qui. De par ses facultés, il se devait de maintenir l’ordre, il le savait. Mais cette tâche, si pesante, n’était pas sans contrepartie. Ses proches allaient-ils toujours devoir souffrir pour un monde meilleur ? Cette question semblait caractériser tout ce qui faisait la vie de Clark.
Assis sur une petite chaise constituée d’un métal gris assez froid, Clark commençait à ressentir la fatigue qui pesait sur tout son âme se manifester sur ses épaules. Le postérieur meurtri par le confort quasi inexistant du coussin synthétique séparant le métal de la chaise du muscle de Clark, le jeune homme tenait toujours la main douce de Leyana, caressant le dos de sa main du pouce, l’esprit vaguement ailleurs, laissant vagabonder son esprit ici et là. Ce seul geste, ponctué d’amour et de tendresse, semblait caractériser, de par la lenteur dont faisait preuve Clark, l’état d’âme dans lequel était plongé le jeune Kent. Le regard fixé sur le visage légèrement bronzé de Leyana, Clark ne pouvait s’empêcher d’avoir un léger sourire sur les lèvres, malgré ce poids irrémédiable qui le tiraillait sans cesse. Les paupières de Leyana, refermées depuis quelques minutes, lorsqu’elle s’était endormie de fatigue, semblait laisser émaner une douceur qui apportait en Clark un bonheur incommensurable. Continuant de caresser la douce peau de la jeune fille, Clark gardait son regard fixé sur son visage angélique. Lentement, la caméra recula, s’écartant dans le dos du jeune homme, créant un plan de plus en plus large, filmant à la fois la silhouette légèrement courbée de Clark, assis sur sa chaise et celle de Leyana, la main tenue par Clark, endormie parmi le drap blanc. Ainsi, la caméra recula jusqu’au mur, derriere Clark et, passant au travers de la baie vitrée le constituant, pénétra dans l’étroit mais assez bien éclairé couloir de l’hopital. La caméra recula ainsi pendant encore une seconde, laissant apparaître une troisième silhouette, postée devant la vitre. Enfin, l’objetcif se figea sur place une fois que le corps du jeune homme eut pris quasiment la totalité du cadre, seule la silhouette de Clark, sur la droite du jeune homme, était visible au travers de la baie vitrée, un léger reflet obstruant néanmoins la vue. Aussitôt, l’identité du jeune homme nous apparut : les mains dans les poches avant de son jean délavé, Josh, toujours vêtu de sa veste en cuir noir, avait le regard fixé sur le jeune couple, à l’intérieur du box. La couleur claire de ses rétines ne semblait pas pouvoir être capable de quitter Clark des yeux, il savait que ce doux moment de tendresse était destiné à ne pas durer. Le pacte de Jor-El était assez claire : Clark ressuciterait à la seule condition qu’il accepte son destin, une bonne fois pour toutes. Or, Clark ne savait encore rien de ce fameux pacte. Josh ne voyait vraiment pas comment il pourrait lui annoncer une telle chose. Le jeune Kent ignorait tout de lui, quelle serait sa réaction lorsqu’il apprendrait que Jor-El et Josh étaient en contact ? Pourtant, l’heure tournait et l’échéance définie par le père biologique de Clark était imminente, Clark allait devoir embrasser sa destinée. Résigné à briser ce doux moment, Josh ota sa main de la poche avant de son jean, quittant la chaleur ambiante. Il la porta à la vitre et, d’un geste nonchalant, frappa trois coups contre le verre. Aussitôt, attiré par le bruit aigu, Clark emergea de sa douce rêverie, se retournant vers la baie vitrée. Alors, il vit la mine renfrognée de Josh qui lui faisait signe de le rejoindre, dans le couloir. Au premier abord, Clark n’avait aucune intention de le rejoindre. Mais lorsqu’il vit la mine passablement inquiète de son ami, Clark comprit que cela devait être important. Il décida alors d’acquiescer d’un signe de tête. Clark se redressa alors de sa chaise, sentant immédiatement la douleur disparaître de son postérieur et s’approcha du lit de sa petite amie, lui tenant toujours étroitement la main. Il posa la main de la jeune fille sur le drap puis, se penchant vers elle, lui déposa un doux baiser sur le front. A ce seul geste, malgré son état d’endormissement, Leyana esquissa un léger sourire, qui réchauffa le cœur de Clark. Puis, apres avoir vu cela et la mine légèrement rassurée, Clark quitta le lit, s’approchant d’une porte en bois dans son dos, aupres de la baie vitrée. Clark appuya sur la poignée et ouvrit la porte, avant de sortir dans le couloir plus bruyant que le box qui bénéficiait d’un calme des plus reposants. Refermant délicatement la porte, Clark se tourna vers Josh, qui en fit de même. Comme lorsque le jeune blond avait interpelé Clark, ce dernier comprit que ce qu’il avait à lui dire devait etre d’une importance cruciale. Jamais Clark n’avait vu les jeunes traits du visage de Josh si tirés par le sérieux.


Clark : qu’est ce qu’il y a ?

Josh ne put répondre immédiatement, il préférait chercher les mots qui conviendrait pour annoncer au mieux une telle nouvelle. Quels seraient les mots qui pourrait adoucir l’importance de ce pacte ? Malgré sa réfléxion, Josh n’en voyait aucun. Il releva enfin ses yeux d’un clair pénétrant vers ceux de Clark, avides d’en savoir plus.

Josh : il faut que tu saches, Clark, que je ne t’ai pas tout dit à propos de ta résurrection.
Clark : qu’est ce que tu veux dire ?

Plus la discussion avançait et plus Clark ressentait une inquiétude grandir en lui, proportionnelle à celle de Josh.

Josh : tu n’es pas vivant par hasard.
Clark : je le sais déjà, tu m’as dit que c’était Jor-El qui m’avait ressucité !
Josh : oui mais je ne t’ai pas dit que ce n’était pas par pure bonté d’âme. Jor-El l’a fait dans un but précis.

Peu à peu, tout s’éclaircissait dans la tête de Clark. Le fait que Jor-El l’ait ressucité lui avait semblé si invraissemblable qu’il comprenait mieux maintenant. Mais pourquoi Josh lui révélait-il cela maintenant ?

Clark : je ne te comprends pas.

Josh devait terminer maintenant qu’il était parti, sinon jamais il ne pourrait avouer à Clark de quoi il s’agissait réellement, il était vraiment temps qu’il le sache.

Josh : j’ai passé un pacte avec Jor-El.
Clark : quoi ?? Mais comment tu as fait ça ? Tu lui as parlé ?

Josh s’attendait à une telle réaction de la part de Clark, il le connaissait assez bien pour le deviner. Mais il allait passer outre et lui expliquer l’état de la situation.

Josh : je ne peux pas t’expliquer mais il faut que tu saches que Jor-El n’a accepté de passe ce pacte qu’à une condition : que tu embrasses …
Jor-El : Ava-El, le temps qui t’était imparti est écoulé.

Cette phrase, prononcée par Jor-El lui même et qui interrompit Josh, résonna dans la tête des deux jeunes, qui s’interrompirent en même temps, l’oreille aux aguets. Ils étaient sûrs de l’avoir entendu. Pourtant, la jeune infirmiere, passée à coté d’eux au même instant ne semblait pas l’avoir entendue. Tous deux silencieux, Josh et Clark regarderent autour d’eux, sans pourtant faire le moindre geste.

Clark : tu l’as entendue ?

La mine des plus effarée, Josh acsquiesça d’un timide signe de tete, les yeux plaqués au plafond. Il attendait d’entendre à nouveau la voix de Jor-El, il savait que son intervention n’était pas terminée.

Jor-El : ce temps qui t’a été accordé était un luxe dont tu n’aurais pas dû bénéficié.

Prenant un risque inconsideré, Josh choisit de s’adresser à Jor-El en fixant le plafond, d’une voix quasiment desespérée.

Josh : il est trop jeune, laissez moi plus de temps !

Mais Clark venait de comprendre quelques chose qui avait un sens des plus importants : ce Ava-El dont parlait Jor-El n’était autre que Josh et visiblement était impliqué dans sa destinée.

Clark : ce Ava-El dont il parle … c’est toi ?

Mais Josh ne répondait pas, il savait que la vie de Clark se jouait sur ces dernieres paroles, s’il ne convainquait pas Jor-El, Clark pouvait mourir d’un instant à l’autre.

Jor-El : Kal-El, fais ton choix. Krypton ou la planète bleue ?

Malgré l’effarement dont il était vicime, Clark comprenait que sa liberté en dépendait, il était temps de prendre les choses en main.

Clark : ma vie est à Smallville !
Josh : nnoonn !
Jor-El : bien, si tel est ton choix. Mais tu te rendras bientôt compte qu’être Kryptonien fait partie intégrante de toi.

Seules quelques secondes eurent le temps de passer, pendant lesquelles Clark eut la folle croyance d’avoir échapper à Jor-El à tout jamais, sans une menace ou une punition. Puis, il comprit que Jor-El allait effectué en lui quelque chose qui lui permettrait de se rappeler de son choix. Aussitôt, Clark sentit une brulure telle qu’il n’en avait jamais ressenti s’élever eu niveau de son torse, comme si un disque chauffé à blanc tournoyait dans son torse, tirant chaque parcelle de sa peau, une brulure qui continuait d’augmenter en intensité. Elle semblait véhiculer par son système sanguin à une vitesse pouvant défier la vitesse de la lumiere, bientôt Clark sentit tout son corps le bruler de part et d’autres. Les hurlements qu’il poussait, bien que d’une puissance respectable, n’auraient jamais pu être assez fort pour refléter la douleur dont il faisait preuve. Josh, quant à lui ne semblait pas comprendre ce qui se passait. Pourtant, bientôt, il put entrevoir ce que ressentait Clark. Essayant de percer en vain le fin tissu bleu de son maillot à manches longues, une lumiere bleuatre éclatante semblait provenir du torse du jeune homme. A la vue de cela, Josh comprit avant que Clark ne réagisse. Ce dernier, la dos légèrement courbés et les mains crispés sur le tissu de son maillot, à hauteur de son torse, bouscula violemment Josh et s’approcha de la premiere porte se trouvant à sa portée. D’un geste des plus violents, Clark l’ouvrit et pénétra dans un box sombre qui par chance était vide. Aussitôt, ne prenant meme pas la peine de refermer la porte, d’une démarche gauche, Clark se plaqua contre le mur, le dos contre lui. La mine de son visage tiraillée par cette intense douleur, Clark baissa la tete, les mains plus crispées que jamais, Josh l’avait rejoin.

Josh : (refermant la porte) Clark, qu’est ce que tu as ?

La voix de Josh semblait si lointaine que Clark n’y preta pas attention, la lumiere bleuatre éclairait desormais toute la piece, intensément. Meme sans la lumiere de la lampe du plafond, qui était éteinte, Josh et Clark se voyaient nettement. Déterminé, Clark releva son maillot, découvrant son torse. Aussitôt, la douleur disparut. Plus aucune brulure, rien. Seule une bribe de lumiere bleuatre persistait, illuminant cinq entailles de formes Kryptoniennes gravées dans la peau du torse de Clark, ayant remplacé les symboles de la clé octogonale. Et Josh et Clark comprirent leur signification : D-A-M-N-E

 

Grottes Kawache – Smallville – 12h28

Que s’était-il réellement passé à l’hopital? Pourquoi Josh lui avait-il caché qu’il était en relation avec Jor-El ? Etait-il un pion dans sa destinée ? Ou Jor-El et lui étaient-ils plus liés encore ? Et ce nom Ava-El, était-il lié de pres ou de loin à Krypton ? Clark n’avait eu autant matière à réfléchir depuis bien longtemps, chose qu’il n’avait pas regretté. Depuis le départ de Lana, puis celui de Pete, accompagnée de Donia, Clark avait vu son horizon de soutien diminuer inexorablement. Dès lors, lorsque un problème survenait, régulièrement en rapport avec ses origines, Clark n’avait plus que quelques possibilités pour y apporter un élément de réponse : ses parents ou Josh. Mais une fois de plus, cette horizon de réconfort s’amenuisait : Josh n’était pas l’ami si honnête et loyal qu’il paraissait. Visiblement, tout comme nombre de personnes qu’avait connu Clark, Josh était contrôlé par Jor-El, son père biologique, dans un but précis : l’obliger à embrasser sa destinée. Mais malheureusement, les révélations faites à propos de Josh n’était pas le seul élément qui avait obligé Clark à se plonger dans une nouvelle profonde réflexion. Non. Alors qu’il semblait avoir signé son arret de mort, en expliquant précisément à Jor-El qu’il ne voulait pas devenir un tyran, Clark était resté en vie. Bien sûr, le courroux de Jor-El n’avait pas tardé à s’abattre sur lui mais, faillissant à sa promesse, Jor-El n’avait pas ôté la vie son fils, chose qu’il ne lui était encore jamais arrivé. Tenait-il vraiment à Clark comme un père tient à son fils ? Ou avait-il fait cela dans le seul but de préserver des espoirs pour une destinée que Clark semblait haïr au plus haut point ? toutes ces questions et bien d’autres encore tournoyaient dans la tête de Clark, tels des vautours autour d’une proie aux aboies, formant une brume indescriptibles que seul un endroit au monde semblait pouvoir desépaissir : les Grottes Kawache. Depuis qu’il avait découvert leur existence, Clark ne cessait de s’y rendre, esperant sans cesse trouver un élément de réponse qui pourrait lui dicter la voie à suivre. Chaque fois que la vie de Clark prenait un tournant décisif, les grottes relataient cet événement. Naman et Clark semblaient liés par un moyen que le jeune Kent ignorait toujours. Mais il savait quand même une chose : s’il existait un endroit au monde capable de répondre à ses questions, il s’agissait bien évidemment des grottes Kawache.
Résonnant contre les parois basses des grottes, rocheuses et rugueuses, le bruit des pas de Clark se perdaient inlassablement dans un écho des plus étranges. La pénombre envahissant était difficilement éclaircissable, même par le faible faisceau circulaire de la lampe torche qu’il tenait dans sa main droite, braquée droit devant lui, éclairant la courbe formée par l’étroit couloir de roche. Par instant, Clark parvenait à reconnaître un pictogramme amérindien qui lui était familier, signifiant qu’il se rapprochait de la salle qui l’interressait : celle de la légende de Naman. L’espace entre les parois se trouvant sur les cotés se rétrecissaient encore peu à peu, alors que les peintures, dessinées maladroitement sur les parois devenaient de plus en plus nombreuses ; la pénombre s’épaississait, Clark savait qu’il était désormais tres proche de l’entrée. Enfin, l’impasse apparut. Formant un creux circulaire fermée par la roche, le bout du tunnel n’offrait plus aucune possibilité d’avancer plus loin dans le tunnel. Le seul moyen d’avancer à nouveau dans les profondeurs des grottes étaient le passage assez bas créé dans la roche, sur la gauche de Clark. Il connaissait ce passage pour y être si souvent passé, il s’agissait de la seule entrée permettant d’accéder à la salle la plus importante des grottes. Sentant les battements de son cœur augmentaient légèrement, Clark tourna sur sa gauche et, se courbant légèrement sur lui même, pénétra dans la salle, le faisceau de sa lampe braqué sur le sol poussiéreux. Entendant le bruit de ses pas résonner contre les parois, Clark remarqua aussitôt que la pénombre qu’il avait connu dans le couloir précédent était également présent dans ce lieu. Pourtant, il n’y prêta pas attention, d’autres préoccupations occupaient son esprit. Apres avoir avancé sur quelques pas, Clark se tourna rapidement vers la paroi sur sa gauche, relevant le faisceau de sa lampe torche. Aussitôt, reflétant sur la roche rugueuse, la lumiere blanche illumina les creux la formant. Mais Clark comprit bien rapidement qu’il lui serait bien difficile de trouver des réponses en cet endroit. Quelque chose semblait avoir changé dans la salle, quelque chose qui indiquait ce que ressentait Clark depuis l’incident de l’hopital. Néanmoins, baladant la lumiere de bas en haut, Clark continua d’avancer vers le centre de la salle, le regard toujours braqué sur la paroi rugueuse. Arrivé à l’endroit où se trouvait d’ordinaire la fente octogonale, Clark se figea, il ne faisait plus aucun doute. Il avança sur trois pas, de façon à pouvoir toucher la paroi, il n’en revenait pas : la serrure octogonale avait complètement disparue, comme si elle n’avait jamais existée, plus aucune trace ne demeuraient. Mais ce n’était pas seulement cela qui choquait Clark. Non seulement la serrure avait disparue mais tous les symboles Kryptoniens, racontant la légende de Naman avait disparus. Passant la main sur la roche, inlassablement, Clark sentait une peur panique l’envahir peu à peu : la seule aide qui semblait encore à sa disposition avait disparue, plus rien ne figurait sur la roche. Mais soudain, dans son dos, Clark crut entendre un bruit de frottement, qui se répéta une deuxieme fois. Il n’eut pas le temps de se retourner, qu’un autre bruit, de craquement celui-ci, retentit, plus fort encore que les précédents. Surpris, Clark se retourna en un geste vif vers l’entrée par laquelle il était entré. Aussitôt, une lumiere blanche jaillit sur son visage, l’aveuglant. Elle semblait provenir de la personne qui venait d’entrer. Jamais Clark n’avait ressenti une telle douleur aux yeux. Fermant les yeux, en essayant de s’habituer à la lumière, il s’adressa au nouveau venu.


Clark : qui est là ?

Clark entendit alors des bruits de pas se rapprocher de lui et la lumiere quitta son visage, se braquant sur ses pieds. Clignant des yeux afin de s’habituer à la pénombre, Clark put enfin reconnaître le crane chauve de nouvel arrivant : Lex Luthor. Habillé de son habituel manteau en velours noir, Lex s’était arreté à quelques metres de son ami, un sourire sur les lèvres.

Clark : (étonnée) Lex ? … qu’est ce que tu fais là ?

Pour seule réponse, le jeune Luthor adressa un sourire ironique à son « ami », un sourire qui semblait vouloir dire qu’il aurait pu retourner la réponse à Clark. Néanmoins, il avança vers Clark, le contourna et s’arreta à son tour face à l’endroit où se trouvait jadis la serrure octogonale.

Lex : j’ai une équipe qui travaille à la transcription des symboles … imagines ma réaction quand le responsable est venu me trouvé dans mon bureau pour m’annoncer que tous les symboles avaient disparus !

Ne s’occupant même pas de la réaction de Clark, Lex éclaira la paroi, vierge de la moindre inscription. A son tour, il approcha sa main de la roche et la caressa bizarrement.

Lex : (plus doucement) même la serrure a disparue … (plus haut) tu ne sais pas ce qui s’est passé par hasard ?
Clark : (d’un air de reproche) Lex …
Lex : toujours aussi mystérieux … comme tu le sais, mon père pensait que ces symboles ne parlaient que de toi.
Clark : ils ont disparus, Lex.

Lex se tourna enfin vers Clark, le fixant dans les yeux. Clark prit alors pleine conscience des choses : la lueur qui brillait d’ordinaire dans les yeux bleus de son ami avait disparue.

Lex : détrompes-toi, ils n’ont pas tous disparus.

Une fois de plus, quittant le regard triste de Clark, Lex contourna le jeune Kent et, le bruit de ses pas résonnant dans toute la salle, s’approcha d’une paroi rocheuse qui se trouvait face à celle où se trouvait toujours Clark. Tout pres de l’entrée, cette paroi était séparée de celle d’en face par l’espèce d’allée qui traversait la salle. La lumiere de sa lampe braquée dessus, Lex s’arreta à un bon mètre d’elle. A pres quelques secondes, Clark le rejoignit. Levant les yeux vers elle, Clark ne put caché son étonnement. Lex, quant à lui, était tout sourire.

Lex : mes équipes travaillent à sa transcription.

Plan sur la paroi : une serrure octogonale était gravée dans la roche, l’intérieur peint en rouge. Cette fente était entourée de trois spirales de symboles eux aussi rouges, ressemblant à de l’arabe.

 

Ferme des Kent – Smallville – 14h26

Quand les révélations allaient-elles s’arreter ? Clark commençait réellement à se le demander. Le temps qui avait séparé le réveil de Leyana, par l’injection de son propre sang des révélations dans les grottes Kawache avait été tres court, pourtant Clark avait l’impression qu’une semaine entiere s’était écoulée. Apres les révélations sur Josh et son lien avec Jor-El, Clark venait de découvrir que tous les symboles Kryptoniens, formant la légende de Naman avaient disparus. Seuls demeuraient sur un pan de mur, isolé, une serrure octogonale dont Clark ignorait tout jusqu’à l’existence avant que Lex ne la lui montre ainsi que des symboles pointus et arrondis que Clark n’auraient su identifier. Tout comme Lex, Clark aurait aimé plus que tout savoir leur signification, cela était à double tranchant. Car non seulement, sil Clark savait ce qu’ils disaient, il saurait la raison de leur présence mais en plus, il connaitrait l’origine et le role du bijou qu’il avait confié à Leyana avant son départ pour le sanctuaire. Il en était désormais sûr autant qu’il savait qu’il aimait Leyana : les inscriptions de la grottes et le bijou étaient étroitement liés. Quelle était leur signification ? Etait-ce une conséquence de la punition infligée par Jor-El à son fils ? Clark aurait aimé connaître toutes les réponses à ces questions.
Pourtant, en cet instant, Clark s’affairait à sonder un autre problème, un problème qui dans quelques minutes ne serait plus. Debout dans la grange, à coté de son téléscope, pres de la fentre grande ouverte de sa grange, Clark avait le regard fixé vers l’horizon, regardant l’étendu de champs à perte de vue. Au bas, dans le champs le plus proche, celui de ses parents, un troupeau de vaches profitait pleinement de leur vie sans soucis. Que n’aurait pas donné Clark pour être à leur place ? Lentement, se resignant à le faire, le jeune Kent ramena son regard doux vers le rebord en bois de la fenetre. Sa main gauche était posé sur ledit rebord, à coté d’une boite en plomb, de couleur grise et de forme cubique. Son contenu, Clark le connaissait parfaitement. Il s’agissait d’une de ces roches qui faisait tant mal à son organisme. Chaque fois qu’il avait été en contact avec l’une d’elle, il avait senti son sang bouillir à pleine puissance, la mort le menaçant au loin. Pourtant, en cet instant, cette boite n’était pas l’élément qui retenait son attention. Posée délicatement à coté de sa main droite, elle même posé sur le rebord en bois, une fiole en verre transparente était bloquée contre la main de Clark, la retenant de ne pas se fracasser sur le sol de bois de la grange. Cette fiole contenait un liquide verdatre transparent, jadis seul remède permettant à Leyana de survivre à son état. Desormais, la jeune fille n’en aurait plus besoin. Grace à l’injection que lui avait faite Clark de son propre sang, son état demeurait à jamais stationnaire. Pourtant, Clark voulait savoir ce qui faisait de ce sérum un liquide si exceptionnel. Tout comme le sérum qui permettait jadis à Yahlin de survivre, ce serum gardait Leyana en vie. Et si ces deux liquides étaient liés entre eux ? E si ces deux liquides étaient identiques ? Avant sa mort, Yahlin avait révélé à Clark que « Le Sauveur », cet homme qui avait conçu le serum, s’interessait beaucoup à Clark. Le docteur Johnson avait ensuite révélé à Clark que le serum de Leyana était fait à base d’un élément rare qu’elle même ne connaissait pas. Et si cet élément était le sang de Clark ? Lors de l’injection de son sang dans le corps de Leyana, celle-ci avait été sauvé à tout jamais. Cela semblait donc se vérifier. Clark devait savoir. Determiné, Clark fit lentement glisser la boite cubique vers la fiole, provoquant un bruit de frottement. Le regard figé sur le métal gris, Clark sentait déjà les battements de son cœur augmenter, il redoutait l’effet de la roche. Mais il devait savoir, c’était vitale pour lui. Ainsi, il porta sa main gauche vers le fin couvercle en plomb et, la mine sinistre, le souleva. Aussitôt le couvercle relevé, la roche à l’intérieur s’illumina d’un vert éclatant qui éclairait la pénombre de la boite dans laquelle elle était rangée. Clark vit alors la confirmation de ce qu’il redoutait : au contact de la Kryptonite, le serum auparavant vert pale se mit à bouillonner, des bulles couleur rouge sang se formant à l’intérieur du liquide claire. Pourtant, ce phénomène n’avait plus aucune importance pour Clark, il était en train de réaliser autre chose : la Kryptonite n’avait aucun effet sur lui. La voix de Jor-El résonna alors dans sa tête :


Jor-El : te voilà desormais l’égal de ces gens que tu dis adorer.


~ FIN ~

2.09 FEEDBACK / © Lanaluv - Janvier 2005